Dimanche 20 octobre 2019.
Je suis stressée comme une star avant de monter sur
scène. Mathieu est garé devant la maison et tente de me rassurer par tous les
moyens possibles et inimaginables.
-
Ça va bien se passer, mon amour ! me dit-il
pour la énième fois.
-
Et s’ils sont encore plus sévères que Tom et
Dana ? appréhendai-je.
-
Ecoute, tu as fait un choix, tu ne peux plus
reculer maintenant.
Soudain, on frappa à la vitre
de ma portière : c’était Louise. Je dis au revoir à Matthieu et sortis de
la voiture. Louise et moi nous donnâmes la main. Puis, ma sœur de cœur et moi
échangeâmes un regard rempli d'appréhension et actâmes :
-
On y va ?
-
On y va !
Nous nous avançâmes jusqu’au portillon
n°342 de cette rue Victor Hugo, et mon index poussa la sonnette. Nous
attendîmes, fébriles et anxieuses, tandis que la voiture de mon amoureux s’éloignait
de moi.
Une dame ouvrit la porte mais ce n’était pas n’importe
quelle dame : une blonde aux yeux bleus tellement jolie qu’elle pourrait
être une actrice américaine renommée. Waouh, elle est juste…sublime.
-
Entrez mes petites puces ! dit-elle avec un
léger accent anglophone (j’avais bien deviné qu’ils étaient américains… !).
Louise et moi avançâmes, rassurées de cet accueil qui s’avérait à priori chaleureux. Cependant, tout a toujours l’air tout beau tout rose aussi pour les héros de films d’horreur, qui se font ligoter par la suite sur une planche en bois et se font découper les membres par une scie.
Louise et moi montâmes les marches menant à la porte
d’entrée et arrivâmes à hauteur du mannequin qui nous serra dans ses bras.
-
Je m’appelle Scarlett mais pour vous, ce sera
maman ! dit-elle avec un grand sourire.
Une épine se planta dans mon cœur.
La seule femme que j’appelais « maman » en dehors de ma mère biologique
était Dana… Mon impression de trahison ne me quittait pas.
Scarlett nous fit entrer dans la maison. Nous nous
trouvâmes dans une belle entrée avec un sol en marbre et un plafond voûté.
-
Vous pouvez mettre vos manteaux sur vos
porte-manteaux, ils sont à vous ! dit notre nouvelle maman.
Je tournai la tête et découvris
effectivement une patère fixée au mur, surplombée d’une étiquette rose avec un
papillon à paillettes affichant « Marie », un peu semblable à ce que
j’avais en maternelle.
-
Vos chaussons sont dans vos casiers, continua
Scarlett. Une fois que vous vous serez lavées les mains, rejoignez-nous dans le
salon, c’est juste par là !
Scarlett rayonnait. Je me
demandais bien ce que cela cachait. J’aurais voulu avoir l’avis de Louise mais
nous ne pouvions pas échanger sans être entendues.
J’enfilai les chaussons roses
à froufrous placés dans un casier portant également mon prénom (avec la même
étiquette que celle du porte-manteau) et attendis que Louise fasse de même. Nous
nous avançâmes ensuite dans la direction indiquée par Scarlett.
Waouh. Juste…waouh. J’étais déjà mal à l’aise en
arrivant dans la maison bourgeoise de Tom et Dana mais là… Tout était luxueux.
J’étais persuadée qu’il n’y avait pas un seul objet à moins de 1000€ pièce dans
cette salle. L’immense cuisine américaine était ouverte sur la spacieuse salle
à manger et sur le très grand salon. La télévision était tellement grande qu’elle
donnait l’impression d’avoir un cinéma à domicile. Le canapé en U pouvait
contenir dix personnes, facile. Le sol était en marbre rose, les tapis semblaient
coûter tellement cher que je ne sais si j’oserai marcher dessus, et les lustres
en cristal au plafond me rappelaient ceux que j’avais vu dans un reportage sur
le Buckingham Palace.
-
Voilà, c’est chez nous ! dit Scarlett en
continuant d’afficher son sourire éclatant digne d’une pub pour du dentifrice.
Louise et moi étions sans
voix. C’était…trop pour nous.
Nous aperçûmes Elsa et Victoire assises sur le canapé
en train de regarder la télé…ou plutôt le cinéma. Elles nous firent un signe de
la main, ponctué d’un sourire. Bon, ça n’allait peut-être pas être si terrible
que ça.
Scarlett nous fit nous asseoir
à table et quelques secondes plus tard, un homme que nous supposâmes être son
mari arriva dans la pièce. Un mannequin lui aussi, des yeux bleu clair
tellement hypnotisants qu’on pourrait rester piégé dedans. Tout en muscle et
sans un pet de graisse, l’homme était brun, les cheveux très courts comme s’il
revenait de l’armée. Je le soupçonnais de faire des concours de body building. Il tourna son regard vers nos deux nouvelles sœurs et dit
fermement :
-
Elsa, Victoire, dans vos chambres. Exécution.
-
Oui papa, répondirent les filles en éteignant la
télé et en sortant la pièce.
Wow. C’est quoi ce délire ?
Cette micro-scène me refroidit instantanément et me mit sur mes gardes.
-
Bonjour les filles, dit l’homme en nous adressant
un sourire et en s’asseyant avec nous. Je m’appelle Michael, je suis le mari de
Scarlett et votre nouveau père d’accueil.
Louise et moi répondîmes en chœur
« Bonjour », tout en réfléchissant à mille à l’heure sur ce qui
pouvait entraîner une obéissance parfaite chez Elsa et Victoire.
-
Je suppose que vous n’avez pas encore eu le
temps de visiter la maison ? demanda Michael.
-
Elles viennent d’arriver il y a tout juste
quelques secondes, chéri, dit Scarlett.
-
Merci, je ne suis pas idiot ! la
rabroua-t-il.
Ce mec commençait déjà à me
faire flipper. Scarlett se tut et fit en sorte de garder sa bonne humeur devant
nous. Son mari reprit son sourire de tombeur et nous dit, à Louise et moi :
-
Comme nous vous l’avons dit, nous sommes Michael
et Scarlett Webber. J’ai 38 ans, Scarlett en a 35.
Ils sont déjà beaucoup plus
jeunes que Tom et Dana, qui ont la cinquantaine.
-
Dans la vie, je suis chef architecte en informatique,
dit Michael. Je travaille pour une grosse boîte américaine et dans mon équipe,
je gère à peu près deux cents personnes. Je travaille depuis la maison, sauf le vendredi où je me rends à Paris. Il peut arriver que
je sois en déplacement à Washington, j’y vais à peu près une à deux fois par
an.
Ok, le gars a une situation
bien ancrée, et vu comme il le dit, il ne se prend pas absolument pas pour de
la merde.
-
Pour ma part, poursuivit Scarlett avec sa voix
douce et rassurante, je suis à la tête d’une chaîne de salons de beauté de luxe. Il m’arrive
de travailler depuis la maison mais en général, je suis au QG de mon entreprise,
à la Défense. Je pars aux environs de six heures le matin, et rentre aux alentours
de dix-huit heures.
Louise et moi hochâmes la tête
pour montrer que nous avions pris en compte les informations qui venaient de
tomber.
-
Que dire d’autre…dit Michael. Nous n’avons pas d’enfant
pour le moment, notre situation de famille d’accueil nous va très bien. On y
réfléchira peut-être à la fin de vos études, quand vous partirez de la maison
et que vous serez indépendantes.
-
Mais on passera par une mère porteuse, précisa Scarlett. Je ne souhaite en aucun cas abimer mon corps.
-
Nous sommes des passionnés des chats, continua
Michael. Nous avons une chatte, Paillette, qui doit se promener dans la maison,
qui est très douce, câline et gentille. Vous l’aimerez très vite. D’ici dix
jours, nous allons accueillir deux chatons. Puisque vous êtes les deux
nouvelles venues, ce sera à vous de choisir leurs petits noms.
-
Oh trop bien ! m’exclamai-je, ce qui fit
rire Michael et Scarlett.
-
Depuis que vous êtes entrées dans la maison, dit
Scarlett, il y a quelques petites minutes, vous êtes officiellement nos filles.
Vous portez notre nom de famille et vous habitez ici. Vous devrez en retour nous
appeler « papa » et « maman », mais cela se passait comme
cela aussi dans votre ancienne famille alors…
-
Oui, nous avons eu Tom et Dana au téléphone pour
apprendre à vous connaître et savoir comment vous fonctionniez chez eux, nous
expliqua Michael suite à nos regards intrigués à Louise et moi.
Ceci expliquait cela. Cependant, j'allais avoir du mal à appeler ces canons de beauté "apa" et "maman" !
-
Ils nous ont d’ailleurs dit que vous étiez très
en demande de câlins et de bisous, ça tombe bien, je suis une spécialiste !
s’enthousiasma Scarlett.
Sur le coup, j’eus plus envie
de prendre mes jambes à mon coup qu’autre chose mais je me contrôlai pour ne
pas froisser ma nouvelle mère.
-
Ils nous ont également dit que Louise était sage
mais que c’était autre chose pour Marie, déballa Michael. Il paraît que tu ne t’assagis
qu’une fois que tu as compris qui commande… Tu vas le comprendre très vite,
fais-moi confiance.
-
Michael, ne lui fais pas peur comme ça !
tempéra Scarlett.
-
Suivez-nous les filles, ordonna Michael en se
levant.
Nous nous levâmes et les
suivîmes jusque dans une pièce attenante à la cuisine, que je pensai comme étant
le sellier. Au dos de la porte se trouvait une longue affiche que je pris le
temps de lire :
REGLES
DE LA MAISON
Règle
n°1 : « Bonjour », « Au revoir », « S’il te plaît »,
« Merci » et tous les autres mots de politesse sont OBLIGATOIRES ici.
Règle
n°2 : Il est absolument interdit de manquer de respect à un autre membre
de la famille.
Règle
n°3 : Quand on répond à une question de ses parents, on répond « oui
papa, oui maman » ou « non papa, non maman ».
Règle
n°4 : Après le lever, votre lit doit être impeccablement fait.
Règle
n°5 : Votre chambre doit toujours être propre et bien rangée. Inspection
tous les matins.
Règle
n°6 : Quand l’un de vos parents vous donne un ordre, on obéit IMMEDIATEMENT.
Règle
n°7 : L’usage des téléphones portables est proscrit durant les repas, et
de 20h à 8h.
Règle
n°8 : Pas plus d’une heure d’écrans par jour, hormis besoins
universitaires.
Règle
n°9 : Il est INTERDIT de sécher les cours, sauf justification solide.
Règle
n°10 : Tout problème de comportement à l’école est proscrit.
Règle
n°11 : Tous les devoirs doivent être entièrement faits, et bien faits.
Règle
n°12 : Le couvre-feu est à 20h30. Extinction des feux à 21h précises.
Règle
n°13 : Il est INTERDIT de mentir à ses parents.
Règle
n°14 : Le tableau de tâches quotidiennes devra être scrupuleusement
respecté.
Règle
n°15 : Parler à ses parents en cas de problème.
Ce règlement n'est pas exhaustif.
Wow. Sacré coup dur. Trop de
règles pour moi. A coup sûr, j’allais chopper de l’eczéma, tant je suis
allergique aux règles.
Lorsque Michael remarqua que
Louise et moi avions terminé la lecture, il nous dit :
-
Si vous ne respectez pas l’une de ses règles,
vous prendrez une fessée. A chaque fois. J’insiste sur le « à chaque fois »,
les filles !
-
Peut-être pas à chaque fois…modéra Scarlett.
-
A chaque fois ! affirma de nouveau Michael.
Tiens, tiens, tiens… Il y avait
une petite brèche chez Scarlett… Cela me servirait à coup sûr.
-
Oh ! s’exclama Scarlett. Mon poulet !
J’espère qu’il n’a pas pris le feu dans le four…
La mannequin s’éloigna,
courant vers la cuisine, chaussée de ses claquettes à fourrure fuchsia.
-
Vous avez des questions par rapport aux règles,
les filles ? nous demanda Michael.
-
On a quand même le droit de respirer ?
plaisantai-je.
-
Pardon ?! me gronda Michael.
-
C’est bon, je déconne, avouai-je. Faut se
détendre !
-
Si tu veux te détendre, je peux te proposer de
recopier cinq fois ce règlement ! me réprimanda Michael. Ça te détendrait
assez ?!
Comment un si bel homme
pouvait-il avoir aussi peu d’humour ?!
-
Non, c’est bon, dis-je.
Je me retrouvai instantanément
penchée sous le bras de Michael et reçus trois bonnes claques sur le pantalon,
sous le regard ahuri de Louise. Outch, la vache ! Mes fesses ont bien
senti la force de Monsieur Muscles ! Et moi qui croyait que personne ne
tapait plus fort que Tom et Dana…
-
On dit : « non papa » ! me
reprit Michael en me lâchant. Règle n°3 !
Je restai silencieuse,
accusant les claques inopinées qui venaient de tomber.
-
Tu n’as pas quelque chose à me dire, Marie Webber ?
me demanda-t-il.
-
Euh…
-
Tu ne souhaites pas t’excuser pour ton comportement ?!
-
Euh… Pardon, euh… Pardon papa.
-
Très bien. Ce n’était qu’un avertissement. Tu
viens de bénéficier de mon indulgence car tu es nouvelle arrivée. C’est maintenant
terminé. Je vous conseille à toutes les deux d’imprimer dans votre tête ces
nouvelles règles.
Michael sortit de la pièce et
nous nous retrouvâmes seules dans le sellier Louise et moi.
-
Non mais c’est quoi ces gens ?! me chuchota
Louise, affolée.
-
Il tape ultra-fort ! lui répondis-je tout aussi
fort. J’te jure, il ne rigole pas le mec !
-
J’crois qu’on aurait dû suivre papa, maman et
Jeanne ! s’inquiéta Louise.
-
T’en fais pas, y’a une brèche avec Scarlett, on
va s’en servir. C’est toujours nous deux contre le monde entier ?
-
Nous deux contre le monde entier, répondit Louise
en me prenant dans ses bras.
-
A table ! entendîmes-nous.
Nous sortîmes du sellier et atterrîmes
dans la cuisine.
-
Lavage de mains ! nous dit Scarlett avec son
grand sourire.
Tenant le plat contenant le poulet
rôti dans ses mains entourées de maniques, elle me faisait un peu penser à Bree
dans Desperate Housewives. La parfaite petite mère de famille. Elle
mériterait de s’appeler Brenda. Ou carrément Barbie. Barbie, mère de famille.
Tout le
monde s’assit à table pour le dîner. Michael et Scarlett la présidait de chaque
côté, puis Elsa et Victoire nous faisaient face à Louise et moi. Je voulus me servir
en pommes de terre lorsque Michael me mit une claque sur le dos de la main en
me réprimandant :
-
C’est la personne qui a préparé le repas qui se
sert en premier, Marie ! Tu n’as donc pas appris les bonnes manières ?!
-
Oh c’est bon… grommelai-je en me renfrognant.
-
C’est la dernière fois que tu me réponds de
cette manière en t’en sortant indemne !
Légèrement psychorigide, le gars.
Scarlett se servit, puis nous
servit toutes les quatre et finit par Michael. Nous ne commençâmes à manger que
lorsque Scarlett eu prit sa première bouchée.
-
Elsa chérie, tes coudes sur la table, la reprit
Scarlett.
-
Pardon maman, répondit ma sœur de cœur en enlevant
son coude.
C’est quoi ce sketch ?!
-
Alors les filles, racontez-nous votre week-end,
dit Michael.
-
Eh bien c’était un week-end plutôt cool, narra
Victoire. Je n’ai rien fait de spécial, j’ai juste passé du temps avec mon père.
-
Et toi Elsa ? demanda Scarlett.
-
Mes parents m’ont emmenée au restaurant avec mes
petites sœurs, vendredi soir. Et les deux autres jours, nous avons juste passé du
temps ensemble à la maison.
-
Louise ? demanda notre nouvelle mère.
-
Eh bien…
-
On ne parle pas la bouche pleine, intervint
Michael. Tu répondras à ta mère quand tu auras fini ta bouche. Et toi Marie ?
Je pris le temps de finir ma bouche
avant de répondre. Je stressais tellement de faire un faux pas que j’en
transpirais légèrement. C’était beaucoup plus relax chez Tom et Dana !
La fin du repas s’annonça. Scarlett jeta un coup d’œil
au tableau des tâches et dit :
-
Louise et Michael, c’est à votre tour de
débarrasser la table. Marie, tu viens m’aider à faire la vaisselle.
-
Vous n’avez pas de lave-vaisselle ?
demandai-je. Vous avez une maison luxueuse mais pas de lave-vaisselle ?
-
C’est important que les choses soient bien
lavées, m’expliqua Scarlett. Et elles le sont bien mieux par l’humain que par
les machines.
-
Tu appliques également cela au linge ? demandai-je,
intriguée.
-
Non mais juste pour un gain de temps, dit
Scarlett de sa voix guillerette.
-
Ben le lave-vaisselle aussi c’est un gain de
temps…
-
Marie, quand tu auras fini de discuter, tu iras
aider ta mère avec la vaisselle, dit Michael. Et tu vas vite avoir fini de
discuter !
-
Donc en fait, je n’ai pas le droit de poser des
questions, c’est ça ?! m’emportai-je.
-
Si, mais tu as surtout le droit de baisser d’un
ton ! gronda Michael.
Il me grondait à présent. Il
avait l’air d’être vachement impulsif.
-
Ok… me ravisai-je.
-
J’attends tes excuses ! dit-il.
-
Des excuses ? m'étonnai-je insolemment. Pourquoi faire ?
Non là, c’en était trop.
-
Michael, s’il te plaît… anticipa Scarlett,
voyant bien que son mari allait se fâcher.
-
Pourquoi faire, hein ?! s’énerva Michael.
Tu hausses le ton contre moi et tu te demandes pourquoi tu dois faire des
excuses ?! Il y a encore un certain nombre de choses qu’il va falloir que tu
apprennes, Marie ! Notamment sur le respect envers les adultes ! Et
cet apprentissage va commencer dès maintenant !
Michael me fonça dessus, me
prit par le bras et s’assit sur une des chaises de la salle à manger, à
proximité de lui. Il me bascula en travers de ses genoux et commença à me fesser.
Je remerciai le ciel, l’univers ou quelconque force
surnaturelle de recevoir cette fessée sur mon pantalon car je l’ai déjà sacrément
sentie passer. Jamais une fessée sur le pantalon ne m’a fait aussi mal ! Peut-être
que la douleur était amplifiée par les stigmates du traitement que Tom et Dana
m’avait infligé cette semaine, mais tout de même ! Même si j’étais devenue plus résistante
à la fessée depuis mon arrivée en famille d’accueil, c’était là une véritable
punition. J’accusai chacune des claques et mon derrière commença à tellement me
brûler que je dus mettre ma main pour me protéger ! Pour une fessée sur le
pantalon ! J’aurais traité n’importe quelle fille à ma place de chochotte.
Il faut le vivre pour y croire. Monsieur Muscles est plus que redoutable. L’ennemi
n°1. Il ne faut vraiment, vraiment pas le fâcher.
Lorsqu’il cessa de me punir, j’étais à deux doigts de
laisser couler mes larmes. Il me laissa me relever de ses genoux et me prévint :
-
Je ne veux plus que tu hausses le ton, Marie !
C’est clair ?!
-
Oui papa, répondis-je, ne voulant pas aggraver mon
cas.
-
Si tu recommences, tu auras une fessée avec le pantalon baissé !
Maintenant, va aider ta mère à laver la vaisselle.
Je me rendis dans la cuisine
en mode automatique. Scarlett me prit instantanément dans ses bras en me
disant :
-
Oh, ma chérie ! Tu vas bien ?
-
Oui, oui, ça va maman… dis-je en voulant qu’elle
me laisse tranquille.
-
Il ne faut pas contrarier ton père, mon petit
amour. Tu me promets d’être sage ?
-
Oui maman.
Ce couple est complètement timbré.
La vaisselle terminée, il était 19h45. Je montai à l’étage
pour découvrir ma chambre : lit à baldaquin, rideaux en soie, moquette la
plus douce du monde… Ma chambre était juste somptueuse et magnifique. Elle
comportait également un lustre en cristal, néanmoins plus petit que celui de la
salle principale. Tout comme chez Tom et Dana, les filles et moi avions une
salle de bains juste pour nous. Ah non, nous avions même deux salles de bains pour
nous. Salles de bains, chacune avec une baignoire balnéo et une douche à l’italienne.
Je me sentais presque mal à l’aise devant tout ce luxe.
Affairée à déballer mes affaires, je reçus un texto
de Dana : « Comment vas-tu, Manou ? ». Les larmes me montèrent
instantanément aux yeux. Papa Tom et maman Dana me manquaient. Ils me manquaient
beaucoup. Je lui répondis un : « Tout va bien mais vous me manquez.
Et chez vous, ça va ? ». N’ayant pas encore déménagé, Tom et Dana ne
se trouvaient qu’à trois cents mètres de la maison de Michael et Scarlett dans
laquelle je me trouvais. Je crevais d’envie de les voir, mais faire le mur m’occasionnerait
des ennuis avec Michael, et la fessée sur le pantalon m’avait déjà vaccinée. Et
puis en arrivant, Tom et Dana me réprimanderaient sûrement eux aussi pour avoir
fait le mur ! Tant pis. Je me contenterai de petits textos.
On frappa à la porte de ma chambre. J’essuyai vite
fait mes larmes et dis :
-
Entrez !
-
Ton téléphone, petit cœur ! dit Scarlett en
brandissant le petit panier contenant déjà les téléphones de mes sœurs. Oh mais…ça
ne va pas, Marie chérie ?
-
C’est rien c’est juste que…ça fait beaucoup de
changements d’un coup et… je n’ai pas fait le deuil de Tom et Dana.
-
Oh ma p’tite puce, dit Scarlett en venant s’asseoir.
Je comprends que ce soit dur pour toi. Le temps fera les choses. Et puis, quand
tu n’auras pas cours, rien n’empêche d’aller les voir à Paris ! Qu’est-ce
que tu en penses ? Ça te plairait ?
J’hochai vigoureusement la
tête.
-
Bon, super alors ! trancha Scarlett. Aller
ma grande, mets ton téléphone dans le panier et file à la douche avant que
Louise ne séquestre la salle de bains !
Scarlett et Michael avaient l’air
d’être de bons parents. Au moment du coucher, ils vinrent m’embrasser tous les deux
pour me dire bonne nuit. Ils ont l’air d’être attentionnés et aimants. Un peu cinglés mais aimants Je n’étais
pas tombée si mal. Seulement, ils n’arrivaient pas encore à la cheville de Tom
et Dana…
A suivre…
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