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Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 7)


Samedi 7 septembre 2019.



Aujourd’hui, c’est le week-end donc Vivaldi ne résonne pas dans le pensionnat. Nous avons toutes la chance de pouvoir dormir jusqu’à 10h, sauf quelques-unes, comme moi, qui avons une activité extra-scolaire.

A 10h pile, j’entre dans la salle de Madame Elena pour mon cours de solfège. Je découvre avec grand étonnement que je suis seule dans la salle avec la prof.
– Bonjour Madame, dis-je.
– Bonjour Mademoiselle Clémence.
– Où sont les autres élèves ?
– Vous êtes la seule qui ait un tel niveau en musique de tout le pensionnat. Il y a longtemps que je n’avais pas perçu un tel talent chez une de mes élèves. Puisque je ne voulais pas que vous vous ennuyiez, j’ai créé ce cours particulier spécialement pour vous.
La démarche me toucha beaucoup. Je souris.
– Ne souriez pas trop vite, me dit ma prof. Vous êtes ma meilleure élève et je vais exiger de vous concentration, discipline et perfection. Je souhaite que vous passiez le concours du Grand Conservatoire de Paris à la fin du mois de juin.
– Mais…
– Qu’est-ce qu’il y a ? Vous ne souhaitez pas y aller ?
– Si ! Bien sûr ! C’est un de mes rêves ! Mais je n’ai pas le niveau…
– Vous ne l’avez pas encore. Mais grâce à moi, vous l’aurez. Je crois en vous, Clémence. Voilà pourquoi je serai intransigeante avec vous. Vous aurez du travail. Deux heures de piano chaque jour sans exception, avec moi à vos côtés. Vous aurez un accès constant à la salle de musique pour vous entraîner autant que vous le souhaitez et le pouvez. Et cela sera en plus de votre travail scolaire. Vous prendrez un coup de règle sur la paume de la main à chaque fausse note et une bonne fessée si j’estime que vous n’êtes pas à la hauteur de votre talent. Vous êtes prévenue. Je n’accepterai aucune faiblesse de votre part. Mais à ce moment précis l’année prochaine, vous serez au prestigieux Grand Conservatoire de Paris. Marché conclu ?
Je réfléchis quelques secondes. Après tout, lorsque j’étais petite, Côme me donnait déjà deux ou trois bonnes claques sur les fesses quand je n’étais pas assez concentrée sur mes cours de musique. Je répondis :
– Marché conclu.
Madame Elena me prit dans ses bras.
– M’autorisez-vous à vous tutoyer ? me demanda-t-elle.
J’hochai la tête.
– Bien. Nous allons faire du très beau travail toi et moi, Clémence.
Mon sourire s’étirait jusqu’à mes oreilles.
– Oh, et je dois t’annoncer quelque chose.
– Oui, Madame ? demandai-je.
– Puisqu’il me fallait l’accord de tes tuteurs légaux pour ce cours de musique particulier et intensif, ils arrivent en fin d’après-midi pour signer ce fameux papier qui fera de toi une pianiste renommée.
– Mon frère et ma sœur viennent ici ?! Ce soir ?!
– Oui, Clémence.
Je sautai de joie. Cela ne faisait que 6 jours que je ne les avais pas vus mais ils me manquaient déjà terriblement. Ma vie avait changée du tout au tout et j’avais hâte de leur faire découvrir l’univers dans lequel j’évoluais à présent.
– Bien. Mettons-nous au travail.
Je m’installai au piano, Madame Elena à côté de moi. Elle posa une partition devant mes yeux.
– Connais-tu ce morceau, Clémence ?
– C’est le Requiem de Mozart. Je l’ai déjà joué à la flûte traversière mais jamais au piano.
– Eh bien tu vas me le jouer sur ce piano, parfaitement, tout de suite. Gare à tes mains et à tes fesses si c’est mauvais.
Je pris une grande respiration et commençai à lire la musique.
– Commence à jouer ! m’ordonna Elena.
– Je m’approprie la partition.
– Tu dois savoir jouer n’importe quelle partition immédiatement ! Joue !
Sous le coup du stress, la première note fût mauvaise. Le premier coup de règle tomba sur ma paume gauche.
– Aïe ! me plaignis-je.
– Reprends !
Je me rappelai alors comment j’avais joué ce morceau à la flûte traversière et cela m’apporta un peu de sérénité. Je finis de jouer le morceau sans aucune fausse note. Ouf. Soulagée, je lançai un regard satisfait à ma professeure.
– C’est ce que tu appelles avoir bien joué ?! me gronda-t-elle.
– Euh…oui…
– Non, Clémence ! Ce n’est ce que tu dois appeler avoir bien joué ! On dirait que ta main gauche est en vacances et tu n’as pas une seule fois utilisé la pédale au bon moment ! Tes bémols étaient complètement ratés et le rythme n’y était pas ! Il me suffirait de te mettre un métronome pour te prouver que j’ai raison !
Avec son accent russe, Madame Elena roulait ses « r » en me grondant, ce qui me fit sourire.
– Cela te fait rire ?!
– Non, Madame.
– Pourtant, j’en ai bien l’impression !
Madame Elena se leva du banc et m’attrapa par l’oreille pour m’obliger à me lever. Elle m’emmena un peu plus loin du piano et me pencha sous son bras.
– Non Madame ! priai-je. Pas la fessée !
N’ayant que faire de ma supplication, elle releva ma jupe, baissa ma culotte, et ce fut parti pour une farandole de claques toutes aussi douloureuses les unes que les autres. Lorsqu’elle eut fini, elle posa la règle avec laquelle elle avait frappé ma main par terre devant le piano et me demanda de m’agenouiller dessus, les fesses à l’air. Je m’exécutai, non sans peine ni larmes.
– Je vais te jouer ce morceau de la façon dont il doit être joué. Ouvre grand tes oreilles, Clémence, car à la fin de celui-ci, tu reviendras le jouer. Tu seras de nouveau bonne pour une fessée si tu me fais une aussi piètre prestation que la première. Et ce, jusqu’à ce que tu saches le jouer parfaitement !

Après quatre fessées et agenouillements sur la règle, je jouai une cinquième fois ce morceau. Je commençai à détester ce Requiem de Mozart. Je m’attendais à me faire attraper l’oreille pour une autre fessée lorsque Madame Elena me dit :
– Bravo, Clémence. C’était très bien. Je suis fière de toi.
Je fus on ne peut plus soulagée. Elle m’embrassa sur mon front plein de sueur et y laissa la marque de son rouge à lèvres.
– A demain. 17h.
Je me levai du banc à piano et sortis de la salle en me frottant les fesses. Madame Elena ne plaisantait vraiment pas mais la perspective d’entrer au Grand Conservatoire valait bien toutes les fessées que j’avais prises et que j’allais prendre. Il me fallait maintenant me réjouir : j’allais bientôt voir mon frère et ma sœur ! Je me rendis aux toilettes et me lavai les mains dans l’intention de rejoindre les autres pour le déjeuner au réfectoire, lorsque je me fis coincer dans le couloir attenant aux toilettes. Valentine, Capucine, Salomé et Léa venaient de m’encercler.

– Tu sais que ce n’est pas beau de balancer, Clémence ?! me lança Valentine.
– Pas beau du tout, continua Salomé.
– On a pris une sacrée raclée par le directeur, il va falloir qu’on te la rende ! dit Léa.
– Au secours ! criai-je.
Valentine me plaqua contre le mur et mit sa main sur ma bouche pour m’éviter de crier. Je la mordis.
– Aïe ! Espèce de garce ! s’écria-t-elle.
– Au secours !! hurlai-je à pleins poumons. Aidez-moi !
Je reçus le premier coup de poing dans le ventre de la part de Capucine. Je me mis à pleurer, me disant que c’était la fin. Un autre coup de poing arriva par Léa en plein dans mon œil, et une gifle de Salomé me coupa la lèvre.
– On jubile moins, là, hein, l’orpheline ?!
– A quatre contre une, vous n’êtes qu’une bande de lâches !
Cette réflexion me valut une béquille. Je me retrouvai à terre à prendre des coups de pieds dans le ventre. J’essayais de me protéger le plus possible mais elles étaient effectivement à quatre contre moi. Je me dis que je ne reverrai jamais Côme et Célestine, que je ne connaîtrais jamais mes neveux à naître mais que j’allais enfin revoir mes parents et pouvoir passer du temps avec eux. Je me voyais vraiment mourir.
Alors qu’elles continuaient de me frapper, j’entendis une voix familière :
– Mais qu’est-ce que vous faîtes ici ?!
C’était la voix de Monsieur Matthieu. J’étais sauvée. Je pouvais enfin me laisser aller à fermer les yeux.

Lorsque je les ouvris pour la deuxième fois de la journée, j’étais allongée sur un lit à l’infirmerie. Monsieur Matthieu et Monsieur Hugues étaient à mes côtés.
– Clémence ! s’exclama Matthieu quand il s’aperçut que j’avais repris conscience. Comment allez-vous ? Comment vous sentez-vous ?
– Ça va, ça va, dis-je même si j’avais des douleurs partout. Mon frère et ma sœur sont arrivés ?
– Non mais ils ne devraient pas tarder, me répondit Monsieur Hugues.
Soudain, le talkie-walkie de Monsieur Hugues l’appela en renfort pour une bagarre dans le dortoir n°5. Il s’en alla et je me retrouvai seule avec Monsieur Matthieu.
– Je suis terriblement désolé que vous soyez dans cet état, Clémence. Nous aurions dû être beaucoup plus vigilants.
– Je suis contente de vous trouver à mon chevet.
Il y eut plusieurs secondes avant que je ne dise :
– Même si l’un des miens doit être sacrément amoché, aviez-vous remarqué que nous avions les mêmes yeux ?
Soudain, Monsieur Matthieu se pencha sur moi et m’embrassa. Je ne le rejetai pas, au contraire. Je crois que j’attendais ce baiser depuis la première fois que nous nous étions rencontrés.
– Pardon ! s’écria-t-il en décollant ses lèvres des miennes.
– Pardon pour quoi ? demandai-je.
– Vous êtes une élève et je suis un membre de la direction. Ce qui vient d’arriver est une erreur. Une très, très grosse erreur.
– Pourquoi ? demandai-je. Je suis majeure.
– Certes, mais nous avons un protocole strict dans cet établissement et je…
– Matthieu…
– Monsieur Matthieu ! me reprit-il. N’oubliez pas que je peux encore vous coller une fessée !
– Dans l’état dans lequel je dois être, pensez-vous vraiment que cela serait utile ?
– Certes…
– Pouvez-vous me décrire mon visage avant que je ne meurs de choc devant un miroir ?
– Vous avez un beau cocard, dit Monsieur Matthieu. La lèvre écorchée et un bleu sur la pommette gauche.
– C’est tout ?
– C’est tout. Mais le médecin vous examinera de la tête aux pieds ce soir.
– Dommage que vous ne soyez pas médecin…
– Clémence !
– Quoi ?
– Ça suffit ! Ce qu’il vient de se passer est une erreur et vous n’en parlerez à personne ! Promettez-le moi.
– Je vous le promets.
– Bien. Pouvez-vous marcher ?
– Je crois que oui.
– Alors Monsieur le Directeur vous attend dans son bureau.

Encore groggy de mon agression puis du baiser du Surveillant Général, je me rendis en boitant jusque dans le bureau de Monsieur Éric. Lorsque la porte s’ouvrit, Célestine et Côme étaient là, debout, à hurler sur le Directeur. Ma sœur avait l’index pointé sur Monsieur Eric et criait :
– J’exige que justice soit rendue et que ces quatre petites garces soient renvoyées ! Vous m’entendez ?!
– Madame, le règlement de notre établissement ne nous permet pas de renvoyer une élève et…
– Non mais vous entendez ce que vous dîtes ?! Ma sœur a été battue à en perdre connaissance et vous me dîtes que vous n’allez rien faire contre celles qui l’ont mise dans cet état ?!
– Je n’ai pas dit cela, Madame, dit calmement Monsieur Éric. Croyez-moi, nous allons prendre des dispositions exceptionnelles et ces quatre perturbatrices vont vivre un enfer jusqu’à leur dernière minute dans cet établissement.
– Et notre sœur ?! gronda Côme. Qui va la protéger, hein ?! Vous pouvez me le dire ?! Vous pouvez m’assurer qu’elle ne se fera plus agresser ?! Que ce genre de choses ne se reproduira plus ?!
– Ce que je peux vous assurer, c’est qu’à partir de ce soir, Clémence prendra l’intégralité de ses affaires et viendra vivre dans mes appartements. J’ai une chambre vacante où elle s’installera. Elle sera ainsi beaucoup plus protégée.
– Je veux rester avec Mathilde ! clamai-je, dévoilant ma présence.
– Oh ma petite puce ! s’exclama ma sœur en fonçant sur moi.
Célestine me serra tellement fort qu’elle m’en fit mal. Côme également.
– Ma chérie, je te promets que ça n’arrivera plus ! me dit ma sœur en me prenant le visage dans les mains. Dès que nous sortirons d’ici, Côme et moi allons porter plainte contre ces quatre petites pestes ! Elles ne s’en sortiront pas comme ça, je te le garantis !
– On ne t’aurait jamais inscrite ici si on avait su qu’il t’arriverait de telles choses, poursuivit mon frère.
– Monsieur Vicœur, Madame Vicœur, je vous promets que Clémence bénéficiera de la plus grande protection dans mes appartements.
– Je veux rester avec Mathilde ! insistai-je.
– Qui est Mathilde ? me demanda ma sœur.
– Ma camarade de chambre, expliquai-je. Et elle est aussi ma meilleure amie. Je ne veux pas que l’on soit séparées.
– Ça tombe bien, ma chambre vacante comporte deux lits simples, annonça Monsieur Eric. Tu peux emmener Mathilde avec toi si tu le désires.
J’essayai de faire le plus grand sourire possible mais ma pommette me fit mal.
– Et pour ce qui est de Léa, Valentine, Salomé et Capucine, je peux te promettre que chaque jour de leur vie ici sera un véritable enfer. Vraiment.
Le Directeur faisait froid dans le dos en disant cela. Je n’aimerais vraiment pas être à la place de ces quatre pestes, même si elles l’avaient amplement mérité !

Monsieur Matthieu disposa et ma fratrie et moi restâmes dans le bureau du Directeur pour que Côme et Célestine signent l’autorisation pour la musique. Madame Elena étant absente, elle avait tenu à leur écrire une lettre faisant l’éloge de mon talent.
– Waouh. Le Grand Conservatoire, dit Côme. Ce serait vraiment merveilleux, Clem !
J’hochai la tête en souriant. Mon frère et ma sœur signèrent l’autorisation puis mon frère s’adressa au Directeur :
– Ma sœur et moi avons réservé un hôtel non loin d’ici. Avec ce qu’il s’est passé aujourd’hui, la moindre des choses serait que nous puissions prendre Clémence avec nous pour la nuit.
– Je n’y vois pas d’inconvénients, si ce n’est qu’elle devra être rentrée pour midi demain.
– Entendu.
– Par contre, un médecin devait venir l’examiner dans la soirée… dit le Directeur.
– Je suis cardiologue, annonça Côme. Je vais m’en charger. Merci.
Je passai dans ma chambre prendre quelques affaires pour la nuit, l’occasion de présenter Mathilde à mon frère et ma sœur, mais aussi Lou et Naomy.

Mon sac fait, ma fratrie m’emmena dans un pub pour boire un verre et je leur priai de me raconter tout ce qu’il s’était passé dans leur vie depuis six jours. Au restaurant, ce fût mon tour de leur raconter ma vie mais aussi mes bêtises et notamment l’escapade en pleine nuit avec mon acolyte Mathilde. Ils ne dirent rien, même si je savais qu’ils n’en pensaient pas moins.
La soirée passée avec ma fratrie me réchauffa le cœur et après l’examen minutieux de Côme, je m’endormis dans mon lit, dans mon hôtel quatre étoiles, après avoir avalé mes antidouleurs.


A suivre…

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  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -