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Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 36)


 Mercredi 23 octobre 2019.

 

            Je me réveille aux environs de 8h30 en sursaut. En attendant la réédition définitive de notre emploi du temps, nous en possédons un provisoire qui change quotidiennement. Après la fausse joie d’hier de m’être crue libre pour la journée alors que j’avais finalement cours tout l’après-midi, je n’avais pas envie de réitérer l’expérience. La première chose que je fis après avoir émergé fut d’attraper mon téléphone et de vérifier mon emploi du temps de la journée. Ouf, pas cours ce matin. Je pouvais me détendre, et même me recoucher si je le souhaitais.

 

            Cependant, impossible de me rendormir. Je sortis de mon lit une demi-heure plus tard.

                                                                                                                                   

            Après un passage au pipi-room puis dans la salle de bains, je descendis dans la pièce à vivre. Mes parents, Louise et Victoire étaient tous les quatre en train de déjeuner. Après les avoir tous embrassés en guise de bonjour, je m’installai avec eux à table.

            Personne ne se parlait : tout le monde avait les yeux rivés vers la télévision, ce qui était très inhabituel. Je pris alors le même pli que ma famille et me mis à écouter les informations. Le journaliste annonçait : « Les annonces gouvernementales devraient avoir lieu d’un moment à l’autre, le Premier Ministre vient de sortir de son bureau et va bientôt rejoindre le lieu de la conférence de presse. »

J’avais très envie de savoir sur quels sujets seraient ces annonces mais je me tus, me disant que je le saurais bien assez vite.

C’était quand même étrange, des annonces officielles à neuf heures du matin. D’habitude, ils font ça en fin d’après-midi pour qu’un maximum de personnes puisse les écouter ; mais de toute façon, les médias se chargeraient de répéter en boucle ce qui a été dit.

            L’arrivée d’Elsa à table ne brisa pas le silence et la concentration que nous avions tous. Nous écoutions le Premier Ministre déblatérer son discours et pour cause : les annonces nous concernaient, nous, les jeunes étudiants.

« […] Je tiens à préciser que ce projet pour nos étudiants proposé par le Gouvernement a été voté par le Sénat et l’Assemblée Nationale. Il entrera en vigueur dès ce soir, vingt heures. »

Ce nouveau Président de la République n’est rien qu’un dictateur. Je n’avais pas voté pour lui car je n’avais pas confiance en lui. J’ai eu raison : par sa faute, je me suis retrouvée en famille d’accueil et on m’a retiré ma majorité ! Même si j’ai rencontré des personnes formidables, j’aurais quand même préféré vivre une vie normale ; la vie qu’avaient les étudiants avant que cet extrémiste soit élu.

« Pour rappel, nos jeunes âgés de 18 à 25 ans sont maintenant pris correctement en mains pour devenir les citoyens corrects et respectueux de demain. Ceux qui font des études vivent en famille d’accueil, les autres effectuent leur service militaire. »

Heureusement que j’ai choisi la voie des études. Je préfère prendre des fessées (bien qu’énormes et douloureuses…) de temps en temps plutôt que de me retrouver à l’armée !

« La jeunesse de notre pays n’allait pas dans la bonne direction, mes chers compatriotes. La fainéantise et la facilité ne sont pas tolérées dans notre pays. C’est avec le travail que l’on réussit ! »

Et le bonheur ? On en parle ? On a le droit d’être heureux, dans ce pays ?

 « Aujourd’hui, je suis fier de vous annoncer qu’après deux mois de répression, nous touchons presqu’au but ! Il n’y aura bientôt plus de jeunes déserteurs ! »

Si je n’avais pas des parents adoptifs géniaux (quoiqu’un peu stricts…), moi aussi j’aurais déserté. Enfin, j’y aurais pensé. Car causer de la peine et du souci à mes parents biologiques aurait été très difficile à supporter.

« A partir de ce soir, vingt heures, entreront en vigueur les points suivants :

-          La majorité ne sera accordée qu’aux individus âgés de vingt-cinq ans révolus. Ils devront, pour ce faire, présenter un certificat officiel de fin d’études ou de fin de service militaire ;

-          Tant qu’un jeune sera étudiant, il restera à charge de ses parents adoptifs et n’obtiendra pas la majorité ;

Bien sûr… On élimine au passage tous ceux pouvant voter contre ce régime dictateur…

-          Les jeunes de moins de vingt-cinq ans cessant leurs études seront immédiatement envoyés au service militaire ;

Quoi ?! Nous sommes obligés de faire des études jusqu’à au moins 25 ans, maintenant ?!

-          Les filles et les garçons devront demeurer dans des familles d’accueil différentes ;

N’ayant eu que des sœurs jusqu’à présent, il est vrai que je ne m’étais jamais posé cette question de mixité… C’est sans doute pour que nous restions concentrés sur nos études et pas sur…autre chose !

-          Les familles d’accueil recevront une augmentation nette de 5,3% sur leur rémunération, soit un montant total de 545,80€ par jeune accueilli ;

Est-ce pour cela que Michael et Scarlett ont demandé à avoir deux filles de plus ?

-          Enfin, les jeunes de moins de vingt-cinq ans souhaitant quitter le service militaire et intégrer un cursus scolaire pourront le faire au début du mois suivant leur demande.

De plus, madame la Ministre Déléguée aux Familles d’Accueil Etudiantes assure que toutes les plaintes pour maltraitance seront traitées rapidement et sans clémence.

Tu parles. Dans ce cas, interdisez les sévices corporels et tout ira beaucoup mieux ! Rien que de la démagogie ! J’ai vraiment de la chance d’être bien tombée chez les Johnson et les Webber.

            Les annonces cessèrent et papa éteignit la télé. Je demandai aussitôt :

-          C’est pour l’argent que vous nous avez prises, Louise et moi ?

Je voulais en avoir le cœur net. Impossible de rester dans le doute plus longtemps.

-          Non Marie chérie, répondit Scarlett. On se fiche complètement de cette rémunération. Si tu veux tout savoir, ce que nous touchons pour vous accueillir est intégralement reversé sur des comptes en banque bloqués, à vos noms. Vous pourrez en profiter à votre majorité.

-          Autrement dit, à 70 ans ! se lamenta Victoire.

-          Pourquoi est-ce que vous nous donnez l’argent ? interrogea Louise. C’est vrai, quoi : vous le gagnez durement en vous occupant de nous !

-          On ne devrait pas être rémunéré pour être parent ! s’indigna Michael.

-          Vous n’avez pas voté pour ce président, déduit Elsa, n’est-ce pas ?

Mes parents secouèrent la tête.

-          Je croyais que toutes les familles d’accueil étaient de mèche avec le Gouvernement, avouai-je.

-          Non Marie, m’expliqua papa. Scarlett et moi nous sommes portés candidats pour accueillir des jeunes, justement pour éviter que quatre d’entre eux tombent entre les mains d’une famille d’accueil pleine de mauvaises intentions. Ce n’est pas grand-chose mais nous essayons d’agir à notre échelle.

-          Buvez vos boissons chaudes, les filles, nous dit Scarlett. Elles vont refroidir.

 

Après avoir pris mon satané mais indispensable médicament, je me rendis avec mes sœurs à la fac pour le cours d’histoire, à 13h30. L’université ressemble maintenant davantage à un lycée qu’à une faculté : les profs et l’administration rendent sans arrêt des comptes aux parents d’accueil. C’est le retour des mots dans le cahier numérique pour dire que nous ne sommes pas sages et des bulletins à faire signer. Seules les heures de colle n’ont pas été restaurées ; je suppose qu’ils doivent se dire qu’on prend déjà assez de roustes à la maison et que ça ne sert à rien d’en rajouter.

 

Séparer les enfants de leurs parents démissionnaires et les placer dans des familles qui fonctionnent « à l’ancienne » pour les formater à devenir de « bons petits citoyens obéissants envers leur Gouvernement »… ça m’donne envie de gerber. S’il n’y avait pas ma famille biologique que j’aime tant, j’aurai déjà demandé à Michael et Scarlett et m’emmener vivre dans leur pays d’origine.

 

Révoltée par ces nouvelles annonces et cette situation que nous sommes obligés de subir juste parce que nous ne sommes pas nés à la bonne époque, j’entamai un grand débat avec Victoire et Angélique, une copine à nous. Le début du cours d’histoire ne nous stoppa pas : nous continuâmes à chuchoter tout en exposant nos arguments :

-          On est pris en otage comme les juifs en 39-45 ! Juste parce que nous sommes nés entre 1994 et 2001, on nous met dans des camps de concentration aux allures de famille d’accueil ! pesta Angélique.

-          Euh… Tu ne peux pas comparer la Shoah avec ce qu’on vit ! protesta ma sœur. Tu exagères ! Nous avons un toit et nous mangeons à notre faim ! Et nos parents nous aiment !

-          Et on en parle des coups qu’on prend ?! insista Angélique.

-          Euh…On ne prend que des fessées, nous… dis-je, néanmoins mal à l’aise. Certes, elles sont bonnes mais jamais injustifiées !

-          Oui ben moi aussi je prends des fessées, mais ça m’arrive aussi de prendre des gifles, de devoir m’agenouiller sur du gros sel, de rester au coin à cloche pied…

Quand je disais que j’avais tout de même de la chance d’être tombée chez Michael et Scarlett…

-          Tes parents ne font pas cela injustement, dit Victoire.

-          Ça dépend de l’humeur de mon père ! avoua Angélique.

Cela me mit mal pour elle. Un grand sentiment d’impuissance m’envahit. Il allait falloir que j’en parle à papa et maman pour voir s’ils pourraient faire quelque chose.

 

            Nous débâtîmes jusqu’à la fin du cours sans jamais avoir une seule remarque de la part de Montaire. Etrange. J’étais sur mes gardes.

            J’eus raison de rester prudente : alors que tout le monde rangeait ses affaires à la fin du cours, le prof nous lança :

-          Les trois du fond ! J’ai écrit à vos parents, photo à l’appui. Bon retour chez vous !

Je ne m’étais même pas aperçue qu’il nous avait prises en photo. Moi qui avais déjà du mal à m’asseoir à cause de la fessée paternelle de la veille, je ne savais absolument pas comment j’allais pouvoir supporter  une autre remontrance !

Le seul point positif était que je m’étais très sensiblement rapprochée de Victoire. Il est vrai que si Louise restait ma meilleure amie et mon âme sœur, je m’entendais bien mieux avec Elsa et Victoire qu’avec Anaïs et Jeanne !

 

            Sur le chemin du retour, Elsa et Louise réfléchirent avec nous à une solution qui pourrait nous tirer de ce mauvais pas, sans succès.

 

            Nous refermâmes très discrètement la porte d’entrée et pénétrâmes silencieusement dans la pièce à vivre pour prendre le goûter. Le stress monta d’un cran lorsque nous entendîmes papa descendre les escaliers : et mince, il nous avait entendues rentrer !

Michael entra dans la pièce à vivre avant que j’aie eu le temps de m’asseoir à table. Il m’attrapa par le bras comme une gamine de cinq ans et éleva sa main dans le but de la faire atterrir sur mon derrière meurtri. Devant mes mains défensives, il me lâcha pour mieux emprisonner mes poignets dans sa grande main gauche avant de me punir avec sa grande main droite. Cinq claques tombèrent sur mon jeans. Je fus déséquilibrée cinq fois d’affilées et mes fesses me brulèrent activement lorsque mon père me lâcha.

-          Qu’est-ce que c’est que ce comportement, Marie ?! me gronda Michael.

Avant que je ne réponde, l’informaticien infligea le même sort que moi à Victoire. Il gronda également :

-          Qu’est-ce que c’est que ce comportement, Victoire ?!

J’essayais de ravaler mes sanglots pour ne pas craquer mais ces quelques claques avaient été tellement douloureuses et vexantes que j’étais à deux doigts de fondre en larmes.

Michael sortit son smartphone et nous montra une photo sur laquelle on nous voyait discuter activement Angélique, Victoire et moi. Notre père récita, en laissant la photo sous nos yeux :

-          Angélique, Victoire et Marie préfèrent discuter au lieu d’écouter le cours. Puisqu’elles ont l’air plongées dans leurs bavardages et ne semblent pas intéressées par le règne de Saint-Louis, je vous laisse le soin de leur faire cours quand elles y seront disposées. Cordialement, Pascal Montaire.

Papa posa son téléphone sur la table et nous gronda :

-          Rappelez-moi pourquoi vous allez à la fac !!

-          Pour étudier, répondit ma sœur en essuyant rapidement la larme qui venait de couler sur sa joue.

-          Et vous avez l’impression d’avoir étudié, là, pendant une heure et demie ?!

-          Non papa, répondîmes Victoire et moi en chœur.

-          Votre prof m’a envoyé votre cours ! Je l’ai imprimé et mis sur vos bureaux respectifs dans vos chambres ! Vous vous organisez comme vous voulez mais vendredi, votre prof vous fait un contrôle ! Si l’une de vous a moins de quinze sur vingt, elle passe sur mes genoux pour une très bonne déculottée ! C’est clair ?!

-          Oui papa, répondîmes-nous.

Mes efforts étaient colossaux pour me retenir de pleurer. J’étais mal de me faire ainsi disputer et j’avais beau me frotter les fesses, la douleur ne semblait pas vouloir partir.

            Michael remonta dans son bureau à l’étage et mes sœurs et moi goutâmes en silence. L’ambiance était plutôt pesante.

-          Il a dit « très bonne », dit Victoire d’une voix tremblotante.

-          Quoi ? demanda Elsa, n’ayant pas compris.

-          Il a dit « très bonne », répéta Victoire. Il a dit « pour une très bonne déculottée ».

-          Ah…, continua Elsa.

-          Et alors ? demanda Louise.

-          On peut avoir des explications ? demandai-je, inquiète.

-          Celle qu’il t’a donnée hier était « bonne », exposa Victoire. Mais là, il a dit « très bonne ».

-          D’accord, conclus-je. J’ai compris. Si on n’a pas au moins quinze, on ne pourra plus s’asseoir pendant un mois.

-          C’est l’idée, affirma Victoire.

Il me faut un quinze. J’avais vécu la pire fessée de toute ma vie hier matin, il était hors de question que j’en prenne une encore plus atroce. Il me faut un quinze.

 

            Je bûchai tellement sur mon cours d’histoire que je ne descendis même pas embrasser ma mère lorsqu’elle rentra du travail ; ce fut elle qui monta me voir avec un verre de jus de fruits.

-          Tu t’en sors mon cœur ?

-          Oui, ça va. Tu n’es pas fâchée ?

-          Si un peu, répondit Scarlett. Mais je sais que ton père a fait le nécessaire alors inutile d’en rajouter. Aller, je te laisse travailler. On dîne à dix-neuf heures.

Elle m’embrassa sur le front et sortit de ma chambre.

 

    Louise, qui est major de la promo, vint m’aider. Avec elle, j’avançai nettement plus vite et j’allais devenir incollable sur Louis IX !

 

-          Quel est le surnom de Louis IX ? me demanda Louise, ayant une de mes fiches-révisions en mains.

-          Saint-Louis ! répondis-je. Mais c’était facile, ça ! Donne-moi une question plus dure !

-          Très bien alors hum… Comment s’appelait l’évêque de Louis IX ?

Soudain, on sonna à la porte. Je regardai l’horloge de ma chambre : 18h57. Bizarre.

-          Tu attends quelqu’un ? demandai-je à Louise.

-          Non, dit-elle. Ce sont peut-être des amis à papa et maman…

Nous sortîmes de ma chambre pour nous rendre dans le couloir. Nous entendîmes alors papa demander :

-          Vous avez fait bonne route ? Pas trop de bouchons ?

-          Non ça va, le GPS nous a bien guidés ! répondit une voix familière.

-          Tom !! s’exclamâmes Louise et moi.

Nous dévalâmes les escaliers à toute vitesse et sautâmes dans les bras de nos précédents parents d’accueil.

L’émotion était au rendez-vous, pour nous quatre comme pour Scarlett, émue par cette scène de retrouvailles.

-          Comment ça va, Manou ? me demanda Tom.

Comme réponse, je le serrai fort dans mes bras. Puis, je fis un énorme câlin à Michael puis à Scarlett pour les remercier de cette magnifique surprise.

-          Je t’en avais parlé, me dit Scarlett. Et je tiens toujours ma parole.

-          Ne restez pas dans l’entrée, dit papa Michael. Nous allons nous asseoir au salon pour prendre l’apéritif.

 

Durant l’apéro, papa Tom et maman Dana nous racontèrent leur déménagement à Paris datant d’hier.

-          La maison est encore pleine de cartons et elle le sera encore pendant pas mal de temps, narra maman. Mais heureusement, nous avons embauché une jeune fille au pair pour nous aider. Elle est arrivée ce matin et elle est fabuleuse !

-          D’où arrive-t-elle ? se renseigna Scarlett.

-          D’Afrique du Sud, dit papa Tom. Elle s’appelle Maïmouna. Elle est vraiment très gentille. Elle nous aide à ranger et entretenir la maison, et elle s’occupe de Jeanne.

-          En parlant de Jeanne, elle ne se sent pas trop seule ? demanda Louise, très empathique.

-          Elle profite de nous avoir pour elle toute seule, dit Dana. Mais dès lundi, nous accueillons trois jeunes filles. Tess, Lina et Noémie.

Un sentiment de jalousie m’envahit, que j’eus du mal à contrôler.

-          Et de votre côté alors ? interrogea Tom. Comment ça se passe avec Loulou et Manou ?

-          Comme vous l’aviez dit, Louise est une enfant modèle, répondit Michael. Et comme vous l’aviez également dit, Marie est…

Cette hésitation fit rire tout le monde sauf moi.

-          Espiègle, maligne et désobéissante ? proposa Dana.

-          Cela résume bien les choses, dit Scarlett avec amusement. Elle est arrivée dimanche et depuis, ses fesses n’ont jamais retrouvé leur couleur initiale !

Pour le coup, ce furent mes joues qui virèrent au rouge. Rouge de honte.

-          J’aimerais vous dire qu’elle se calmera avec le temps mais… commença Tom.

-          Oh, elle a déjà commencé à se calmer ! affirma Scarlett.

-          Ah bon ?! s’exclama Dana, abasourdie. Mais quel est votre secret ?!

-          Ils donnent des fessées qui sont cent fois pires que les vôtres, avouai-je rapidement. Bon, on peut changer de sujet ?

Les adultes sourirent puis Scarlett annonça :

-          Oui, nous allons passer à table. Les filles commencent tôt demain et il ne faut pas qu’elles se couchent trop tard.

-          Quoi ? protestai-je. Mais maman…

Je lançai un regard inquiet à Dana après avoir appelé Scarlett « maman » devant elle. Je ne voulais pas la blesser. Dana me répondit avec un regard bienveillant, me faisant comprendre qu’il n’y avait aucun problème.

-          « Mais maman », quoi ? me demanda Scarlett.

-          Tom et Dana ne viennent pas tous les jours et j’aimerais profiter un peu d’eux !

-          Ils viendront tous les mercredis soir, me répondit maman Scarlett. Ne t’inquiète donc pas. De plus, tu pars en vacances avec eux lundi matin ! Je pense que tu auras le temps de profiter !

-          Mais…

-          Marie, ne commence pas, s’il te plaît ! gronda Michael. Vous irez vous coucher à l’heure habituelle, fin de la discussion ! Si jamais nous voyons que sur votre emploi du temps définitif vous n’avez pas cours le jeudi, nous envisagerons de vous laisser veiller un peu pour profiter de Tom et Dana ces prochaines semaines. Mais puisque ce n’est pas le cas aujourd'hui, vous irez vous coucher à 20h30 !

Je soufflai d’agacement.

-          Je t’ai entendue souffler, Marie ! me reprit Michael. Tu veux peut-être prendre une fessée devant tout le monde ?!

-          Non papa, répondis-je calmement bien qu’agacée.

-          Alors cesse de faire ta tête de mule et profite du temps qu’il te reste à passer aujourd’hui avec Tom et Dana !

Je me tus et vins m’asseoir à table, néanmoins boudeuse.

 

            Heureusement, Tom et Dana eurent le don d’égayer le repas et mon boudin ne dura pas longtemps. Scarlett avait préparé un repas délicieux (comme toujours !) et nous profitâmes de ce moment passé ensemble pour échanger vivement, notamment sur les nouvelles annonces de ce matin.

 

            Malheureusement, le temps passa trop vite. Le dessert avalé, il était déjà 20h15.

-          Les filles, allez vous préparer pour dormir, s’il vous plaît ! annonça papa Michael.

Elsa et Victoire dirent au revoir à Tom et Dana. Louise demanda qu’ils viennent la border quand elle serait prête, nos anciens parents acceptèrent avec plaisir.  Quant à moi, je bougeai pas de table.

-          Marie… maugréa Michael.

-          Est-ce que je peux au moins prendre un thé ? demandai-je.

-          Non ! trancha Scarlett. Tu vas te préparer pour dormir comme tes sœurs ! Je ne vois pas pourquoi tu aurais droit à un traitement de faveur ! Monte !

-          Mais l’extinction des feux n’est qu’à 21h, j’ai le temps !

-          Certes, mais le coucher est à 20h30 ! insista Scarlett. Et puisque ce n’est absolument pas toi qui décides, tu vas obéir immédiatement !

J’étais étonnée que Tom et Dana n’interviennent pas. Cela me fit même un petit pincement au cœur : ils n’étaient définitivement plus mes parents.

Voyant que je ne bougeais pas, Michael se leva et me fonça dessus.

-          Apparemment, tu n’as pas eu assez mal aux fesses aujourd’hui !

Lorsque l’informaticien attrapa mon bras pour me sortir de table, je le priai et suppliai de toutes mes forces : j’avais voulu pousser un peu mais j’étais persuadée que je réussirais à m’arrêter avant la fessée ! De toute évidence, cet excès de confiance en moi m’avait de nouveau fait échouer.

-          Naaaaaaaan ! Papa, j’t’en supplie ! Pardon, pardon !

Les premières larmes coulèrent quand je me rendis compte que mon père avait réussi à me sortir de table. Je continuai de me débattre, bien que Michael réussisse à me baisser mon jeans et à le faire descendre à mes chevilles.

            Je pris ensuite cinq énormes claques, du même calibre que celles reçues quelques heures plus tôt. Seulement là, je n’avais plus mon jeans pour me protéger et ma culotte était malheureusement bien trop fine à mon goût.

Devant la force de ce nouveau rappel à l’ordre, je vis la bouche de Dana former un « o » et les sourcils de Tom se lever.

-          Tu consens à aller de préparer pour dormir ou faut-il que je t’allonge sur mes genoux ?! me demanda Michael.

La douleur et la vexation étaient à présent mêlées à la honte, et je ne pus retenir mes larmes.

-          Je vais aller me préparer, admis-je.

Je me rhabillai et montai à l’étage. Louise me réprimanda :

-          Pourquoi est-ce qu’il faut toujours que tu leur tiennes tête ?! Tu es terrible et pénible, Marie !

-          Oh ça va ! la rabrouai-je. Je me fais déjà assez disputer comme ça !

-          Le problème, c’est que tu ne penses pas au fait que ça me fait mal de te voir pleurer !

-          Ben oui mais j’le fais pas exprès, de pleurer !

-          Non mais tu fais exprès d’être désobéissante !

Louise n’avait pas tort. Cependant, obéir n’est vraiment pas dans ma nature. Je suis une révolutionnaire, moi ! Une résistante ! Enfin, une résistante de pacotille qui passe son temps à prendre de sacrées fessées dans sa famille d’accueil pendant qu’un gouvernement extrémiste décide de son avenir…

 

Après avoir bordé Louise, Tom et Dana vinrent me souhaiter bonne nuit. Ils ne commentèrent pas les claques reçues et je les en remerciai grandement. Ils se contentèrent d’être tendres et aimants, puis de me quitter pour ces quatre prochains jours.

 

Je m’endormis heureuse d’avoir revus mes premiers et adorés parents adoptifs.

 

A suivre…


La suite !

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                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -