Samedi 9 novembre 2019
Il
était onze heures du matin et cela faisait plus de dix minutes que nous étions
toutes alignées dans le hall d’entrée du Pensionnat, à genoux sur le sol, les
mains sur la tête. L’Anglais attendait que celle qui était à l’origine de la
réunion de cette nuit se dénonce. Evidemment, personne ne voulait parler, et
surtout pas Laura !
- Je vous préviens, vous
ne bougerez pas d’ici avant que j’aie le nom de la coupable ! nous hurla
Monsieur George, rouge de colère.
Soudain, Monsieur John fit son apparition dans
le hall tel un sauveur appelé pour nous libérer, et demanda :
- Que se passe-t-il
ici ?
- Mon cher, j’attends le
nom de la responsable du vacarme de cette nuit ! expliqua l’Anglais.
- Cette affaire est déjà
réglée, Monsieur, mentit mon père-référent.
- Comment cela, mon
cher ? s’étonna le moustachu.
- Il se trouve que les
coupables sont mes deux filles-référentes, répondit Monsieur John. Mesdemoiselles
Clémence et Mathilde. Je les ai déjà très lourdement sanctionnées cette nuit.
Mathilde et moi affichâmes un air à la fois complètement
paniqué et complètement ahuri.
- Oh ! s’exclama le
boss. Dans ce cas…
- C’est une affaire
réglée, assura Monsieur John. J’ai moi-même puni mes filles ; et puisque
ma réputation me précède, vous savez que je l’ai correctement fait.
- Cela ne fait aucun
doute ! se satisfit Monsieur George. Et comment souhaitez-vous procéder
pour la suite des événements ?
- Je vous demande, répondit
le Surveillant Général, si Monsieur Éric et vous m’y autorisez, d’avoir la charge
complète de Clémence et Mathilde afin que je m’assure qu’elles restent sur le
droit chemin. Je m’occuperai personnellement de leurs cas. Cela implique bien
évidemment que chaque adulte de l’établissement, y compris vous-mêmes,
m’alertiez avant de sanctionner l’une ou l’autre.
Monsieur George échangea un coup d’œil avec
Monsieur Éric – ce dernier avait parfaitement compris le petit stratagème de
son employé ! – et accepta volontiers la requête de Monsieur John, en
ajoutant :
- Je vous tiens pour
haute estime, mon cher ! Vous êtes un Surveillant Général de très haute
qualité !
- Je vous remercie,
Monsieur, rétorqua mon père-référent d’un ton mielleux. Peut-être
pourrions-nous libérer ces jeunes filles, maintenant ?
- Naturellement,
naturellement ! convint Monsieur George qui semblait être hypnotisé par Monsieur
John. Néanmoins, si vos filles-référentes ont été sanctionnées à la hauteur de
leurs actes, celles qui ont participé à cette réunion n’ont écopé d’aucune
conséquence…
- Elles viennent d’être
agenouillées pendant de longues minutes avec obligation de garder les mains sur
la tête, précisa Monsieur Lionel.
- Certes, dit l’Anglais,
mais c’est loin d’être une sanction dissuasive. Que diriez-vous de les
fesser ?
- Les cinquante ?
s’étonna le Directeur.
- Bien entendu !
répondit le vieux sadique. Messieurs Éric, Lionel, John et moi pouvons nous en
charger avec le plus robuste de vos enseignants. Cela nous fera dix
pensionnaires chacun. Une bonne fessée de
disons… vingt minutes ?
- Chacune ?!
s’étonna Monsieur Interminable, pourtant extrêmement endurant.
- C’est tout ce qu’elles
méritent ! commenta Monsieur George.
- Si je peux me
permettre, Monsieur, intervint mon père-référent, cela nous ferait perdre une
bonne heure de notre temps. Or, nous nous étions promis un golf en cette fin de
matinée.
- Mais il faut bien que
ces filles soient punies ! s’exclama l’Anglais.
- Dans ce cas, Monsieur,
continua Monsieur John, je vous propose de les laisser fesses nues pour le
reste de la journée. Ainsi, à la moindre incartade, elles seront rapidement
accessibles. C’est une punition qui n’est pas chronophage mais qui fait son
effet, je puis vous l’assurer ! C’est d’ailleurs en Ecosse que j’ai appris
à l’infliger !
- Décidément mon cher,
rétorqua le vieux sadique après quelques secondes de réflexion, vous êtes la
perle de cet établissement ! Faîtes donc ! Je m’en vais travailler
mon swing…
Monsieur Éric attendit que l’Anglais se soit
assez éloigné pour nous demander de nous relever et de relâcher nos bras. Puis,
ayant demandé le silence, il dit :
- Vous pouvez toutes
remercier Monsieur John de vous avoir sauvé la mise ! En particulier toi,
Laura ! Lorsque vous aurez obtenu mon autorisation, vous irez toutes faire
la queue à l’infirmerie pour obtenir votre demi-culotte : elle permettra
de cacher votre intimité tout en exhibant votre fessier. Mathilde et Clémence,
tâchez au mieux de ne pas tourner le dos à Monsieur George : il verrait bien
vite que vos fesses ne sont pas violettes et que Monsieur John a menti. Rendez-vous
à l’infirmerie, maintenant ! Sauf toi, Laura ! Tu viens dans mon
bureau ! Nous allons avoir une petite discussion, toi et moi…
Monsieur John nous prit à part pour nous
présenter des excuses : nous faire porter le chapeau lui avait paru comme
la seule solution viable sur l’instant. Nous le pardonnâmes instantanément,
sachant pertinemment que nous avions endossé le rôle de boucs-émissaires pour
sauver toutes les autres. De surcroît, notre père-référent avait réussi d’une
seule phrase à nous dégager des griffes de Monsieur George, ce qui nous arrangeait
grandement !
Lorsque
j’eus récupéré ma « demi-culotte » comme disait Monsieur Éric, je
réalisai qu’il ne s’agissait ni plus ni moins d’un string, plutôt très solide
et désagréable à porter. Cependant, s’il permettait de cacher notre intimité et
de préserver l’hygiène du mobilier, j’acceptais très volontiers de le faire.
Toutefois,
la honte de se balader ainsi vêtue – ou plutôt dévêtue ! – ne se fit pas
attendre, et au réfectoire aucune de nous n’en menait large ! Nous
préférions néanmoins toutes cela à une fessée de vingt minutes…
A
la fin du déjeuner, Monsieur Éric annonça que malgré la présence de Monsieur
George, la journée des familles était maintenue ; l’Anglais pensait que
c’était une grande opportunité pour les familles de pouvoir rencontrer le boss ultime.
En sortant du réfectoire, je priais pour que Monsieur John pense à prévenir mon
frère et ma sœur que je portais le chapeau d’un crime que je n’avais pas
commis ; sinon, Côme me forcerait à creuser ma propre tombe !
Par
cette après-midi très ensoleillée, tandis que mes camarades pouvaient vaquer à
leurs occupations, j’étais obligée d’enchaîner mon cours de piano, puis de
violon. Il m’arriva d’ailleurs de regarder par la fenêtre : mes amies du
dortoir n°2 étaient assises dans l’herbe (belle astuce pour éviter d’exposer
leurs fessiers !). Que je les enviais, elles qui riaient, papotaient,
bronzaient… Cependant, les dix bonnes claques que je reçus de la part de
Monsieur Alexandre qui s’agaçait de me voir ainsi déconcentrée eurent raison de
mon esprit vagabond. Je me reconcentrai immédiatement sur mes gammes.
Après avoir enchaîné
deux heures de piano avec Monsieur Alexandre, puis deux heures de violon avec
Madame Eabha, Monsieur John me força à aller en salle de devoirs pour y
travailler jusqu’à dix-neuf heures. Heureusement, je n’étais pas la
seule : toutes les autres pensionnaires avaient devoirs obligatoires,
elles aussi ! Néanmoins, elles avaient eu quatre heures de détente
auparavant, contrairement à moi !
Et puis, la journée
partit à nouveau en vrille au moment du dîner.
Premièrement, la
majorité des pensionnaires, y compris moi, était bonne pour les ennuis. En
fait, toutes celles détestant les choux de Bruxelles étaient bonnes pour les
problèmes car la politique de l’établissement nous forçait à terminer nos
assiettes.
De plus, ce soir, c’étaient les Surveillantes Jeanine
et Valérie qui étaient au service et je les soupçonnais – que dis-je, je les
accusais ! – d’avoir consciemment trop rempli les assiettes, même de celles
qui détestaient les choux, pour faire en sorte que nous soyions toutes punies.
Jeanine et Valérie étaient aussi cruelles que l’Anglais.
Evidemment, en
bon gros sadique, Monsieur George annonça que toutes celles qui n’auraient pas
fini leur assiette prendraient la fessée.
Celles qui aimaient les choux de Bruxelles
furent vite repérées et discrètement gavées comme des oies.
Malheureusement, elles n’étaient que huit et ne pouvaient pas engloutir le
contenu de leur assiette en plus de celui des quarante-quatre autres !
Outre le fait que leurs estomacs n’étaient pas assez grands pour tout contenir,
elles n’avaient pas franchement envie d’être gênées toute la nuit par des
flatulences incessantes…
Alors, certains choux finirent discrètement par
terre. Puis, refusant de se soumettre, Willow et ses copines crièrent
soudain : « Bataille générale !!! ». La seconde d’après,
les choux de Bruxelles volaient dans tous les sens.
Ce
fut une pagaille sans nom. Tout le monde en prit pour son grade en recevant des choux à la tête, des adultes
aux élèves, en passant par le personnel intendant ; Et mis à part les quelques élèves on ne peut plus sages
(comme Marina, Manon et Kéliyah par exemple) qui se planquèrent sous la table
et attendirent que ça passe, tout le monde participa à ce chaos. Même moi. Et
après plus de trente-six heures de dictature, cette relâche nous fit du bien à
toutes. Je vis même Monsieur Éric esquisser un sourire !
Nous savions toutes que nous allions recevoir
une bonne fessée pour cette bataille de nourriture alors nous en profitâmes très largement.
Oh oui, nous en profitâmes beaucoup ! Cela dura jusqu’à ce que les adultes
nous sortent au fur et à mesure, une par une, pour nous emmener dans la salle
grise ; sauf bien sûr, celles qui n’avaient pas participé.
Une
bonne demi-heure après le début de la bataille, nous étions donc trente-deux à
avoir les poignets attachés à un des murs de la salle grise, soit plus de 60%
des élèves de cet établissement.
La récréation était finie. Il était l’heure
d’assumer nos bêtises. Mais bon sang, cela faisait bien longtemps que nous ne
nous étions pas autant amusées !
Pour ma part, même avec l’immonde fessée qui
allait tomber, je ne regrettais absolument rien. D’ailleurs, en regardant mes
camarades attachées, les visages étaient plutôt étrangement détendus.
Monsieur
Lionel, Monsieur John et les cinq Surveillantes Référentes veillaient sur nous.
Le moment devint bien moins amusant lorsque nous entendîmes des éclats de voix
venant du couloir :
- Ceci est inadmissible,
mon cher ! hurlait l’Anglais à notre Directeur. Ce pensionnat est une farce ! Vous êtes totalement débordé et vous ne savez absolument
pas tenir vos élèves !
- Monsieur, vous devez
reconnaître qu’elles sont récalcitrantes ! plaida Monsieur Éric.
- Justement, mon
cher ! A qui la faute ?! Si vous les aviez correctement tenues dès la
rentrée, tout cela ne serait jamais arrivé ! J’ignore pourquoi mon père
vous protège tant ; s’il n’y avait eu que moi, vous auriez été renvoyé dès
ce soir !
Monsieur George avait un père qui protégeait
Monsieur Éric ?! L’Anglais n’était donc pas libre de ses décisions ?!
C’était bon à savoir…
- Ecoutez, Monsieur…
- Je pense que vous devez
prendre quelques jours pour vous recentrer, Éric ! le coupa Monsieur
George. Il y a une formation la semaine prochaine à Lille sur la façon de faire
régner la discipline dans votre établissement. Je vous y envoie car vous en
avez bien besoin ! Messieurs Lionel et John dirigeront l’établissement en
votre absence. Vous partirez mardi et rentrerez vendredi.
- Monsieur…
- C’est tout ce que nous
avions à nous dire, trancha l’Anglais. Allons punir vos élèves,
maintenant !
L’Anglais et Monsieur Éric entrèrent dans la
salle grise. Monsieur George nous cria :
- Vous êtes fières de
vous, jeunes délinquantes ?! Une bataille de nourriture, ben
voyons !! Pensez-vous que cela soit convenable pour de jeunes filles telles
que vous ?! Vous avez encore beaucoup de choses à apprendre,
Mesdemoiselles ! La situation de cette école est pire que ce que je
pensais !
Il laissa quelques secondes passer puis
annonça :
- Jusqu’à mon départ
samedi matin, vous êtes punies, jeunes filles ! Vous irez toutes au lit à
vingt heures ! Je supprime les coups de téléphone à vos familles – donc
tâchez de profiter de leur visite lundi ! Je supprime également les
différents privilèges qui étaient accordés à quelques-unes d’entre vous jusqu’à
maintenant ! Plus de psychologue ! Plus de jeux de société !
Plus d’accès à la salle de détente ! Vous irez en classe, ferez vos
devoirs et irez au lit ! Est-ce bien clair ?!
- Oui Monsieur,
répondirent certaines d’entre nous.
- Et puisque vous avez
envie de faire les malignes, vous resterez toutes dans votre tenue actuelle
jusqu’à demain soir ! ajouta le vieux sadique. Après la correction qui
vous va vous tomber dessus dans quelques instants, je vous garantis que vous
ferez beaucoup moins les fières en vous baladant ainsi, Mesdemoiselles !
Il se tourna ensuite vers les trois de la
Direction et leur dit, contre toute attente :
- Occupez-vous d’elles !
Je rentre dormir à mon hôtel. J’espère que les choses seront correctement
faites !
Puis, il s’approcha de Monsieur Éric et ajouta :
- Qu’elles soient
sanctionnées à la hauteur de leurs actes ! Ne faîtes pas de sentiments, mon
cher. Un Directeur mou incite les élèves à se tenir n’importe comment !
Et il sortit de la salle. Nous restâmes alors
seules avec les Référentes et les membres de la Direction. Monsieur Éric jeta
un œil dans le couloir pour vérifier que l’Anglais s’en était bien allé puis s’adressa
à nous d’un ton glacial :
- Je suis profondément déçu par votre
comportement, les filles. Je me bats actuellement pour rester dans cet
établissement mais je doute que vous me méritiez. En ce qui me concerne, la confiance
que je portais à chacune d’entre vous est totalement brisée et va être dure à
reconstruire.
Un silence suivit la tirade de notre Directeur.
Un énorme poids venait de s’installer dans mon cœur. Ce dernier était tellement
écrasé que je peinais à respirer.
Puis, Monsieur Éric reprit :
- Monsieur Lionel,
Monsieur John et moi-même nous occuperons de nos filles-référentes en aparté.
Donc Valentine, Yéline, Salomé, Pauline, Renata, Willow, Mathilde et Clémence,
vous allez être libérées par les Surveillantes Référentes d’ici quelques
secondes. Vous monterez dans vos chambres, vous doucherez, et attendrez que votre
père-référent vienne s’occuper de votre cas.
Pour les vingt autres, les
Surveillantes Référentes, le Surveillant Général, le Directeur-Adjoint et
moi-même allons sans plus attendre nous occuper de vos fesses !
Monsieur le Directeur finit sa réplique alors
que je me levais et me massais les poignets. Tandis que Mathilde et moi nous dirigions
vers la sortie, Monsieur John nous chuchota devant l’entrée de la porte : « Vous
n’allez pas être déçues du voyage ! ».
Ma
meilleure amie et moi entrâmes dans notre chambre, penaudes.
- On a vraiment déconné,
là ! fit remarquer Mathilde.
- En même temps, il
fallait s’attendre à des représailles ! dis-je. Ça ne pouvait pas en être
autrement. Mais ça valait la peine : on s’est quand même super bien
amusées !
- Oui, c’est vrai… admit
Mathilde. Mais ça aurait été mieux sans les représailles !
Ma meilleure amie et moi nous aidâmes
mutuellement à enlever les morceaux de choux de Bruxelles que nous avions dans
les cheveux, avant d’aller sous la douche à tour de rôle.
J’entendis
Monsieur John entrer dans la chambre tandis que je me coiffais dans la salle de
bains attenante. Mon rythme cardiaque s’accéléra. C’était finalement beaucoup plus
drôle de commettre la bêtise que de l’assumer !
- Clémence, viens ici !
entendis-je.
- Je suis en train de me
coiffer, Monsieur, répondis-je à mi-voix.
- Tu te coifferas après.
Viens ici, j’ai dit !
J’arrivai dans la chambre, ma brosse à cheveux
à la main, et me positionnai à côté de Mathilde et face à mon père-référent. Posant ma brosse sur mon bureau, je
mis mes mains sur mon derrière en prévention et fermai les yeux en attendant la
soufflante qui était censée me tomber dessus.
- Pourquoi suis-je là,
les filles ?
- Parce que nous avons
fait une bêtise, répondit Mathilde d’une voix apeurée.
- Quelle bêtise ?
interrogea le Surveillant Général.
- Nous avons participé à
la bataille de nourriture, avoua Mathilde.
- Et que va-t-il se
passer, à présent ? poursuivit Monsieur John.
- Vous allez nous punir,
répliqua ma meilleure amie en chuchotant presque.
- Comment ? demanda
notre père-référent.
- En nous donnant la
fessée, répondit Mathilde avec courage mais appréhension.
J’étais, pour ma part, trop couarde pour fournir
des réponses aux questions de Monsieur John.
- Nous sommes bien d’accords
que ce sera entièrement mérité ?! s’enquit le Surveillant Général en
haussant le ton.
- Oui Monsieur, répondit
Mathilde d’une voix angoissée.
- Clémence ? me demanda
alors mon père-référent. Nous sommes bien d’accords ?
- Oui Monsieur,
répondis-je en laissant couler mes larmes.
- Tu peux pleurer,
commenta-t-il. C’est largement mérité !
- Tout le monde y a participé,
Monsieur ! me défendis-je après avoir essuyé mes joues.
- Non, pas tout le monde !
précisa Monsieur John. Il y a vingt élèves qui se sont abstenues. Je regrette
que mes filles n’en fassent pas partie.
Débuta alors un rituel que je ne connaissais
que trop bien : le Surveillant Général m’attrapa par le bras, s’assit sur
mon lit, me bascula en travers de ses cuisses et baissa mon bas de pyjama.
Avant d’asséner la première claque, il ordonna :
- Mathilde, tu t’assois
sur ton lit ! Je ne veux ni t’entendre, ni te voir bouger !
Ma meilleure amie allait donc assister à ma
correction, encore une fois. Je priai :
- Monsieur, s’il vous
plaît ! Je vais m’assagir !
- Je t’ai dit pas plus
tard que cette nuit que si Mathilde et toi faisiez des vôtres, vous auriez à me
craindre. Vous ne m’avez pas écouté, tant pis pour vous !
Mon meilleur moment passé au Pensionnat depuis
mon arrivée, c’est-à-dire la bataille de nourriture, se transforma en mon pire
cauchemar !
Pourtant, Monsieur John n’utilisa que la main
et il me garda en travers de ses cuisses tout du long, sans changer une seule
fois de position. Il ne tapait pas plus fort que Côme ou que Monsieur George ;
mais il avait sa méthode, une méthode qui rendait la fessée insupportable. Je
ne savais pas comment il faisait, mais il réussissait à me faire hurler et lui promettre monts et merveilles du moment que cette punition se stoppait !
Il tapait bien évidemment aux endroits sensibles, mais pas que. L’intégralité
de mon derrière en prenait pour son grade.
Je pris vraiment cher ; et je pris cher
pendant ce qui me parut une éternité. Je tentais de me dégager par tous les moyens
possibles mais ne pouvais empêcher mes fesses de recevoir cette volée !
Lorsque Monsieur John
cessa de me claquer le derrière et qu’il m’autorisa à me lever, j’étais en nage,
en larmes, et douce comme un agneau ! Le Surveillant Général me tint
ensuite face à lui puis me gronda :
- Je pense que tu as bien
compris qu’on a dépassé le stade de la brosse, Clémence !
Incapable de parler, j’hochai la tête.
- Tu as vraiment dépassé
les limites, ma grande ! Et de loin ! Je veux bien être gentil mais
il est hors de question que j’accepte un enchaînement de bêtises tel que
celui-ci ! Tu as atteint le niveau 3 de ma colère ; et je peux te
dire qu’il en reste encore plein, des niveaux ! Je ne suis pas au maximum
de mes capacités, crois-moi ! Vu comme cette fessée t’a été pénible, je te
déconseille de tenter le niveau 4 !
Il m’asséna cinq claques sur mon derrière
brûlant qui me parurent monstrueuses, puis poursuivit :
- Est-ce que tu vas
obéir, Clémence ?!
- Ou…i M…Mons…ieur,
bégayai-je entre deux larmes.
- Eh bien tu as tout
intérêt car je ne vais pas te laisser le choix ! dit Monsieur John. Je
vais te coller aux basques comme un chewing-gum, ma fille ! A partir de
demain et jusqu’à nouvel ordre, je ne te lâcherai plus ! Si j’entends dire
qu’un professeur se plaint de toi, je débarquerai directement dans ta classe
pour te donner la fessée devant tout le monde ! Si quelqu’un a une
réflexion à te faire au réfectoire, ce sera la fessée également ! Si tu
oublies de dire bonjour ou merci à qui que ce soit, tu prendras des claques aux
fesses ! Voilà tout ce que tu as gagné !
Il me prit le menton pour me forcer à le
regarder (jusqu’ici, j’avais gardé les yeux au sol !) puis reprit :
- Tu es capable de mieux,
Clémence, mais tu as besoin d’acquérir de la maturité et de devenir responsable ;
et pour devenir responsable, il faut déjà que tu apprennes que le moindre petit
agissement de ta part peut entraîner des conséquences ! Donc je vais te
surveiller comme le lait sur le feu, et quand tu en auras marre de recevoir la
fessée, tu t’assagiras de toi-même !
J’étais persuadée qu’il bluffait. Il n’avait
évidemment pas que moi à gérer : il n’aurait pas le temps de me consacrer
tout ce temps ! Néanmoins, j’hochai la tête et prononçai un petit : « Oui
Monsieur ! » pour lui montrer que j’avais tout compris.
Après
la punition de Mathilde – à laquelle j’assistai douloureusement, ce qui me
donna une idée de l’état de mon derrière – Monsieur John fit à peu près le même
speech que le mien à ma meilleure amie. Cela me conforta dans cette idée de bluff. Puis,
il s’adressa à nous deux en disant :
- Pas de soins pour vos
fesses ce soir, ni les suivants ! Vous allez apprendre un peu ce que c’est
que de dormir avec le fessier douloureux et meurtri ! Et si vous vous
comportez mal demain, vous apprendrez également à encaisser une bonne fessée le
lendemain d’une autre ! Les leçons vont s’enchaîner pour vous, Mesdemoiselles,
je vous le dis !
- Madame Jeanne ne sera
pas d’accord, murmura Mathilde.
- Ah oui ? sourit
Monsieur John. C’est étrange puisqu’elle m’a suggéré cette idée de
responsabilisation il y a déjà deux jours !
Mathilde se décomposa. Le Surveillant Général
ajouta :
- Au lit, toutes les deux !
Et que ça saute !
Nous nous couchâmes ; Monsieur John prit
alors la chaise de bureau de Mathilde, s’assit dessus et sortit son téléphone.
- Qu’est-ce que vous
faîtes ? demanda Mathilde avec courage.
- Je vous surveille,
répondit notre père-référent. Si l’une de vous deux essaie de faire autre chose
que d’essayer de dormir, elle reviendra passer plusieurs minutes sur mes genoux.
Bonne nuit, les filles !
Même si j’étais dépitée
par la présence du S.G. dans ma chambre, la correction que je venais de
recevoir m’avait tellement exténuée que je m’endormis en un rien de temps !
A suivre…
Heureusement que Mr Éric est protégé parce que les filles n’en ratent pas une.
RépondreSupprimerClemence n’a pas l’air de prendre Mr John au sérieux. Elle n’a pas fini de pleurer !
Pauvre Mr Éric ! C'est lui qui est puni avec ce stage forcé !
RépondreSupprimerEn même temps le voilà éloigné des foudres de George le tortionnaire 😒
Les filles ont vraiment déconné avec leur bataille de nourriture mais trop de pression, voilà le résultat 😒
Elles ont intérêt à se calmer car John ne va pas pouvoir leur éviter le pire indéfiniment 😡
Elles ont gagné une surveillance des plus redoutables et plus aucune marge de manoeuvre !
Que va-t-il se passer pour Clémence à la journée des familles ?
Côme va-t-il mettre ses menaces à exécution ?
Mathieu va-t-il venir malgré la présence de ce monstre de Georges ?
L'impatience de lire la suite grandit 🙏