Tom ferma la porte. Il était
furieux après sa femme et cela pouvait se comprendre. Comment avait-elle pu
laisser SA Marie s’enfuir ?!
-
Tom, je te répète qu’elle s’est enfuie toute
seule ! Toi non plus tu n’aurais pas pu la rattraper !
-
Tu n’en sais rien du tout ! dit Tom en
gardant la canne dans la main.
-
Tu vas me donner la canne parce que Manou a fait
un caca nerveux, c’est ça ?!
-
Arrête de parler et penche-toi sur le bureau !
Tout de suite !
Blasée, Dana
obéit. Elle se pencha sur le petit bureau d’appoint et commença à serrer les
dents.
-
Puisque tu as quand même des circonstances
atténuantes, je ne te déshabillerai pas.
Dana eu un léger regard vers
le ciel pour Le remercier.
-
Je vais te donner vingt coups, annonça Tom. Tu
comptes.
Dana serra de nouveau les
dents.
Lorsque le premier coup tomba, Dana gémit déjà de
douleur. Elle avait peut-être gardé ses vêtements mais cette canne était
épaisse et Tom n’avait pas retenu son coup.
Alors que le dixième coup tombait, on entendait désormais
les cris de Dana dans toute la maison. Ils n’étaient pas stridents ni puissants
mais plutôt sourds et étouffés. Néanmoins, on pouvait les entendre dans la maison :
leur projection était à la hauteur de la douleur de Dana.
-
Les filles doivent m’entendre, dit Dana, honteuse.
-
J’espère qu’elles t’entendent ! rétorqua
Tom avec colère. J’espère que Manou t’entend !
Lorsque le
vingtième coup tomba, ce fut la délivrance pour Dana qui se frotta automatiquement
les fesses. Puis, elle se tourna et observa le visage rempli de sueur et de
colère de son mari.
-
Qu’est-ce que tu as ?! demanda agressivement
Tom. Tu en veux d’autres ?!
Dana fixa son mari dans les
yeux et lui dit, d’un ton assuré :
-
Je t’ai laissé te défouler sur mon postérieur parce
que tu souffres et que je t’aime. Mais c’était la seule et unique fois ! Tu
souffres d’avoir perdu Marie : c’est TON problème ! Ne vient pas te
venger, ni sur moi, ni sur mes fesses !
Dana allait détourner le
regard mais elle se ravisa avant d’ajouter :
-
Je peux te certifier que nous avons bel et bien
perdu Marie et qu'il n’y a strictement rien à faire maintenant pour la récupérer !
Je sais combien tu l’aimes et combien tu souffres de ne plus l’avoir comme
fille ! J’en souffre aussi ! Peut-être pas autant que toi, mais j’en
souffre aussi ! Seulement, Marie s’appelle désormais Marie Webber et elle
a de nouveaux parents qu’elle aime de tout son cœur ! C'était TON choix de choisir ce travail et de déménager à Paris ! J'ai laissé croire que c'était notre choix mais c'était avant tout TON choix ! Tu as pris SEUL le risque de perdre Marie ! Tu as joué avec ta fille chérie, tu as perdu ta fille chérie ! Comment as-tu pu croire qu'elle lâcherait sa famille biologique pour nous suivre, hein ?! Comment ?! Nous avons perdu trois filles sur quatre, c'était tout à fait prévisible ! Nous avons déjà de la chance d'avoir gardé Jeanne ! Alors maintenant, tu pourras appeler
Michael et Scarlett tant que tu veux, te plaindre tant que tu veux de Marie et
lui faire rougir tant que tu veux les fesses par procuration ; ça ne te rendra pas ta fille !
Donc fais-en le deuil, s’il te plaît ! En attendant, profite du fait qu’elle
ait choisi de venir en vacances avec nous et encaisse sa colère contre nous qui
est parfaitement légitime.
Lorsque Dana finit sa tirade, elle
défronça les sourcils et s’aperçut que les larmes de Tom coulaient sur ses joues.
Dana le prit dans ses bras et ajouta :
-
Nous allons être comblés avec Jeanne, Tess, Lina
et Noémie.
-
Elles ne sont pas Marie, rétorqua sèchement Tom.
-
Je sais. Il n’y a qu’une seule Marie. Sèche tes
larmes et allons manger pour profiter d’elle tant qu’elle est là, même si elle
est en colère contre nous. Demain, tu parleras avec elle.
Tom se ressaisit et suivit
Dana dans la salle à manger pour prendre le dîner en famille.
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