Accéder au contenu principal

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 14)

 


Samedi 14 septembre 2019

 

            Dix heures. Comme l’avait annoncé Monsieur le Directeur, Mathilde et moi étions assises dans son bureau à rattraper les cours loupés hier à savoir la littérature, l’histoire et la philosophie. Cependant, j’allais avoir un répit que Mathilde n’aurait pas : mon cours de piano. Monsieur Alexandre n’allait pas tarder à arriver, me sauvant du travail sur lequel je bûchais avec acharnement depuis une heure et demie.

 

-          Tiens-toi droite Clémence, me reprit Monsieur Alexandre.

-          C’est que…

-          Que quoi ?

-          Je… j’ai hyper mal aux fesses, avouai-je honteuse.

-          Ce n’est pas mon problème. Quand on joue du piano, on se tient correctement !

Je fis un effort pour me redresser et commençai à jouer. Mon prof ferma les yeux pour mieux m’écouter, j’en profitai pour relâcher ma position. Sans mouvoir ses paupières closes, Monsieur Alexandre me gronda :

-          Je sens que ta douleur aux fesses va s’accentuer si tu ne te redresses pas immédiatement !

Comment le savait-il ?! Ce gars avait un super-pouvoir ! Je rétorquai :

-          Mes fesses sont hors-service pour une fessée, de toute façon.

-          Je m’en contrefiche, Clémence. Si je dois te corriger, je te corrigerai, que tes fesses soient blanches, rouges, bleues, violettes ou vertes !

Je me tus, accusant la réplique de mon prof. J’avais de nombreuses ecchymoses et même quelques minuscules plaies laissées par la canne, il me fallait du répit pour au moins trois jours. Je ne devais pas recevoir de fessée. C’était primordial pour mon rétablissement.

 

Je tentai d’être la plus sage possible durant tout le cours de piano puis le reste de mon travail dans le bureau de Monsieur Éric. Cela me réussit : rien n’était tombé sur mes fesses. Youpi !

 

-          Arrêtez de courir dans les couloirs ! nous réprimanda Monsieur Matthieu alors que mes copines et moi effectuions un gage à la suite d’un action-vérité.

Ce gage avait été donné par Astrid : nous devions faire le tour du Pensionnat en courant, sans omettre un seul couloir. Nous entendant courir d’étage en étage, le Surveillant Général était sorti de son bureau au moment où nous passions devant pour nous réprimander.

-          On ne fait que s’amuser, Monsieur ! répondis-je.

-          Si vous voulez courir, il y a la piste d’athlétisme dehors ! Et vous pouvez également vous défouler dans le parc ! Mais le règlement intérieur interdit formellement la course au sein des locaux !

-          Qu’est-ce que vous pouvez être rabat-joie ! se plaignit Emilie.

Monsieur Matthieu l’attrapa par le bras et la gronda :

-          Répétez ce que vous venez de dire, pour voir ?!

-          Non Monsieur, se ravisa Emilie. Pardon Monsieur.

-          J’aime mieux ça, dit-il en la lâchant. Si je vous entends encore courir, gare à vos fesses !

Le Surveillant Général rentra dans son bureau et ferma la porte. Astrid annonça alors :

-          Il reste toute l’aile ouest à faire les filles !

-          Mais le SG a dit que… commença Jessica.

-          Si vous cédez, la coupa Astrid, c’est que vous êtes des poules-mouillées !

Il y a eu un moment de flottement durant lequel nous nous regardâmes toutes les huit, puis Florentine prit la tête du groupe et se remit à courir en disant :

-          On n’a qu’à courir plus vite que lui !

Nous la suivîmes. Au bout du couloir, nous entendîmes Monsieur Matthieu sortir à notre poursuite, complètement furieux.

-          Ce n’est pas le moment de vous arrêter, les filles ! lançai-je à ma bande. On a des ennuis !

Nous courûmes tout au long de l’aile ouest, Monsieur Matthieu à nos trousses. Je ne le savais pas aussi endurant ! Je sentais bien que plus il courait, plus sa colère montait, ce qui n’était pas bon pour nous.

 

            Alors que nous attaquions le dernier couloir, nous fûmes stoppées par les trois surveillantes du dortoir n°2, notre ancien dortoir à Mathilde et moi, l’actuel dortoir de nos amies. Les surveillantes nous barraient littéralement la route : impossible de passer outre.

-          Vous allez avoir des ennuis, jeunes filles ! annonça Madame Valérie.

-          Je…m’en…occupe… dit Monsieur Matthieu, tout essoufflé, lorsqu’il arriva à nous. Escortez-les…dans mon bureau…je vous…rejoins.

Nous nous défendîmes tant bien que mal, mais les surveillantes attrapèrent les six plus récalcitrantes d’entre nous pour les emmener de force, laissant les deux plus pacifistes prendre la tête du convoi.

 


MONSIEUR MATTHIEU

SURVEILLANT GENERAL

 

            J’avais les yeux rivés sur cette plaque de malheur, dont j’avais la vision à chaque fois que j’allais en prendre pour mon grade. Monsieur Matthieu déverrouilla la porte et nous fit entrer. Une fois que nous fûmes toutes les huit face à lui, il congédia les trois surveillantes et ferma la porte derrière elles. Il revint ensuite face à nous et gronda :

-          Je vous ai demandé UNE chose, mesdemoiselles, UNE SEULE : arrêter de courir dans les couloirs ! Ce n’est pas compliqué à comprendre, il me semble ! Il ne faut pas avoir fait l’ENA ou Sciences Po pour assimiler ce que ça veut dire ! Encore moins pour obéir ! J’me trompe ?!

-         

-          Je vous ai posé une question ! Est-ce que je me trompe ?!

-          Non Monsieur, répondîmes-nous discrètement.

-          Alors pourquoi est-ce que vous n’avez pas obéi ?! Hein ?! S’il y a une règle d’or ici, c’est le respect de la hiérarchie ! Vous devez obéir à la hiérarchie, et JE fais partie de cette hiérarchie ! Vous avez tout le loisir de vous détendre et de vous amuser sans enfreindre les règles ! Il y a d’innombrables choses qui sont à votre disposition dans cet établissement ! Vous pouvez faire du tir à l’arc, de l’équitation, vous pouvez jouer aux jeux vidéos, aller regarder un film, faire des travaux manuels, et plein d’autres choses ! Mais au lieu de ça, vous préférez opter pour une activité qui vous conduit à recevoir une fessée ! Parce que oui, vous allez recevoir une fessée, mesdemoiselles ! Chacune d’entre vous va passer tour à tour sous ma main ! Je vais vous faire passer l’envie de me désobéir !

Certaines d’entre nous se mirent à pleurer. Je ne m’en étais même pas rendue compte avec tout ce que j’avais déjà reçu, mais certaines de mes copines n’avaient encore jamais été punies depuis la rentrée, il y a treize jours. Forcément, la perspective d’une première fessée ne les enchantait guère et cela était compréhensible.

            Ayant terminé le savon qu’il nous passait, Monsieur Matthieu prit une chaise et la mit au centre de la pièce. Puis, il appela Astrid qui, la première, allait recevoir la fessée.

Le Surveillant Général optait pour un déculottage progressif, signe que nous n’avions fait qu’une petite bêtise. Assez grosse pour mériter une fessée, mais beaucoup moins grave que ce que j’avais déjà fait par le passé.

Astrid en était à sa deuxième fessée depuis la rentrée, la première ayant été donnée par Madame Valérie. La main ferme de Monsieur Matthieu la fit pleurer avant même le déculottage total. Tapette !

J’étais néanmoins contente de ne pas passer la première : j’espérais que le Surveillant Général faiblirait à force de donner la fessée.

 

-          Mademoiselle Florentine ! appela le Surveillant Général après avoir mis Astrid au coin.

Mes copines se succédèrent toutes une par une.

-          Mademoiselle Jessica !

 

-          Mademoiselle Eva !

Monsieur Matthieu ne faiblissait pourtant pas.

-          Mademoiselle Lucille !

 

-          Mademoiselle Noémie !

Toujours aucun signe de faiblesse.

-          Mademoiselle Emilie !

L’avant-dernière. J’étais la prochaine. Peut-être que comme ça, j’éviterais d’aller au coin !

 

            Seulement, après en avoir fini avec Mademoiselle Emilie, Monsieur Matthieu appela Madame Valérie via son répondeur téléphonique. Celle-ci arriva quelques secondes plus tard :

-          Vous m’avez demandée, Monsieur ?

-          Oui, veuillez emmener Mesdemoiselles Astrid, Florentine, Jessica, Eva, Lucille, Noémie et Emilie jusqu’à la piste d’athlétisme. Puisqu’elles ont tellement envie de courir, qu’elles courent ! Je viendrai moi-même stopper la punition. Si l’une d’elles ne montrent pas un comportement exemplaire, ramenez-la moi. Je me ferai un plaisir de l’accueillir avec ma ceinture !

-          Bien Monsieur, répondit Madame Valérie. Et qu’en est-il de Mademoiselle Clémence ?

-          Mademoiselle Clémence mérite d’être punie plus sévèrement que ses camarades, répondit Monsieur Matthieu. Je me charge d’elle.

-          Bien Monsieur.

Elles sortirent toutes et je me retrouvai seule avec mon Matthieu. Mon merveilleux Matthieu. Bien sûr, j’appréhendais qu’il me colle une rouste mais nous étions seuls tous les deux et c'était ce qui comptait. Ces moments-là étaient rares et précieux pour moi.

 

-          Clémence, dit-il.

-          Monsieur, répondis-je.

Dans un geste bestial, le Surveillant Général me plaqua au mur et m’embrassa langoureusement avec fougue. Ce fut un merveilleux baiser, tellement merveilleux qu'une famille de papillons naquit dans mon ventre. La troisième guerre mondiale aurait pu se déclencher que je n'en aurais rien eu à secouer. J'étais au paradis. 

Ce magnifique moment terminé, Monsieur Matthieu s’écarta de moi et se confondit en excuses.

-          Ne vous excusez pas ! C’était… génial.

-          Je n’aurais pas dû. Cela ne va faire qu’aggraver le désir que nous ressentons l’un pour l’autre et nous risquons tous les deux notre place au sein de cet établissement.

-          Nous n’avons qu’une vie.

-          C’est vrai. Si le destin le permet, nous pourrons la vivre pleinement dans quelques mois. Mais pour le moment, je…je dois vous donner une fessée pour avoir désobéi, tout comme vos camarades.

-          Je ne suis pas en état de recevoir une fessée.

-          Que dîtes-vous là ?

Je me déshabillai et montrai mon fessier nu à Monsieur Matthieu pour qu’il puisse en observer les stigmates.

-          J’en conclus que cela s’est très mal passé hier dans le bureau du Directeur.

-          Vous en doutiez ?

-          Non, avoua-t-il.

-          Je me dois de préciser que le préchauffage dans le réfectoire était également salé, dis-je.

-          Vous le méritiez Clémence.

-          Je sais.

-          Rhabillez-vous.

J’obéis. Monsieur Matthieu me pencha sous son bras et leva sa main. Avant d’abattre la première claque, il m’ordonna :

-          Ne dîtes pas à vos camarades que je ne vous ai pas déculottée. C’est la seule et unique fois que vous aurez un traitement de faveur.

Le Surveillant Général m’appliqua une dizaine de claques sur la jupe, claques que je sentis tout de même bien passer sur mon fessier abîmé.

-          Allez courir avec vos camarades.

-          Quoi ?! Monsieur, vous n’allez pas me faire ça !

-          Dépêchez-vous Clémence. Ne m’obligez pas à vous donner une vraie correction.

J’obéis en traînant des pieds.

 

            Monsieur Matthieu nous laissa courir une heure entière, à faire des tours et des tours de piste. Au moins, nous travaillâmes l’endurance !

 

            En me couchant dans mon lit le soir, je repensai à ce fabuleux baiser entre Matthieu et moi. J’étais tellement frustrée de ne pouvoir en parler à personne ! En même temps, j’appréciai aussi d’avoir mon petit jardin secret…

            J’étais réellement amoureuse pour la première fois de ma vie.

 

A suivre…


La suite !

Commentaires

Les stars du blog :

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Les stars du blog :

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -