- Veuillez patienter, monsieur Farlane va vous recevoir dans quelques instants ! dit gentiment
une secrétaire blonde aux yeux bruns.
Éric s’assit alors dans un des fauteuils de la
salle d’attente. Il avait un nœud dans l’estomac. Il avait comme l’impression d’être
devenu totalement fou. Il mettait en jeu son poste et sa carrière. Lui qui
avait donné tant d’années de bons et loyaux services à la fondation « Adrian
Farlane » s’apprêtait à tenter le tout pour le tout.
- Monsieur ? demanda
la secrétaire en réapparaissant comme par magie. Monsieur Farlane est prêt à
vous recevoir.
Le Directeur du Pensionnat Thomas Edison suivit
la secrétaire et pénétra dans le bureau de son chef.
La pièce rectangulaire était amplement décorée
de tableaux valant certainement plusieurs dizaines de milliers d’euros chacun.
Un bureau en chêne massif trônait à six ou sept mètres de la porte. Derrière ce
meuble, un siège en cuir qui faisait de l’œil à Éric. Ce dernier balaya la pièce
du regard et s’arrêta sur un vieil homme trapu, possédant une calvitie très
avancée et se tenant debout grâce à une canne. Il était néanmoins vêtu d’un
costume bleu marine qui lui allait parfaitement bien. L’homme adressa un regard
bienveillant à Éric et lui sourit.
- Bonjour Éric, lui
dit-il. Ça faisait longtemps !
- Très longtemps,
Monsieur, répondit le Directeur de Pensionnat. Il s’en est passé du temps
depuis mon entretien d’embauche en 2001.
- Pourtant, je m’en
souviens comme si c’était hier, se rappela le vieil homme. J’ai toujours dit
que vous feriez des merveilles ! Que me vaut l’honneur de votre visite ?
- Je viens, Monsieur,
vous présenter ma démission.
A ces mots, Monsieur Éric s’avança près du
bureau et y déposa une pochette cartonnée contenant une lettre. Même derrière
ses lunettes rondes et noires, n’importe qui aurait pu remarquer le regard
affolé d’Adrian Farlane. Cependant, il se reprit rapidement :
- Laissez-moi vous offrir
un remontant puis nous parlerons de cela calmement.
Le vieil homme appuya sur un bouton et la
secrétaire apparut avec un plateau en verre contenant deux verres de whisky qu’elle
posa sur une table basse en bois située près de la porte d’entrée du bureau. Elle
repartit aussitôt. Les deux hommes prirent place dans les fauteuils jouxtant la
table basse et trinquèrent. Impatient, Adrian se renseigna :
- Maintenant, vous allez
me raconter ce qui vous arrive dans les moindres détails.
- C’est votre fils,
Monsieur. répondit Éric après avoir bu une gorgée de whisky. Il est en train de
transformer mon établissement en maison de correction. Je ne souhaite plus
travailler dans de telles conditions.
- Dîtes m’en plus,
ordonna doucement monsieur Farlane après s’être redressé dans son fauteuil.
Éric déballa tout ce qui s’était passé depuis l’arrivée
de George Farlane dans son établissement : des châtiments abusifs aux formations
imposées, en passant par le renvoi du personnel jugé incompétent de façon totalement
arbitraire. Pendant plus de vingt minutes, le Directeur du Pensionnat exposa
les faits à son chef, et lui dit sa façon de penser.
- Je ne peux pas travailler
ainsi, Monsieur, je pense que vous me comprenez. Je ne suis pas là pour punir
injustement mes élèves et leur ôter toute joie dans le cœur. Je souhaite qu’elles
se sentent bien dans mon établissement. Je veux qu’elles soient heureuses d’y
vivre ! Bien entendu, elles sont punies en cas de désobéissance, mais
elles sont punies avec bienveillance et justice, non pas avec sadisme et
persécution. Je ne tolérerai pas une minute de plus que tout cela se déroule sous
mes yeux. Si j’ai fait tout ce voyage jusqu’ici, en Ecosse, c’est parce que l’idée
de ne pas agir m’était profondément insoutenable. Donc, Monsieur, je vous présente ma démission.
Adrian avait écouté et assimilé chaque mot
prononcé par son employé. Après avoir laissé planer un silence, il répondit :
- Je refuse votre
démission, Éric. Il est absolument exclu que je laisse partir une perle comme
vous.
- Mais…
Monsieur Farlane leva la main pour faire taire
le Directeur. Il reprit :
- Je crois qu’il est
grand temps d’aller botter les fesses de mon fils.
Éric afficha un immense sourire. Il allait
enfin pouvoir reprendre la main sur son Pensionnat ! Le vieil homme
poursuivit :
- Dans ce que George a
instauré, il y a des choses à prendre et à laisser, mais nous en discuterons
ultérieurement. Pour l’heure, j’affirme qu’il est hors de question que vos
élèves vivent dans un tel enfer. La soirée étant déjà bien entamée, je vous
retrouve dès demain matin sur le tarmac à sept heures. Nous prendrons mon jet,
de sorte à nous rendre rapidement sur place. Il est temps de mettre fin au
règne de George.
- Monsieur, je vous remercie
infiniment ! s’exclama Éric, n’en revenant pas d’avoir été autant écouté
et épaulé.
Alors qu’Adrian Farlane raccompagnait Monsieur Éric
à la porte de son bureau, le vieil homme posa une main amicale sur l’épaule du
Directeur en disant :
- Vous êtes un homme
bien, mon grand. Vous avez du cœur et du culot, deux qualités que j’apprécie beaucoup.
Nous nous retrouverons demain. Passez une bonne nuit.
Allongé sur le lit de
sa chambre d’hôtel, Éric fixait le plafond en souriant bêtement. Il pensait à
ses élèves. Abigaëlle et sa tête de mule. Mathilde et sa rebelle-attitude. Clémence
et sa justice. Chaïma et sa détermination. Oriane et sa malice. Marina et sa
loyauté. Sophie et son positivisme… Ses cinquante-deux pensionnaires pourraient
bientôt respirer. Il pourrait enfin reprendre les rênes comme il l’entendait.
Il n’était finalement
pas si mécontent que ça d’avoir séché cette formation à Lille.
A suivre…
RépondreSupprimerQuel soulagement !!!
Mr Éric ne pouvait laisser faire ce terroriste de George ... il a une nouvelle fois prouvé son grand coeur et son attachement à son pensionnat 👍
Que va-t-il rester de ce nouveau fonctionnement ?
Le personnel renvoyé va-t-il faire son retour ? Mr Mickael ? Mme Kelly ? Manu ?
Mathieu va-t-il rester ?
Gros gros suspens ?
Un grand mystère demeure sur le lien privilégié entre Adrian Farlane et Mr Éric ? ??
J'ai vraiment hâte d'assister à leur arrivée surprise !!!
🙏
Ah ah, ça arrive bientôt ! <3
SupprimerJ'adore toujours autant tes chapitres. Mais je ne m'attendais pas à avoir les larmes aux yeux à la fin de celui-ci.
RépondreSupprimerMerci ❤️
Moooooh !!!! <3 ça me touche beaucoup !!
SupprimerYes Yes YES ENFINS George va déguerpir et tout va revenir à la normal dans le pensionnat
RépondreSupprimerQuels changement va rester en place et lesquels vont être exclu hâte de le découvrir
Clémence va enfin pouvoir respirer de nouveau ainsi que ses camarades d 'études
Monsieur Eric à vraiment le cœur sur la main, je pense que c'est l'un de mes personnes préféré de ce récit, si seulement il pouvait devenir le père adoptif de Clémence je pense que cette dernière serait au ange mais qu'elle aura intérêt à ce tenir à carreau
Trop hâte de lire la suite des aventures de Clémence mais aussi de Marie et bien sûr de Zoé qui me manque un peu en ce moment
Prend soin de toi LP
Biz @Princessesarah
Zoé sera au centre du prochain chapitre ! <3 Prends soin de toi aussi, Princesse Sarah ! <3
SupprimerQuelle bonne nouvelle ! Après avoir fait vivre l’enfer aux pensionnaires c’est mr Georges qui va en prendre pour son grade.
RépondreSupprimerVraiment hâte d’avoir la suite.
ça arrive bientôt, promis ! <3
SupprimerAaaah, enfin quelqu'un de censé. Il y en a un qui ne va pas apprécier. Viiiite, la suiiiite...
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