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Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 34)

 


Lundi 21 octobre 2019.


                Les vacances scolaires ayant été écourtées d’une semaine par l’université (qui estime qu’il y a trop de filières en retard sur le programme), je dus me lever aux alentours de huit heures pour attaquer ma dernière semaine de cours avant de pouvoir profiter de ma seule et unique semaine de vacances.

                Au petit déjeuner, je retrouvai l’ensemble de ma nouvelle famille : seul Michael manquait à l’appel. Je demandai d’ailleurs à ma nouvelle mère :

-          Il n’est pas là papa ?

-          Il est déjà en train de travailler dans son bureau, Marie chérie.

-          D’accord, répondis-je. Au fait, je voulais te demander : ça se passe comment pour les vacances scolaires ?

-          Eh bien puisque vous n’avez qu’une semaine et non deux, tu vas devoir faire un choix : soit tu passes la semaine avec ta famille biologique, soit tu pars en Auvergne avec Tom et Dana, soit tu viens avec nous à Londres.

Comment Scarlett savait-elle que j’étais censée partir en vacances avec mes anciens parents ? Ils avaient dû échanger plus que nos habitudes de vie au téléphone…

Londres. Ma ville européenne préférée. Dilemme cornélien. Cependant, je préférais quand même aller en Auvergne avec Tom et Dana ; j’aurais tout le temps d’aller à Londres, maintenant que j’avais quatre parents adoptifs ultra-riches.

-          J’irai en Auvergne, annonçai-je à Scarlett.

-          Très bien, Michael et moi serons donc en amoureux dans le pays de la Reine ! dit Scarlett.

En effet, Louise, Elsa et Victoire préféraient passer la semaine avec leurs familles biologiques, ce que je comprends aisément. J’aurais également été tentée si mes parents n’avaient pas travaillé cette semaine-là. A Noël, ce sera différent. Mes parents seront en congés et je compte bien passer les fêtes de fin d’année avec eux ; d’autant plus que ce sera sûrement le dernier Noël durant lequel mon petit frère croit encore au Père Noël.

 

                Sur le chemin de la fac, Louise et moi discutâmes avec Elsa et Victoire et apprîmes à nous rapprocher d’elles. Nous parlâmes plus de la vie quotidienne à la maison que du caractère de mes nouveaux parents, ce que j’aurais pourtant bien aimé. Je préférais qu’on me mette en garde plutôt que de l’apprendre à mes dépens avec un derrière cramoisi. J’avais encore en tête la fessée sur le pantalon de la part de mon nouveau père, qui m’avait bien secouée. Je l’évoquai d’ailleurs lorsque nous montions les escaliers pour atteindre notre salle de cours.

-          C’était une petite, me dit Victoire sous mon regard ahuri.

-          Eh bien je comprends mieux pourquoi vous êtes d’une sagesse extraordinaire ! dit Louise.

J’avais donc reçu une petite fessée. Je ne voulais pas savoir ce qu’était une grosse. Et je voulais encore moins savoir ce qu’était une déculottée made in Michael.

-          Scarlett a l’air beaucoup plus cool, dis-je. Elle n’a pas l’air du genre à donner des fessées.

-          Oui, elle me paraît très gentille et compréhensive ! ajouta Louise.

-          Méfiez-vous de l’eau qui dort, nous mit en garde Elsa.

Nous n’eûmes pas le temps de lui demander des précisions, nous devions entrer en classe.

 

                La journée se passa plutôt bien. C’était une journée de fac ordinaire : certains cours ennuyeux, d’autres hyper intéressants, moments entre copines très agréables… Malheureusement, le dernier cours de la journée se solda par une mauvaise nouvelle pour moi.

-          4/20 mademoiselle Webber, annonça le prof de grammaire avancée en me tendant ma copie. Etant donné que vous avez copié sur mademoiselle Johnson, j’ai divisé votre note par deux. Cependant, même un 8/20 n’aurait pas été une grande réussite !

Il est vrai que j’avais copié sur Jeanne ; je n’avais pas révisé ce contrôle. Malheureusement, la grammaire, c’est du par cœur. On sait ou on ne sait pas. Pas de place à la logique, du moins pas en grammaire française.

J’enviais presque mon ancienne sœur de se faire pulvériser par Tom et Dana. Je redoutais plus que tout le moment où Scarlett, et surtout Michael (!), tomberaient sur cette note. Je ne donnais pas cher de ma peau.

Avec Tom et Dana, j’aurais sûrement pris une très bonne fessée, sûrement debout pour me faire payer ma tricherie. Elle m’aurait fait mal et j’aurais évidemment compris que je ne devais pas recommencer.

Après la fessée reçue hier soir, j’appréhendais la réaction de Michael. S’il me collait une fessée, j’allais vraiment la sentir passer. S’il me collait une déculottée, mes fesses ne tiendraient pas le choc : je passerais le reste de ma vie sans fesses. Non, sérieusement, j’étais dans de sales draps. Mon corps commençait à trembler : je n’avais jamais eu aussi peur de toute ma vie.

 

                Louise essaya un peu de me réconforter tandis qu’Elsa et Victoire me donnaient des conseils :

-          Prie pour que ce soit maman qui te tombe dessus. Ça ira beaucoup mieux si c’est elle.

-          Si maman te punit, papa n’en remettra pas une couche. Tu seras sauvée pour cette fois.

-          Ne leur réponds pas sauf s’ils te posent des questions ; car s’ils te trouvent insolente, c’est direct la fessée.

-          Même avec Scarlett ? m’étonnai-je.

Les filles ne répondirent pas. Ce silence m’inquiéta énormément.

-          Laisse tes yeux au sol, reprit Victoire. Cela montre que tu n’es pas fière de toi et que tu es désolée. Ne les regarde dans les yeux que s’ils te l’ordonnent.

-          Excuse-toi dès le départ. Si c’est maman, elle sera un peu attendrie. Si c’est papa, il attendra de discuter un peu avec toi avant de te punir. Si tu ne t’excuse pas d’entrée et que c’est papa, c’est sûr que t’en prends une, direct.

-          Ne les supplie pas. S’ils ont décidé de te punir, ils ne changeront pas d’avis et si tu les supplies, ils accentueront la sévérité de ta punition.

Elsa avait eu 14/20, Victoire avait eu 10/20 et Louise, comme d’habitude, avait eu 18,5/20. Chez les Webber, il fallait la moyenne. Selon Elsa et Victoire, l’accès à la moyenne garantissait d’avoir les fesses à l’abri. En-dessous de 13/20, il fallait quand même craindre une petite remontrance, ce qui pendait donc au nez de Victoire. Mais dans mon cas, il y avait également la mention « tricherie » qui ornait ma copie et ça, ce n’était pas bon du tout.

 

                Nous ouvrîmes la porte de la maison et entendîmes l’aspirateur : la femme de ménage était là. Nous enlevâmes nos manteaux, que nous accrochâmes à nos endroits respectifs, puis enfilâmes nos chaussons et rangeâmes nos chaussures. Nous nous dirigeâmes ensuite dans la cuisine pour aller nous laver les mains.

Ce protocole bien rôdé n’était pas encore très acquis pour Louise et moi, nous nous contentions de suivre Elsa et Victoire.

                Sur la table de la salle à manger, le goûter était prêt. Quatre verres de lait accompagnés de quatre tranches de brioche et de quatre bananes. Nous nous assîmes à table et mangeâmes toutes les quatre. Toujours personne. Je me forçais à goûter malgré mon ventre et ma gorge noués. La femme de ménage rentra chez elle : parfait, je ne serai pas punie devant elle !

Nous avions presque fini de goûter quand soudain, nous entendîmes quelqu’un descendre les escaliers et la voix de Scarlett résonner dans la maison. Elle entra dans la pièce, tenant son téléphone à l’oreille :

-          Yes, mom, I understand ! … Yes, mom... Well, listen mom, we'll be in touch, the girls are back from college. ... Yes, I'm not missing it. ... Kisses, mom. Kisses.

Scarlett raccrocha et s’adressa à nous :

-          Coucou mes princesses ! Votre grand-mère vous embrasse. Votre journée s’est bien passée ?

-          Oui maman, répondîmes-nous en chœur.

-          Super ! s'exclama Barbie.

Elle n’avait pas l’air d’être au courant.

-          Papa n’est pas là ? demanda Victoire.

-          Il est parti boire un verre avec un ami qui avait besoin de parler, il rentrera pour le dîner.

Je fus soulagée d’un poids incommensurable. Je me détendis instantanément.

-          Je regarde juste deux minutes mon téléphone et je suis à vous, annonça notre mère en tapotant l’écran. J’ai reçu une notification de votre fac pour consulter vos notes et vu que j’étais au téléphone avec ma mère, je n’ai pas eu le temps de regarder…

Je retins mon souffle.

-          Bravo, Louise chérie ! s’exclama maman. Ça mérite un énorme câlin, ça ! Viens ici ma puce !

Louise alla prendre son câlin et je vis à sa tête qu’elle adorait cela. Il est vrai que Scarlett fait de supers câlins.

-          Tu veux quoi comme récompense, ma chérie ? demanda maman à Louise. Un nouveau téléphone ? Une manucure ?

-          Euh…ben… Y’a un livre qui vient de sortir et que je voulais commander pour Noël…

-          Pas de problème, je te le prends ! Ecris-moi les références sur un bout de papier et je te l’achète tout de suite ! Il faut quand même te récompenser de cette superbe note !

Si c’était déjà ça pour une seule note, qu’est-ce que ce serait pour le bulletin mensuel ?! On aurait le droit de commander la privatisation totale de Disneyland ?

Tandis que Louise écrivait les références du livre sur un post-it, Scarlett vérifia la note de Victoire.

-          C’est tout juste la moyenne, ça, Victoire ! dit-elle sur un ton légèrement réprobateur. Que s’est-il passé ? Tu n’as appris ta leçon ?

-          Si mais le contrôle était beaucoup plus dur que les exercices d’entraînement, se défendit ma sœur.

-          Admettons, dit Scarlett. Je ne suis pas très contente de cette note, ma fille ! Tu as intérêt à faire mieux la prochaine fois si tu veux garder ton téléphone !

-          Oui, maman. Pardon, maman.

Effectivement, Victoire gardait les yeux au sol et s’était excusée ; Scarlett se radoucit et passa à la suivante, en l’occurrence moi.

Je vis son visage se remplir de colère. Barbie se transforma. Son visage d’un naturel enjoué virait au rouge, ses sourcils s’étaient froncés et sa voix se faisait beaucoup plus grave.

-          Comment OSES-TU franchir le seuil de cette maison avec une note pareille, Marie Noémie Juliette Webber ?!

Ah tiens, Scarlett aussi prononce le nom complet lorsqu’elle est fâchée.

-          Pardon maman, prononçai-je immédiatement.

Ça ne l’apaisa que d’un chouilla.

-          Tu me sors ta copie immédiatement ! Je veux la voir ! Tout de suite !

Elle allait découvrir le mot « TRICHERIE » écrit en grosse lettres à côté de la note et elle allait me pulvériser.

J’attrapai mon sac de cours et sortis mon classeur. Lorsque Scarlett découvrit ma copie, je crus qu’elle allait exploser.

-          Tu te fiches de moi, j’espère ?!

-          Pardon maman, réitérai-je les yeux au sol.

-          Avec qui as-tu triché ?!

-          Jeanne… Ma… enfin… Mon ancienne sœur.

-          Et je suppose que si tu as triché, c’est que tu n’avais pas appris ta leçon ?!

-         

-          Tu l’avais apprise, oui ou non ?! Réponds !

-          Non maman.

-          Donc tu n’apprends pas ta leçon et en plus tu triches pendant le contrôle ! Réponds !

-          Oui maman.

Je ne savais plus où me mettre. Je n’étais effectivement pas très fière de moi.

-          Ça fait beaucoup trop de bêtises pour un seul jour, Marie ! Je ne suis vraiment pas contente ! Tu entends ?! Maman n’est vraiment pas contente ! Elle est même très en colère !

Elle croit que j’ai trois ans ou quoi ? Je comprends parfaitement le « je », inutile qu’elle parle d’elle à la troisième personne…

-          Pardon maman, répétai-je.

-          J’ai entendu tes excuses, Marie ! C’est très bien que tu t’excuses mais ce n’est pas suffisant ! Tu as fait une trop grosse bêtise pour qu’elle soit balayée par une excuse ! Là, ça mérite clairement une fessée, Marie ! Lorsque ton père rentrera et qu’il apprendra ce qui s’est passé – si ce n’est pas déjà fait, car lui aussi peut consulter les notes sur son smartphone – tu vas te retrouver avec les fesses toutes rouges et ce sera mérité ! Tu exagères vraiment, Marie ! Je suis furieuse !

Quoi ?! Comment ça « lorsque ton père rentrera » ?! Non ! Il fallait que ce soit elle qui me punisse, sinon je ne pourrai jamais plus m’asseoir de toute ma vie. Selon le conseil de Victoire, il était inutile de supplier Scarlett : cela ne ferait qu’empirer ma situation face à mon père. Je n’avais plus qu’une solution : la provoquer jusqu’à ce qu’elle craque, en espérant qu’elle craque.

-          Eh bien je m’en fiche, moi, que tu sois furieuse ! rétorquai-je devant les regards ahuris de mes sœurs.

-          Je te demande pardon ?!

-          Tu peux être furieuse tant que tu veux, je n’en ai rien à foutre !

-          Alors premièrement, tu n’as pas le droit de parler vulgairement et ensuite fais bien attention à toi Marie car tu es en train de dépasser les limites !

-          Et ça fait quoi, hein ?! Tu vas m’faire quoi ?!

Mon cœur battait à tout rompre. J’étais terrifiée de provoquer ainsi ma nouvelle mère ; mais il le fallait : c’était soit elle, soit Michael. Il fallait que ce soit elle.

-          Je vais te la donner sur le champ, la fessée que tu mérites, si tu ne t’excuse pas immédiatement pour ton comportement ! me menaça Scarlett.

Bon, j’avais ma réponse. Si, elle était capable de m’en coller une. Son mari n’était pas le seul bourreau de la famille. Il fallait la pousser loin mais c’était possible.

-          Je ne m’excuserai pas ! lançai-je dans un dernier effort en m’auto-insultant de folle.

C’était d’ailleurs complètement contradictoire avec les « pardon maman » que je proférais depuis que j’étais rentrée pour tenter de calmer Scarlett ; mais cela suffit à la faire sortir de ses gonds.

-          Parfait ! Tu as gagné, Marie ! Je vais te donner une fessée et je t’assure que tu vas t’excuser ! Tu vas très vite comprendre que ce n’est pas toi qui décides dans cette famille !

Scarlett m’attrapa carrément par les cheveux et me tira jusqu’au canapé. Elle s’assit dessus et me bascula en travers de ses genoux. Je me maudis d’avoir mis une robe aujourd’hui. Une robe avec plein de couches en-dessous mais une robe quand même. Très facile à relever.

-          Tu es bien installée, Marie Webber ?!

Ma mère prenait quand même la peine de me demander si j’étais confortablement installée pour recevoir une fessée. C’est le comble de la gentillesse.

-          Oui, répondis-je.

-          C’est : « Oui maman » ! me gronda-t-elle me claquant les fesses à chaque syllabe.

Elle se rendit très vite compte de mes fesses étaient trop épaisses pour que je sente les claques de façon punitive. Elle releva ma robe, baissa le cycliste que j’avais enfilé par-dessus mon collant pour qu’il ne glisse pas, et baissa également mon collant. J’espérai qu’elle s’arrête là et ce fut le cas.

-          S’il y a quelque chose que je ne supporte pas, c’est que ma fille soit insolente avec moi ! Tu n’as pas quelque chose à dire ?!

-          Non, répondis-je à contrecœur.

Elle espérait sûrement qu’en me retrouvant en travers de ses genoux en petite culotte, je cède et me ravise. Mais je tins bon, me répétant qu’il valait mieux que ce soit elle plutôt que Michael.

Scarlett se mit à taper sur ma culotte avec une force que je ne lui soupçonnais pas. Elle me rappelait très fortement Dana : un p’tit bout de femme qui a l’air de rien comme ça mais qui donne des fessées redoutables. Scarlett tapait même plus fort qu’Héloïse.

Evidemment, mes fesses se mirent très vite à chauffer et je me mis à gigoter. Si je suppliais Scarlett d’arrêter alors qu’elle pensait que je n’avais pas été assez punie, elle augmenterait la punition. Je n’en avais pas la moindre envie. Cependant, quelques claques plus tard, je ne pus m’empêcher de mettre ma main pour me protéger des suivantes. Scarlett la bloqua dans le creux de mes reins et continua de taper. Alors qu’elle sentait que j’essayais de libérer mon autre main dans le même but, elle me prévint le plus calmement du monde, tout en continuant de claquer ma lune :

-          Si tu mets encore une fois ta main pour tenter de te protéger, je baisse ta culotte, Marie. Tu m’as ramené une très mauvaise note pour laquelle tu as triché, tu t’es permise d’être extrêmement insolente avec moi alors cette fessée est totalement méritée. N’essaie pas d’y échapper parce que ça va vraiment, vraiment m’agacer. Tu es punie, point. Tu assumes ta punition. Si tu ne voulais pas de cette fessée, tu n’avais qu’à te comporter correctement.

Cependant, cela devenait vraiment dur à gérer pour moi. Scarlett me punissait depuis plusieurs longues minutes et n’avait pas l’air de vouloir s’arrêter. Ma résistance allait céder. Les larmes me montèrent aux yeux. Je me mordais les lèvres pour ne pas la supplier mais les claques me faisaient tellement mal que j’y pensais sérieusement. Je commençais à trop gigoter aux yeux de Scarlett qui me rappela à l’ordre, toujours aussi calmement :

-          Marie, tu bouges beaucoup trop. Si tu continues, je vais être obligée de t’immobiliser et de prolonger la fessée que tu reçois, alors stop.

-          Mais ça fait trop mal ! lâchai-je sans contrôle.

-          Ah, ça fait trop mal ? Eh bien tu y songeras la prochaine fois que tu voudras me pousser à bout ! Parce que c’est ce que tu as voulu faire, n’est-ce pas, Marie ?! Tu as voulu me faire craquer ?

-         

Les larmes s’échappaient désormais sur mes joues.

-          Maman, arrête, s’il te plaît…

-          Je ne suis pas née de la dernière pluie, Marie ! m’expliqua Scarlett de son calme toujours aussi olympien et toujours aussi énervant. Tu me prends peut-être pour une bimbo sans cervelle mais j’ai parfaitement remarqué que tu avais commencé à me provoquer quand j’ai annoncé que j’allais en parler à ton père. Tu t’es dit : « Mieux vaut prendre une fessée de maman plutôt que de papa », n’est-ce pas ?

-         

-          Tu veux que je baisse ta culotte, Marie ?

-          Non ! répliquai-je immédiatement, sachant que c’est ce qui pourrait m’arriver de pire.

-          Alors réponds à ma question.

-          Oui, c’est vrai ! avouai-je.

Je voulais qu’elle s’arrête. Ses claques me faisaient trop mal et je n’en pouvais plus. Cette fessée n’en finissait pas.

-          C’est dommage parce que tu as perdu sur les deux tableaux. Non seulement tu reçois une fessée de ma part, mais il est en plus évident que je vais en parler à ton père.

Mes sœurs, placées en face de moi dans la salle à manger ouverte sur le salon, affichèrent des mines choquées.

-          Je ne vais pas laisser un tel écart de comportement impuni, reprit Scarlett. Donc j’en parlerai à ton père.

-          Non maman, pitié… réussis-je à prononcer entre deux larmes.

-          Ne t’en fais pas, il ne te donnera pas une fessée aussi longue que celle que tu reçois à présent mais tu auras quand même droit à un rappel à l’ordre.

Les larmes coulèrent de plus belle. Je m’étais mise dans les draps les plus sales au monde.

-          Maintenant, es-tu prête à t’excuser pour ton comportement, Marie Webber ?

-          Oui ! lâchai-je pour que ça s’arrête.

-          Alors je t’écoute.

-          Par…don ma…maman, bégayai-je.

-          Je te pardonne, admit Scarlett en cessant (enfin !) les claques.

Elle me relâcha. J’avais mal au bras droit, qui était resté maintenu dans le creux de mes reins de longues minutes, et bien évidemment aux fesses. Alors que je me rhabillais, Scarlett attrapa mon menton et fit en sorte que je la regarde droit dans les yeux. Elle me dit ensuite :

-          Maintenant, tu vas rester bien sage, au moins pour le reste de la journée. Je veux que tu montes prendre ta douche immédiatement, et qu’ensuite tu te mettes en pyjama. Puis, tu attaqueras tes devoirs jusqu’à ce que ton père rentre. Si, pour n’importe quelle raison, tu me désobéis, je te promets que ta culotte va se retrouver à tes chevilles en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Est-ce que tu as bien compris, Marie ?

-          Oui maman, répondis-je pour ne pas déclencher d’autres ennuis.

-          Bien. File, maintenant.

 

Apparemment, selon Victoire et Elsa, se retrouver en pyjama avant le dîner constituait une sanction. Si nous nous retrouvions en pyjama avant le dîner c’était signe que nous avions fait une bêtise. Papa le saurait alors immédiatement. Bon, je n’avais pas encore fini de pleurer.

 

                J’obéis religieusement à Scarlett. Il n’était pas question que j’en prenne une autre. Ma mère avait repris sa voix et son attitude enjouées et tout avait l’air d’être rentré dans l’ordre. Mais Michael n’était pas rentré, lui. Et j’appréhendais son retour.

-          Je t’avais dit de te méfier de l’eau qui dort… me dit ma sœur en passant devant la porte de ma chambre.

-          Oui, ben ça va ! la rabrouai-je. J’ai bien compris, là ! Merci !

En quittant Tom et Dana, je n’aurais jamais pensé qu’il puisse y avoir famille plus sévère. Cependant, lorsque je relativisai, je me dis que Michael et Scarlett n’étaient pas si sévères que ça. Le combo mauvaise note + triche + insolence m’aurait valu une tannée historique aussi chez Tom et Dana ! La fessée que venait de me donner Scarlett n’était d’ailleurs pas si différente de celles que je recevais dans ma précédente famille d’accueil.

                En fait, Scarlett est un ninja de l’ombre. Elle porte d’ailleurs le même prénom que Scarlett Johannson qui joue Black Widow dans les films Marvel. Cela la représente bien. La nana tout sourire, toute enjouée avec ses pompons roses et son maquillage, on la prendrait très facilement pour une cruche. Cependant, elle voit clair, elle est très observatrice, très intelligente et si on la contrarie, elle peut très vite te calmer. Même si ça ne m’arrangeait pas, ma nouvelle maman remontait dans mon estime grâce à cela.

 

-          A table ! appela maman.

Je lâchai mon cahier de révisions d’histoire et descendis au rez-de-chaussée comme mes sœurs. Nous pénétrâmes dans la pièce à vivre pour aller dans la cuisine nous laver les mains. Michael était appuyé sur le bar et racontait à Scarlett son rendez-vous amical.

-          Bonjour papa, dit Elsa, en tête de notre cortège.

-          Salut papa, enchaîna Victoire.

Louise et moi les imitâmes. Même si je voulais paraître comme « faisant partie du moule », j’étais la seule en pyjama et cela se voyait tout de suite. Michael m’arrêta :

-          Pourquoi es-tu en pyjama, Marie ?!

-         

-          Tu n’as pas d’activité extra-scolaire aujourd'hui donc tu n’avais aucune raison de prendre ta douche avant le dîner, déduit Michael. Je répète ma question : pourquoi es-tu en pyjama ?

-         

-          Ton père t’a posé une question, Marie, précisa Scarlett de sa voix naturellement guillerette. Il attend une réponse.

-          Eh bien…je…euh…je ne peux pas te le dire, répondis-je penaude.

-          Ah oui ? Et pourquoi ça ?

-          Parce que tu vas te fâcher, continuai-je, les yeux rivés au sol.

-          Ça veut donc dire que j’ai des raisons de me fâcher, ajouta Michael. Vas-y, continue, ça m’intéresse !

-         

Je n’arrivais pas à décrocher un mot.

Voyant que son plat allait refroidir et que nous ne nous mettrions pas à table avant que Michael ait le fin mot de l’histoire, Scarlett prit le relais :

-          Ta fille est rentrée avec un 4/20 en grammaire avancée. Non seulement elle n’avait pas appris sa leçon mais en plus elle a triché avec Jeanne Johnson ! À la suite du savon que je lui ai passé, durant lequel je lui ai dit qu’on ne laisserait pas passer cela et que tu lui donnerais une fessée, Marie s’est trouvée particulièrement insolente et irrespectueuse envers moi pour tenter de me faire sortir de mes gonds. Son idée était d’avoir à faire à moi plutôt qu’à toi. Néanmoins, elle est allée tellement loin qu’elle a eu ce qu’elle voulait : je lui ai donné une fessée sur mes genoux, sur la culotte ! Voilà pourquoi ta fille est en pyjama.

Il y eut un silence durant lequel Monsieur Muscles me fixait d’un regard intensément mécontent. Il brisa ensuite le silence en me demandant :

-          Tu es fière de toi ?

-          Non papa, dis-je les yeux rivés vers mes chaussons. Pardon papa.

-          Ça t’a servi à quoi de ne pas apprendre ta leçon, à part te ramasser une fessée ?! me gronda-t-il. Hein ?!

-          A rien…

-          Ici, on n’est pas des fainéants, Marie ! Je ne tolèrerai pas le manque de travail ! Que tu aies une mauvaise note parce que tu n’as pas compris, soit ! On travaille ensemble pour que tu comprennes ! Mais parce que c’est de la fainéantise, ça, c’est hors de question ! C’est compris ?!

-          Oui papa, répondis-je après avoir sursauté sur le « c’est compris ».

-          Pour la tricherie, c’est pareil ! Ce sont les derniers jours que tu peux passer avec Jeanne et tu te sers d'elle en trichant ?! C’est intolérable ! Il est hors de question qu’une de mes filles triche ! La prochaine fois que j’entends que tu as triché à l’école, tu prendras une bonne déculottée ! Je te la collerai moi-même ! Je te garantis que tu vas t’en souvenir !

Je ne tricherai plus jamais de ma vie. Je ne veux pas vérifier cette menace. Vraiment pas.

-          Et sur le fait d’être insolente et irrespectueuse envers ta mère, baisse tout de suite ton pyjama et ta culotte.

-          Non papa, priai-je les larmes me montant de nouveau aux yeux, pitié ! J’suis désolée !

-          Baisse ton pyjama et ta culotte, Marie ! Tout de suite ! Si je suis obligé de le faire moi-même, tu prends le double !

Ne pas les supplier et obéir. Ouais mais à ce moment précis, ce fut quand même vachement dur à appliquer comme conseil…

Je ne réussis pas à obéir et à donner mes fesses en pâture à mon nouveau père. Il s’avança alors vers moi, passa ses pouces directement dans l’élastique de ma culotte et baissa mes vêtements d’un coup sec. Je me retrouvai à moitié à poil dans la salle à manger devant toute la famille. Même Paillette était là.

J’avais mis mes deux mains en protection et pendant que Michael s’affairait à les dégager et à les bloquer, je priai en tremblant et pleurant :

-          Pas la fessée, papa ! Je t’en supplie ! Pitié ! Je suis désolée !

J’étais vraiment terrifiée. De plus, mon père me laissait debout, position que je déteste au plus haut point même si Michael ne le sait pas encore.

Alors que Monsieur Muscles avait bloqué mes deux mains dans mon dos et les maintenait avec sa main gauche, sa main droite s’abattit violemment sur mes fesses six fois d’affilées. Je crus que j’avais décollé du sol à six reprises mais non, mes pieds étaient bien restés sur la terre ferme.

-          Tu vois, Marie, si tu avais obéi tout de suite, tu n’en aurais pris que trois ! dit Michael. Maintenant rhabille-toi et va te laver les mains pour passer à table.

Pour le coup, je ne me le fis pas dire deux fois. Malgré les larmes qui courraient sur mes joues dues à la douleur des six claques que je venais de recevoir, je m’attendais à bien pire. Néanmoins, ce petit rappel cinglant avait été assez efficace pour que j’évite de réitérer. Michael nous prévint quand même à table :

-          La prochaine fois que l’une de vous quatre s’avère irrespectueuse ou insolente avec votre mère, vous prendrez bien plus que six claques cul nu, je vous le garantis !

Ouais ben, il allait falloir que je me calme.

 

                Comme ultime punition, je fus envoyée au lit juste après le dîner. Le temps pour moi de me brosser les dents et je dus me coucher. Scarlett vint récupérer mon téléphone et me fit un câlin pour me dire bonne nuit. Je me blottis sous la couette et entendis frapper à la porte : c’était Michael, j’avais reconnu ses claquettes Adidas sous la porte.

-          Entrez ! dis-je.  

Il entra et s’avança vers moi. Il s’allongea naturellement sur mon lit à côté de moi et écarta son bras pour me faire signe de me blottir contre lui. J’acceptai volontiers.

Blottie contre mon nouveau père, je me sentais bien : c’était le premier moment affectif que je partageais avec lui.

-          Ah, petite Marie… Je sens que ça ne va pas être simple avec toi !

-          Je te retourne le compliment, rétorquai-je.

Michael rit puis me serra dans ses bras.

-          Tu restes là jusqu’à quand ? demandai-je, étant bien installée.

-          Jusqu’à ce que tu t’endormes, répondit Michael à mon plus grand étonnement.

-          Mais, maman ne t’attend pas ?

-          Ne t’en fais pas pour elle. Elle sait que nos filles sont notre priorité.

Après un silence, je dis :

-          Papa ?

-          Oui, Marie ?

-          Merci.

Pour toute réponse, Michael m’embrassa dans les cheveux. Collée à lui, je sombrai rapidement dans les bras de Morphée.

 

A suivre…


La suite !

  

Commentaires

  1. C'est vrai que ce combo de bêtises ne serait pas passé chez tom et dana

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Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

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                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -