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Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 12)

 


Jeudi 12 septembre 2019.

 

-          Vous êtes tout bonnement infernale Mademoiselle Clémence ! Infernale !

Monsieur Matthieu me grondait devant tout le réfectoire, ce qui augmentait ma honte. J’avais envie de me cacher dans un trou de souris ! Malgré l’attirance qu’il y avait entre nous, il me montrait qu’il était avant tout le Surveillant Général de cet établissement ; et je le comprenais bien.

-          Qu’est-ce que l’on va faire de vous ?! continuait-il. Je vous garantis que ce n’est absolument pas vous qui allez faire la loi ! Je vous le garantis ! Depuis dix jours que vous êtes ici, vous êtes au centre de toutes les discussions ! Vous allez vite regretter d’être la petite célébrité de ce Pensionnat ! Vous voulez être au centre de l’attention ?! Parfait ! Je vais vous faire monter sur l’estrade !

Monsieur Matthieu m’attrapa par l’oreille, me fit traverser le réfectoire et m’emmena sur l’estrade. Il dégagea sa chaise, s’assit dessus et me bascula sur ses genoux en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, sous les yeux de toutes mes camarades et de l’ensemble du personnel.

 

Plus tôt dans la journée…

 

                Le premier cours du jeudi est la littérature, assuré par le terrible Monsieur Jean. Comme je déteste ce professeur ! Il est toujours à guetter la moindre petite mouche qui vole (je suis même sûre qu’elle-même se prendrait une fessée s’il réussissait à l’attraper !). D’ailleurs, ce professeur de littérature a toujours sa règle à la main, prête à s’abattre sur n’importe quel fessier désobéissant !

                Après avoir pris place sur ma chaise, Monsieur Jean annonça :

-          Aujourd’hui, nous sommes le 12 septembre ! En ce jour est né notre défunt roi François ler, dont la sœur était écrivaine renommée ! Qui peut me dire qui était la sœur de François ler ?

Personne ne répondit. Le prof attendit encore mais personne ne se manifesta. J’étais persuadée de connaître la réponse mais j’avais trop peur de dire une bêtise pour me manifester.

-          Eh bien ! s’exclama le prof. Quelle classe de cancres ! Pour votre culture générale, mesdemoiselles, vous m’écrirez cinquante fois pour demain matin : « La sœur du roi François ler était Marguerite de Navarre. » ! Je veux vos vingt punitions sur mon bureau demain matin avant que le cours ne débute ; s’il en manque ne serait-ce qu’une seule, gare à vos fesses !

J’avais la bonne réponse : je m’en voulus de m’être tue. Quel sadique, ce prof ! Il ne valait pas mieux que Monsieur Nicolas !

-          Puisque nous sommes sur le cas de Marguerite de Navarre, quelqu’une pourrait me dire quelle est son œuvre la plus illustre ?

Cette fois-ci, je ne laissai pas tomber ma chance et levai la main.

-          Mademoiselle Clémence ?

-          L’Heptaméron, répondis-je.

-          Correct ! Vous pouvez remercier votre camarade pour vous avoir épargné cinquante autres lignes !

J’étais effectivement assez fière de moi.

-          J’attends de vous, pour vendredi prochain, que vous me rendiez un devoir d’analyse sur une histoire de L’Heptaméron. Vous choisirez une histoire à votre guise et la présenterez dans un dossier de cinq pages minimum. Je vous distribue de suite une consigne plus précise.

Le prof passa dans les rangs pour distribuer les feuilles, tandis que Naomy me tapa discrètement sur l’épaule.

-          Clémence, tu pourras m’aider s’il te plaît ? Tu es hyper forte en littérature et moi…J’ai toujours été dernière de ma classe dans cette matière !

-          Pourquoi as-tu fait une filière littéraire alors ? lui demandai-je.

-          Parce que j’aime bien les langues, je suis hyper forte en anglais et en espagnol !

-          D’accord, mais la littérature est quand même coefficient 8 au bacca…

Je sentis que l’on m’attrapait par le bras et me tirait de ma chaise : quelques secondes plus tard, cinq bonnes claques tombèrent sur mes fesses de la part de Monsieur Jean ; Naomy subit le même sort juste après moi.

-          Pourquoi dois-je sans cesse vous répéter que je ne veux pas de bavardages dans mes cours ?! Au coin, toutes les deux ! Vous allez réfléchir au bon comportement à tenir dans ma classe !

Je soupirai d’agacement et me dirigeai vers le coin en me frottant les fesses. Ce vieux bougre commençait sérieusement à m’agacer !

 

                Après ce fichu passage au coin, Naomy et moi pûmes réintégrer nos places ; nous ne discutâmes plus pour le reste du cours.

 

                Heureusement, après la littérature j’ai droit à deux heures de piano : j’allais faire la rencontre de mon nouveau professeur.

                Je frappai à la porte de la salle de musique et une jeune et belle voix m’ordonna :

-          Entrez !

J’obéis.

-          Bonjour Clémence : je suis Monsieur Alexandre. Bienvenue à ton cours de piano. Nous allons travailler durement ensemble dans l’espoir que tu puisses intégrer le Conservatoire. Viens t’asseoir, je te prie.

Ce prof me plaisait beaucoup ! Très grand, brun aux yeux noirs, il avait un charme indéniable ! Tout comme Monsieur Matthieu, il ne devait pas avoir plus de 35 ans. Monsieur Alexandre dégageait un calme réellement apaisant et je me sentis immédiatement bien avec lui. Je m’assis à ses côtés sur le banc du piano.

-          J’aimerais que nous nous présentions l’un à l’autre, en musique.

-          Comment cela ? m’étonnai-je.

-          C’est à toi de me le dire, répondit Monsieur Alexandre. Je te laisse te présenter à travers le piano. Tu as une multitude de touches blanches et noires par lesquelles tu peux t’exprimer. Je t’écoute.

-          Euh… D’accord.

Prise au dépourvu, je jouai l’intégralité de l’un de mes morceaux préférés (pour l'écouter...). Monsieur Alexandre attendit que j’aie fini de jouer pour me dire :

-          Menuet en sol majeur, de Bach. Très bon choix ! J’aime également beaucoup ce morceau. Eh bien, je suis ravi de te connaître, Clémence ! Tu as un fort caractère mais un très bon fond. J’aime le fait que tu sois déterminée et que tu ailles au bout des choses. Tu as une gentillesse innée. Il va juste falloir redresser ton côté paresseuse et bornée.

Comment savait-il tout ça, juste avec un morceau ? Ce nouveau professeur venait de me scotcher !

-          Si tu veux bien, je vais me présenter à mon tour, annonça-t-il.

J’hochai la tête, silencieuse et stupéfaite.  

                Monsieur Alexandre me joua la partie « hiver » des Quatre Saisons de Vivaldi (pour l'écouter...). Quel prodige ! J’étais totalement bluffée par son talent. Lorsqu’il eut fini, je le félicitai :

-          C’était… merveilleux.

-          Content que tu m’acceptes en tant que professeur et que tu me fasses confiance, Clémence. Qu’as-tu compris de moi à travers ce morceau ?

-          Eh bien… pas grand-chose. Mis à part votre talent indéniable.

Mon nouveau professeur sourit, puis reprit :

-          A travers ce morceau, je voulais te dire que je suis un professeur de musique on ne peut plus classique. Je suis très compréhensif mais je vais aussi instaurer des règles que tu devras respecter. Je voulais également te dire que je fus orphelin à la naissance, presque comme toi. Cependant, je n’ai pas eu la chance d’avoir des membres de ma famille pour m’élever.

-          Je…suis désolée pour vous.

-          Ne le sois pas, j’ai tout de même eu des gens merveilleux en guise de parents.

Je souris à mon tour.

-          Tu es très talentueuse, Clémence. Cela fait presque dix ans que j’enseigne le piano dans des écoles prestigieuses ; cependant je n’ai jamais vu un talent de cette envergure à ton âge. Un talent maladroit, certes, mais un réel talent quand même. Je souhaite vraiment que tu entres au Conservatoire, tu y auras pleinement ta place.

-          Merci, Monsieur.

-          Nous allons nous voir tous les jours durant les dix prochains mois. Je souhaite qu’à chaque fois que tu viens à mon cours tu sois pleinement investie et de bonne humeur. Peu importe tes problèmes personnels, tu les laisseras de l’autre côté de la porte. Je souhaite également que tu sois en forme et que tu te tiennes correctement : le dos droit, les épaules décontractées et les mains bombées lorsque tu joues. Je tiens à ce que tu sois pleinement concentrée et je ne veux entendre aucune plainte ; comme le disait Nelson Mandela, tu ne perds jamais : soit tu gagnes, soit tu apprends. Enfin, il n’y aura pas à mon encontre de marques d’irrespect telles que les insultes, les gros mots, les marques d’agacement ou autre. Les « mais », les « pourquoi » et les « je ne pense pas que… » etc. n’ont pas sa place ici. Tout manquement à ces règles sera puni. As-tu des questions ?

-          Euh… non, répondis-je un peu interloquée.

-          Bien. Commençons.

Monsieur Alexandre posa devant mes yeux une partition hyper compliquée.

-          Euh… Monsieur, c’est beaucoup trop compliqué pour moi.

-          Je viens te donner les règles, Clémence, notamment celle où tu ne dois pas te plaindre.

-          D’accord, mais je…

-          Tu veux une fessée ?

-          Non !

-          Alors tu te tais. Je ne pensais pas que je devais te préciser une telle chose mais je vais tout de même le faire par charité : je sais exactement ce que je fais. Je t’ai parfaitement cernée, Clémence, et si je te demande de faire quelque chose, c’est parce que je sais que tu en es capable. De plus, je ne t’ai même pas dit ce que je comptais te faire faire avec cette partition.

Je la bouclai. Effectivement, il avait raison.

-          Je souhaite que tu joues la première ligne de la partition uniquement en clé de sol.

-          Mais Monsieur, je…

Monsieur Alexandre se leva, m’attrapa le bras, me sortit du banc et me décolla une énorme claque sur les fesses. Outch ! Je la sentis passer, celle-là ! En plus, avec tous mes antécédents…

-          « Pas de mais », j’ai dit ! me gronda le musicien. Transgresse encore une fois les règles et je t’allonge sur mes genoux !

Oh là là… Il avait l’air légèrement psychorigide, le gars… Finalement, je m’étais trompée sur lui ! Il était une arnaque à lui tout seul ! Moi qui le trouvais sympathique, j’allais peut-être presque regretter Madame Elena ! Enfin… non, quand même pas.

 

                Je tentai de respecter les fichues règles de Monsieur Alexandre tout au long du cours, et heureusement je m’en sortis sans autre événement punitif pour mon derrière. Ces règles intransigeantes mises à part, le cours m’avait réellement plu et Monsieur Alexandre croyait pleinement en mon potentiel.

 

                L’après-midi, l’espagnol et l’anglais se déroulèrent merveilleusement bien : aimant beaucoup les langues, ces cours ne me sont absolument pas pénibles !

 

                Dans la salle des devoirs, Lou, Naomy, Mathilde et moi nous lançâmes dans une série de petits défis tous plus bêtes les uns que les autres. Mon tour vint :

-          Clem, je te défie d’écrire « Monsieur Matthieu est un idiot » sur un morceau de papier, de le jeter par terre, te lever et d’aller le ramasser ! me défia Lou.

-          Défi accepté ! répondis-je.

Mais…au moment où je jetai la boule de papier, le Directeur-Adjoint entra dans la pièce.

-          C’est comme ça qu’on travaille ?!

Avant que je n’arrive à destination, Monsieur Lionel ramassa la boule de papier à ses pieds, la déplia et la lut. Il demanda :

-          Qui a écrit ça ?!

-          C’est moi, Monsieur, me dénonçai-je.

-          Clémence, sans surprise ! Suivez-moi au bureau de Monsieur Matthieu ! Vous n’allez quand même pas passer à côté de l’occasion de lui dire cela en face !

Dépitée, je suivis le Directeur-Adjoint. Mes copines culpabilisaient, surtout Lou. Je savais très bien qu’elle se sentait mal après m’avoir lancé ce stupide défi.

 

                Le Seigneur était avec moi aujourd’hui puisque la porte du bureau de Monsieur Matthieu était close.

-          Je vais m’arranger pour lui transmettre cette boulette de papier, m’annonça Monsieur Lionel. Je pense que vous aurez bien assez vite de ses nouvelles ! En attendant, retournez en salle de devoirs !

Cet ordre fut ponctué d’une claque sur les fesses dont je me serais bien passée !

 

                A l’heure du dîner, nous nous dirigeâmes tous dans le réfectoire. Je n’étais pas sereine : je savais que Monsieur Matthieu viendrait manger (comme nous tous !) et qu'il me tomberait fatalement dessus.

                Je venais de finir mon bénédicité lorsque je vis le Surveillant Général foncer sur moi :

-          Vous êtes tout bonnement infernale Mademoiselle Clémence ! Infernale !

Monsieur Matthieu me grondait devant tout le réfectoire, ce qui augmentait ma honte. J’avais envie de me cacher dans un trou de souris ! Malgré l’attirance qu’il y avait entre nous, il me montrait qu’il était avant tout le Surveillant Général de cet établissement ; et je le comprenais bien.

-          Qu’est-ce que l’on va faire de vous ?! continuait-il. Je vous garantis que ce n’est absolument pas vous qui allez faire la loi ! Je vous le garantis ! Depuis dix jours que vous êtes ici, vous êtes au centre de toutes les discussions ! Vous allez vite regretter d’être la petite célébrité de ce Pensionnat ! Vous voulez être au centre de l’attention ?! Parfait ! Je vais vous faire monter sur l’estrade !

Monsieur Matthieu m’attrapa par l’oreille, me fit traverser le réfectoire et m’emmena sur l’estrade. Il dégagea sa chaise, s’assit dessus et me bascula sur ses genoux en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, sous les yeux de toutes mes camarades et de l’ensemble du personnel.

-          Je vais vous apprendre à écrire des idioties, moi !

Décidément, le Seigneur n'était pas resté longtemps à mes côtés. Ma jupe fut relevée, ma culotte baissée et la fessée tomba une nouvelle fois sur mes fesses endolories par les fessées des jours précédents. A ce rythme-là, mon derrière sera aussi ferme que du béton à la fin de l’année !

Monsieur Matthieu tapait fort pour me montrer tout son mécontentement. Je gigotais et me débattais tant que je le pouvais, devant mes cinquante-et-une camarades, mes professeurs, et le reste de la direction. Même le personnel de cuisine était présent pour assister à ma punition.

Cela n’arrivait que très rarement d’être punie devant tout le monde, et Monsieur Matthieu veillait bien à ce que cette punition soit magistrale. Je recevais des claques aussi fortes les unes que les autres, claques insupportables pour moi. Cependant, je pense que la personne la plus mal d’entre toutes était Lou : j’étais punie à cause d’elle ; et bien punie, de surcroît !

 

                Lorsque le Surveillant Général eut fini de me corriger, il me laissa retourner à ma place où je souhaitai me faire oublier. Lou se confondit en excuse, ne sachant pas où se mettre… Mais à aucun moment elle n’avait eu le courage d’avouer à un adulte que c’était elle qui était à l’origine de cela, suite à un défi. Cet épisode fissura un petit peu notre amitié car mine de rien, je lui en voulus.

 

                En rentrant aux appartements, je m’avançai de moi-même vers Monsieur Éric.

-          Qu’y a-t-il, Clémence ? me demanda-t-il.

-          J’attends que vous me punissiez, répondis-je. J’ai encore fait des miennes aujourd’hui dans le cours de Monsieur Jean puis avec la boulette de papier concernant Monsieur Matthieu.

-          Je ne te punirai pas ce soir, Clémence, répondit le Directeur à ma grande surprise. Je pensais qu’avoir des représailles le soir te dissuaderait de faire des bêtises mais je me suis trompé. Ce n’est pas la bonne méthode avec toi : je change donc de tactique. Tu as fait des bêtises aujourd’hui, c’est vrai. Mais tu as été punie pour ça. Donc, on tourne la page. J’espère juste que tu seras plus sage demain.

Soulagée, je fondis en larmes : le dirlo me prit instantanément dans ses bras réconfortants. Je me collai contre lui et me laissai aller à mes émotions.

 

                Après ce moment réconfortant et ma prière du soir, je m’endormis en deux temps trois mouvements !

 

A suivre…


La suite !

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                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -