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Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 21)

 


Samedi 21 septembre 2019.

 

            Ce matin, je me réveille de très bonne humeur pour plusieurs raisons. Premièrement, en l’absence de Monsieur Éric, c’est Monsieur Matthieu qui nous chaperonne Mathilde et moi. Deuxièmement, toujours en l’absence de Monsieur Éric, je suis à l’abri de sa colère noire et de ses claques à la volée, qui m’ont réellement traumatisée lundi. Et troisièmement, lorsque je m’assois sur mon lit, je m’aperçois que je n’ai presque plus mal aux fesses. Néanmoins, Monsieur Interminable est aux commandes du Pensionnat et il ne va pas falloir faire d’écart si je veux que ma douleur au derrière passe de très petite à totalement absente.

            Alors que nous venions de nous habiller, Monsieur Matthieu passa nous voir :

-          Bonjour les filles. Vous allez bien ?

-          Oui, Monsieur, répondîmes-nous.

-          Vous avez bien dormi ?

-          Oui, Monsieur, réitérâmes-nous.

-          Et vous ? demandai-je timidement.

-          Très bien, répondit le Surveillant Général. Je vous remercie Clémence. Je vous attends au réfectoire pour le petit déjeuner d’ici une dizaine de minutes. A tout de suite !

Monsieur Matthieu est toujours merveilleusement beau, sent toujours merveilleusement bon et est toujours très attentionné. A mes yeux, il me paraît être le petit ami idéal, quand il n’est pas un bourreau pour mes fesses !

 

            En arrivant devant les portes du réfectoire, Mathilde et moi fûmes étonnées de voir une grande affiche les surplombant :

 

SURPRISE !

Ce soir, le personnel de l’établissement a décidé de vous organiser une soirée pyjama !

Voici le programme :

20h : mise en pyjama

20h30 : Grand Cluedo Géant

22h30 : Projection du film « Le labyrinthe »

00h30 : Coucher

1h : Extinction des feux.

Rendez-vous à 19h45 dans le réfectoire !

 

            Mathilde et moi sautâmes de joie. Ça allait être trop cool ! Monsieur Interminable devrait être aux commandes du Pensionnat plus souvent ! Youhou ! Puisque cette journée s’annonçait merveilleuse, je me mis en tête l’objectif "zéro fessée" !

 

            Loupé. Dès que je passai la porte de la salle de musique, Monsieur Alexandre me tomba dessus, ou plutôt sa main tomba sur mes fesses. Il m’accueillit avec une énorme claque sur ma jupe, me grondant :

-          Trois minutes de retard, Clémence ! C’est inadmissible !

-          Mais Monsieur, il fallait que…

-          Je ne veux aucune excuse, Clémence ! gronda-t-il. Tu t’organises comme tu veux, mais à neuf heures précises, tu es devant le piano ! Tu es arrivée à 9h03 !

Mon prof m’attrapa par le bras. Mon premier retard m’avait valu une fessée sur la jupe, le deuxième m’avait valu une fessée sur la culotte. Le troisième m’amènerait une déculottée, c’était certain. Je le priai rapidement :

-          Non, Monsieur ! J’vous en supplie ! J’suis désolée ! Je ne serai plus jamais en retard !

-          Trois minutes de retard, trois minutes de fessée, Clémence ! insista impitoyablement le prof.

-          Monsieur, j’vous en supplie ! J’avais prévu de ne pas en prendre aujourd’hui…

-          C’est ton problème, pas le mien !

Le virtuose s’empara de la chaise habituellement réservée à la violoniste et la tira vers lui pour s’asseoir dessus. Depuis bientôt trois semaines, je crois que je n’avais jamais passé autant de temps allongée en travers des genoux de diverses personnes !

Alors que Monsieur Alexandre tirait sur mon poignet pour m’allonger sur ses cuisses, je continuais de le prier et de le supplier encore. Je priais même le ciel pour que mon prof de piano entende raison.

Soudain, on frappa à la porte de la pièce. Le ciel m’avait-il entendue ?

-          Entrez ! dit Monsieur Alexandre en arrêtant de tirer sur mon poignet.

Monsieur Matthieu fit son entrée. Il devait être passé devant la salle et m’avoir entendue supplier grandement mon professeur ô combien sévère en matière de punition.

-          Alex, tout va bien ? demanda le Surveillant Général.

-          Tout va bien, Matthieu ! Je m’apprête à donner une fessée à Clémence !

-          Qu’a-t-elle encore fait ? interrogea mon aimé.

-          Elle est arrivée en retard ! s’indigna le pianiste.

-          Je passais justement pour te dire que c’était ma faute, mentit Monsieur Matthieu. Je devais éclaircir avec elle une notion administrative et je l’ai gardée plus longtemps que prévu. Elle m’a dit que tu allais être en colère, je lui ai donc dit que je passerais pour te prévenir.

Monsieur Matthieu sauva mon derrière. Je lui lançai un regard reconnaissant, il me rendit un regard bienveillant. Monsieur Alexandre lâcha mon poignet et m’ordonna :

-          Dans ce cas, va t’installer au piano, Clémence. Je ne veux aucune fausse note !

 

J’ignorais pourquoi Monsieur Matthieu m’avait sauvée sur ce coup. Je dus être extrêmement patiente et attendre la fin du cours de musique avant de pouvoir aller frapper à la porte de son bureau.

-          Entrez ! dit-il de sa magnifique voix.

J’entrai.

-          Ah ! Clémence. Vos fesses vont bien ?

-          Oui, et elles vous remercient.

Monsieur Matthieu esquissa un sourire et dit :

-          Je suis dans un bon jour. Je vous ai entendu prier Monsieur Alexandre de toutes vos forces et cela m’a fait mal au cœur.

-          Pourtant, lorsque je vous supplie de toutes mes forces, vous n’avez aucun mal au cœur ! lançai-je.

-          La colère l’emporte, dit-il. Et cette colère est souvent à la hauteur de votre bêtise ! Mais aujourd’hui, pour un malheureux petit retard, je me suis transformé en bon samaritain et ai plaidé votre cause.

-          Vous avez menti pour ma cause.

-          Exact. Ne le dîtes à personne. Rangez cela dans la case des secrets que nous avons déjà en commun.

-          Promis.

-          Allez donc en salle des devoirs rejoindre vos amies. Ainsi, vous pourrez avoir votre après-midi de libre. Monsieur Lionel vérifiera vos devoirs, Clémence. Tâchez de vous appliquer.

-          D’accord, dis-je en tournant les talons et en ouvrant la porte du bureau.

-          Oh et, Clémence ?

-          Oui, Monsieur ?

-          Par pitié, soyez sage.

-          Je vais faire tout mon possible, Monsieur.

Je sortis du bureau, affichant un sourire radieux.

 

            Je discutai longuement avec Mathilde, tellement longuement que Madame Cécile dut nous reprendre trois fois et menacer d’aller chercher Madame Mireille. Si Madame Mireille ne me fait pas franchement peur, je voulais tout de même m’en tenir à mon objectif « zéro fessée » et ne pas prendre de rouste aujourd’hui.

 

            Au déjeuner, Mathilde et moi parlions toutes les deux pendant que Lou et Naomy nous regardaient. J’étais on ne peut plus mal à l’aise. Mathilde, en ayant marre, explosa :

-          Vous allez arrêter de nous fixer comme des vaches regardant le train !!

-          On voulait juste s’excuser encore une fois…dit Lou, penaude.

-          On s’en branle de vos excuses ! s’écria Mathilde en se levant d’un coup. Ça rentre ça, dans vos p’tites têtes ?!

-          Mathilde, tentai-je.

-          Quoi ?! m’aboya-t-elle.

-          Eh, tu te calmes ! m’énervai-je à mon tour. J’t’ai rien fait moi ! Alors tu redescends en pression !

