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Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 2)





Mardi 3 septembre 2019.

        7h. Une douce musique résonne dans tout le pensionnat. Bon, au moins ce n’est pas un réveil avec cris, fanfare et compagnie. De toute façon, je n’aurais pas supporté et cela m’aurait mise de mauvaise humeur pour le reste de la journée ! Un réveil avec Les 4 saisons de Vivaldi est bien plus doux !
Nous eûmes cinq minutes pour émerger comme il faut avant que les voix de mesdames Valérie, Maud et Christelle se fassent entendre :
– Debout les filles ! On se lève ! Vous avez exactement vingt minutes pour vous préparer et faire vos lits ! Inspection des chambres à 7h25 précises !
J’annonçai à Mathilde que j’allais prendre ma douche et m’enfermai dans la salle de bains. Ma coloc’ et moi nous entendons bien sur ce point : je me lave le matin et elle se lave le soir. Pas d’embouteillage.
Une fois ma douche prise, j’enfilai ce maudit uniforme qui me fait tant horreur, puis m’occupai de mes cheveux. Ma chevelure blonde et ondulée descend jusqu’au milieu de mon dos et c’est un vrai travail de la démêler tous les matins !
– Clem’ ! m’appela Mathilde. Il est 7h23 ! Dépêche-toi de faire ton lit avant qu’une pionne arrive !
– Pourquoi faire, répondis-je, puisque je vais le redéfaire ce soir ?
– Oh là là, Clem’… se lamenta Mathilde. Tu vas avoir des ennuis…
Pour le coup, il était vrai que la fessée de Monsieur Matthieu hier avait laissée quelques séquelles : je n’étais pas très sereine à l’idée de désobéir. Mais je ne comptais pas non plus me laisser faire. La résistance, c’est dur mais ça vaut le coup !

Madame Christelle entra dans la chambre pour l’inspection. Du côté de Mathilde, tout était nickel. De mon côté, j’étais encore dans la salle de bains à me brosser les cheveux.
– Votre lit, mademoiselle Clémence ! me gronda madame Christelle.
– Et ben quoi ? rétorquai-je insolemment.
– Il n’est pas fait !
– Je sais.
Madame Christelle attrapa mon matelas et le renversa par terre.
– Eh mais c’est quoi ton problème à toi ?! m’énervai-je contre la surveillante. Faut te faire soigner !
– Comment osez-vous me parler sur ce ton ?!
– Tu ramasses immédiatement mon matelas et tu remets mon lit comme il faut ! ordonnai-je. Tu t’es crue où, là ?!
– C’est vous qui allez tout remettre en ordre, mademoiselle !
– Nan mais t’as craqué, toi ! protestai-je.
– Clem, tais-toi… me dit discrètement Mathilde.
– Alors je laisse cette pouffiasse renverser mon lit en mode normal, sans rien dire ?! contestai-je.
Madame Valérie entra dans la chambre pile poil au moment où je prononçais ma dernière phrase. Je n’avais absolument pas peur de Madame Christelle car je savais qu’elle n’avait pas le pouvoir de me punir. Madame Valérie l’avait. Ça changeait la donne.
– De quoi venez-vous de l’insulter ?! me demanda la référente.
– De…euh…De… bégayai-je.
– Répondez-moi, Clémence ! Ou vous préférez peut-être que l’on aille en parler directement avec Monsieur le Directeur ?
– Je…je l’ai insultée de pouffiasse, avouai-je les yeux rivés vers le sol.
– C’est bien ce que j’avais cru entendre, confirma Madame Valérie.
Ma référente attrapa la chaise de bureau de Mathilde et la plaça au milieu de la chambre. Puis, elle s’avança vers moi et m’arracha ma brosse à cheveux des mains. Elle choppa ensuite mon oreille et alla s’asseoir sur la chaise, m’emmenant avec elle. Deux secondes plus tard, j’étais allongée en travers de ses genoux.
– Vous connaissez la notion de respect, Clémence ? me demanda la surveillante.
Je ne répondis pas, trop occupée à tenter de me dégager de son emprise, comprenant trop bien que mes fesses allaient chauffer.
– Apparemment pas. Je vais donc vous l’apprendre.
La référente abattit ma brosse à cheveux sur mon derrière une bonne vingtaine de fois. Alors que je gigotai dans tous les sens, Madame Valérie me tenait bien et il m’était impossible d’éviter les coups… Je criais de douleur et les larmes me montaient aux yeux.
– Allez-y, Mademoiselle Clémence ! Criez ! Alertez vos camarades, qu’elles viennent voir ce qu’elles risquent si elles manquent de respect à une surveillante ! Qu’elles viennent voir comme la brosse vous fait bien chanter !
Je haïssais cette femme. J’avais envie de lui faire fermer sa bouche une bonne fois pour toutes mais je n’étais clairement pas en position de tenir tête.
– Madame Christelle, pensez-vous qu’elle en a eu assez ? demanda Madame Valérie tout en continuant de me fesser.
– Je pense que c’est assez, répondit Madame Christelle ce qui me fit la bénir instantanément.
Madame Valérie cessa de me corriger et me releva de ses genoux. Mes fesses me brûlaient tellement que je me demandais si je pourrais m’asseoir en classe tout à l’heure !
– Vous avez eu bien de la chance de garder votre jupe et votre culotte, me prévint ma référente. Ce ne sera pas le cas la prochaine fois. Mais il n’y aura pas de prochaine fois, n’est-ce pas Clémence ?
– Non madame, répondis-je entre deux larmes.
– Finissez de vous préparer, m’ordonna Madame Christelle. Avec ces évènements, vous êtes en retard. Et refaîtes-moi ce lit convenablement !
Elle ne se sentait plus pisser parce que je venais de prendre une fessée devant elle… Il allait falloir que je la calme avant qu’elle ne prenne trop la confiance ! Mais pour l’instant, j’avais un lit à faire…

Habillées et coiffées, nous descendîmes dans la salle du petit déjeuner. Ma fratrie y met le prix mais celui-ci a l’air justifié : le petit-déjeuner est digne de celui d’un grand hôtel parisien. Viennoiseries encore tièdes, pain frais, confitures maison et j’en passe ! J’optai pour un chocolat chaud, un chausson aux pommes, un croissant et un verre de jus d’orange. J’allais m’asseoir à ma table quand Monsieur Éric entra dans le réfectoire. Tout le monde se leva.
– Asseyez-vous, les filles ! ordonna-t-il.
Nous nous exécutâmes. Je le vis balayer la salle d’un rapide coup d’œil puis son regard s’arrêta sur moi. Il vint d’un pas décidé.
– Qu’est-ce que t’as fait, encore ?! me demanda Naomy.
Je n’eus pas le temps de répondre : le directeur était arrivé à ma hauteur. Il attrapa mon bras, me fit sortir de table et me colla cinq violentes claques sur les fesses. Cela me rappela la méthode que Côme utilisait pour me flanquer une fessée quand j’étais petite. Même si j’avais amplement grandi depuis tout ce temps, la douleur était la même. Et le fait de prendre cinq claques sur les fesses par le directeur devant tout le réfectoire me fit rougir de honte.
– Que je n’apprenne plus que tu as manqué de respect à l’une de tes surveillantes, Clémence ! me gronda le directeur. Je te jure que ça se passera très mal !
J’eus envie de répondre que ça s’était déjà mal passé mais je me contentai d’un : « Oui, Monsieur ».
– Il serait extrêmement malvenu pour toi de faire des tiennes aujourd’hui ! Tu as compris ?!
– Oui, Monsieur.
– Bien ! Prends ton petit déjeuner et fais-toi oublier !
Je me rassis, souhaitant me cacher dans un minuscule trou de souris. Je sentais les regards rivés sur moi et cela me gênait beaucoup plus que la douleur lancinante au niveau de mon derrière, relancée par les claques du directeur.

8h30. J’entre en cours d’anglais.
Madame Kelly a l’air d’être une chouette prof. Déjà, elle ne nous a pas hurlées dessus comme les autres adultes ici : elle nous a parlé calmement et en toute simplicité, sans prendre d’air de supériorité. Je pense que je l’apprécierai beaucoup !
Madame Kelly nous fit cours toute la matinée : 2h d’anglais puis 2h de littérature anglaise. Puisqu’elle rendait le cours extrêmement vivant, cela passa vite ! Je sentais que j’allais adorer le mardi matin !

Après la cantine, j’allais en musique avec Madame Elena. En plus d’être pianiste, je suis flûtiste. J’ai commencé le piano à quatre ans, puis la flûte traversière un an après. Madame Elena me trouva douée et j’en fus soulagée : vu toutes les heures de travail que j’ai consacrées à la musique depuis ma plus tendre enfance, heureusement que je suis douée !
Après la musique, le dernier cours de la journée est la philosophie. Comme l’année dernière, je m’attendais à trouver un prof perché portant des dreadlocks, ayant un splif dans la bouche et passant son temps à nous parler de sa vision du monde. Mais non. Monsieur Nicolas arriva, froid, distant, air hautain et nous expliqua d’entrée qu’il n’était pas là pour rigoler. Il avait plutôt une tête et allure de prof de maths ou de français. Mais pas de philo !
Alors qu’il était en train de nous exposer les règles à respecter dans sa classe, Mathilde me fit passer un petit mot. Le prof le remarqua de suite et s’approcha de ma table :
– Donnez-moi immédiatement ce que vous avez dans la main, Mademoiselle Clémence !
Les fesses encore douloureuses après les événements de ce matin, je cédai et lui donnai le papier sans même l’avoir lu.
– Ce prof est aussi chiant qu’un documentaire Arte ! lut Monsieur Nicolas.
Il y eut un silence de mort dans la salle. Je crus que ça allait encore me retomber dessus mais le prof se tourna vers Mathilde et s’avança vers elle.
– Je…je ne parlais pas de vous ! mentit-elle pour se défendre.
– Silence ! cria le prof. Au tableau ! Immédiatement !
Mat se leva et elle tremblait de tout son corps en marchant jusqu’au tableau. J’étais désolée pour elle avant même que je sache ce qui allait lui arriver.
– Penchez-vous sur le bureau, ordonna Monsieur Nicolas.
Ma coloc’ se mit à pleurer mais obéit. Le prof remonta sa jupe et baissa sa culotte, exposant sa lune parfaite aux yeux de toute la classe. Il prit ensuite la grande règle en bois posée contre le mur et annonça :
– Vous allez prendre 30 coups de règle, Mademoiselle. Cela pour payer le prix de votre manque de respect.
Cette fessée fût horrible à regarder. Les fesses de Mathilde rougissaient à vue d’œil et mon amie criait de douleur à chaque coup. J’imaginais très bien ce qu’elle pouvait ressentir, la fessée à la brosse de ce matin étant encore pleinement dans ma mémoire.
Lorsque ce fût fini, ma copine fût envoyée au coin pour le reste du cours. Il restait 1h15. Et elle ne bougea pas durant tout ce temps.
Inutile de préciser que ce recadrage avait calmé tout le monde et que Monsieur Nicolas put faire son cours dans l’ambiance la plus studieuse possible !

21h. Extinction des feux. Je suis couchée dans un lit fait (et du coup, redéfait !) et j’éteins ma lumière. Cependant, je n’ai pas du tout l’intention de dormir : j’avais pris une fessée à cause de Madame Christelle, hors de question que cela reste impuni. J’attendrais que tout le monde soit couché et cette maudite surveillante répondrait de son crime cette nuit !

A suivre…

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