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Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! - Chapitre 47

 


Samedi 9 novembre 2019

 

       Il était onze heures du matin et cela faisait plus de dix minutes que nous étions toutes alignées dans le hall d’entrée du Pensionnat, à genoux sur le sol, les mains sur la tête. L’Anglais attendait que celle qui était à l’origine de la réunion de cette nuit se dénonce. Evidemment, personne ne voulait parler, et surtout pas Laura !

-    Je vous préviens, vous ne bougerez pas d’ici avant que j’aie le nom de la coupable ! nous hurla Monsieur George, rouge de colère.

Soudain, Monsieur John fit son apparition dans le hall tel un sauveur appelé pour nous libérer, et demanda :

-    Que se passe-t-il ici ?

-    Mon cher, j’attends le nom de la responsable du vacarme de cette nuit ! expliqua l’Anglais.

-    Cette affaire est déjà réglée, Monsieur, mentit mon père-référent.

-    Comment cela, mon cher ? s’étonna le moustachu.

-    Il se trouve que les coupables sont mes deux filles-référentes, répondit Monsieur John. Mesdemoiselles Clémence et Mathilde. Je les ai déjà très lourdement sanctionnées cette nuit.

Mathilde et moi affichâmes un air à la fois complètement paniqué et complètement ahuri.

-    Oh ! s’exclama le boss. Dans ce cas…

-    C’est une affaire réglée, assura Monsieur John. J’ai moi-même puni mes filles ; et puisque ma réputation me précède, vous savez que je l’ai correctement fait.

-    Cela ne fait aucun doute ! se satisfit Monsieur George. Et comment souhaitez-vous procéder pour la suite des événements ?

-    Je vous demande, répondit le Surveillant Général, si Monsieur Éric et vous m’y autorisez, d’avoir la charge complète de Clémence et Mathilde afin que je m’assure qu’elles restent sur le droit chemin. Je m’occuperai personnellement de leurs cas. Cela implique bien évidemment que chaque adulte de l’établissement, y compris vous-mêmes, m’alertiez avant de sanctionner l’une ou l’autre.

Monsieur George échangea un coup d’œil avec Monsieur Éric – ce dernier avait parfaitement compris le petit stratagème de son employé ! – et accepta volontiers la requête de Monsieur John, en ajoutant :

-    Je vous tiens pour haute estime, mon cher ! Vous êtes un Surveillant Général de très haute qualité !

-    Je vous remercie, Monsieur, rétorqua mon père-référent d’un ton mielleux. Peut-être pourrions-nous libérer ces jeunes filles, maintenant ?

-    Naturellement, naturellement ! convint Monsieur George qui semblait être hypnotisé par Monsieur John. Néanmoins, si vos filles-référentes ont été sanctionnées à la hauteur de leurs actes, celles qui ont participé à cette réunion n’ont écopé d’aucune conséquence…

-    Elles viennent d’être agenouillées pendant de longues minutes avec obligation de garder les mains sur la tête, précisa Monsieur Lionel.

-    Certes, dit l’Anglais, mais c’est loin d’être une sanction dissuasive. Que diriez-vous de les fesser ?

-    Les cinquante ? s’étonna le Directeur.

-    Bien entendu ! répondit le vieux sadique. Messieurs Éric, Lionel, John et moi pouvons nous en charger avec le plus robuste de vos enseignants. Cela nous fera dix pensionnaires chacun. Une bonne fessée de disons… vingt minutes ?

-    Chacune ?! s’étonna Monsieur Interminable, pourtant extrêmement endurant.

-    C’est tout ce qu’elles méritent ! commenta Monsieur George.

-    Si je peux me permettre, Monsieur, intervint mon père-référent, cela nous ferait perdre une bonne heure de notre temps. Or, nous nous étions promis un golf en cette fin de matinée.

-    Mais il faut bien que ces filles soient punies ! s’exclama l’Anglais.

-    Dans ce cas, Monsieur, continua Monsieur John, je vous propose de les laisser fesses nues pour le reste de la journée. Ainsi, à la moindre incartade, elles seront rapidement accessibles. C’est une punition qui n’est pas chronophage mais qui fait son effet, je puis vous l’assurer ! C’est d’ailleurs en Ecosse que j’ai appris à l’infliger !

-    Décidément mon cher, rétorqua le vieux sadique après quelques secondes de réflexion, vous êtes la perle de cet établissement ! Faîtes donc ! Je m’en vais travailler mon swing…

Monsieur Éric attendit que l’Anglais se soit assez éloigné pour nous demander de nous relever et de relâcher nos bras. Puis, ayant demandé le silence, il dit :

-    Vous pouvez toutes remercier Monsieur John de vous avoir sauvé la mise ! En particulier toi, Laura ! Lorsque vous aurez obtenu mon autorisation, vous irez toutes faire la queue à l’infirmerie pour obtenir votre demi-culotte : elle permettra de cacher votre intimité tout en exhibant votre fessier. Mathilde et Clémence, tâchez au mieux de ne pas tourner le dos à Monsieur George : il verrait bien vite que vos fesses ne sont pas violettes et que Monsieur John a menti. Rendez-vous à l’infirmerie, maintenant ! Sauf toi, Laura ! Tu viens dans mon bureau ! Nous allons avoir une petite discussion, toi et moi…

Monsieur John nous prit à part pour nous présenter des excuses : nous faire porter le chapeau lui avait paru comme la seule solution viable sur l’instant. Nous le pardonnâmes instantanément, sachant pertinemment que nous avions endossé le rôle de boucs-émissaires pour sauver toutes les autres. De surcroît, notre père-référent avait réussi d’une seule phrase à nous dégager des griffes de Monsieur George, ce qui nous arrangeait grandement !

 

 

       Lorsque j’eus récupéré ma « demi-culotte » comme disait Monsieur Éric, je réalisai qu’il ne s’agissait ni plus ni moins d’un string, plutôt très solide et désagréable à porter. Cependant, s’il permettait de cacher notre intimité et de préserver l’hygiène du mobilier, j’acceptais très volontiers de le faire.

       Toutefois, la honte de se balader ainsi vêtue – ou plutôt dévêtue ! – ne se fit pas attendre, et au réfectoire aucune de nous n’en menait large ! Nous préférions néanmoins toutes cela à une fessée de vingt minutes…

 

 

       A la fin du déjeuner, Monsieur Éric annonça que malgré la présence de Monsieur George, la journée des familles était maintenue ; l’Anglais pensait que c’était une grande opportunité pour les familles de pouvoir rencontrer le boss ultime. En sortant du réfectoire, je priais pour que Monsieur John pense à prévenir mon frère et ma sœur que je portais le chapeau d’un crime que je n’avais pas commis ; sinon, Côme me forcerait à creuser ma propre tombe !

 

       Par cette après-midi très ensoleillée, tandis que mes camarades pouvaient vaquer à leurs occupations, j’étais obligée d’enchaîner mon cours de piano, puis de violon. Il m’arriva d’ailleurs de regarder par la fenêtre : mes amies du dortoir n°2 étaient assises dans l’herbe (belle astuce pour éviter d’exposer leurs fessiers !). Que je les enviais, elles qui riaient, papotaient, bronzaient… Cependant, les dix bonnes claques que je reçus de la part de Monsieur Alexandre qui s’agaçait de me voir ainsi déconcentrée eurent raison de mon esprit vagabond. Je me reconcentrai immédiatement sur mes gammes.

Après avoir enchaîné deux heures de piano avec Monsieur Alexandre, puis deux heures de violon avec Madame Eabha, Monsieur John me força à aller en salle de devoirs pour y travailler jusqu’à dix-neuf heures. Heureusement, je n’étais pas la seule : toutes les autres pensionnaires avaient devoirs obligatoires, elles aussi ! Néanmoins, elles avaient eu quatre heures de détente auparavant, contrairement à moi !

 

Et puis, la journée partit à nouveau en vrille au moment du dîner.

 

Premièrement, la majorité des pensionnaires, y compris moi, était bonne pour les ennuis. En fait, toutes celles détestant les choux de Bruxelles étaient bonnes pour les problèmes car la politique de l’établissement nous forçait à terminer nos assiettes.

De plus, ce soir, c’étaient les Surveillantes Jeanine et Valérie qui étaient au service et je les soupçonnais – que dis-je, je les accusais ! – d’avoir consciemment trop rempli les assiettes, même de celles qui détestaient les choux, pour faire en sorte que nous soyions toutes punies. Jeanine et Valérie étaient aussi cruelles que l’Anglais.

       Evidemment, en bon gros sadique, Monsieur George annonça que toutes celles qui n’auraient pas fini leur assiette prendraient la fessée.

Celles qui aimaient les choux de Bruxelles furent vite repérées et discrètement gavées comme des oies. Malheureusement, elles n’étaient que huit et ne pouvaient pas engloutir le contenu de leur assiette en plus de celui des quarante-quatre autres ! Outre le fait que leurs estomacs n’étaient pas assez grands pour tout contenir, elles n’avaient pas franchement envie d’être gênées toute la nuit par des flatulences incessantes…

Alors, certains choux finirent discrètement par terre. Puis, refusant de se soumettre, Willow et ses copines crièrent soudain : « Bataille générale !!! ». La seconde d’après, les choux de Bruxelles volaient dans tous les sens.

 

       Ce fut une pagaille sans nom. Tout le monde en prit pour son grade en recevant des choux à la tête, des adultes aux élèves, en passant par le personnel intendant ; Et mis à part les quelques élèves on ne peut plus sages (comme Marina, Manon et Kéliyah par exemple) qui se planquèrent sous la table et attendirent que ça passe, tout le monde participa à ce chaos. Même moi. Et après plus de trente-six heures de dictature, cette relâche nous fit du bien à toutes. Je vis même Monsieur Éric esquisser un sourire !

Nous savions toutes que nous allions recevoir une bonne fessée pour cette bataille de nourriture alors nous en profitâmes très largement. Oh oui, nous en profitâmes beaucoup ! Cela dura jusqu’à ce que les adultes nous sortent au fur et à mesure, une par une, pour nous emmener dans la salle grise ; sauf bien sûr, celles qui n’avaient pas participé.

 

       Une bonne demi-heure après le début de la bataille, nous étions donc trente-deux à avoir les poignets attachés à un des murs de la salle grise, soit plus de 60% des élèves de cet établissement.

La récréation était finie. Il était l’heure d’assumer nos bêtises. Mais bon sang, cela faisait bien longtemps que nous ne nous étions pas autant amusées !

Pour ma part, même avec l’immonde fessée qui allait tomber, je ne regrettais absolument rien. D’ailleurs, en regardant mes camarades attachées, les visages étaient plutôt étrangement détendus.

       Monsieur Lionel, Monsieur John et les cinq Surveillantes Référentes veillaient sur nous. Le moment devint bien moins amusant lorsque nous entendîmes des éclats de voix venant du couloir :

-   Ceci est inadmissible, mon cher ! hurlait l’Anglais à notre Directeur. Ce pensionnat est une farce ! Vous êtes totalement débordé et vous ne savez absolument pas tenir vos élèves !

-    Monsieur, vous devez reconnaître qu’elles sont récalcitrantes ! plaida Monsieur Éric.

-    Justement, mon cher ! A qui la faute ?! Si vous les aviez correctement tenues dès la rentrée, tout cela ne serait jamais arrivé ! J’ignore pourquoi mon père vous protège tant ; s’il n’y avait eu que moi, vous auriez été renvoyé dès ce soir !

Monsieur George avait un père qui protégeait Monsieur Éric ?! L’Anglais n’était donc pas libre de ses décisions ?! C’était bon à savoir…

-    Ecoutez, Monsieur…

-    Je pense que vous devez prendre quelques jours pour vous recentrer, Éric ! le coupa Monsieur George. Il y a une formation la semaine prochaine à Lille sur la façon de faire régner la discipline dans votre établissement. Je vous y envoie car vous en avez bien besoin ! Messieurs Lionel et John dirigeront l’établissement en votre absence. Vous partirez mardi et rentrerez vendredi.

-    Monsieur…

-    C’est tout ce que nous avions à nous dire, trancha l’Anglais. Allons punir vos élèves, maintenant !

L’Anglais et Monsieur Éric entrèrent dans la salle grise. Monsieur George nous cria :

-    Vous êtes fières de vous, jeunes délinquantes ?! Une bataille de nourriture, ben voyons !! Pensez-vous que cela soit convenable pour de jeunes filles telles que vous ?! Vous avez encore beaucoup de choses à apprendre, Mesdemoiselles ! La situation de cette école est pire que ce que je pensais !

Il laissa quelques secondes passer puis annonça :

-    Jusqu’à mon départ samedi matin, vous êtes punies, jeunes filles ! Vous irez toutes au lit à vingt heures ! Je supprime les coups de téléphone à vos familles – donc tâchez de profiter de leur visite lundi ! Je supprime également les différents privilèges qui étaient accordés à quelques-unes d’entre vous jusqu’à maintenant ! Plus de psychologue ! Plus de jeux de société ! Plus d’accès à la salle de détente ! Vous irez en classe, ferez vos devoirs et irez au lit ! Est-ce bien clair ?!

-    Oui Monsieur, répondirent certaines d’entre nous.

-    Et puisque vous avez envie de faire les malignes, vous resterez toutes dans votre tenue actuelle jusqu’à demain soir ! ajouta le vieux sadique. Après la correction qui vous va vous tomber dessus dans quelques instants, je vous garantis que vous ferez beaucoup moins les fières en vous baladant ainsi, Mesdemoiselles !

Il se tourna ensuite vers les trois de la Direction et leur dit, contre toute attente :

-    Occupez-vous d’elles ! Je rentre dormir à mon hôtel. J’espère que les choses seront correctement faites !

Puis, il s’approcha de Monsieur Éric et ajouta :

-    Qu’elles soient sanctionnées à la hauteur de leurs actes ! Ne faîtes pas de sentiments, mon cher. Un Directeur mou incite les élèves à se tenir n’importe comment !

Et il sortit de la salle. Nous restâmes alors seules avec les Référentes et les membres de la Direction. Monsieur Éric jeta un œil dans le couloir pour vérifier que l’Anglais s’en était bien allé puis s’adressa à nous d’un ton glacial :

-     Je suis profondément déçu par votre comportement, les filles. Je me bats actuellement pour rester dans cet établissement mais je doute que vous me méritiez. En ce qui me concerne, la confiance que je portais à chacune d’entre vous est totalement brisée et va être dure à reconstruire.

Un silence suivit la tirade de notre Directeur. Un énorme poids venait de s’installer dans mon cœur. Ce dernier était tellement écrasé que je peinais à respirer.

Puis, Monsieur Éric reprit :

-    Monsieur Lionel, Monsieur John et moi-même nous occuperons de nos filles-référentes en aparté. Donc Valentine, Yéline, Salomé, Pauline, Renata, Willow, Mathilde et Clémence, vous allez être libérées par les Surveillantes Référentes d’ici quelques secondes. Vous monterez dans vos chambres, vous doucherez, et attendrez que votre père-référent vienne s’occuper de votre cas.

Pour les vingt autres, les Surveillantes Référentes, le Surveillant Général, le Directeur-Adjoint et moi-même allons sans plus attendre nous occuper de vos fesses !

Monsieur le Directeur finit sa réplique alors que je me levais et me massais les poignets. Tandis que Mathilde et moi nous dirigions vers la sortie, Monsieur John nous chuchota devant l’entrée de la porte : « Vous n’allez pas être déçues du voyage ! ».

 

       Ma meilleure amie et moi entrâmes dans notre chambre, penaudes.

-    On a vraiment déconné, là ! fit remarquer Mathilde.

-    En même temps, il fallait s’attendre à des représailles ! dis-je. Ça ne pouvait pas en être autrement. Mais ça valait la peine : on s’est quand même super bien amusées !

-    Oui, c’est vrai… admit Mathilde. Mais ça aurait été mieux sans les représailles !

Ma meilleure amie et moi nous aidâmes mutuellement à enlever les morceaux de choux de Bruxelles que nous avions dans les cheveux, avant d’aller sous la douche à tour de rôle.

 

       J’entendis Monsieur John entrer dans la chambre tandis que je me coiffais dans la salle de bains attenante. Mon rythme cardiaque s’accéléra. C’était finalement beaucoup plus drôle de commettre la bêtise que de l’assumer !

-    Clémence, viens ici ! entendis-je.

-    Je suis en train de me coiffer, Monsieur, répondis-je à mi-voix.

-    Tu te coifferas après. Viens ici, j’ai dit !

J’arrivai dans la chambre, ma brosse à cheveux à la main, et me positionnai à côté de Mathilde et face à mon père-référent. Posant ma brosse sur mon bureau, je mis mes mains sur mon derrière en prévention et fermai les yeux en attendant la soufflante qui était censée me tomber dessus.

-    Pourquoi suis-je là, les filles ?

-    Parce que nous avons fait une bêtise, répondit Mathilde d’une voix apeurée.

-    Quelle bêtise ? interrogea le Surveillant Général.

-    Nous avons participé à la bataille de nourriture, avoua Mathilde.

-    Et que va-t-il se passer, à présent ? poursuivit Monsieur John.

-    Vous allez nous punir, répliqua ma meilleure amie en chuchotant presque.

-    Comment ? demanda notre père-référent.

-    En nous donnant la fessée, répondit Mathilde avec courage mais appréhension.

J’étais, pour ma part, trop couarde pour fournir des réponses aux questions de Monsieur John.

-    Nous sommes bien d’accords que ce sera entièrement mérité ?! s’enquit le Surveillant Général en haussant le ton.

-    Oui Monsieur, répondit Mathilde d’une voix angoissée.

-    Clémence ? me demanda alors mon père-référent. Nous sommes bien d’accords ?

-    Oui Monsieur, répondis-je en laissant couler mes larmes.

-    Tu peux pleurer, commenta-t-il. C’est largement mérité !

-    Tout le monde y a participé, Monsieur ! me défendis-je après avoir essuyé mes joues.

-    Non, pas tout le monde ! précisa Monsieur John. Il y a vingt élèves qui se sont abstenues. Je regrette que mes filles n’en fassent pas partie.

Débuta alors un rituel que je ne connaissais que trop bien : le Surveillant Général m’attrapa par le bras, s’assit sur mon lit, me bascula en travers de ses cuisses et baissa mon bas de pyjama. Avant d’asséner la première claque, il ordonna :

-    Mathilde, tu t’assois sur ton lit ! Je ne veux ni t’entendre, ni te voir bouger !

Ma meilleure amie allait donc assister à ma correction, encore une fois. Je priai :

-    Monsieur, s’il vous plaît ! Je vais m’assagir !

-    Je t’ai dit pas plus tard que cette nuit que si Mathilde et toi faisiez des vôtres, vous auriez à me craindre. Vous ne m’avez pas écouté, tant pis pour vous !

Mon meilleur moment passé au Pensionnat depuis mon arrivée, c’est-à-dire la bataille de nourriture, se transforma en mon pire cauchemar !

Pourtant, Monsieur John n’utilisa que la main et il me garda en travers de ses cuisses tout du long, sans changer une seule fois de position. Il ne tapait pas plus fort que Côme ou que Monsieur George ; mais il avait sa méthode, une méthode qui rendait la fessée insupportable. Je ne savais pas comment il faisait, mais il réussissait à me faire hurler et lui promettre monts et merveilles du moment que cette punition se stoppait ! Il tapait bien évidemment aux endroits sensibles, mais pas que. L’intégralité de mon derrière en prenait pour son grade.

Je pris vraiment cher ; et je pris cher pendant ce qui me parut une éternité. Je tentais de me dégager par tous les moyens possibles mais ne pouvais empêcher mes fesses de recevoir cette volée !

 

Lorsque Monsieur John cessa de me claquer le derrière et qu’il m’autorisa à me lever, j’étais en nage, en larmes, et douce comme un agneau ! Le Surveillant Général me tint ensuite face à lui puis me gronda :

-    Je pense que tu as bien compris qu’on a dépassé le stade de la brosse, Clémence !

Incapable de parler, j’hochai la tête.

-    Tu as vraiment dépassé les limites, ma grande ! Et de loin ! Je veux bien être gentil mais il est hors de question que j’accepte un enchaînement de bêtises tel que celui-ci ! Tu as atteint le niveau 3 de ma colère ; et je peux te dire qu’il en reste encore plein, des niveaux ! Je ne suis pas au maximum de mes capacités, crois-moi ! Vu comme cette fessée t’a été pénible, je te déconseille de tenter le niveau 4 !

Il m’asséna cinq claques sur mon derrière brûlant qui me parurent monstrueuses, puis poursuivit :

-    Est-ce que tu vas obéir, Clémence ?!

-    Ou…i M…Mons…ieur, bégayai-je entre deux larmes.

-    Eh bien tu as tout intérêt car je ne vais pas te laisser le choix ! dit Monsieur John. Je vais te coller aux basques comme un chewing-gum, ma fille ! A partir de demain et jusqu’à nouvel ordre, je ne te lâcherai plus ! Si j’entends dire qu’un professeur se plaint de toi, je débarquerai directement dans ta classe pour te donner la fessée devant tout le monde ! Si quelqu’un a une réflexion à te faire au réfectoire, ce sera la fessée également ! Si tu oublies de dire bonjour ou merci à qui que ce soit, tu prendras des claques aux fesses ! Voilà tout ce que tu as gagné !

Il me prit le menton pour me forcer à le regarder (jusqu’ici, j’avais gardé les yeux au sol !) puis reprit :

-    Tu es capable de mieux, Clémence, mais tu as besoin d’acquérir de la maturité et de devenir responsable ; et pour devenir responsable, il faut déjà que tu apprennes que le moindre petit agissement de ta part peut entraîner des conséquences ! Donc je vais te surveiller comme le lait sur le feu, et quand tu en auras marre de recevoir la fessée, tu t’assagiras de toi-même !

J’étais persuadée qu’il bluffait. Il n’avait évidemment pas que moi à gérer : il n’aurait pas le temps de me consacrer tout ce temps ! Néanmoins, j’hochai la tête et prononçai un petit : « Oui Monsieur ! » pour lui montrer que j’avais tout compris.

 

       Après la punition de Mathilde – à laquelle j’assistai douloureusement, ce qui me donna une idée de l’état de mon derrière – Monsieur John fit à peu près le même speech que le mien à ma meilleure amie. Cela me conforta dans cette idée de bluff. Puis, il s’adressa à nous deux en disant :

-    Pas de soins pour vos fesses ce soir, ni les suivants ! Vous allez apprendre un peu ce que c’est que de dormir avec le fessier douloureux et meurtri ! Et si vous vous comportez mal demain, vous apprendrez également à encaisser une bonne fessée le lendemain d’une autre ! Les leçons vont s’enchaîner pour vous, Mesdemoiselles, je vous le dis !

-    Madame Jeanne ne sera pas d’accord, murmura Mathilde.

-    Ah oui ? sourit Monsieur John. C’est étrange puisqu’elle m’a suggéré cette idée de responsabilisation il y a déjà deux jours !

Mathilde se décomposa. Le Surveillant Général ajouta :

-    Au lit, toutes les deux ! Et que ça saute !

Nous nous couchâmes ; Monsieur John prit alors la chaise de bureau de Mathilde, s’assit dessus et sortit son téléphone.

-    Qu’est-ce que vous faîtes ? demanda Mathilde avec courage.

-    Je vous surveille, répondit notre père-référent. Si l’une de vous deux essaie de faire autre chose que d’essayer de dormir, elle reviendra passer plusieurs minutes sur mes genoux. Bonne nuit, les filles !

 

Même si j’étais dépitée par la présence du S.G. dans ma chambre, la correction que je venais de recevoir m’avait tellement exténuée que je m’endormis en un rien de temps !

 

A suivre…

La suite !

Commentaires

  1. Heureusement que Mr Éric est protégé parce que les filles n’en ratent pas une.
    Clemence n’a pas l’air de prendre Mr John au sérieux. Elle n’a pas fini de pleurer !

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  2. Pauvre Mr Éric ! C'est lui qui est puni avec ce stage forcé !
    En même temps le voilà éloigné des foudres de George le tortionnaire 😒
    Les filles ont vraiment déconné avec leur bataille de nourriture mais trop de pression, voilà le résultat 😒
    Elles ont intérêt à se calmer car John ne va pas pouvoir leur éviter le pire indéfiniment 😡
    Elles ont gagné une surveillance des plus redoutables et plus aucune marge de manoeuvre !
    Que va-t-il se passer pour Clémence à la journée des familles ?
    Côme va-t-il mettre ses menaces à exécution ?
    Mathieu va-t-il venir malgré la présence de ce monstre de Georges ?

    L'impatience de lire la suite grandit 🙏

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