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Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 36) - *Bonus*

 



    Maintenant que les filles étaient couchées, les deux couples pouvaient laisser libre court à leurs échanges.

Après avoir bordé Marie, Tom et Dana descendirent au rez-de-chaussée et rejoignirent Michael et Scarlett au salon pour un moment post-repas. Les quatre adultes reprirent leur langue d’origine, se sentant plus à l’aise à parler en anglais qu’en français.

-          Nous serons plus à l’aise ici, annonça Scarlett, assise sur le canapé. Michael et moi avons du mal à rester assis à table trop longtemps !

-          Ce sera parfait Scarlett, admit Dana. Merci !

-          Vous désirez une boisson chaude ? demanda Michael. Thé, café, chocolat chaud, cappuccino… ?

-          J’opte volontiers pour un cappuccino, oui ! répondit Tom.

-          Une tisane sera très bien pour moi, continua Dana. Ce sera une très bonne aide à la digestion.

-          Tu as encore mal à l’estomac, ma chérie ? s’inquiéta Tom.

-          Un petit peu, mais cela va passer, comme toujours ! le rassura Dana.

Ayant entendu du bruit venant du couloir, Scarlett échangea un regard avec Michael qui se trouvait dans la cuisine pour préparer les boissons.

-          Va jeter un œil, bébé. Ordonna l’informaticien.

Scarlett se leva et pénétra dans le couloir le plus silencieusement du monde. « Marie…Victoire… A croire qu’elles n’en ont pas pris assez ! » pensa-t-elle.

La mère de famille regarda en haut des escaliers et vit Louise et Elsa quitter leur poste d’espionnage pour rejoindre leurs chambres à toute vitesse.

-          Alors là, je ne vais pas laisser passer ! gronda Scarlett, la moutarde lui montant au nez.

Elle monta l’escalier, bien déterminée à faire comprendre à deux de ses filles quand on dit : « au lit ! », c’est « au lit ! ».

            Scarlett entra d’abord dans la chambre d’Elsa qui s’avérait être la première sur son chemin. La jeune fille s’était blottie dans ses couettes et priait :

-          Maman, nan ! Pas la fessée ! S’il te plaît !

-          Tu sais très bien qu’après 20h30, tu n’as pas le droit de sortir de ton lit, mis à part pour aller aux toilettes ! gronda Scarlett, en colère.

-          Mais maman, j’étais justement allée faire pipi ! mentit Elsa dans l’espoir de se sortir de ce mauvais pas.

-          Bien sûr ! ironisa la mère de famille en s’approchant du lit de sa fille. C’est pour ça que tu étais en haut des escaliers alors que les toilettes sont juste à côté de ta chambre ! De plus, si tu étais vraiment allée faire pipi, tu n’aurais pas crié « pas la fessée ! » dès que je suis entrée dans cette chambre ! Tu vas donc prendre un supplément pour m’avoir menti !

Un vrai combat physique allait s’amorcer : il allait falloir maîtriser Elsa qui se débattait de toutes ses forces. Qu’importe, Scarlett en avait l’habitude. Ce n’était pas la première fois qu’elle maîtrisait quelqu’un ; elle avait d’ailleurs eu à faire à beaucoup plus costaud qu’une jeune fille !

L’esthéticienne réussit à dégager les couvertures en quelques secondes. Elle n’hésita pas à monter sur le lit d’Elsa pour gagner en force. En deux temps trois mouvements, l’adolescente était à plat ventre sur son lit, les mains bloquées dans le dos. Ses jambes avaient beau s’agiter, cela n’empêcha pas Scarlett de remonter la chemise de nuit de sa fille et de lui baisser sa culotte.

-          Nan, maman ! J’t’en prie ! Pitié ! Pitié !!!

-          Je t’aurais laissé ta culotte si tu ne m’avais pas menti, Elsa ! Tu sais très bien que je n’admettrai jamais cela !

Scarlett claqua les fesses de sa fille plus d’une vingtaine de fois. Elle usait d’une telle force et d’une telle fermeté qu’elle arracha des cris et des larmes à Elsa peu de temps après les premières claques.

Lorsque ce fut fini, Scarlett lâcha la jeune fille et gronda :

-          Bonne nuit, Elsa ! Que je n’aie pas à revenir !

La mère de famille claqua la porte derrière elle et se dirigea vers la chambre de Louise. Elle mit sa main sur la poignée et soupira. Ah, Louise ! La petite fille modèle, toujours souriante et obéissante. Contrairement à Michael, Scarlett n’a aucune préférence parmi ses filles. Elle les aime toutes à sa manière mais de la même intensité. Elle adore l’ambition d’Elsa, la culture de Victoire, la persévérance de Marie et la sagesse de Louise. Une sagesse qui ne s’avérait pas si complète que ça. Cela faisait mal au cœur de Scarlett mais il le fallait : Louise avait désobéi, il fallait qu’elle soit punie.

            En ouvrant la porte, Scarlett pensait découvrir une Louise cachée sous les draps, pleurant toutes les larmes de son corps et priant pour ne pas être corrigée, à l’instar d’Elsa. Mais non. Louise était assise sur le bord de son lit, les yeux rivés vers le sol.

-          Je sais que j’ai désobéi, dit-elle à sa mère. Avec Elsa, nous avons voulu entendre ce que vous vous disiez au lieu de rester couchées.

Ce comportement venant de la part de Louise étonnait beaucoup Scarlett. Elle n’aurait pas été surprise que ce soit Marie et Victoire – c’était d’ailleurs ce qu’elle pensait en allant vérifier dans le couloir ! – mais pas Elsa et Louise ! Comme quoi, il faut également les surveiller comme le lait sur le feu…

-          C’est exact, répondit Scarlett. Tu as désobéi, Louise. Je ne suis pas contente !

-          Tu es déçue, maman ?

-          Il m’en faudrait beaucoup plus pour être déçue de toi, ma grande. En revanche, je suis en colère !

-          Je sais que je mérite une fessée, avoua Louise.

-          C’est exact, encore une fois. Viens ici, ordonna Scarlett en pointant le sol avec son index.

Louise avait espéré qu’en ne résistant pas, elle soit à moitié pardonnée et qu’elle puisse éviter une tannée ; mais il en fallait aussi beaucoup plus pour amadouer sa mère. La mort dans l’âme, Louise se leva et avança vers Scarlett, se disant que ce serait juste un mauvais moment à passer et que ce serait bientôt fini.

            L’esthéticienne attrapa sa fille par le bras et l’avertit :

-          Si tu cherches à te protéger avec tes mains, je te déculotte. C’est compris ?

-          Oui maman, répondit Louise d’une voix tremblante.

Tout comme pour Elsa, Scarlett claqua une vingtaine de fois le derrière de sa fille. Les claques étaient fortes et fermes, assez pour dissoudre l’idée d’une récidive. Louise s’était mise à pleurer à chaudes larmes. C’était la première fois que Louise se prenait une fessée de la part de cette nouvelle mère, dans cette nouvelle maison. Marie ne lui avait pas menti : Scarlett et Michael étaient de bien plus redoutables fesseurs que Tom et Dana. Et Louise qui croyait avoir déjà reçu les tannées de sa vie avec ses précédents parents !

Tout comme pour son autre fille désobéissante, Scarlett envoya Louise au lit et gronda :

-          Bonne nuit, Louise ! Que je n’aie pas à revenir !

Elle claqua la porte pour confirmer son effet et vérifia que Victoire et Marie dormaient avant de descendre au rez-de-chaussée.

      Au salon, Michael, Tom et Dana étaient en pleine discussion autour du métier de Tom. Michael interrompit la conversation en voyant Scarlett :

-          Marie et Victoire ? demanda-t-il à sa femme.

-          Elsa et Louise ! répondit Scarlett.

-          Elsa et Louise ?! répéta Michael, étonné.

-          Eh oui… Elles s’étaient postées en haut des escaliers pour pouvoir entendre ce que nous nous disions. Elles ont détalé en me voyant mais ça ne m’a pas empêché de leur coller une fessée chacune !

-          … Et elles n’étaient pas petites d’après ce que nous avons entendu, ria Dana.

-          Croyez-moi, elles étaient minuscules ! rétorqua Scarlett.

Tom et Dana furent gênés. Au bruit des claques, ils avaient quand même trouvé que Scarlett y avait été fort ! Tom tenta :

-          Lorsque Marie s’est pris une fessée tout à l’heure avant d’aller au lit, nous avons été surpris de la force des claques…

-          Et pourtant, ce n’était qu’un avertissement, expliqua Michael. La vraie fessée aurait été donnée si elle avait persisté !

-          Je comprends pourquoi elle ne l’a pas fait, admit Tom.

-          Et je comprends pourquoi vous dîtes qu’elle commence à se calmer, continua Dana. Comment pouvez-vous leur donner des claques d’une telle intensité ? Loin de nous l’idée de vous juger et de juger la façon dont vous élevez les filles, nous cherchons juste à comprendre…

Michael et Scarlett échangèrent un regard pour décider de qui répondrait en premier. Michael prit la parole :

-          Contrairement à vous, nous n’utilisons aucun instrument. Nous n’utilisons que nos mains. Cependant, nous avons une espèce de « barème ». Ça peut aller de quelques claques sur le pantalon pour un rappel à l’ordre, jusqu’à la très longue fessée déculottée en cas d’énorme bêtise.

-          Cela dit, poursuivit Scarlett, pour que la dissuasion soit présente dès le rappel à l’ordre, il faut que les claques soient assez conséquentes. D’où le fait que nous ne les ménageons pas.

-          Mais… Vous n’avez pas mal aux mains, à force ? demanda Tom, ce qui fit rire Michael et Scarlett.

-          Je dirais qu’on est habitués, maintenant ! répondit l’esthéticienne, amusée.

-          Et sans indiscrétion, pourquoi n’utilisez-vous pas d’instruments ? se renseigna Dana.

-          Pour la simple et bonne raison que la main est plus sûre, dit Scarlett. Nous pouvons varier l’intensité et contrôler l’endroit où elle tombe. De plus, elle est très infantilisante et fait donc davantage réfléchir. Et puis…on l’a toujours avec nous !

Cet échange fit réfléchir Tom et Dana. Ils trouvaient que malgré leur sévérité indiscutable, Michael et Scarlett étaient de bons parents. Louise et Marie étaient très bien tombées chez eux.

-          Nos deux autres filles, dit Dana, Anaïs et Jeanne, étaient très sensibles à la brosse et au paddle. Mais il est vrai que Louise et Marie sont davantage sensibles à la main !

-          Une chance qu’elles soient tombées chez nous alors ! ironisa Michael avant de boire une gorgée de café.

Les quatre adultes rirent. A coup sûr, Louise et Marie n’auraient pas su ce qu’il y avait de drôle là-dedans.

-          Puisque nous pouvons échanger librement et en face à face, dit Scarlett, pouvez-vous nous parler un peu plus de Louise et de Marie ? Nous apprenons à les connaître tout doucement mais nous aimerions avoir quelques clés pour mieux les cerner.

-          Louise, commença Dana, est plutôt sage, comme je vous l’ai dit au téléphone. Elle est major de la promo à la fac et est douée dans de très nombreux domaines : le dessin, les activités manuelles, la musique… Elle a une créativité débordante ! Elle n’est pas très fan de sport : elle préfère s’installer dans un fauteuil avec un bon bouquin. De nature discrète, il se peut même que parfois vous oubliiez qu’elle est là si vous ne faîtes pas attention ! D’ailleurs, cette discrétion peut vous jouer des tours : il y a des choses que vous ne la penseriez pas capable de faire, et pourtant ! Louise et Marie ont une relation très fusionnelle et Louise est d’une fidélité sans failles avec Marie. Louise serait capable de vous mentir ou d’inventer des excuses rien que pour sauver sa sœur. Elles sont très proches l’une de l’autre. Nous avons donné quelques fessées à Louise mais de nos quatre filles, c’est celle qui en a reçu le moins. Elle est tout de même relativement sage.

Voyant que Dana avait terminé, Tom prit le relais :

-          Marie… Marie est très, très attachante. Elle est filou, ça oui ! Elle va vous faire tourner en bourrique maintes et maintes fois ! Elle nous a clairement fait les quatre cents coups et c’est celle de nos quatre filles qui a reçu le plus de fessées, j’en mets ma main à couper ! Elle en a pris quasi-quotidiennement !

-          Eh bien, dit Scarlett. Un vrai marathon s’annonce…

-          Oui ! reprit Tom. Préparez-vous ! Elle va vous faire des bêtises tellement monumentales que vous allez vous dire « c’est impossible ! ».

-          J’ai l’impression qu’elle va en passer du temps sur nos genoux ! annonça Michael.

-          A côté de ça, continua Tom, je sais même sans connaître Elsa et Victoire, que Marie est celle qui vous apportera le plus d’amour et de reconnaissance. Elle est très affectueuse et elle a vraiment besoin de savoir constamment que vous l’aimez et que vous êtes là pour elle.

-          C’est vrai qu’elle nous fait beaucoup de câlins, admit Scarlett.

-          Elle en a vraiment besoin, affirma Dana. Elle est vraiment attachante.

-          Je dois vous avouer que Marie était mon p’tit coup de cœur, dit Tom en tentant de retenir son émotion. Ce fut un vrai déchirement de la laisser partir.

-          Je t’assure que nous en prendrons bien soin, rassura Scarlett en posant sa main sur l’épaule de Tom pour le réconforter.

-          Je n’en doute pas, dit l’ingénieur.

-          Quelle est la plus grosse bêtise que Marie ait faite ? demanda Michael pour tenter de détendre l’atmosphère.

-          J’hésite entre soudoyer l’informaticien pour faire sauter un mot dans son cahier…commença Dana.

-          Elle a fait quoi ?! s’exclamèrent Michael et Scarlett.

-          Oui, oui, elle l’a même fait trois fois… Nous ne nous en sommes rendus compte qu’au bout de la troisième fois, justement !

-          Si elle nous fait un truc comme ça, elle va s’en souvenir toute sa vie ! assura Scarlett.

-          Il y a aussi la fois où elle nous a piqué cinquante euros pour ce fameux informaticien ! ria Dana.

-          C’est pas possible ! dit Scarlett, abasourdie.

-          Oh, et elle a aussi pourri les affaires de Jeanne en mettant de la confiture dans son armoire ! se remémora Tom.

-          Et tu te rappelles la fois où elle est allée faire du shopping avec Anaïs sans notre permission ? poursuivit Dana.

-          Ah oui ! Et puis lorsqu’elles sont sorties en douce au bar étudiant…continua Tom.

Michael et Scarlett n’en revenaient pas.

-          Elle n’a pas intérêt à faire le dixième ce qu’elle a fait avec vous, avec nous ! prévint Michael. Elle ne va vraiment plus pouvoir s’asseoir !

-          Je suppose que vu les fessées qu’elle prend chez vous, elle doit se tenir à carreaux ! dit Dana.

-          Oui, pour le moment – et vu ce que vous racontez ! – nous n’avons pas à nous plaindre, dit Scarlett. Mais ça ne fait que quatre jours ! Pour le moment, la plus grosse bêtise que nous ayons découverte est le fait qu’elle ait caché son médicament.

-          Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? demanda Dana en fronçant les sourcils.

-          Nous avons reçu l’ordonnance de Marie de la part de son médecin, narra Michael. Il se trouve que le médicament le plus important de son ordonnance n’est plus pris depuis plusieurs mois. Marie a fait en sorte de ne pas le noter dans son dossier médical pour éviter que sa famille d’accueil s’en mêle… Nous avons découvert cela hier, je peux vous dire qu’elle a pris une fessée mémorable !

-          Elle nous a bernés, réalisa Tom.

-          Oui, confirma Michael. Et elle nous aurait également bernés longtemps si nous n’avions pas eu ce mail de son médecin !

-          Nous règlerons ça avec elle lundi en arrivant en Auvergne, annonça Dana. Elle ne prendra peut-être pas une fessée aussi sévère que les vôtres, mais elle en prendra une quand même ! Aucune chance de laisser passer !

-          Nous cautionnons et sommes d’accord avec vous, dit Scarlett. Nous dirons à Marie qu’elle a du souci à se faire : cela la fera un peu stresser et la dissuadera de recommencer ; bien que je pense que Michael l’ait largement dissuadée hier !

-          Nous vous croyons sur parole ! conclurent Tom et Dana.

 

L’alchimie fut évidente entre les quatre adultes. Si évidente, qu’ils étaient persuadés qu’ils deviendraient, à terme, de très bons amis.

 

-          Nous passerons chercher Marie lundi à 9h ! annonça Tom en sortant de la maison, suivi de sa femme.

-          Pas de problème ! répondit Michael. Rentrez bien et faîtes attention sur la route !

-          Merci ! Bonne nuit à vous !

-          Merci !

Michael et Scarlett refermèrent la porte de la maison et Michael se tourna immédiatement vers sa femme.

-          Il est hors de question que Marie nous mène par le bout du nez comme elle a mené Tom et Dana !

-          Michael, je ne pense pas qu’elle les menait pas le bout du nez… Elle en a pris pour son grade, apparemment !

-          Pas assez ! Ils devaient lui donner des fessées de pacotille pour qu’elle récidive autant !

-          Peut-être que Marie n’a juste pas peur de la fessée…

-          Oh si c’est le cas, crois-moi que ça va changer avec nous ! Elle va la craindre, la fessée ! Elle va même trembler à l’idée de la recevoir ! Je te le garantis ! C’est inadmissible les bêtises qu’elle a faites avec eux ! Inadmissible !

-          Chéri, ça ne sert à rien de te mettre en colère. C’est du passé, et ça ne s’est même pas passé avec nous !

-          Oui ben heureusement pour Marie ! A l’heure qu’il est, elle aurait dû procéder à une ablation des fesses !

-          N’importe quoi ! ria Scarlett. Bon, mettons en route le lave-vaisselle et allons nous coucher. Je suis épuisée.


La suite !

Commentaires

  1. Moi aussi j'aurais été curieuse de savoir ce qui se disait en bas 🤣🤣, et j'aurais fait la même tentative de retarder la fin du repas 🤣🤣

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  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -