Jeudi 3 octobre 2019.
J-1. J-1 avant que Tom et Dana ne posent le pied sur le
sol français, J-3 avant que Tom n’abatte sa main ou autre chose de tout aussi
douloureux sur mes fesses.
J’attendis que nous soyons sur le chemin de la fac (comme
ça, Kyle n’était pas là !) pour demander à mes sœurs :
-
Alors, ça a donné quoi l’appel avec papa et
maman hier soir ?
Aucune d’elle ne répondit pendant plusieurs secondes :
elles affichaient des mines gênées. Puis Anaïs finit par se lancer :
-
Ben… pour ta note, ils ont dit qu’ils avaient déjà
tellement de choses à régler avec toi qu’ils feraient sûrement l’impasse.
-
Sérieux ? m’étonnai-je avec soulagement.
-
Oui, continua Jeanne, mais ils ont aussi dit qu’il
était temps qu’ils rentrent pour te remettre d’équerre !
-
Me remettre d’équerre ? C’est-à-dire ?
-
Eh bien, te faire filer droit, Marie ! précisa
Louise. Ils trouvent que depuis qu’ils sont partis tu t’es bien relâchée… Il
est donc temps qu’ils reviennent.
-
Ils disent ça alors que Kyle me colle fessée sur
fessée ?! protestai-je.
-
Tu exagères, dit Jeanne. Kyle n’est vraiment pas
aussi sévère que papa et maman.
Oui, bon, d’accord. J’exagérai peut-être un tout petit
peu.
Nous continuâmes de marcher, un silence de réinstalla. Puis
Louise reprit :
-
Ce n’est pas tout… Papa et maman nous ont
annoncé qu’à partir de lundi, nous aurions une baby-sitter.
-
Une quoi ?! m’exclamai-je complètement éberluée.
-
Une baby-sitter, répéta Louise. Comme ils ont été
absents au travail, ils vont avoir énormément de choses à rattraper, ils vont
devoir rentrer tard le soir. Ils nous ont expliqué qu’ils seront là le matin
quand on partira pour les cours, mais qu’ils ne rentreront que pour le coucher
le soir. Donc entre notre retour de la fac et le retour de papa et maman eh ben…
on aura une baby-sitter.
-
Oui, poursuivis-je, je suppose qu’il était absolument
hors de question pour papa et maman de nous laisser seules…
-
Surtout qu’ils ont bien vu que nous prenions nos
aises avec Kyle, ajouta Jeanne.
-
Et…ils vous ont parlé de cette baby-sitter ?
demandai-je.
-
Un peu, répondit Anaïs. Elle s’appelle Héloïse, elle
a 30 ans. Ils disent que c’est une pro de la discipline, elle en a même fait
son métier.
-
Oh mon Dieu… me lamentai-je.
-
On ne pourra pas trop rigoler avec elle, déduit
Jeanne.
-
En même temps, dès qu’ils ont prononcé le mot « baby-sitter »,
il fallait se douter qu’on n’aurait pas une nonne, déclara Anaïs avec évidence.
J’allai en cours, totalement dépitée par cette nouvelle
annonce.
A la
fin de la journée, j’étais toujours aussi dépitée. En rentrant à la maison, je
filai dans ma chambre faire mes devoirs, puis une fois ceux-ci faits, je me
détendis dans le jacuzzi, Louise me tenant compagnie. Heureusement qu’il était
là, ce fameux jacuzzi ! Il était mon meilleur ami dans ces moments de
dépit total.
Requinquée
pour le repas, je n’oubliai pas mes médicaments et tout se passa bien, autant
avec mes sœurs qu’avec Kyle.
Je
ne fus pas bavarde durant l’appel parental parce que je n’avais rien à leur
dire. Je ressentais un mélange d’appréhension de leur retour et de colère contre
eux d’avoir pris une baby-sitter.
En nous appelant, papa et maman étaient en direct de l’aéroport.
J’espérai qu’un jour ils nous emmènent aux Etats-Unis. Je rêve de visiter de pays depuis de nombreuses
années !
En
me couchant, je me demandais bien depuis combien de temps j’avais passé toute
une journée sans recevoir une seule claque sur le derrière. J’étais plutôt satisfaite
de moi, aujourd’hui !
Cependant, j’étais décidée à faire la guerre à cette Héloïse,
même si je me doutais qu’elle serait une concurrente de taille !
A suivre...
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