Mardi 10 septembre 2019.
Le mardi est VRAIMENT mon jour préféré de la semaine. Madame Kelly est un amour de prof : c’est d’ailleurs la seule qui n’a pas élevé la voix ni la main depuis la rentrée et qui sait tout de même se faire respecter. Elle nous met à l’aise et nous avons instauré une bonne complicité avec elle !
Tout naturellement, les deux heures d’anglais puis les deux heures de littérature anglaise se passèrent à merveille. Quatre heures de cours avec Madame Kelly, c’est bien plus agréable qu’un seul quart d’heure avec Monsieur Nicolas ou Monsieur Jean ! La détente est au rendez-vous et je me promis même de faire de mon mieux pour exceller dans ces matières : je tiens à ce que Madame Kelly soit fière de moi ! Cela fait du bien d’aller en classe sans avoir la boule au ventre, sans se dire que la moindre incartade pourrait conduire à se retrouver les fesses rouges devant toute la classe !
En parlant de « fesses toutes rouges », cela me paraissait vraiment étrange que les miennes ne me fassent pas souffrir. Après tout ce qu’elles avaient enduré depuis huit jours, voilà qu’elles ne se manifestaient plus. Bizarre. Il est vrai que mon derrière est à l’abri depuis…eh bien…samedi. Hormis les trois bonnes claques de Monsieur Jean et les deux petites fessées de Madame Elena hier. Personne n’est parfait !
Après le repas, j’enchaînais avec les deux heures de piano qui, cette fois-ci, étaient comprises dans mon emploi du temps. Je sentais que Madame Elena s’était radoucie car je ne prenais plus une fessée à chaque erreur ; je l’entendais juste soupirer d’agacement, parfois je me prenais une petite réflexion, puis quand j’entrais réellement dans le rouge, je m’entendais dire – avec son accent russe qui roule les « r » et qui m’insupporte tant ! – : « Attention Clémence, je vais te donner une fessée que tu vas amèrement regretter si tu continues à faire de telles fausses notes ! ».
A la fin de la première heure, Madame Elena me posa une nouvelle partition devant les yeux : River Flows In You de Yiruma. Ouf, j’avais déjà joué ce morceau aux 50 ans de ma tante. Je le connaissais bien. Je le jouais alors d’une traite à ma professeure.
Je pensais qu’elle serait satisfaite mais au lieu de ça, elle s'en alla chercher le métronome, le posa sur le piano et m’ordonna :
-
Recommence !
Je rejouai le morceau ; ma musique était en décalage quasi-total avec le métronome. Madame Elena n’attendit pas la moitié de la musique pour m’interrompre :
-
Stop ! Arrête ce massacre !
-
Vous n’avez pas mis le bon tempo ! lui
reprochai-je. Je joue ce morceau depuis que j’ai 14 ans !
-
De toute évidence, tu le joues MAL !
-
C’est vous qui faîtes en sorte que je le joue
mal ! m’énervai-je. Pimbêche !
Le sang de Madame Elena ne fit qu’un tour : elle m’attrapa par l’oreille et me fit lever du banc.
-
Comment oses-tu m’insulter ?! On va voir ce
que le Surveillant Général pense de ton insolence !
Ma sœur Célestine m’a raconté qu’une fois, elle avait insulté notre grand-mère de « pimbêche ». Celle-ci lui avait donné une fessée avec une baguette de noisetier ! J’espérais que Monsieur Matthieu n’ait pas la même idée que ma grand-mère…
Monsieur Matthieu. J’allais le revoir…encore. Même si je savais pertinemment que j’allais passer un sale quart d’heure, j’allais le revoir… Des papillons naquirent dans mon ventre, sensation agréable, vite occultée par la douleur que m’infligeait Madame Elena à l’oreille.
La prof frappa à la porte :
-
Entrez ! entendîmes-nous.
Il a une voix tellement sexy… !
Je vis que le Surveillant Général était déstabilisé : il ne s’attendait sûrement pas à me voir débarquer avec ma prof de piano.
-
J’exige que cette petite peste soit punie !
cria Madame Elena.
-
Bonjour Madame Elena, tempéra Matthieu. Que
puis-je faire pour vous ?
-
La punir ! rétorqua la prof en continuant
de me tirer l’oreille. Et la punir sévèrement !
-
Et vous commenciez par m’expliquer calmement ce
qui s’est passé avec Clémence ?
-
Elle m’a insultée ! Elle a dit que c’était
ma faute si elle jouait mal, puis elle m’a insultée !
Monsieur Matthieu se leva de son fauteuil, fit le tour de son bureau et appuya ses fesses dessus. Il croisa les bras et se tint prêt à écouter Madame Elena avec plus de précision.
Il portait une chemise bleu clair, une cravate bleu marine et un pantalon à pinces noir. Je ne pouvais pas voir ses chaussures car baisser la tête aurait augmenté ma douleur à l’oreille, mais j’étais persuadée qu’il avait de très belles chaussures, comme d’habitude. Ses yeux bleus, bien que trahissant une colère à mon encontre, étaient toujours aussi magnifiques.
-
Racontez-moi tout depuis le début sans omettre
de détails, dit-il à Madame Elena.
Elle obéit, en exagérant bien évidemment sur mon attitude, qui était loin d’être désinvolte comme elle le prétendait !
-
Je veux qu’elle soit punie immédiatement !
finit-elle par dire.
-
C’est légitime, répondit Monsieur Matthieu.
Oh là… Mes sentiments amoureux ne furent plus prioritaires dans mon esprit : je n’avais pas du tout envie de recevoir une fessée, encore moins de la part de Matthieu. Je n’aurais pas dit « non » à un jeu sensuel, mais une punition qui me laisse des séquelles pendant plusieurs heures voire jours… Non merci !
Cependant, le Surveillant Général remonta ses manches et fonça sur moi. Il m’attrapa par le bras, ce qui fit lâcher sa prise à la musicienne (ouf ! Un peu plus et mon oreille se décollait de ma tête !) ; il m’emmena jusqu’à son bureau et dégagea ensuite le matériel qui pouvait gêner. Puis, il me pencha sur ce meuble en bois, si bien que je me retrouvai le visage collé contre le bureau de Monsieur Matthieu, les fesses en direction de Madame Elena qui regardait la scène.
-
Monsieur, je vous jure que je n’insulterai plus…
-
Tu te tais, Clémence ! gronda-t-il en
remontant ma jupe. Pour jurer lorsque tu es sur le point de recevoir une
fessée, tu es toujours partante ! En revanche, pour ce qui est de te tenir
à carreaux, il n’y a plus personne !
-
Mais…
-
Je ne veux plus t’entendre ! continua-t-il
en baissant ma culotte, qui glissa à mes chevilles. Si j’entends encore un seul
mot venant de ta bouche, je serai plus sévère ! Tais-toi immédiatement et
donne-moi tes mains !
Les larmes me montèrent aux yeux. Je libérai mes mains, que Matthieu bloqua toutes les deux dans le creux de mes reins. Je serrai les jambes autant que je le pouvais pour ne pas dévoiler mon intimité à ma prof de musique. J’attendais que la première claque tombe et j’étais persuadée que mes fesses tremblaient. Le seul point positif pour le moment était que le Surveillant Général ne s’était emparé d’aucun instrument. Ce serait donc une fessée manuelle, bien qu’elle ne serait évidemment pas petite puisque Monsieur Matthieu ne sait pas donner de petites fessées.
La première claque tomba et m’arracha sur le champ un grand « Aïe !! ». Les autres claques se succédèrent toutes aussi fortes les unes que les autres. Mes jambes ne me maintenaient plus en position – elles étaient trop occupées à gigoter en fonction des claques que mes fesses recevaient ! – mais Monsieur Matthieu le faisait pour elles, tenant fermement mes mains bloquées dans mon dos et appuyant sur mon abdomen pour éviter que je me relève.
Au bout d’une bonne trentaine de claques (peut-être y’en avait-il eu plus, mais certainement pas moins !), mes larmes coulaient sur le bureau. Monsieur Matthieu demanda à Madame Elena :
-
Pensez-vous que c’en est assez ?
-
Certainement pas ! trancha la prof.
Les claques tombèrent à nouveau. Je la haïssais. Je haïssais Madame Elena de m’avoir conduite ici, d’exiger que cette horrible fessée continue… Une chose était sûre : je me vengerai. Je sais, la vengeance n’est pas très catholique mais je continue à penser que Jésus aurait dû se venger de Judas, comme je me vengerai de Madame Elena. Et si jamais cette fessée relevait de la volonté divine, alors j’imaginais très mal pourquoi Dieu aurait voulu que j’aie autant mal aux fesses. Pour apprendre la sagesse et à respecter les adultes, même quand ceux-ci sont mauvais avec moi ? Mon œil !
Quoiqu’il en soit, après une nouvelle salve de claques (moins longue que la première !), Monsieur Matthieu cessa de me claquer. Il me lâcha et me laissa me rhabiller. Puis, il déclara :
-
Je pense que Clémence a retenu la leçon pour
aujourd’hui.
-
Non, elle ne l’a pas retenu ! insista
Madame Elena.
-
Madame Elena, j’ai puni Clémence pour vous avoir
insultée, ce qui est totalement normal car une élève n’a pas à insulter un professeur.
Je lui ai donné une bonne fessée, ses fesses sont rouges et je lui persuadé que
Clémence ne recommencera plus car elle ne veut pas s’exposer à une fessée plus
sévère. Maintenant, je ne vais pas continuer à punir Clémence inutilement pour
votre bon plaisir ! Mais vu que j’ai encore de l’énergie, je peux sans
problème continuer la punition sur votre derrière !
Le Surveillant avait un petit sourire en coin super sexy, qui me fit bien rire.
-
Comment osez-vous ?! s’offusqua la prof. Je
vais me plaindre…
-
Le bureau de Monsieur le Directeur est au fond
du couloir à gauche, en sortant.
La russe sortit du bureau de Monsieur Matthieu en furie, en claquant la porte derrière elle.
-
Bien, dit-il. Je pense que votre cours de piano
est terminé pour aujourd’hui, Clémence.
Des larmes vieilles de quelques secondes encore présentes sur mes joues, je me blottis instantanément contre l’homme détenteur de mon cœur. Il m’entoura de ses bras chaleureux et dit :
-
Je vous l’ai dit, Clémence, je ne veux plus
avoir à vous punir… Par pitié, tenez-vous tranquille ! Vous fesser est
très difficile pour moi !
Je levai les yeux vers lui et nos regards se connectèrent pendant plusieurs secondes.
-
Nous ne pouvons pas nous aimer, me dit-il.
-
Pourtant, je vous aime déjà. Osez me dire que ce
n’est pas réciproque. Je préfèrerais reprendre une volée que de croire à ce
mensonge !
-
Clémence, bien sûr que je suis amoureux de
vous ! Mais…
-
Mais quoi ? Nous sommes majeurs tous les
deux, non ?
-
Oui, mais je suis une figure d’autorité ici. Les
relations amoureuses élève-encadrant sont interdites.
-
J’ai pour habitude de faire ce qui est interdit.
-
Et cela ne vous amène jamais rien de bon !
Ecoutez, le mieux que vous puissiez faire est d’obtenir votre baccalauréat. Et
à la fin de l’année, une fois votre scolarité dans cet établissement terminée,
nous pourrons être définitivement ensemble.
-
Mais… C’est dans dix mois !
-
C’est le prix que nous devons payer pour notre
bonheur futur. Mais en attendant, je reste votre Surveillant Général et vous
restez une élève. Il en sera ainsi. Ne tentez rien car ce sera pour moi un
déchirement de repousser vos avances chaque fois ; et soyez sage car cela
me fend le cœur de devoir vous corriger. Maintenant, sortez. J’ai du travail.
Je m’éloignai de Matthieu et sortis du bureau. Puisque la fin de mon cours avait été annulée, je m’assis sur les marches de l’escalier se trouvant près de la salle de philo pour attendre le cours de Monsieur Nicolas. Dans l’attente, mes larmes coulaient mais pour une fois, mes fesses douloureuses n’en étaient pas la cause.
A l’approche du cours de Monsieur Nicolas, je me ressaisis, séchant mes larmes. Je passai aux toilettes pour me débarbouiller le visage puis allai m’asseoir à ma place dans la classe. Lorsque le professeur arriva et posa ses affaires sur le bureau, il tourna la tête vers moi :
-
Bonjour Mademoiselle Clémence ! Vous êtes
bien en avance ! Vous avez été renvoyée du cours précédent ?
-
Non, il s’est juste fini plus tôt que prévu.
-
Bien. Cela vous laisse plus de temps pour copier
le titre de la leçon du jour, alors !
Monsieur Nicolas nota ensuite au tableau : « LA CONSCIENCE » puis en dessous : « I/ Descartes : La conscience va aboutir comme positivité fondatrice ». Cela ne m’inspirait guère mais je n’avais pas le choix que de suivre le programme pour avoir mon bac.
Le sujet ne me plaisant évidemment pas, lorsque mes copines me rejoignirent nous nous mîmes à bavarder. Nous eûmes le droit à deux ou trois : « Silence ! » de Monsieur Nicolas, jusqu’à ce que celui-ci menace : « La prochaine que j’entends aura du souci à se faire ! ».
Je me sentis néanmoins pousser des ailes et bravai la menace en demandant à Mathilde ce qu’elle pensait de la coupe de cheveux d’Astrid. M’ayant vu ouvrir la bouche, Monsieur Nicolas descendit de son estrade et fonça sur moi.
-
Mademoiselle Clémence ne comprend décidément pas
le français !
Il m’attrapa par les cheveux et me ramena à son bureau. Ok. Ennuis pour la deuxième fois de la journée. Je ne savais absolument pas comment j’allais pouvoir me sortir de ce pétrin. Je n’eus malheureusement pas à réfléchir longtemps : en deux temps trois mouvements, je me retrouvai allongée sur les genoux du prof de philo, devant toute la classe. Accrochée à ce qu’il me restait de fierté, je ne le priai pas et le laissai remonter ma jupe et baisser ma culotte, non sans appréhension ni crainte.
-
Eh bien Mademoiselle Clémence, vos fesses sont
déjà rouges ! On dirait que ce n’est pas votre journée !
Effectivement. Je serrai les dents et les claques commencèrent à tomber, se succédant, toutes aussi cinglantes les unes que les autres.
-
Heureusement que nous avons deux heures, je peux
me permettre de prendre quinze minutes pour corriger une élève récalcitrante !
Quinze minutes ?!?! Mais il voulait me tuer, ma parole !!!
-
Je n’en ai rien à faire, dis-je avec aplomb.
Fessez-moi tant que vous le voulez, je continuerai à bavarder si je le souhaite !
-
Ah oui ? répondit le prof en restant calme.
Je suis pourtant sûr que d’ici quelques minutes, vous me supplierez d’arrêter en
me promettant que vous serez sage à l’avenir.
-
Même pas en rêve !
-
Nous allons donc voir si le caractère de
Mademoiselle Clémence est aussi résistant qu’elle le prétend face à une bonne
fessée ! Et pour ne pas perdre trop de temps puisque je sens que ça va
être long, je ferai cours en même temps !
Je continuai de serrer les dents tant que je le pouvais mais mon prof tapait fort et je ne pouvais m’empêcher de gigoter pour tenter d’esquiver les claques. Mes jambes se mirent également à s’agiter et des petits « aïe » s’échappèrent de ma bouche.
Soudain, le prof s’arrêta mais ne me lâcha pas pour autant.
-
Nous allons commencer par récapituler le cours
dernier. Dîtes-moi Clémence, quelle est la définition du mot « conscience » ?
-
Comment pourrais-je le savoir ?!
-
C’était l’objet du dernier cours et j’ose
espérer que comme toutes les élèves présentes dans cette classe, vous apprenez
régulièrement vos cours d’une séance à l’autre. Donc ? Définition du mot « conscience » ?
-
Je n’en sais rien !
-
Je présume que vous n’avez toujours pas envie de
me supplier ?
-
…
Les claques tombèrent à nouveau et les larmes firent leur apparition pour la troisième fois depuis ce matin. Un léger mal de tête se faisait sentir, bien trop léger comparé à la douleur de mon postérieur. Je mettais réellement un point d’honneur à ne pas supplier ce sadique de prof, à assumer cette fessée avec toute la dignité dont je pouvais faire preuve, mais cela relevait clairement d’un défi très corsé.
Il s’arrêta de nouveau et demanda à la classe :
-
Mademoiselle Florentine, pouvez-vous me donner la
définition du mot « conscience » qui est censée se trouver dans votre
cahier ?
-
C’est une activité psychique qui fait que je
pense le monde et que je me pense moi-même, lut Florentine. Et ce parce que la
conscience est une mise à distance.
-
Merci, dit le prof. Clémence, pouvez-vous me dire
quels sont les deux types de mise à distance de la conscience ?
-
Non…
-
Non, assurément, puisque vous n’avez pas appris
votre cours. Toujours aucune supplication ?
-
…
Et il se remit à taper, encore et encore, sans faiblir une seule fois. Chaque claque qui tombait était maintenant une véritable torture que je devais encaisser, l’attention fixée sur le « je ne dois pas le prier ».
Il s’arrêta de nouveau :
-
Mademoiselle Charline, les deux types de mise à
distance sont ?
-
La mise à distance de l’homme face au monde et
la mise à distance de l’homme face à lui-même.
-
Excellent. Deuxième définition de la conscience
Clémence ?
-
Je ne sais pas !
-
Une envie de me supplier alors ?
-
…
Ce prof est réellement un p****n de sadique.
-
Mademoiselle Laëtitia, veuillez venir à mon bureau,
s’il vous plaît, demanda Monsieur Nicolas.
Laëtitia s’exécuta, fébrile.
-
Ouvrez le deuxième tiroir et donnez-moi ce qu’il
y a dedans.
-
Je…je ne vois rien, Monsieur, mentit-elle pour
me préserver.
-
Donnez-moi tout de suite ce que j’ai demandé ou
je vous envoie immédiatement dans le bureau du Surveillant Général !
-
Mais Monsieur, Clémence va avoir trop mal…
-
C’est le but d'une fessée ! Et de toute façon, c'est son problème, pas le vôtre !
Dépêchez-vous Laëtitia !
Elle finit par obéir. Le prof lui arracha la raquette de ping-pong des mains et ordonna à une autre élève :
-
Mademoiselle Yéline, veuillez ramener Monsieur
Matthieu ici. Dîtes-lui que je souhaite le voir immédiatement.
Yéline s’exécuta et pendant ce temps-là, Laëtitia fût envoyée au coin. Toute cette agitation m’avait donné un peu de répit et heureusement, car ce qui m’attendait allait sûrement être compliqué à encaisser.
La raquette de ping-pong commença à faire son œuvre sur mes fesses déjà très meurtries, et chaque coup m’arrachait un cri de douleur. Mes larmes fusèrent mais je ne cédai pas, comptant sur l’arrivée de Monsieur Matthieu pour stopper tout ça. J’avais l’impression d’avoir le derrière en sang…
-
Il suffit que vous me suppliiez d’arrêter Clémence,
et de promettre que vous serez sage. Tout ça s’arrêtera de suite.
-
Allez vous faire foutre !
Monsieur Matthieu entra et entendit mon insulte. Je vis dans son regard que j’étais dans de sales draps. Très, très sales draps. Encore plus sales que ceux dans lesquels j'étais déjà.
-
Que se passe-t-il, Monsieur Nicolas ?
-
Monsieur Matthieu, veuillez récupérer Mademoiselle
Laëtitia, qui s’amuse à me mentir quand je lui donne un ordre !
-
Très bien, je la récupère et m’en occupe. Je
récupère également Mademoiselle Clémence qui se permet de vous insulter malgré
la fessée que vous êtes en train de lui donner.
-
Je m’occupe de Clémence ! insista le
philosophe.
-
Sauf votre respect, vous avez un cours à donner
et j’ai bien l’impression que vous avez déjà passé assez de temps sur le cas de
Clémence, comme Mademoiselle Yéline a pu m’en informer. Je récupère donc
également Mademoiselle Clémence.
-
Vous vous occuperez de Mesdemoiselles Laëtitia
et Clémence en même temps ? se renseigna Monsieur Nicolas.
-
Je m’occuperai de Laëtitia, répondit Monsieur
Matthieu. Clémence sera prise en charge par Monsieur le Directeur. Je vous en
prie, veuillez la libérer et continuer votre cours.
Je pus me relever et me rhabiller, mes fesses me brûlant plus que jamais. J’essuyai mes larmes, pris mes affaires et suivis le Surveillant Général Je me retins de faire un doigt d'honneur à Monsieur Nicolas, qui l'aurait quand même bien mérité. Je ne l'ai pas supplié, na !
Monsieur Matthieu ne dit mot jusqu’à ce que l’on arrive dans son bureau. Il m’envoya au coin avec les mains sur la tête pendant qu’il donnait cent lignes à écrire à Laëtitia : « Je ne dois pas mentir à mon professeur ». Celle-ci s’en sortait sans fessée ce qui me soulagea : elle était punie pour avoir essayé de me sauver la mise.
Laëtitia écrivant sa punition, Monsieur Matthieu appela Monsieur Éric, lui racontant tout ce qui s’était passé. Celui-ci lui répondit juste :
-
Envoie-moi Clémence, s’il te plaît.
-
Tout de suite.
Monsieur Matthieu me libéra du coin et se leva de son siège pour m’accompagner jusqu’à la porte.
-
Ce n’était pas ce que j’attendais de vous quand je
vous demandais de rester tranquille, Clémence ! me dit-il juste avant que
je sorte de la pièce.
Néanmoins, il me susurra un « Bonne chance ! » dans l’oreille avant de refermer la porte derrière moi.
Toute seule dans le couloir, je déglutis d’appréhension. Puis, tel un robot, j’avançai jusqu’au bureau de celui qui m’hébergeait depuis deux jours, qui nous avait fait un petit rappel à l’ordre à Mathilde et moi hier, et qui n’allait certainement pas être content de me voir.
Je frappai à la porte.
-
Entrez ! dit-il.
J’entrai.
-
Tu vas au coin, à genoux sur la règle, mains sur
la tête, et tu te fais oublier, m’ordonna-t-il sans un regard.
Un dossier était ouvert sur son bureau, dossier qu’il avait l’air d’étudier avec attention. J’étais restée là, plantée comme un piquet, à le regarder. Il leva les yeux et gronda une deuxième fois :
-
Je t’ai demandé quelque chose ! Au coin,
tout de suite !
J’obéis. Outch, agenouillée sur la règle, je n’avais jamais connu ça. Ça ne faisait vraiment pas du bien.
-
Je sais que tu as décidé de ne pas obéir aujourd’hui
et de n’en faire qu’à ta tête, mais oublie ce petit jeu avec moi ! Tu n’as
aucune idée de qui tu as à faire ! Aucune ! Et si tu crois que parce
que tu as déjà les fesses rouges, j’hésiterai à t’en mettre une, tu te trompes
complètement ! Je n’en ai rien à faire que tu ne puisses plus t’asseoir,
Clémence ! Rien du tout ! Donc comme je te l’ai dit, tu restes dans
cette position sans bouger et tu te fais oublier !
Bon, ça annonçait la couleur. Ce n’était tout de même pas ma faute si Madame Elena avait trafiqué le métronome ou si Monsieur Nicolas était un sadique ! Si ?! Monsieur Éric pouvait crier, j’avais matière à me défendre !
Dans mon dos, je l’entendis téléphoner à je ne sais qui et parler budget du mois d’octobre, puis tapoter sur son clavier. Il avait l’air bien occupé : j’en profitai pour enlever mes genoux de la règle et détendre un peu mes bras. J’entendis s’agiter un peu derrière moi, puis des pas se rapprochèrent : avant que je ne réagisse, trois bonnes claques s'étaient abattues sur mes fesses, ravivant la douleur des punitions précédentes.
-
Aïe ! m’exclamai-je.
-
A genoux sur la règle et mains sur la tête !
Ce n’est quand même pas compliqué ! Il ne faut pas avoir fait maths-sup !
Je me remis correctement, n’ayant pas d’autre choix. Le Directeur avait les yeux partout.
Je restai ainsi encore plusieurs minutes, puis le Directeur m’ordonna de me lever. Je levai avec soulagement et me retournai. Monsieur Éric avait disposé une table et une chaise juste devant son bureau. Il y avait quelques feuilles sur cette fameuse table m’étant sûrement destinée.
-
Viens t’asseoir ici.
Je m’exécutai non sans difficulté, la tannée de Monsieur Nicolas m’ayant sacrément amochée.
-
Ces feuilles, c’est la leçon de philosophie que
tu as ratée. Tu la recopies immédiatement dans ton cahier. Ensuite, tu fais tes
devoirs. Je ne veux pas t’entendre, sauf si tu as une question. Tu n’as pas
intérêt à bâcler ton travail, Clémence. Je vérifierai.
Ce n’était pas dans mon intention. Je travaillai sérieusement, sans flemme ni pause, jusqu’au repas.
Durant le dîner, il y eu une dispute entre Naomy et Willow qui aurait tourné à la bagarre si le Directeur-Adjoint ne s’était pas levé pour les attraper par le colback et les emmener dans son bureau où les attendait sûrement une punition salée.
Je n’eus même pas le temps de raconter tout ce qui s’était passé pour moi à mes copines, nous étions trop inquiètes pour Naomy !
Le dîner passé, nous rentrâmes dans les appartements du Directeur Mathilde et moi. Je me demandais bien à quelle sauce il allait me manger car de toute évidence, le temps passé au coin ne suffirait pas à me punir selon lui.
-
Mathilde, va dans ta chambre. Je dois parler
avec Clémence.
Oh. Bon. J’allais casquer… Cependant, il avait dit « parler », j’avais peut-être une chance de m’en sortir indemne.
Mathilde s’enferma dans notre chambre et je m’assis - aïe ! - sur le canapé face à mon hôte. Il me gronda :
-
En une seule journée, tu as réussi à me faire
perdre la meilleure prof de musique de la région et à faire sortir de ses gonds
un autre professeur !
-
Madame Elena a démissionné ?
-
Oui, Madame Elena a démissionné, oui !
Après tous les aménagements que j’ai instaurés pour toi, elle a fini par ne
plus te supporter ! Heureusement que j’ai déjà un remplaçant qui accepte
de te faire travailler et qui est assez coriace pour que tu ne le fasses pas
fuir !
Ouh là. J’allais de moins en moins aimer le piano…
-
Je ne l’ai pas fait fuir, elle est complètement
cinglée ! rétorquai-je.
-
Bien sûr ! Ce n’est pas comme si tu l’avais
insultée !
-
Oui enfin, je l’ai juste insultée de pimbêche…
Elle prend quand même vite la mouche !
-
Tu veux une fessée ?! Celle de Monsieur
Matthieu ne t’a pas suffi, on dirait !
Je me refroidis instantanément.
-
Pardon… Je n’aurais pas dû l’insulter.
-
Et quand Monsieur Nicolas te demande d’arrêter
de bavarder, tu obéis !
-
Oui mais lui aussi, c’est un grand malade !
Il était prêt à me punir jusqu’au sang si je ne le suppliais pas !
-
Premièrement non, il ne t’aurait jamais punie
jusqu’au sang et deuxièmement, tu l’as provoqué, Clémence ! Tu as provoqué
le prof le plus sévère de mon équipe ! Comment voulais-tu qu’il réagisse ?!
-
Je n’en sais rien…
-
De toute façon, cette histoire est close puisque
tu ne le feras plus ! Je te garantis que si tu manques encore de respect à
un membre de mon équipe ou si tu lui désobéis, tu n’oseras même pas rentrer
dormir tellement tu auras peur !
Cette réplique me fit froid dans le dos. Que me ferait-il ?!
-
Maintenant que ceci est clair, je vais t’en
coller une pour ton comportement inacceptable aujourd’hui !
-
Quoi ? Mais…je n’ai pas arrêté d’être punie
aujourd’hui !
-
La faute à qui ?! Je vous ai prévenues hier
Mathilde et toi, je vous ai dit que si vous ne vous teniez pas à carreaux, il y
aurait des représailles ! Tu n’en as pas tenu compte, tant pis pour toi !
Monsieur Éric s’empara du martinet et me fit me pencher sur une chaise. J’obéis, me disant que si je ne le faisais pas, ce serait encore plus douloureux. Ma jupe remontée, je pris cinq coups cinglants sur la culotte avant que celle-ci soit également baissée. Le premier coup qui tomba sur mes fesses nues me fit me redresser immédiatement. Je plaquai mes mains sur mon derrière pour le masser. Je ne sais pas si c’étaient mes fesses qui étaient moins résistantes ou si le martinet était plus dur qu’à la normale, mais je supportais très mal cette nouvelle punition.
-
Mains sur la chaise ! Tout de suite !
-
Non, Monsieur, s’il vous plaît ! Je ferai
tout ce que vous voudrez mais arrêtez, s’il vous plaît !
Il me fila un coup de martinet sur les mains. Je préférais ça que sur les fesses. Je les laissai donc en place et continuai de prier :
-
J’ai compris ! Je vous jure que j’ai
compris ! Je vous en supplie !
-
Tu n’as rien compris du tout ! Enlève tes
mains !
Autre coup amorti par mes mains. Ça fait mal mais tant pis, si c’est le prix à payer pour protéger mon postérieur.
-
Non Monsieur, pitié ! Ça fait trop mal…
-
Enlève tes mains, bon sang !
Troisième coup sur les mains. Puisque je ne cédai pas, le Directeur m’attrapa par le bras et m’allongea à plat ventre sur le canapé. Il s’empara de mes mains qu’il bloqua dans le creux de mes reins et vingt coups (je devais les compter donc je suis sûre du nombre !) tombèrent. Vingt horribles coups qui me firent pleurer et crier de douleur.
J’étais pourtant « habituée » au martinet mais celui-là était particulièrement coriace. Il eut raison de moi.
Lorsque je fus libérée, je me rendis dans la salle de bains. Avant d’aller sous la douche, je pris soin d’inspecter mes fesses dans le miroir : elles étaient écarlates, il y avait trois-quatre traces de lanière, un ou deux tout petits bleus mais rien d’inquiétant. Ce qui m’angoissa fût la prise de conscience qu’en effet, la fessée de Monsieur Nicolas aurait pu durer bien plus longtemps : j’étais loin, très loin de saigner ! J’avais juste les fesses en feu, punie que j’avais été durant toute cette journée.
Après ma prière du soir, je me couchai, pressée que cette journée se termine et que demain soit meilleure.
A suivre…
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