Dimanche 10 novembre
2019
Ce
matin, je me rendis à la messe avec quelques camarades du Pensionnat et Madame
Jeanne (pour l’occasion, nous avions tout de même eu le droit de porter nos
jupes !). Contre toute attente, Monsieur George aussi nous accompagna !
Je ne l’aurais pas cru croyant pour un sou !
J’avais besoin de me retrouver seule avec Jésus
après l’horrible punition d’hier soir. Même si j’avais hâte de retrouver mon
frère et ma sœur demain, je me demandais pourquoi ils me laissaient dans une
telle structure, une structure dans laquelle je prenais une déculottée toutes
les cinq secondes. Je crois que je n’arrivais pas à cesser de leur en vouloir.
Il
y avait une grosse différence entre prendre une fessée de temps en temps à la
maison lorsque je n’étais pas sage, et recevoir une énorme volée made in
Monsieur John tous les jours ! Côme et Célestine n’avaient absolument
aucune idée de ce que je vivais, c’était certain !
Forcément,
sans les remèdes miracles de l’infirmière, ce fut douloureux de rester assise durant
la liturgie de la messe : j’étais d’ailleurs bien contente de me lever
pour aller communier !
Il
était déjà midi lorsque nous rentrâmes au Pensionnat : après avoir enlevé
nos jupes, nous nous dirigeâmes immédiatement vers le réfectoire. Monsieur John
fonça alors sur Madame Jeanne sans que je ne le voie arriver, et demanda :
- Est-ce qu’elle a été
sage ?
- Qui ça ? Clémence ?
- Oui, notre fille-référente,
Clémence ! répondit le Surveillant Général, agacé. Est-ce qu’elle a été
sage ?
- Oui, très !
répondit Madame Jeanne à mon plus grand soulagement. Sinon, je l’aurais ramenée
ici par l’oreille et elle aurait eu droit à une fessée !
- Elle aurait eu droit à
deux fessées, rectifia mon père-référent en me regardant. Je suis content que
tu aies été sage. Va te mettre à table, maintenant.
Le déjeuner se déroula
correctement pour ma part ; mais Mathilde se ramassa une dizaine de claques
sur ses fesses nues de la part de Monsieur John pour avoir tenté de le berner
pour ne pas finir son assiette. Les recevoir devant tout le réfectoire avait
fait devenir ses joues aussi rouges que son derrière. Elle avait terminé son
assiette en silence et n’avait plus ouvert la bouche.
L’après-midi, Madame
Jeanne nous força Mathilde et moi à travailler sur l’exposé d’anglais que nous
avions en commun. Il n’était pourtant qu’à rendre pour le 18 novembre mais
notre mère-référente nous obligea à nous avancer. « Vous me remercierez
plus tard ! » avait-elle dit avant de sortir de la salle d’étude.
Seulement, ma meilleure amie et moi avions
envie de tout sauf de travailler : nous passâmes notre temps à discuter.
Nous ne nous attendions pas à ce que notre mère-référente vienne vérifier au
bout de deux heures si nous avions correctement avancé. Nous finîmes dans le
bureau de Monsieur John pour une déculottée sur ses genoux qui nous fit une
fois de plus bien pleurer. Elle n’était pas aussi sévère que celle d’hier soir
mais elle était quand même bien corsée ; et sur des fesses meurtries, il n’y
avait vraiment rien de pire !
Lorsque
Monsieur John nous relâcha du coin et nous autorisa à sortir de la pièce, nous
nous dirigeâmes vers le bureau de Monsieur Éric : nous devions à tout prix
lui parler !
- Que puis-je faire pour
vous, les filles ?
- Monsieur, il faut que
vous parliez à Monsieur John ! commença Mathilde. Il a décidé de ne pas
nous lâcher !
- Je suis au courant, dit
le Directeur. Il est venu m’en parler.
- Mais Monsieur, on prend
beaucoup trop de fessées ! poursuivis-je. Il faut absolument que cela
cesse ! Vous vous devez, en tant que chef d’établissement, de retenir
votre espèce de pitbull enragé !
Monsieur Éric haussa les sourcils et croisa les
bras sur sa poitrine. Après avoir laissé passer quelques secondes de silence,
il gronda :
- Je vous demande pardon ?!
Je me dois ?! Mais qui êtes-vous pour me dire ce que je me dois ou ne me dois
pas faire, Mesdemoiselles ?! De plus, je ne sais pas si vous avez entendu
ce que j’ai dit hier, mais en ce qui me concerne, je n’ai plus aucune confiance
en vous. A contrario, j’ai une confiance aveugle en Monsieur John.
Pensez-vous vraiment que votre requête est légitime ? Pensez-vous vraiment
qu’elle va aboutir ?
- Mais Monsieur, c’est injuste !
protestai-je.
- Je pense que tu n’as
pas assez mal aux fesses, Clémence ! Sinon, tu te tairais et ferais profil
bas ! Veux-tu que mon paddle en bois te fasse passer l’envie de venir te
plaindre de mon personnel dans mon bureau ?
- Non Monsieur, répondis-je
en baissant les yeux.
- Et toi, Mathilde ?
- Non Monsieur, répéta ma
meilleure amie.
- Dans ce cas, déguerpissez.
Nous allions sortir de la pièce lorsque le
Directeur nous héla :
- Oh, j’oubliais !
Vous m’écrirez chacune trente fois pour demain : « Je ne dois pas me
plaindre de façon injustifiée. ». Je veux cette punition demain au petit
déjeuner.
- Mais si Monsieur John
découvre que vous nous avez punies, on va encore ramasser une fessée ! se
plaignit Mathilde.
- Vous êtes venus dans le
bureau de son chef pour se plaindre de lui et l’insulter de « pitbull
enragé », rappela le Directeur. Il est vrai qu’une bonne fessée serait
totalement injustifiée !
Nous restâmes plantées dans l’encadrement de la
porte, dépitées.
- Allez m’écrire ces
lignes ! ordonna Monsieur Éric.
Nous partîmes en direction de notre chambre.
Hélas,
nous ne pûmes pas terminer nos trente lignes avant que Monsieur John ne s’aperçoive
de la sanction du Directeur : une bonne fessée tomba sur le derrière nu de
Mathilde, puis sur le mien.
- Lorsque vous en aurez
marre de passer du temps sur mes genoux, prévenez-moi ! nous avait lancé
Monsieur John avant de sortir de la pièce. Je vous conseille vivement de cesser
de vous comporter en petites filles bornées et capricieuses !
Tandis que je restais allongée à plat ventre sur
mon lit à pleurer et hurler de rage, je ne sus pas ce que faisait Mathilde.
J’en voulais à la terre entière d’être dans un
engrenage pareil. Je voulais qu’on me foute la paix ! Que tout le monde
me foute la paix ! Je voulais m’exiler dans une grotte et ne plus jamais
en sortir !!
Après
le repas du soir, Abigaëlle et Willow nous proposèrent d’aller voler les clés
de la salle de détente pour pouvoir aller se mater un film. L’idée étant
vraiment tentante, nous réfléchîmes. Du moins, Mathilde réfléchit plus que moi
car dans ma tête, c’était clair : nous allions forcément nous faire chopper
et il était exclu de recevoir une nouvelle volée. J’en avais assez pris pour aujourd’hui !
- Aller Clémence, viens
avec nous ! me tanna Willow.
- Ecoutez les filles, j’ai
l’impression d’avoir reçu la fessée toute la journée…
- On n’en a pris que deux !
me rappela Mathilde.
- Oui mais deux de la
part de Monsieur John, répondis-je. C’est déjà trop ! Sans compter les
lignes du Dirlo… Non franchement, je n’ai pas envie d’avoir les fesses qui virent
au bleu ! Elles sont déjà écarlates et tout le monde peut le voir…
Inutile d’en rajouter !
- Espèce de trouillarde !
me lança Willow. Qu’est-ce qui t’arrive ?!
- Il m’arrive que
Monsieur John est mon père-référent et que mon frère arrive dès demain,
expliquai-je. Refaire une nouvelle bêtise n’est même pas envisageable ! Même
si cela semble complètement inconcevable pour vous, je me passerais volontiers
d’une nouvelle déculottée. Sur ce, bonne nuit !
Je me rendis dans ma chambre, laissant
Abigaëlle, Willow et Mathilde à leurs occupations, et m’endormis sans même m’en
rendre compte.
Je
fus réveillée par les pleurs de Mathilde. Monsieur John était en train de la
coucher tout en la grondant par des chuchotements énergiques.
- Si tu continues de me
chercher, tu vas réellement me trouver, Mathilde ! Ne me tente pas !
Maintenant, tu dors ! Que je n’entende plus parler de toi ! Et arrête
de pleurer, tu vas réveiller Clémence ! Tu as bien mérité tout ce qui t’arrive !
C’est bien fait pour toi !
Je me tournai vers le mur et me rendormis, bien
contente de ne pas avoir participé à la bêtise de ce soir. Mes fesses étaient bien
assez douloureuses comme ça !
***
- Hey, salut Matthieu !
dit John en entrant dans la salle de pause.
- Salut John !
répondit le concerné en serrant la main de son successeur. Comment tu vas, mon
vieux ?
- Eh bien, écoute, je
vais bien ! Et toi alors ? Qu’est-ce que tu fais là ?
- J’ai reçu un mail
émanant directement de Monsieur George, répondit l’amoureux de Clémence. Il me convoquait
à cette réunion.
- Tu sais pourquoi ?
demanda l’actuel S.G.
- Je l’ignore, répondit
le Toulousain.
- Clémence sait que tu es
déjà arrivé ?
Matthieu secoua la tête en disant :
- Non, et c’est préférable.
Même si je crève d’envie d’aller la réveiller, je me refuse à la voir avant demain.
Comment ça se passe avec elle ?
- C’est compliqué pour
Clémence en ce moment. Je me suis mis en mode tolérance zéro. Elle en ramasse
un sacré nombre !
- Ça ne peut pas lui
faire de mal, commenta Matthieu.
- Oui, et ça commence à
porter ses fruits ! Ce soir, elle s’est abstenue de commettre une bêtise,
contrairement à Mathilde.
- Tiens donc ?
- Oui ! Je suis
agréablement surpris. Néanmoins, il est hors de question de la lâcher. Je
poursuis ma tolérance zéro jusqu’à ce qu’elle soit douce comme un agneau !
- Je n’en attendais pas
moins de toi ! avoua Matthieu.
- La réunion va bientôt
commencer, annonça John en regardant sa montre. On ferait mieux de monter en salle
de conférence.
- Après toi, dit le
Toulousain après avoir montré le chemin d’un signe de main.
Les deux hommes sortirent de la pièce pour se
rendre sur le lieu de la réunion.
Lorsqu’ils
pénétrèrent dans la salle de conférence, le rétroprojecteur projetait sur le
mur une diapositive indiquant : « Réunion de restructuration du
Pensionnat Thomas Edison – Dimanche 10 novembre 2019 ». John comprit alors
pourquoi Monsieur George n’avait pas été très présent aujourd’hui : il
préparait cette réunion.
John et Matthieu prirent place derrière les
quelques employés déjà présents, parmi eux Monsieur Éric, Monsieur Lionel, Monsieur
Yves, Madame Valérie, Madame Mireille, Madame Colette et Monsieur Alexandre. Monsieur
George, lui, faisait les cents pas devant la diapositive, attendant que tout le
monde soit présent.
La
réunion débuta à vingt-et-une heures trente piles. Personne n’était en retard.
- Bien, nous allons
pouvoir commencer ! dit le Directeur Anglais. Bonsoir à tous et merci d’avoir
répondu présents, même si je rappelle que cette réunion est obligatoire.
Je me représente pour ceux qui ne me connaitraient pas encore : je suis
Monsieur George, Directeur International de la Fondation Adrian Farlane. Je suis donc votre
supérieur hiérarchique le plus haut placé.
John pensa que ce Monsieur George faisait un
peu de zèle en réaffirmant sa position.
- Vous avez dû vous apercevoir
que, dans cette foule de personnes présentes ce soir, il y a des visages qui
vous sont connus et d’autres méconnus. Je vous expliquerai pourquoi dans
quelques instants. Comme vous le voyez sur la diapositive projetée devant vous,
cette réunion concerne la restructuration de cet établissement ; et dans
ce que j’ai pu observer jusqu’à maintenant, il y a énormément de choses à
modifier. Il y a beaucoup d’items sur lesquels vous n’êtes pas au point et vos pensionnaires
en profitent très largement. Elles ne devraient pas pouvoir faire le quart des
bêtises qu’elles commettent actuellement. Nous ne sommes que début novembre, la
salle grise ou la cellule ne devraient même pas encore avoir été utilisées. Le
fait que vous y ayez déjà eu recours montre une carence très grave ! Voici donc
le plan de restructuration que nous vous imposons. Ce plan sera effectif dès
mardi 12 novembre car la journée des familles ne doit pas être impactée par ces
changements.
Monsieur George appuya sur un bouton de sa
mini-télécommande et une nouvelle diapositive apparut.
- Premièrement, nous
allons renforcer la Direction de cet établissement. Les pensionnaires ne
doivent pas craindre d’aller dans votre bureau mais être terrorisées à l’idée d’y
aller ! Et cela, dès le bureau du Surveillant Général. Plus elles montent
dans la hiérarchie, plus elles doivent être épouvantées à l’idée de se faire
disputer. Et lorsqu’elles arrivent dans le bureau du Directeur, elles doivent
être à deux doigts de se faire pipi dessus ! Aujourd’hui, vos
pensionnaires viennent beaucoup trop souvent dans votre bureau : ce n’est
pas normal ! Vous ne devriez même pas y recevoir plus d’une pensionnaire
par semaine ! C’est tout un état d’esprit qu’il vous faut revoir. Nous
avons donc pris des mesures pour mener à bien le renforcement de la Direction.
Premièrement, Éric, vous garderez votre poste à condition de valider la
formation basée à Lille la semaine prochaine. Lionel, vous resterez Directeur-Adjoint.
Nous allons vous ajouter un autre Directeur-Adjoint qui ne sera autre que
Monsieur John. Enfin, si Matthieu accepte de reprendre son rôle de Surveillant
Général, nous en serions ravis. Vous avez fait du très bon travail ici, Matthieu.
Peu importe la raison qui vous a poussé à partir à Toulouse, je vous demande de
l’abandonner et de réintégrer cet établissement.
Matthieu, bouche bée, ne savait que répondre.
Il ne pouvait pas avouer devant son plus haut chef et devant tous ses collègues
qu’il était amoureux de Clémence ! C’était un secret qu’il partageait
uniquement avec Monsieur Éric et il préférait qu’il en soit ainsi. Matthieu se
tourna alors vers son ancien Directeur. Éric lui envoya un regard bienveillant
dans lequel Matthieu lut : « Ne t’inquiète pas, on gèrera la
situation. ». Sur ce, Matthieu déclara :
- J’accepte de reprendre
mon poste, à condition que le Pensionnat Alexandre Dumas de Toulouse ne soit
pas impacté par ma décision.
- Nous vous avons déjà
trouvé un remplaçant, mon cher ! l’informa Monsieur George. Je suis ravi de
votre décision.
Matthieu se retint d’hausser les épaules. Aurait-il
vraiment pu dire « non » au chef de son chef ?
- Avec un Directeur formé
et requinqué, deux Directeurs-Adjoints et un Surveillant Général, l’établissement
sera déjà bien mieux renforcé. De plus, nous souhaitons ajouter une
Surveillante Générale pour compléter l’équipe de Direction. Madame Philomène ici
présente a déjà accepté de prendre le poste.
Une femme que Matthieu n’avait encore jamais
vue fit un signe de main pour informer de sa présence. Elle semblait n’avoir
que la vingtaine. Sa chevelure brune et ondulée descendait en cascade sur ses
épaules et ses yeux noirs semblaient transpirer la fermeté. Pourtant, elle n’avait
pas l’air redoutable pour un sou ; mais avec le temps, Matthieu avait
appris à se méfier de l’eau qui dort. Lorsque lui-même était pensionnaire
durant son adolescence, il avait reçu ses deux plus grosses raclées d’une
religieuse plutôt jeune et toute menue qui faisait pourtant régner la terreur
dans toute l’école.
- Nous aurons donc deux
Directeurs-Adjoints et deux Surveillants Généraux pour vous assister, Éric. Ces quatre assistants sont de véritables perles : vous ne trouverez pas
mieux au sein de notre Fondation !
Monsieur Éric acquiesça. Au fond de lui, il
était content de pouvoir garder son poste ; et le fait que son équipe s’agrandisse
pourrait alléger son travail administratif. Cela lui permettrait de consacrer
davantage de temps aux élèves récalcitrantes et notamment à ses filles-référentes.
En passant à la diapositive suivante, Monsieur
George poursuivit :
- Votre système de
parents-référents fonctionne très bien. Je ne vois même pas pourquoi nous n’y
avions pas pensé avant ! C’est une idée que nous garderons et essaierons
de faire appliquer dans les autres établissements de la Fondation.
Il passa à la diapositive suivante : cette
dernière concernait les professeurs.
- Monsieur Mickaël,
Mesdames Kelly, Laurène et Colette, j’ai le regret de vous annoncer que vous
êtes renvoyés. Votre laxisme vous fait défaut. Vous serez remplacés par Monsieur
Bruno en littérature, Monsieur Curtis en anglais, Madame Claire en
physique-chimie et Monsieur Pierre en éducation physique et sportive.
John eut un coup au cœur. Ces quatre
professeurs renvoyés perdaient leur emploi ainsi, sur un simple coup de tête !
C’était terriblement injuste. L’Anglais pensait-il aux élèves qui s’étaient
attachées à eux ? Le Surveillant Général (désormais Directeur-Adjoint !)
savait que Clémence et Mathilde étaient notamment très attachées à Monsieur Mickaël
et à Madame Kelly. Son renvoi leur porterait un sacré coup au moral.
- Monsieur Mickaël, Mesdames
Kelly, Laurène et Colette, vous recevrez vos papiers de licenciement avec compensation
financière durant les prochains jours. La Fondation Adrian Farlane vous remercie
pour vos bons et loyaux services. Vous pouvez disposer si vous le souhaitez.
Les quatre professeurs s’en allèrent. Monsieur
Lionel sentit monter l’émotion en lui lorsqu’il vit Kelly éclater en sanglots
avant de fermer la porte derrière elle.
- Nous ajoutons, reprit
Monsieur George sans état d’âme ni scrupules, que l’ensemble du corps professoral
devra se rendre en formation à Paris le week-end prochain. Cette formation de
deux jours s’étalant du samedi 16 novembre à 9h au dimanche 17 novembre à 17h,
portera sur la gestion de classe. Il est obligatoire pour chaque enseignant de
cette école de valider cette formation afin de pouvoir poursuivre votre
enseignement au sein de la Fondation.
La diapositive suivante concernait les
Surveillantes. John se demanda quand allait bien pouvoir se terminer cette
réunion.
- Mesdames les
Surveillantes : il n’y aura plus de Surveillantes. Vous serez désormais
appelées « Gouvernantes » comme c’est déjà le cas dans plusieurs
établissements de notre Fondation. De plus, il n’y aura plus de « Référentes »
et de « Simples » : vous resterez trois par dortoirs mais serez
toutes sur un même pied d’égalité. Chacune d’entre vous sera autorisée à
corriger une pensionnaire qui le mérite. Mesdames Cécile, Arménie, Christelle,
Maud et Thérèse, vous êtes également renvoyées. La faute à votre laxisme consternant.
Comme pour les enseignants sur le départ, vous recevrez vos papiers de licenciement
dans les prochains jours et êtes libres de quitter cette réunion. La Fondation
Adrian Farlane vous remercie pour vos services.
John observa les surveillantes sur le départ.
La plupart était effondrée. Stoïque, Monsieur George poursuivit :
- Pour remplacer les Gouvernantes
renvoyées, veuillez accueillir Mesdames Brigitte, Marie-Claire, Marie-Josèphe, Lodine
et Nadine.
Diapositive suivante. Cette réunion était une
véritable torture pour ceux qui y assistaient. Matthieu pensa que la présence d’un
syndicat au sein de la Fondation ne serait peut-être pas une mauvaise idée.
- Désormais, les élèves
de l’établissement auront obligatoirement le samedi matin de dix heures à midi
un cours de bienséance. Elles y apprendront les bonnes manières et assimileront
un langage convenable. Ces cours seront assurés par Madame Victoria.
Matthieu pensa que ça n’allait pas du tout
plaire à Clémence !
- Pour dissuader les
récalcitrantes de commettre des bêtises, la Fondation a décidé – comme cela s’est
déjà fait dans cinq de nos établissements – de rétablir le bonnet d’âne. Ce
dernier sera porté pendant deux heures par l’élève qui aura obtenu la note la
plus basse au plus récent contrôle. Bien entendu, elle le portera au coin, les
mains dans le dos, ses fesses rouges exposées au reste de la classe.
De plus, toujours dans
cette optique de dissuader les bêtises, les élèves qui auront reçu une fessée déculottée
en bonne et due forme seront laissées fesses nues durant l’heure qui suivra
leur correction pour que les autres élèves voient ce qui arrive lorsqu’on
désobéit. Les punies devront alors réclamer leur jupe et leur culotte à l’adulte
qui les a corrigées, en leur présentant des excuses plates et sincères.
- Ça ne va vraiment,
vraiment pas plaire à Clémence ! pensa à nouveau Matthieu, cette fois-ci à
haute voix.
- Oh que non ! renchérit
John. Mais pour le coup, je ne trouve pas que ce soit une si mauvaise idée.
- Moi non plus, dit
Matthieu. Quoique, ça me paraît un peu sévère.
- Enfin, continua
Monsieur George, nous arrivons à la dernière diapositive. Nous exigeons qu’une
réunion de cohésion d’équipe soit effectuée tous les dimanches soirs. Nous enverrons
à Éric l’ordre du jour de ces réunions afin qu’il puisse les mener correctement.
Le Directeur Anglais éteignit le rétroprojecteur
puis annonça :
- Dès demain matin arrivera
Monsieur Hans qui aura pour but de vous accompagner dans cette restructuration.
- Il sera là pour nous
fliquer, oui ! chuchota John à Matthieu.
- Je ne te le fais pas dire…
lui répondit le désormais ex-Toulousain.
- Après mon départ à la
fin de la semaine, Monsieur Hans sera là pour vous guider au nom de la
Fondation et répondra à toutes les questions que vous lui poserez ! expliqua
l’Anglais. Avant de vous libérer, je voulais vous signifier que la Fondation engage
des travaux pour réhabiliter le bâtiment C afin de vous créer davantage d’espace
et de réorganiser le fonctionnement logistique de l’école de façon plus fluide.
Un brouhaha s’éleva parmi les employés.
Certains étaient ravis de ces travaux, d’autres appréhendaient le boucan qu’ils
amèneraient.
- Je vous souhaite une
excellente soirée et je vous remercie de votre attention ! dit Monsieur
George avant de libérer ses employés.
Éric invita discrètement John, Matthieu, Lionel
et Philomène à se réunir dans son bureau.
Après avoir distribué un verre de whisky à
tous, Éric trinqua avec eux :
- Bon, à la restructuration,
alors ! Essayons de repartir du bon pied ! Et bienvenue à Matthieu et
Philomène !
- Merci, répondirent-ils.
- J’ai beaucoup entendu
parler de toi, dit Lionel à Philomène. Tu jouis d’une réputation en acier !
Il paraît qu’aucune pensionnaire n’ose broncher, avec toi !
- Il paraît, oui,
répondit la fameuse Philomène. Disons que je sais mener mon petit monde à la
baguette ! Mais je vous retourne tous le compliment ! J’ai eu des échos
de vous quatre. J’ai hâte de travailler avec vous !
En sortant du bureau du
Directeur, John et Lionel raccompagnèrent Matthieu jusqu’à sa voiture pour qu’il
puisse rentrer dormir à son hôtel.
- Bon, eh bien à demain !
lança John à Matthieu. Clémence va être ravie de te revoir !
- Je ne crois pas, non. Avoua
le Surveillant Général. Avec ce que tu viens de me raconter sur elle dans le
bureau d’Éric, je vais commencer par lui flanquer une fessée ! Et puisque
ce sera aussi le cas de son frère, elle ne va pas être si contente que ça de
nous voir !
- Comment sais-tu que son
frère va lui donner la fessée ? se renseigna Lionel.
- Je communique beaucoup
avec Côme et Célestine, expliqua Matthieu. Côme a eu vent par Éric des récentes
bêtises de Clémence. Il vient pour voir sa sœur mais également pour la recadrer !
- S’il le fait, tu
pourrais peut-être t’abstenir, non ? tenta John. Tu auras bien d’autres
occasions pour la punir de façon justifiée.
- Je l’avais prévenue,
dit Matthieu. La dernière fois que je l’ai vue, je lui ai dit que je viendrais
demain et qu’elle avait intérêt à se tenir à carreaux. Tant pis pour elle. Je
ne vais pas lui flanquer une raclée carabinée : juste une petite fessée en
bonne et due forme, histoire de lui confirmer que je tiens ma parole.
Matthieu serra la main de ses collègues et
monta dans sa voiture. Il tentait de contenir ses émotions mais on ne pouvait s’y
tromper : il avait vraiment hâte de retrouver sa dulcinée !
A suivre…
La vie au pensionnat va vraiment se durcir ☹ Clémence n'a pas fini d'en vouloir à Côme et Célestine !!
RépondreSupprimerQue vont penser les familles d'un tel renforcement de la discipline ?
Le retour de Mathieu, quelle surprise !? Bonne ou mauvaise ??? Ça risque d'être compliqué à gérer !!! Autant pour lui que pour Clémence ❓ ❓
Ce George est vraiment un tyran sans coeur prêt à tout pour installer la terreur 😠 Pitié 🙏 Qu'i reparte avant l'heure
Kelly et Mickael ne méritaient pas d'être sacrifiés !!! Des chouettes profs, virés car c'étaient les plus chouettes ! Les filles vont les regretter 😪
Hâte de savoir comment les pensionnaires vont réagir à l'annonce de tous ces changements?
Bref ... hâte de découvrir la suite 😉
Non ! Mais LP ! Quelle folie au pensionnat !!!
RépondreSupprimerQue des rebondissements, tu es vraiment la meilleure. Merci pour ces textes ! <3
Waouh !! Mille mercis pour ton commentaire qui me va droit au coeur !! <3 ça me touche profondément !! <3 Merci infiniment !!
SupprimerBeaucoup de changements et Clémence qui commence à en avoir vraiment marre de prendre des fessées ? Elle réfléchit au point de refuser de faire un coup avec Mathilde (bon, bien lui en a pris). L'anglais commence à me faire chier ! On vire pas les gens comme de vieilles chaussettes ! J'espère que Éric aura le moyen de se venger par l'intermédiaire du père de Georges.
RépondreSupprimerAh oui, j'oubliais, LP, tu as toujours une imagination toujours aussi débordante. Ne change rien. On se plonge tellement facilement dans tes récits !
RépondreSupprimerMille mercis, Sevy !! <3 ça me touche vraiment beaucoup !!! Love <3
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