-          Mademoiselle Mathilde, asseyez-vous ! ordonna Madame Bérangère depuis la table du personnel.

-          J’m’assois si j’veux ! répondit Mathilde, ultra énervée.

-          Math, calme-toi ! lui dis-je discrètement. Tu vas prendre une fessée !

Madame Bérangère s’était mise en marche vers Mathilde. Lorsqu’elle arriva à sa hauteur, elle lui ordonna :

-          Asseyez-vous maintenant !

-          J’m’assois si j’veux ! réitéra Mathilde en soutenant le regard.

Madame Bérangère (qui est de loin la moins commode de toutes les surveillantes référentes !) attrapa instantanément le chignon de Mathilde et la traîna jusqu’à l’estrade pour s’approcher du Directeur-Adjoint. J’espérai pour Mathilde que Monsieur Interminable ne s’en mêle pas…

-          Monsieur Lionel ? lui demanda Madame Bérangère. Vous souhaitez vous en occuper ?

-          C’est vous qu’elle a offensé, non moi ! répondit le D.-A., ne comprenant pas pourquoi la surveillante référente du dortoir n°1 lui demandait de s’en mêler.

Grâce à Dieu, Mathilde fut « seulement » envoyée au coin jusqu’à la fin du repas. Aucune conséquence pour son derrière. Je ne sais si elle se rendait compte de la chance qu’elle venait d’avoir : Madame Bérangère donne la fessée à tout le monde, tout le temps, et lorsqu’elle ne le fait pas, elle cherche des prétextes pour le faire. Peut-être que le fait que le Directeur temporaire la renvoie sur les roses l’avait vexée et qu’elle n’avait plus cœur à punir Mathilde.

 

-          Nan mais t’es complètement malade ! grondai-je à Mathilde alors que nous sortions du réfectoire. Tu te rends compte que t’as failli en prendre une devant tout le réfectoire, là ?!

-          Ça n’aurait pas été la première, se lamenta Mathilde.

-          Ah parce que t’as envie de renouveler l’expérience ?!

-          Eh Clem’, détends-toi là ! Depuis quand t’es devenue rabat-joie ?! D’habitude, c’est moi qui te gronde ! Pas l’inverse !

-          Oui ben ça fait du bien d’échanger les rôles, parfois !

 

Mathilde et moi nous rendîmes dans le parc avec les filles du dortoir n°2 pour profiter un peu du beau temps. Malgré le fait que Lou et Naomy fassent partie du lot, Mathilde se montra amicale avec tout le monde ce qui me soulagea grandement.

 

            A quinze heures, Monsieur Lionel nous appela :

-          Mademoiselle Mathilde ! Mademoiselle Clémence ! Venez avec moi !

Nous le suivîmes jusque dans les appartements de Monsieur Éric. Nous ne comprenions pas pourquoi nous étions là.

-          Monsieur le Directeur m’a demandé de vérifier vos devoirs, dit-il. Alors montrez-les-moi. Vous aviez des questions à faire en histoire ainsi qu’en littérature, et un texte argumenté à écrire en philo.

J’étais mal. J’étais vraiment, vraiment mal. Je n’avais fait qu’un brouillon de texte de philo. Mathilde n’avait pas fait beaucoup plus.

-          Vous vous fichez de moi, j’espère ?! nous gronda Monsieur Interminable en voyant notre travail. C’est une blague, c’est ça ?! Vous me faîtes marcher ?!

-          On…pensait les faire demain… bredouilla Mathilde.

-          Le problème est que le temps réservé aux devoirs est le samedi ! gronda le D.-A. Pas le dimanche !

-          Mais ça change quoi, sérieux ? protestai-je, trouvant cela injuste. On a le droit de s’organiser comme on veut, non ?

-          Non, non ! reprit Monsieur Lionel. Là, vous êtes en train d’essayer de me retourner le cerveau pour cacher le fait que vous n’avez absolument rien foutu ce matin en salle des devoirs !

Mince. Il voyait clair, le bougre.

