Mercredi 5 septembre 2019.
10h30,
j’entre en cours de philo avec le terrible Monsieur Nicolas.
– Bonjour mesdemoiselles ! Sortez toutes une feuille : je veux savoir ce que
vous avez retenu de mon précédent cours !
C’est une blague ?! Je n’ai même pas écouté un traître mot de ce qu’il a dit à
son dernier cours !
– Mademoiselle Clémence ! J’ai demandé que vous sortiez une feuille !
– Ça ne sert à rien, répondis-je.
– Et pourquoi cela ?
– Parce que je n’ai pris aucune note et je ne vous ai pas écouté, mardi.
Je vis le prof de philosophie monter en pression. Il me fusilla du regard et me
gronda :
– Etes-vous en train de me dire que vous refusez de faire cette interrogation ?
– Non, je dis simplement que je vous rendrai copie blanche si je la fais. Alors
autant préserver la nature et économiser du papier. Je ne sortirai pas de
feuille.
– Cela fera donc zéro, Mademoiselle ! Pouvez-vous me rappeler ce que je fais
aux impertinentes qui osent avoir zéro dans ma matière ?
– Je viens de vous dire que je n’avais rien écouté, répétai-je.
Je faisais mine de garder mon assurance mais je n’en menais pas large du tout.
Vu la façon dont Mathilde avait été traitée mardi, je ne donnais pas cher de ma
peau. Et mes fesses qui étaient encore toutes endolories…
– Quelqu’une peut me rappeler ce que je fais aux impertinentes qui osent avoir
zéro dans ma matière ? interrogea Monsieur Nicolas, à toute la classe.
Une métisse, sûrement réunionnaise ou guadeloupéenne, leva la main.
– Oui, Mademoiselle Yéline ?
– Vous avez dit que si l’on avait zéro, vous nous donneriez une fessée avec la
canne.
– Exactement, dit Monsieur Nicolas. Au moins quelque chose que vous avez retenu
!
Le prof me regarda à nouveau et dit :
– Donc, Mademoiselle Clémence, confirmez-vous que vous ne ferez pas cette
interrogation et que vous écoperez donc d’un zéro ?
– Vous n’avez pas le droit de me punir ! rétorquai-je.
Monsieur Nicolas éclata de rire.
– Êtes-vous bien sûre de ce que vous dîtes ? Dois-je vous faire recopier le
règlement intérieur de cette école pour vous montrer que vous vous trompez ?
– Non.
– Non, Monsieur ! me reprit le prof.
Je ne répondis pas. Ce type me mettait hors de moi. Je me contrôlais pour ne
pas l’incendier, il valait donc mieux que je n’ouvre pas la bouche. Mais cela
ne plut pas à Monsieur Nicolas. Il m’attrapa par l’oreille, me sortit de ma
chaise et me traîna jusque sur l’estrade.
– Je n’admets absolument pas que l’on me tienne tête ! Vous n’allez absolument
pas recommencer ce genre de choses, ma grande ! Je vous le garantis !
Le prof attrapa sa chaise, s’assit dessus et me bascula en travers de ses
genoux de sorte que mes fesses soient face à mes camarades. Ma jupe fut
instantanément remontée, et ma culotte baissée. Une fessée manuelle me tomba
dessus, longue, forte et infaillible. Lorsqu’elle fût terminée, j’étais en
larmes. Nicolas me releva et me demanda :
– Que devez-vous répondre lorsque je vous pose une question ?
– O…oui, Monsi…eur ou…ou no…non Mon…Monsieur, sanglotai-je.
– Bien ! Maintenant, je pense que je vous ai assez vue comme ça ! Je vous
envoie directement dans le bureau du Surveillant Général, à qui vous annoncerez
que vous venez d’écoper d’un zéro en philosophie !
– Oh non ! me lamentai-je, sachant très bien que Monsieur Matthieu allait me
pulvériser. Mon…Monsieur ! Je…je vous en…en sup…plie !
– Vous voulez peut-être revenir pour un tour sur mes genoux avant de vous y
rendre ?!
Je secouai la tête.
– Alors, rendez-vous immédiatement dans le bureau de Monsieur Matthieu !
Exécution !
Je remontai ma culotte et retournai à ma place pour ranger mes affaires. Un
groupe de filles rigolait de la situation au fond de la classe. Elles se
moquaient clairement de moi.
– Ne les calcule pas, me dit Mathilde. Elles n’en valent pas la peine.
– Bonne chance, me dit Naomy. On est avec toi.
Mon cartable fermé, j’attrapai le mot de Monsieur Nicolas à l’attention du
Surveillant Général, sortis de la pièce et entendis le cours reprendre.
Tout en me frottant les fesses, je me dirigeai vers le couloir de
l’administration. Au moins, j’avais échappé à la canne. Enfin, pour le moment.
Je ne savais absolument pas à quelle sauce Monsieur Matthieu allait me manger,
mais celle-ci risquait d’être très salée.
Des larmes coulant sur mes joues, je frappai à la porte.
– Entrez !
J’obéis.
– Mademoiselle Clémence ! Que me vaut cet honneur ?
Je rivai mes yeux au sol et bafouillai :
– Ben c’est…Euh…C’est Monsieur Nicolas qui m’envoie… Tenez…C’est pour vous…
Je tendis le mot au Surveillant. Il se leva de son fauteuil, s’approcha de moi
et me prit le bout de papier de la main. Il lut :
– Monsieur Matthieu. Je vous envoie Mademoiselle Clémence qui refuse de faire
l’interrogation surprise donnée à la classe, clamant qu’elle n’a rien écouté et
qu’elle n’a pris aucune note. Après un excès d’insolence que j’ai sanctionné
d’une fessée sur mes genoux, je lui ai donné un zéro. N’ayant pas le temps de
la punir pour cette note sans prendre du retard sur mon cours, je vous en
laisse la charge. Cordialement, Monsieur Nicolas.
Le Surveillant posa la feuille sur son bureau et soupira. Puis, il me gronda :
– Vous n’êtes qu’une petite peste, Clémence ! Une petite peste qui souhaite
n’en faire qu’à sa tête et qui se fiche du règlement !
Monsieur Matthieu leva sa main dans l’intention de la faire atterrir sur mes
fesses. Je mis mes mains pour me protéger.
– Mains sur la tête ! m’ordonna-t-il.
– Non ! S’il vous plaît, Monsieur… Pas la fessée ! suppliai-je.
– Ne m’obligez pas à me répéter Clémence, parce que je vous jure que je vais
vraiment me fâcher !
En pleurant, je mis mes mains sur la tête, et je reçus trois bonnes claques sur
les fesses. Malgré ma culotte et ma jupe constituant une légère défense, mes
fesses étaient déjà rouges de la fessée en philo, et portaient les stigmates de
la punition du Directeur hier. J’accusai les trois claques de Matthieu en
doublant mes larmes. Le Surveillant Général ne fait absolument pas dans la
dentelle et malgré le fait que nous ne soyons ici que depuis 4 jours, tout le
pensionnat le redoute déjà.
– Vous qui êtes déjà en redoublement, vous croyez vraiment que vous pouvez vous
permettre d’avoir un zéro dès le début de l’année ?!
– Non Mons…ieur…
Deux nouvelles claques tombèrent.
– Aïe… me plaignis-je.
– Oh oui, ça fait mal, Mademoiselle Clémence ! reprit le Surveillant. Ça fait
mal de ne pas obéir ! (clac
!) ça fait mal de ne pas être sérieuse dans ses devoirs et ses
leçons ! (clac !) ça fait
mal de vouloir tenir tête aux adultes ! (clac
!)
– Stop ! Pitié, arrê…êtez… priai-je. J’ai…j’ai tro…ooop mal…
– C’est le but d’une fessée ! Que ça vous fasse mal pour vous dissuader de
recommencer ! Mais si nous entendons encore parler de vous aujourd’hui, c’est
que nous n’avons pas été assez sévères hier !
– Si…oh…si je vous jure que si…
– Ce n’est absolument pas mon avis !
Monsieur Matthieu alla ouvrir le tiroir de son bureau et en sortit une brosse à
cheveux. Il posa ensuite son pied sur un petit tabouret et me bascula en
équilibre sur sa cuisse. Il remonta ma jupe, baissa ma culotte et me dit :
– Vos fesses sont déjà bien rouges, Clémence ! Nous allons voir si elles
peuvent virer au bleu !
J’espérais sincèrement qu’il n’était pas sérieux… Les coups commencèrent à
tomber. Je crois que je n’avais jamais autant gigoté, pleuré, hurlé de toute ma
vie. Monsieur Matthieu était impitoyable et j’avais l’impression que rien ne
pouvait l’arrêter. A un moment, il me releva et continua me fesser alors que
j’étais penchée sous son bras. Cette brosse en bois me frappait les fesses avec
une telle force que j’étais prête à promettre de ne plus me coiffer jusqu’à la
fin de mes jours si ça pouvait la faire disparaître !
– Je vous donne cette fessée pour que vous compreniez qu’un zéro n’est pas
tolérable dans cet établissement ! grondait Matthieu sans cesser la punition.
Je ne veux plus une seule note en-dessous de la moyenne, Clémence ! Est-ce
compris ?!
– Oui ! Oui ! Promis ! Stop ! Stop !
Les derniers coups s’abattirent puis le Surveillant se stoppa. Ce fût la
délivrance. Je tombai au sol et continuai de pleurer. Matthieu rangea la brosse
et m’aida à me relever. Il me prit dans ses bras et je me blottis contre son
torse. Il sentait bon et il était confortable. J’étais vraiment super bien dans
ses bras. Pour la première fois, je me sentais même attirée par lui.
– Ne recommencez plus, Clémence. Je ne veux plus avoir à vous donner une volée
pareille. C’est compris ?
– Oui Monsieur.
– Bien. Allez au coin, maintenant, en attendant l’heure du repas.
J’obéis sans discuter en me massant les fesses. La douleur était telle, ne
serait-ce que lorsque je marchais, que je croyais que mon derrière était en
sang. Mais non, Monsieur Matthieu m’assura que j’aurais « juste » de beaux
bleus.
Le reste de la journée se passa très bien, je fus on ne peut
plus sage. Mais les fameuses filles du fond de la classe continuaient de se
moquer de moi, ce qui me chagrina énormément.
Juste après le dîner, Madame Valérie m’appela :
– Mademoiselle Clémence ! On vous demande au téléphone !
Je me rendis au secrétariat et attrapai le combiné.
– Allô ?
– Coucou ma Clémence, entendis-je.
– Salut Côme, répondis-je.
– Comment tu vas ?
– Ça va… Disons que les chaises ne sont pas mes amies, en ce moment.
– Tu as été punie ?
– Je ne comprends même pas que tu poses la question.
– Oh, Clem…
– Tu croyais quoi ?! Tu croyais qu’en m’envoyant dans un pensionnat qui use de
châtiments corporels pour faire obéir, je m’en sortirais indemne ?!
– Je pensais que la simple idée de te prendre une volée te dissuaderait de
faire des bêtises.
– Ben tu vois, cela n’a pas été le cas. Mais je n’ai pas forcément envie d’en
reprendre là, donc je pense sérieusement à me calmer.
– Sage décision.
– J’ai besoin que tu me dises que tu m’aimes, Côme. J’ai besoin que tu me dises
que Célestine et toi ne m’avez pas envoyée là pour me faire du mal… J’ai besoin
de savoir que ma famille ne m’a pas abandonnée dans cet endroit horrible.
– Clémence ! s’exclama mon frère. Bien sûr que je t’aime ! Tu crois que ça n’a
pas été difficile pour nous de t’envoyer là-bas ?! C’est dur pour toi mais
c’est tout aussi dur pour nous ! Nous voulons que tu aies un avenir et une vie
décente. C’est tellement dur de s’en sortir de nos jours… Nous ne voulons que
ton bonheur et ta réussite. Ma puce, je te jure que ça ira. Les premiers jours
sont difficiles mais tu vas t’habituer. Je suis sûr que, sociable comme tu es,
tu t’es déjà faite des copines.
– Oui, c’est vrai…
– Bon, tu vois ! Tout va bien se passer, mon amour. Je dois te laisser, j’ai du
travail. Tu sais que je t’aime de tout mon cœur ?
– Oui, je sais Côme. Moi aussi, je t’aime.
– Je te rappelle ce week-end. Je serai avec Célestine. Je t’embrasse.
– Bisous.
Je raccrochai, réconfortée par le coup de fil de mon frère. Il ne m’avait pas
oubliée, c’était déjà ça.
Après une petite discussion avec Mathilde pour me changer les
idées, j’éteignis ma lampe et m’endormis, en pensant au parfum et aux bras
réconfortants de Monsieur Matthieu.
A
suivre…
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