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Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 40) - *Bonus*

 



        Tom ferma la porte. Il était furieux après sa femme et cela pouvait se comprendre. Comment avait-elle pu laisser SA Marie s’enfuir ?!

-          Tom, je te répète qu’elle s’est enfuie toute seule ! Toi non plus tu n’aurais pas pu la rattraper !

-          Tu n’en sais rien du tout ! dit Tom en gardant la canne dans la main.

-          Tu vas me donner la canne parce que Manou a fait un caca nerveux, c’est ça ?!

-          Arrête de parler et penche-toi sur le bureau ! Tout de suite !

Blasée, Dana obéit. Elle se pencha sur le petit bureau d’appoint et commença à serrer les dents.

-          Puisque tu as quand même des circonstances atténuantes, je ne te déshabillerai pas.

Dana eu un léger regard vers le ciel pour Le remercier.

-          Je vais te donner vingt coups, annonça Tom. Tu comptes.

Dana serra de nouveau les dents.

                Lorsque le premier coup tomba, Dana gémit déjà de douleur. Elle avait peut-être gardé ses vêtements mais cette canne était épaisse et Tom n’avait pas retenu son coup.

 

                Alors que le dixième coup tombait, on entendait désormais les cris de Dana dans toute la maison. Ils n’étaient pas stridents ni puissants mais plutôt sourds et étouffés. Néanmoins, on pouvait les entendre dans la maison : leur projection était à la hauteur de la douleur de Dana.

-          Les filles doivent m’entendre, dit Dana, honteuse.

-          J’espère qu’elles t’entendent ! rétorqua Tom avec colère. J’espère que Manou t’entend !

 

Lorsque le vingtième coup tomba, ce fut la délivrance pour Dana qui se frotta automatiquement les fesses. Puis, elle se tourna et observa le visage rempli de sueur et de colère de son mari.

-          Qu’est-ce que tu as ?! demanda agressivement Tom. Tu en veux d’autres ?!

Dana fixa son mari dans les yeux et lui dit, d’un ton assuré :

-          Je t’ai laissé te défouler sur mon postérieur parce que tu souffres et que je t’aime. Mais c’était la seule et unique fois ! Tu souffres d’avoir perdu Marie : c’est TON problème ! Ne vient pas te venger, ni sur moi, ni sur mes fesses !

Dana allait détourner le regard mais elle se ravisa avant d’ajouter :

-          Je peux te certifier que nous avons bel et bien perdu Marie et qu'il n’y a strictement rien à faire maintenant pour la récupérer ! Je sais combien tu l’aimes et combien tu souffres de ne plus l’avoir comme fille ! J’en souffre aussi ! Peut-être pas autant que toi, mais j’en souffre aussi ! Seulement, Marie s’appelle désormais Marie Webber et elle a de nouveaux parents qu’elle aime de tout son cœur ! C'était TON choix de choisir ce travail et de déménager à Paris ! J'ai laissé croire que c'était notre choix mais c'était avant tout TON choix ! Tu as pris SEUL le risque de perdre Marie ! Tu as joué avec ta fille chérie, tu as perdu ta fille chérie ! Comment as-tu pu croire qu'elle lâcherait sa famille biologique pour nous suivre, hein ?! Comment ?! Nous avons perdu trois filles sur quatre, c'était tout à fait prévisible ! Nous avons déjà de la chance d'avoir gardé Jeanne ! Alors maintenant, tu pourras appeler Michael et Scarlett tant que tu veux, te plaindre tant que tu veux de Marie et lui faire rougir tant que tu veux les fesses par procuration ; ça ne te rendra pas ta fille ! Donc fais-en le deuil, s’il te plaît ! En attendant, profite du fait qu’elle ait choisi de venir en vacances avec nous et encaisse sa colère contre nous qui est parfaitement légitime.

Lorsque Dana finit sa tirade, elle défronça les sourcils et s’aperçut que les larmes de Tom coulaient sur ses joues. Dana le prit dans ses bras et ajouta :

-          Nous allons être comblés avec Jeanne, Tess, Lina et Noémie.

-          Elles ne sont pas Marie, rétorqua sèchement Tom.

-          Je sais. Il n’y a qu’une seule Marie. Sèche tes larmes et allons manger pour profiter d’elle tant qu’elle est là, même si elle est en colère contre nous. Demain, tu parleras avec elle.

Tom se ressaisit et suivit Dana dans la salle à manger pour prendre le dîner en famille.


La suite !

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