-          Mais j’avais mon cours de piano ! me défendis-je. Demandez à Monsieur Matthieu !

-          Votre leçon de piano se termine à 10h, Clémence ! Ne me prenez pas pour un imbécile ! Qu’avez-vous fichu de 10h à 12h ?! Avec votre potentiel, vous auriez largement pu boucler tous vos devoirs dans ce créneau !

-          Mais…

-          Nan, stop ! trancha le Directeur temporaire. C’est bon ! Je ne veux plus rien entendre ! Vous allez vous rendre en salle des devoirs pour finir le travail que vous avez à faire pour lundi et vous n’en sortirez pas avant d’avoir fini ! Et quand je dis « fini », je veux dire « vérifié par mes soins » ! Si ce n’est pas nickel, je vous jure que vous allez en reprendre une salée !

-          « reprendre » ? s’inquiéta Mathilde.

-          Oui, « reprendre », Mathilde ! Car vous allez tout de suite passer sur mes genoux !

A ces mots, Monsieur Interminable attrapa le bras de Mathilde.

-          Mais Monsieur… ! protesta-t-elle en tentant de se sauver.

-          Vous vous payez ma tête, vous assumez !

Mathilde se retrouva instantanément à plat ventre en travers des cuisses du D.-A., et je restais plantée là à la regarder se prendre une déculottée magistrale et interminable en sachant parfaitement que j’étais la prochaine. J’avais envie de fuir. J’avais vraiment envie de fuir. J’avais vraiment, vraiment envie de fuir. Devais-je fuir ? Si je fuyais, où me cacherais-je ? Lorsque Monsieur Interminable m’attraperait, ce serait sûrement cent fois pire. Non, il valait mieux que j’assume. Tant pis pour moi. Je suis une fille courageuse. Mais j’ai quand même vraiment envie de fuir. Courageuse mais pas téméraire !

Cette grande réflexion dura tout le temps de l’interminable fessée de Mathilde. Le Directeur temporaire ne se démontait pas, ne cessait pas le rythme, ne faiblissait pas. On aurait dit un robot. Mathilde n’en pouvait plus, ses larmes étaient tellement nombreuses qu’elles auraient pu prétendre à former un lac ; et son derrière avait la couleur rouge du drapeau national. Je me demandais bien quand il allait arrêter de taper ; et en même temps je n’avais aucune envie que la fessée de Mathilde cesse puisque j’étais la prochaine.

            Au bout de très nombreuses et longues minutes, il cessa de taper sur les fesses de Mathilde. Ma meilleure amie se releva maladroitement, secouée par la punition salée qu’elle venait de vivre. Le Directeur-Adjoint ne rigole vraiment, vraiment pas. Punaise. 

Il se leva et s’éclipsa après nous avoir sommé de ne pas bouger. Nous ignorions sa destination ce qui nous fit nous poser un tas de questions.

-          Ça va ? demandai-je à Mathilde, profitant que nous soyons seules.

-          Il est horrible ! dit-elle. C’est la pire que j’ai reçue jusqu’à présent !

-          J’te l’avais dit qu’il était coriace…

-          J’pensais pas à ce point-là !

Monsieur Interminable réapparut avec du papier essuie-tout avec lequel il se séchait les mains. Il se rassit sur la chaise et ordonna :

-          Venez ici, Clémence !

-          Non, Monsieur ! priai-je en reculant.

-          Clémence ! Si je me répète…

Bon, je confirme que je ne suis pas téméraire. Mon second refus fut suivi d’une course poursuite dans les appartements de Monsieur Éric. Néanmoins, Monsieur Lionel finit par m’attraper. Je n’avais pas ralenti mon rythme de course, je n’avais commis aucune erreur : ce fut l’étroitesse de la salle de bains qui me trahit. Monsieur Interminable m’attrapa par l’oreille et me tira jusque dans le séjour. Il s’assit sur la chaise, me bascula en travers de ses genoux et me déculotta immédiatement :

-          Vous voulez jouer à ça, Clémence ?! On va jouer !

Les claques qui s’abattirent sur mes fesses nues furent source d'une très grande douleur. Je gigotais tellement que je me fatiguais toute seule. J’étais très bien maintenue, impossible d’échapper à cette tannée ! 

 

            Ce fut long. Très long. Interminable. A coup sûr, Monsieur Lionel méritait son surnom. Je n’en pouvais plus. Je n’avais plus d’énergie, plus de larmes, plus rien. Vaincue, j’encaissais mécaniquement les douloureuses claques qui tombaient sur ma lune désormais brûlante.

Lorsqu’il s’arrêta, la délivrance fut énorme. J’avais pris plusieurs longues minutes supplémentaires par rapport à Mathilde. Je le savais et l’avais bien senti. Cela me dissuaderait sûrement de le faire courir la prochaine fois ! Enfin, il n’y aurait pas de prochaine fois. Du moins, je l’espérais !

 

            Mathilde et moi fîmes nos devoirs consciencieusement. De toute manière, nous n’avions pas le choix : nous venions de prendre une tannée magistrale chacune notre tour. De plus, nous étions séparées, mises à deux tables différentes. Enfin, Madame Mireille et Madame Bérangère nous surveillaient, prêtes à claquer nos derrières si nous n’étions pas d’une sagesse exemplaire.

            Lorsque l’inspecteur des travaux finis vérifia nos devoirs, il nous donna le feu vert de la liberté. Nous pouvions rejoindre nos copines, réparties dans tout l’établissement.

 

            Les filles du dortoir n°5 nous indiquèrent que nos copines étaient réunies dans leur dortoir. En nous y rendant, nous découvrîmes Madame Valérie en train de punir à la brosse notre copine Eva. Les autres, en file indienne, attendaient leur tour. Mathilde et moi entamâmes un demi-tour immédiat et décidâmes de rejoindre d’autres copines, qui elles, n’avaient rien à se reprocher et ne nous apporteraient donc pas de nouveaux ennuis.

 

            Ma meilleure amie et moi passâmes le reste de l’après-midi avec les filles du dortoir n°4. L’avantage de dormir chez le Directeur est que nous n’avons plus de numéro de dortoir. Si la plupart de nos bonnes copines font partie du dortoir n°2 (notre ancien dortoir), nous apprécions aussi de traîner avec les autres. Si, en règle générale, les différents dortoirs ne se côtoient pas beaucoup, Mathilde et moi côtoyons tout le monde.

              

            Le reste de la journée fut génial. Mon moment préféré fut le Cluedo Géant : par équipe de cinq, nous devions interviewer différents personnages répartis dans le Pensionnat afin de trouver le coupable du meurtre qui venait d’être commis. Nous devions également trouver son mobile.

C’était tellement, tellement drôle d’interviewer Monsieur Matthieu déguisé en Majordome peu rassurant, de questionner Monsieur Nicolas grimé en SDF, de se renseigner auprès de Madame Kelly costumée en bourgeoise…! Plusieurs professeurs et dirigeants avaient joué le jeu et c’était juste formidable !

Cerise sur le gâteau : je trouvai la réponse et mon équipe remporta le jeu grâce à moi ! Nous gagnâmes comme récompense une demi-heure en plus sur le couvre-feu quotidien, à utiliser quand nous le souhaiterons.

 

            Pour la projection du film, le réfectoire avait été transformé en grande salle de projection avec un immense écran étendu sur le mur du fond. Des tapis, des coussins et des poufs avaient été installés par terre pour que nous puissions être à notre aise, et des pots de pop-corn étaient disposés un peu partout. Après trois semaines de punitions quasi-quotidiennes, j’étais super contente de me créer de bons souvenirs au Pensionnat, en particulier avec Mathilde !

 

            Au coucher, lorsque Monsieur Matthieu vint nous border, j’étais aux anges. Je n’oubliai pas de remercier le Seigneur et de faire mon signe de croix avant de plonger dans un délicieux sommeil.

 

A suivre…

La suite !

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  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -