Accéder au contenu principal

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 22)



Jeudi 3 octobre 2019.

 

J-1. J-1 avant que Tom et Dana ne posent le pied sur le sol français, J-3 avant que Tom n’abatte sa main ou autre chose de tout aussi douloureux sur mes fesses.

 

J’attendis que nous soyons sur le chemin de la fac (comme ça, Kyle n’était pas là !) pour demander à mes sœurs :

-          Alors, ça a donné quoi l’appel avec papa et maman hier soir ?

Aucune d’elle ne répondit pendant plusieurs secondes : elles affichaient des mines gênées. Puis Anaïs finit par se lancer :

-          Ben… pour ta note, ils ont dit qu’ils avaient déjà tellement de choses à régler avec toi qu’ils feraient sûrement l’impasse.

-          Sérieux ? m’étonnai-je avec soulagement.

-          Oui, continua Jeanne, mais ils ont aussi dit qu’il était temps qu’ils rentrent pour te remettre d’équerre !

-          Me remettre d’équerre ? C’est-à-dire ?

-          Eh bien, te faire filer droit, Marie ! précisa Louise. Ils trouvent que depuis qu’ils sont partis tu t’es bien relâchée… Il est donc temps qu’ils reviennent.

-          Ils disent ça alors que Kyle me colle fessée sur fessée ?! protestai-je.

-          Tu exagères, dit Jeanne. Kyle n’est vraiment pas aussi sévère que papa et maman.

Oui, bon, d’accord. J’exagérai peut-être un tout petit peu.

Nous continuâmes de marcher, un silence de réinstalla. Puis Louise reprit :

-          Ce n’est pas tout… Papa et maman nous ont annoncé qu’à partir de lundi, nous aurions une baby-sitter.

-          Une quoi ?! m’exclamai-je complètement éberluée.

-          Une baby-sitter, répéta Louise. Comme ils ont été absents au travail, ils vont avoir énormément de choses à rattraper, ils vont devoir rentrer tard le soir. Ils nous ont expliqué qu’ils seront là le matin quand on partira pour les cours, mais qu’ils ne rentreront que pour le coucher le soir. Donc entre notre retour de la fac et le retour de papa et maman eh ben… on aura une baby-sitter.

-          Oui, poursuivis-je, je suppose qu’il était absolument hors de question pour papa et maman de nous laisser seules…

-          Surtout qu’ils ont bien vu que nous prenions nos aises avec Kyle, ajouta Jeanne.

-          Et…ils vous ont parlé de cette baby-sitter ? demandai-je.

-          Un peu, répondit Anaïs. Elle s’appelle Héloïse, elle a 30 ans. Ils disent que c’est une pro de la discipline, elle en a même fait son métier.

-          Oh mon Dieu… me lamentai-je.

-          On ne pourra pas trop rigoler avec elle, déduit Jeanne.

-          En même temps, dès qu’ils ont prononcé le mot « baby-sitter », il fallait se douter qu’on n’aurait pas une nonne, déclara Anaïs avec évidence.

J’allai en cours, totalement dépitée par cette nouvelle annonce.

 

                A la fin de la journée, j’étais toujours aussi dépitée. En rentrant à la maison, je filai dans ma chambre faire mes devoirs, puis une fois ceux-ci faits, je me détendis dans le jacuzzi, Louise me tenant compagnie. Heureusement qu’il était là, ce fameux jacuzzi ! Il était mon meilleur ami dans ces moments de dépit total.

                Requinquée pour le repas, je n’oubliai pas mes médicaments et tout se passa bien, autant avec mes sœurs qu’avec Kyle.

 

                Je ne fus pas bavarde durant l’appel parental parce que je n’avais rien à leur dire. Je ressentais un mélange d’appréhension de leur retour et de colère contre eux d’avoir pris une baby-sitter.

En nous appelant, papa et maman étaient en direct de l’aéroport. J’espérai qu’un jour ils nous emmènent aux Etats-Unis.  Je rêve de visiter de pays depuis de nombreuses années !

 

                En me couchant, je me demandais bien depuis combien de temps j’avais passé toute une journée sans recevoir une seule claque sur le derrière. J’étais plutôt satisfaite de moi, aujourd’hui !

Cependant, j’étais décidée à faire la guerre à cette Héloïse, même si je me doutais qu’elle serait une concurrente de taille !


A suivre...


La suite !

Commentaires

Les stars du blog :

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu...

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation v...

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation inte...

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me...

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !          ...