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Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 15)

 



Dimanche 15 septembre 2019.

 

                Grasse matinée jusqu’à 10h, ce matin. Je fus réveillée pour me préparer à me rendre à la messe dans l’église du village, comme toutes mes camarades catholiques.

Sur les cinquante-deux pensionnaires de l’établissement, nous sommes vingt-six à être catholiques, soit la moitié. Il y a également une dizaine de musulmanes, quatre juives, deux orthodoxes et une protestante. Le reste est totalement athée. Les différentes religions sont parfaitement respectées dans cet établissement, c’est d’ailleurs un des principaux critères de séduction des familles, selon Monsieur Éric. En revanche, aucun membre du corps professoral, de la direction ou de l’intendance n’a le droit d’afficher sa propre conviction religieuse ; c’est une règle d’or.

 

                Après la messe (qui fut ennuyeuse à mourir à cause d’un prêtre centenaire parlant au ralenti et proférant des homélies dignes du Vatican I), mes camarades et moi montâmes dans le bus-navette et rentrâmes au Pensionnat, encadrées par huit surveillantes.

 

                Il était déjà l’heure du repas du midi. Mathilde et moi échangions avec nos amies des idées d’occupation pour cette après-midi quand Monsieur Éric prit la parole :

-          Silence, s’il vous plaît ! Tout d’abord, bonjour à celles que je n’ai pas vues, ce matin. J’espère que vous avez bien dormi et que vous avez passé une agréable matinée. Je ne sais pas si vos familles vous en ont parlé, mais votre scolarité au sein de cet établissement comprend nombre de sorties culturelles. Ces sorties culturelles seront encadrées par l’ensemble des surveillantes, Monsieur Matthieu, Monsieur Lionel et moi-même. Elles s’effectueront à raison d’un dimanche sur deux. Et puisque nous ne sommes pas sortis la semaine dernière…

Des cris de joie s’élevèrent dans le réfectoire. Trop cool !

-          Silence ! exigea Monsieur Lionel. Votre Directeur n’a pas fini de vous parler !

-          Cette après-midi, reprit Monsieur Éric, nous irons visiter l’ancienne forteresse médiévale de Crozant. Je vous conseille donc d’enfiler les baskets fournies avec vos uniformes lors de la rentrée. Nous nous retrouverons à 13h30 devant le portail d’entrée. Bonne fin d’appétit mesdemoiselles !

 

A 13h30, personne n’était en retard : nous étions toutes excitées à l’idée de sortir un peu du Pensionnat, même si cette sortie culturelle avait l’air fort ennuyeuse.

                En attendant l’autocar qui devait nous transporter, les surveillantes organisèrent la montée à bord en demandant à celles qui ont le mal des transports de se manifester afin de monter à l’avant du véhicule. Heureusement, je n’en faisais pas partie : cela m’enlèverait le plaisir de m’asseoir tout au fond, sur le siège du milieu ayant vue sur tout le couloir.

-          Pas question ! trancha madame Martine en m’entendant manifester mon désir à Mathilde. Vous ne vous assoirez pas à cette place ! Avec vous assise-là et vos amies à côté, c’est le meilleur moyen pour que vous fassiez des bêtises !

-          Non mais vous êtes sérieuse, là ?! m’emportai-je, sachant très bien que madame Martine n’a pas le droit de me corriger. A quel moment pouvons-nous faire des bêtises dans un bus ?!

-          Vous êtes en train de me crier dessus, je n’ai pas rêvé ?! me réprimanda madame Martine.

-          Non, vous n’avez pas rêvé, poursuivit madame Valérie, la surveillante référente de mon ancien dortoir.

Au moment où madame Valérie m’attrapa l’oreille, l’autocar arriva. Il n’était plus temps de me punir. Elle m’annonça alors :

-          Vous recevrez une fessée dès que nous arriverons à la forteresse, Clémence !

-          Mais c’est injuste ! m’exclamai-je. Juste parce que j’ai posé une question ?!

-          Non, parce que vous avez posé une question sur un ton haussé et insolent ! A une surveillante, en plus !

-          Mais c’est abusé…

-          Vous continuez ?!

-          Mais…

-          Très bien ! Non seulement vous recevrez une bonne fessée en arrivant à la forteresse, mais en plus vous voyagerez à côté de moi à l’aller et au retour ! Montez !

-          Mais…

-          J’ai dit : « Montez ! » ! réitéra madame Valérie en ponctuant sa répétition d’une claque sur le derrière.

Je me frottai la fesse qui avait pris et montai dans l’autocar contenant deux étages. Sur sa façade, ce magnifique autocar aux vitres teintées arborait un énorme flocage, identique de chaque côté : « Pensionnat Thomas Edison, le baccalauréat de la seconde chance ».

-          Ici, Clémence ! me reprit madame Valérie en me désignant un siège à l’avant, alors que je me dirigeai vers le fond du premier étage.

 

A voyager avec les surveillantes-référentes, j’appris pas mal de choses ! En effet, ma seule distraction était de les écouter parler :

-          Les élèves de l’année dernière étaient bien moins récalcitrantes que celles de cette année !

-          Vous voulez rire ? Vous ne vous souvenez pas de Vanessa ?

-          Oh oui, Vanessa ! Elle nous en a fait voir de toutes les couleurs !

-          Oui, et Guillemette ! Déjà qu’elle avait un prénom dont on se rappelle, mais elle avait le caractère qui allait avec !

-          Aucune punition n’aurait su la calmer, celle-là !

-          Oh si, elle tremblait devant la canne de Monsieur le Directeur !

-          C’était bien la seule chose qui la faisait frémir !

-          Oh, et Fatima, vous vous souvenez ? Il y a trois ans ? Elle avait déclenché une bataille de bombes de peinture !

-          Oui, les pensionnaires avaient mis cinq semaines à tout nettoyer ! Et tant qu’elles n’avaient pas terminé, elles prenaient une fessée chaque jour par le Directeur-Adjoint ! Ah ça, elles n’ont plus jamais recommencé…

-          Vous voyez, Clémence ? me lança madame Valérie. Vous n’êtes pas la plus récalcitrante que nous ayons eu ! Nous vous ferons marcher au pas, comme les autres !

-          Alors si je ne suis pas la plus récalcitrante, pourquoi me gardez-vous toujours avec vous au lieu de me laisser libre de faire ce que je veux ?

-          Je préfère garder un œil sur vous !

-          Lequel ? demandai-je insolemment, faisant référence au léger strabisme de madame Valérie.

-          Ohhhh ! s’offusquèrent ses collègues.

-          Au diable le temps de trajet qu’il nous reste à faire ! éructa madame Valérie, furax. Je vais m’occuper de vos petites fesses d’insolente immédiatement !

La surveillante-référente détacha ma ceinture et me tira par le bras jusque dans l’allée centrale. Sans me lâcher le bras, elle m’amena jusqu’au milieu du bus, là où se trouve la deuxième porte de sortie, afin d’y trouver moins d’étroitesse. Elle me pencha alors sous son bras, releva ma jupe et baissa ma culotte. Devant l’état de mes fesses (qui était loin d’être joli-joli), elle hésita quelques secondes. Cependant, sa colère reprit le dessus et elle commença à me fesser fermement.

                Cela était beaucoup plus supportable que les fessées de Monsieur Éric, Monsieur Matthieu ou même Monsieur Jean. Cependant, c’était quand même une fessée déculottée publique et il fallait l’encaisser !

Je serrai les dents et ne bronchai pas, attendant que ça passe. Cependant, plus les claques étaient nombreuses, plus elles réveillaient les stigmates de mes anciennes corrections. Heureusement cette rouste publique ne dura pas longtemps et je pus vite me rhabiller et me rasseoir à ma place, rouge de honte. Je me fis toute petite.

-          Tu as été ferme, Valérie, c’est très bien ! la félicita Madame Jeanine.

-          Oui, ça l’a bien calmée ! enchaîna Madame Bérangère.

Si j’avais eu le moyen de les faire taire, toutes, je n’aurais pas hésité une seule seconde !

 

                Arrivés à destinations, nous sortîmes de l’autocar. Monsieur Éric interrogea alors les surveillantes :

-          Nous avons entendu une fessée tomber, qui était la punie ?

-          Mademoiselle Clémence, monsieur ! répondit Madame Valérie. Pour insolence.

-          Evidemment, conclut le Directeur. Je me demande même pourquoi j’ai posé la question… !

Il me lança un regard de tueur puis se rendit à l’accueil de la forteresse afin qu’un guide nous prenne en charge.

 

                La sortie fut ennuyeuse à mourir pour certaines, un peu moins pour moi qui suis passionnée par l’Histoire, ma période préférée étant la Renaissance. Je ne compte plus le nombre de fois où je suis allée à Versailles et je pourrais faire un exposé d’une heure à ce sujet !

 

                Dans l’autocar, au retour, nous chantâmes des chansons principalement tirées des centres de loisirs et autres colonies de vacances que nous avions toutes effectuées durant nos enfances. Ainsi, le temps passa plus vite et je fus étonnée que nous arrivâmes déjà au Pensionnat.

 

                Nous eûmes deux heures de temps libre avant le dîner. J’en profitai pour vérifier que mes devoirs pour le lendemain étaient bien à jour, histoire de ne pas mettre encore une fois mes fesses à l’épreuve. J’étais donc assise dans la salle des devoirs à vérifier mes bouquins (avec mon acolyte Mathilde, bien évidemment !) lorsque l’on m’attrapa vigoureusement l’oreille.

-          Il est 17h34, Clémence ! Cela fait exactement quatre minutes que tu devrais être en train de jouer du piano !

Mince ! Le cours de piano ! Avec cette sortie et tout le tintouin, je l’avais complètement zappé !

-          Je suis désolée, Monsieur ! Je…j’ai oublié !

-          Je t’ai dit qu’on se voyait tous les jours, Clémence ! TOUS les jours, SANS exception ! Tu veux entrer au Conservatoire, oui ou non ?!

-          Oui, Monsieur !

-          Va dans la salle de piano ! Je te conseille de te dépêcher car tu vas recevoir une fessée qui durera autant de minutes que celles que tu as en retard !

Six minutes. C’est le temps que je passai sur les genoux de Monsieur Alexandre pour m’être assise au piano à 17h36 au lieu de 17h30. Heureusement, je reçus une fessée sur la jupe.

-          La prochaine fois que tu es en retard, je relèverai ta jupe, Clémence ! me gronda Monsieur Alexandre.

Mon retard additionné à la fessée qui en a découlé, nous avions donc en tout perdu douze minutes. Mon professeur de piano me laissa m’en aller à 18h42 au lieu de 18h30. Nous avions tout de même bien travaillé, de façon très rigoureuse puisque Monsieur Alexandre était furieux et ne me laissait rien passer.

                En me dirigeant vers la salle des devoirs pour y récupérer les affaires que j’avais laissées en me précipitant dans la salle de musique, je me promis de ne plus jamais être en retard à un cours de piano. La fessée sur la jupe avait été très salée et avait suffit à me calmer. Mes fesses avaient déjà correctement chauffé, je ne souhaitais pas vivre la deuxième étape annoncée. En termes de punition, j’avais la nette impression que Monsieur Alexandre surpassait le reste des professeurs !

 

                Après le dîner, ma sœur me passa un coup de fil. J’en profitai pour lui raconter ma journée.

-          Bon, je suis contente que tu aies passé une bonne journée. Tu n’as pas été punie, au moins ?

-          Ta grossesse se passe bien, au fait ? tentai-je pour détourner son attention.

-          Clémence ! gronda-t-elle.

-          Juste deux fois !

-          Je peux savoir pourquoi ?!

-          Cette cruche de surveillante a estimé que j’étais insolente.

-          C’est que tu l’étais !

-          Je ne suis pas de cet avis…

-          Et la deuxième fois ?

-          J’étais en retard au cours de piano. J’étais plongée dans la vérification de mes devoirs et j’ai complètement oublié le cours.

-          Bon ça, ça arrive. Mais l’insolence, Clem’…

-          Je sais.

-          Je te rappelle que tu as promis à Côme d’être sage ! Si jamais le Directeur nous appelle pour nous convoquer à cause de tes problèmes de discipline, je te jure que…

-          Je sais, Titine. Vous me tuerez, littéralement. Je sais.

-          Bon, très bien.

-          Maintenant, tu peux me dire si ta grossesse se passe bien ? Et comment vont Paul et Augustin ? Et Guillaume ?

Je restai un long moment au téléphone avec ma sœur, presqu’une demi-heure. Mathilde vint me chercher sur ordre de Monsieur Éric pour me dire qu’il était l’heure d’aller dormir. Je raccrochai à contrecœur et me dirigeai vers les appartements du Directeur. Ma sœur me manque. Au quotidien, nous ne nous supportons pas mais aujourd’hui, maintenant que nous ne vivons plus ensemble, elle me manque beaucoup.

 

                Je m’endormis après ma prière du soir.


A suivre...

La suite !

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