Mardi 24 septembre 2019.
Le mardi. Ce jour béni où je passe la matinée avec
Madame Kelly. Cette prof est tellement gentille, tellement adorable, tellement…
-
Je commence à en avoir assez !
Madame Kelly vociférait sur deux
de nos camarades, sous notre étonnement le plus total.
-
Oui, c’est à vous deux que je parle !
insista-t-elle envers Léa et Salomé. J’en ai ras-le-bol de vos messes basses, de
vos ricanements et de vos petits dessins ! Ras-le-bol, vous entendez ?!
Je veux bien être gentille mais il y a des limites ! Alors à partir de
maintenant, ça va être simple : soit vous vous tenez à carreaux, soit je
vous donne une punition ! C’est assez clair ?!
Oh bah mince, alors ! Madame Kelly s’était fâchée ! Ce jour était sans nul doute à marquer d’une pierre blanche !
Léa et Salomé eurent néanmoins
le culot de rétorquer :
-
Oh ça va !
-
Vous avez vos règles ou quoi ?!
Elles avaient rétorqué ça au moment
précis où Monsieur Éric entrait dans la classe pour transmettre une information
à Madame Kelly.
Lorsqu’elles se rendirent
compte de leur bêtise, elles se turent. D’ailleurs, tout le monde se tut. Même
Madame Kelly. Le Directeur s’approcha doucement de Léa et Salomé, les regarda
silencieusement durant plusieurs secondes, puis en attrapa une par le bras. Il
la sortit de sa chaise et lui colla une claque tellement violente que cela ne m’aurait
pas étonnée que la victime décolle du sol. Il fit de même avec
la deuxième. Alors qu’elles se massaient toutes les deux les fesses, Monsieur Éric
leur gronda :
-
Vous trouvez cela normal de manquer de respect à
votre professeure d’anglais ?! Répondez !
-
Non, Monsieur, répondirent-elles.
-
Alors pourquoi le faîtes-vous ?! Pourquoi
vous le permettez-vous ?! Pour qui vous prenez-vous ?! Vous n’êtes que de
simples élèves, ici ! Tout ce que vous avez à faire, c’est vous tenir à
carreaux ! Ni plus, ni moins ! Présentez immédiatement vos excuses à
Madame Kelly !
Elles s’exécutèrent de suite.
Monsieur Éric marcha ensuite jusqu’au bureau de Madame Kelly et il en sortit
deux règles en bois qu’il mit au sol.
-
A genoux ! ordonna Monsieur le Directeur. Ici !
Mains sur la tête !
Alors que Salomé s’était
exécutée, le dirlo remonta sa jupe, baissa sa culotte et lui colla une
vingtaine de claques qui fit fortement rougir les fesses de ma camarade de classe. Il fit
exactement la même chose avec Léa, puis gronda :
-
Vous avez intérêt à rester dans cette position
jusqu’à la fin du cours ! Si Madame Kelly me dit que vous avez bougé, vous
ne pourrez plus vous asseoir jusqu’à la fin de l’année, je vous le garantis !
Puis, redescendant en
pression, Monsieur Éric chuchota dans l’oreille de Madame Kelly l’information
qu’il était venu lui transmettre et sortit de la pièce.
Cette scène a eu le mérite de calmer tout le monde. Madame
Kelly reprit son cours avec le silence le plus total.
Au réfectoire, Monsieur Éric fit une annonce très
importante :
-
Cette semaine auront lieu vos premiers
entretiens-bilans. Vous en aurez douze durant votre année scolaire. Ils auront
pour objet l’analyse de vos premiers résultats. Ils se dérouleront dans mon
bureau avec votre professeur principal et moi-même. J’afficherai les horaires
des rendez-vous dès la fin de ce repas. Merci de votre attention.
Tout le monde se mit à parler
en même temps. Si nos résultats étaient mauvais, qu’allait-il se passer lors de
nos rendez-vous ? Cela nous semblait être de très mauvais augure…
En sortant de table, mes camarades et moi nous
bousculâmes pour connaître l’heure de nos rendez-vous :
Prénom |
Classe &
Dortoir |
Professeur
Principal |
Heure de
rendez-vous |
Abigaëlle |
S – 4 |
Madame Constance |
Mercredi, 9h30 |
Adèle |
ES – 1 |
Monsieur Yves |
Jeudi, 17h30 |
Anaïs |
Jeudi, 18h |
||
Anna |
ES – 5 |
Samedi, 15h |
|
Astrid |
L – 2 |
Monsieur Raphaël |
Mercredi, 16h30 |
Aubéline |
S – 4 |
Madame Constance |
Mercredi, 10h |
Barbara |
ES – 1 |
Monsieur Yves |
Vendredi, 18h |
Bertille |
Samedi, 17h30 |
||
Camille |
L – 3 |
Monsieur Raphaël |
Samedi, 11h |
Capucine |
Vendredi, 20h30 |
||
Chaïma |
S – 4 |
Madame Constance |
Mercredi, 15h |
Charline |
L – 2 |
Monsieur Raphaël |
Mercredi, 18h30 |
Charlotte |
ES – 1 |
Monsieur Yves |
Jeudi, 20h |
Clémence |
L – Direction |
Monsieur Raphaël |
Mardi, 20h30 |
Elina |
ES – 5 |
Monsieur Yves |
Samedi, 14h |
Emilie |
L – 2 |
Monsieur Raphaël |
Mercredi, 16h |
Emma |
L – 3 |
Samedi, 9h30 |
|
Eva |
L – 2 |
Mardi, 18h30 |
|
Fatoumata |
S – 4 |
Madame Constance |
Mercredi, 14h |
Florentine |
L – 2 |
Monsieur Raphaël |
Mercredi, 18h |
Hasna |
S – 4 |
Madame Constance |
Mercredi, 11h |
Hélène |
L – 3 |
Monsieur Raphaël |
Vendredi, 20h |
Héloïse |
ES – 1 |
Monsieur Yves |
Vendredi, 17h30 |
Isabella |
ES – 5 |
Samedi, 18h |
|
Jessica |
L – 2 |
Monsieur Raphaël |
Mardi, 20h |
Julie |
S – 4 |
Madame Constance |
Mercredi, 10h30 |
Juliette |
ES – 5 |
Monsieur Yves |
Samedi, 15h30 |
Kéliyah |
ES – 1 |
Jeudi, 18h |
|
Laëtitia |
L – 3 |
Monsieur Raphaël |
Vendredi, 18h30 |
Laura |
S – 4 |
Madame Constance |
Mercredi, 13h |
Laure |
ES – 5 |
Monsieur Yves |
Samedi, 11h30 |
Léa |
L – 3 |
Monsieur Raphaël |
Mercredi, 20h |
Lou |
L – 2 |
Mercredi, 17h |
|
Louise |
L – 3 |
Samedi, 10h |
|
Lucille |
L – 2 |
Mardi, 17h30 |
|
Manon |
ES – 5 |
Monsieur Yves |
Samedi, 14h30 |
Marie |
S – 4 |
Madame Constance |
Mercredi, 14h30 |
Marina |
ES – 5 |
Monsieur Yves |
Samedi, 13h30 |
Marion |
ES – 1 |
Jeudi, 20h30 |
|
Mathilde |
L – Direction |
Monsieur Raphaël |
Mercredi, 15h30 |
Monica |
ES – 5 |
Monsieur Yves |
Samedi, 13h |
Naomy |
L – 2 |
Monsieur Raphaël |
Mercredi, 17h30 |
Noémie |
Mardi, 18h |
||
Oriane |
ES – 1 |
Monsieur Yves |
Samedi, 17h |
Pauline |
Jeudi, 18h30 |
||
Renata |
ES – 5 |
Samedi, 16h30 |
|
Salomé |
L – 3 |
Monsieur Raphaël |
Samedi, 9h |
Sophie |
S – 4 |
Madame Constance |
Mercredi, 11h30 |
Valentine |
L – 3 |
Monsieur Raphaël |
Mercredi, 20h30 |
Willow |
ES – 5 |
Monsieur Yves |
Samedi, 16h |
Yéline |
L – 3 |
Monsieur Raphaël |
Samedi, 10h30 |
Zoé |
S – 4 |
Madame Constance |
Mercredi, 13h30 |
J’en étais sûre. J’étais sûre que c’était pour
aujourd’hui. J’en étais persuadée. J’avais une chance sur dix d’avoir
rendez-vous ce soir. Eh ben pas loupé, c’était pour ma pomme. Je n’avais même
pas le temps de me préparer.
C’est donc angoissée pour le rendez-vous de ce soir
que j’allai à mon cours de piano. Je frappai à la porte. Monsieur Alexandre m’ouvrit
et attrapa instantanément mon poignet. Sans que je comprenne ce qui se passe,
je me retrouvai en deux temps trois mouvements en travers de ses genoux. Alors
que mon prof de musique remontait ma jupe et baissait ma culotte, je le suppliai
de me dire ce que j’avais bien pu faire de mal.
-
Tu es en retard, Clémence ! Tu as quatre
minutes de retard ! Puisque j’en ai marre de te répéter que tu dois être
ponctuelle, je passe à l’action ! Quatre minutes de retard équivaut à
quatre minutes de fessée !
Je n’eus pas le temps d’appréhender
cette fessée (qui, je le savais, serait très douloureuse puisque Monsieur
Alexandre ne fait jamais dans la clémence) : les claques commencèrent à
tomber. Sèches, fortes et rapides. Elle fut très compliquée à supporter. Comme
rarement, je me débattis et pleurai toutes les larmes de mon corps. Cette fessée
était non seulement très bonne, mais en plus elle ravivait les stigmates de la
punition de Monsieur Matthieu reçue la veille. C’était très douloureux. Trop
douloureux.
Lorsque les quatre minutes furent passées, Monsieur
Alexandre me releva de ses genoux et me gronda :
-
Je ne veux plus que tu sois en retard, Clémence !
Le Grand Conservatoire n’admet que des élèves ponctuels ! C’est bien
compris ?
-
Oui, Monsieur, répondis-je en tentant de contrôler
mes pleurs.
J’aurais voulu lui expliquer
que j’avais dû prendre connaissance de mon rendez-vous et que cela avait pris
du temps, mais il n’aurait rien voulu savoir. Il m’aurait peut-être même redonné une
fessée ; et c’était la dernière chose que je voulais.
-
Bien ! Tu t’assois sur le banc, fesses nues !
Si je dois te redonner une fessée, au moins, je n’aurai pas à te redéculotter !
Monsieur Alexandre me mit le
bandeau sur les yeux pour que je joue à l’aveugle : néanmoins, je continuais
de pleurer, si bien que le bandeau fut vite trempé à l’endroit de mes yeux.
Cependant, je ne me plaignis pas et me tins à carreaux pour le reste du cours.
La leçon terminée, je me rhabillai, dis au revoir à
Monsieur Alexandre et filai en cours de français.
Exceptionnellement, cette après-midi, au lieu d’avoir
deux heures de philo, nous aurions une heure de français puis une heure de
philo.
Alors que je me tenais debout derrière ma chaise et ma
table, Mathilde me lança :
-
T’as une sale tête. T’en as pris une avec
Alexandre ?
J’hochai la tête pour toute réponse.
-
Merde, dit-elle en me caressant le dos de la
main. Désolée.
Monsieur Raphaël entra dans la
classe, monta sur l’estrade, posa sa mallette en vieux cuir sur le bureau, jeta
un coup d’œil à la classe et dit :
-
Bonjour à toutes. Asseyez-vous.
Nous nous exécutâmes.
-
Bien. Avez-vous été informées de vos rendez-vous
respectifs ?
-
Oui, répondîmes certaines d’entre nous.
-
Oui Monsieur, nous reprit le prof.
-
Oui Monsieur, reprirent certaines de mes
camarades (certainement pas moi !).
-
Très bien. J’espère alors pour vous que vos
résultats de ces trois premières semaines sont satisfaisants.
Il ne fout pas du tout la
pression, lui…
Le cours commença. Monsieur Raphaël nous annonça que
nous allions aujourd’hui travailler sur un poème de Victor Hugo, « Demain
dès l’aube ». C’est un poème que je
connais déjà par cœur puisque Les Contemplations faisait partie des œuvres
littéraires que Célestine me lisait avant de dormir. Oui, j’ai été élevée par
une grande sœur professeure de Lettres. Je n’ai pas eu droit à tous ces contes
pour enfants que tout le monde connaît : moi, on me lisait du Hugo, du
Balzac, du Flaubert ou encore du Rimbaud.
Durant la lecture du poème par le prof, Jessica et
Charline se mirent à pouffer de rire. Monsieur Raphaël se stoppa
instantanément. Il se leva et dit sobrement :
-
Vous deux. Debout. Immédiatement.
Les filles se levèrent, non
sans appréhension. Monsieur Raphaël ouvrit un des placards de la classe et en
sortit un pot de gros sel. Il se rendit ensuite au fond de la classe et
dispersa du gros sel par terre. Il regarda ensuite Jessica et Charline et
pointa le sol du doigt en ordonnant :
-
Ici.
Lorsqu’elles furent arrivées à
sa hauteur, le prof de littérature ordonna :
-
A genoux.
Il ne sait clairement pas
faire de phrase. Pour un professeur de français, c’est un comble !
Mes deux camarades s’exécutèrent,
puis Monsieur Raphaël leur ordonna de mettre les mains sur la tête. La douleur
se lisait déjà sur les visages de Jess et Charline.
-
Je vous déconseille fortement de bouger, prévint
Monsieur Raphaël avant de retourner à son bureau.
Ah ben si, il sait faire des
phrases, en fin de compte !
-
Bien, reprenons !
Jessica et
Charline restèrent plusieurs minutes agenouillées sur le gros sel avec les mains
sur la tête. Elles avaient vraiment l’air de souffrir le martyr ! Il est
clair que vu le calibre des punitions qu’il distribuait déjà, je croyais
parfaitement Monsieur Raphaël quand il nous avait prévenues « Croyez-moi, vous
n’avez pas du tout envie de recevoir une fessée de ma part ! ». Et puisqu’il
avait dit : « Je réserve la fessée aux très grosses bêtises », cela
me fichait encore plus la trouille. Le regain d’espièglerie que j’avais
ressenti la veille envers mon nouveau prof de littérature venait de s’éteindre
pour de bon.
-
Vous allez vous répartir en groupe de quatre. Un
groupe travaillera sur les rimes et la longueur des vers, un autre sur les
figures de style, un autre sur la première strophe, un autre sur la deuxième
strophe et un dernier sur la troisième strophe.
Puis, il s’adressa à Jessica et
Charline en disant :
-
Vous pouvez vous relever. Je vous déconseille de
faire d’autres vagues.
Je crois qu’elles n’en avaient
plus tellement envie.
Malheureusement, durant le travail en groupe, il se
passa ce qui se passa durant tous les travaux de groupe : nous bavardâmes
beaucoup plus que nous travaillâmes. Mathilde et moi étions avec Emilie et
Astrid, de bonnes copines : idéal pour un climat salon de thé.
Le prof nous gronda plusieurs
fois : « Silence ! Au travail ! ». Au bout de la
troisième fois, je pestai à mes copines :
-
Il ne sait pas faire de phrase complète ?
Et puis comment veut-il qu’on travaille en groupe si on doit se taire ?
A la tête de mes copines, je
sus instantanément que Monsieur Raphaël se tenait juste derrière moi. Une goutte
de sueur perla sur mon front.
-
Vous vous croyez plus maligne que les autres,
Mademoiselle Clémence ?
-
Non Monsieur, répondis-je, terrorisée.
-
J’informerai Monsieur Éric que je vous retire
une heure sur votre couvre-feu habituel. Ce sera à 20h au lieu de 21h.
-
J’ai rendez-vous avec vous à 20h30 ce soir,
rétorquai-je pour me sauver la mise.
-
Alors ce sera effectif à partir de demain soir
et ce, pendant une semaine.
-
Mais Monsieur, vous ne pouvez pas faire ça !
protestai-je.
-
Vous avez à contester, Mademoiselle ?
demanda-t-il.
-
Non Monsieur, répondis-je les dents serrées.
-
Je préfère ça, dit-il.
Lorsqu’il fut assez loin pour
être sûre qu’il ne m’entende pas, je lâchai un « connard ! »
dans lequel j’investis toute ma colère. J’étais bien décidée à ne pas respecter
ce couvre-feu.
Lorsque l’heure se termina, ce fut une véritable libération.
Nous prîmes nos affaires et nous nous rendîmes en salle de philo pour avoir
cours avec Monsieur Yves. J’avais un instant oublié que le gars nous avait
virées de cours hier. Ouais, bon. Je ne gagnais peut-être pas au change.
Monsieur Yves nous fit une espèce de cours-débat
vachement bien mené. Le sujet était : « Discuter, est-ce renoncer à
la violence ? ». Monsieur Yves divisa la classe en deux : d’un côté
ceux qui répondaient oui, de l’autre ceux qui répondaient non. Cela rendit le
cours extrêmement intéressant et nous nous prîmes toutes au jeu. Monsieur Yves
gagnait des points !
Vingt minutes avant la fin du cours, Monsieur Yves
nous demanda ce que nous avions retenu de la séance pour pouvoir construire la
leçon ensemble. Il nous interrogea mes camarades et moi ; mais puisque mes
copines étaient beaucoup à participer, je ne voyais pas l’intérêt de
participer, moi aussi. Je me mis alors à gribouiller sur mon cahier, faisant un
joli dessin au crayon à papier.
-
Mademoiselle Clémence ? m’interpella Monsieur
Yves, me sortant de ma rêverie.
-
Oui ? sursautai-je.
-
Je ne vous entends pas participer. Qu’étiez-vous
en train de noter ?
-
Euh, j’étais en train de noter ce que mes
camarades disaient.
-
Ah oui ? J’ai pourtant demandé à ce qu’on
pose les stylos pour le moment !
-
Ah
ben euh… Je n’ai pas entendu…
-
Que disaient vos camarades, alors ? Puisque
vous l’avez noté, vous devez être capable de nous le redire !
-
Euh… Eh bien… Euh…
-
Mademoiselle Clémence, j’espère pour vous que
vous avez réellement noté ce que vos camarades disaient, sinon cela veut dire
que vous m’avez menti. Et si vous m’avez menti, je vais être dans l’obligation
de vous donner une fessée pour être sûr que vous ne recommenciez pas.
-
Oh non ! suppliai-je. Monsieur, s’il vous
plaît…
-
Alors Clémence ? J’attends la lecture de
vos notes !
-
…
-
Rien ? Très bien.
Monsieur Yves posa la craie qu’il
avait dans la main sur le bureau et se frotta les mains pour enlever le dépôt
de craie resté sur ses doigts et paumes. Puis, il descendit de l’estrade, et me
fonça dessus. Il s’empara de mon cahier et découvrit bien vite le petit chien que
j’avais dessiné au crayon à papier.
-
Ce sont ça, vos notes ?! me gronda-t-il
avant de m’attraper par le bras pour me sortir de la chaise.
Je fus instantanément penchée sous
son bras. Il releva ma jupe, baissa ma culotte et frappa très vigoureusement mon
derrière déjà écarlate à cause de Monsieur Alexandre.
Mon nouveau prof de philo filait
de sacrées claques, parfois comparables à celles données par les membres de la
direction. Je ne mis pas longtemps à verser quelques larmes.
Après cette courte mais intense et humiliante fessée,
Monsieur Yves me laissa me relever et me prévint, sans élever la voix :
-
La prochaine fois que vous me mentez, ce sera
sur mes genoux que vous finirez ! Et croyez-moi, vous ne serez pas prête d’en
bouger ! Je vous le garantis !
Je le croyais sans difficulté,
vu le point auquel mes fesses me brûlaient.
Je me tins à carreaux jusqu’à l’heure du rendez-vous
fixé avec Monsieur Éric et Monsieur Raphaël. Parmi les quatre qui étaient
passées avant moi, seule une avait reçu une fessée. J’espérais de tout cœur que
ce ne soit pas aussi mon cas. J’avais eu mon quota pour la journée.
-
Entrez !
Ouvrir la porte et la refermer
derrière moi fut une véritable épreuve. Je n’avais pas du tout envie de me retrouver
seule dans une pièce avec Monsieur Raphaël et Monsieur Éric.
-
Clémence, nous sommes ici pour parler de tes
résultats concernant les semaines qui se sont écoulées depuis la rentrée. Expliqua
le Directeur. Comment te sens-tu d’un point de vue scolaire ?
-
Pour l’instant, je ne me sens pas trop mal, dis-je
en toute sincérité. J’arrive à suivre et je n’ai pas de trop mauvaises notes.
-
Exactement, dit Monsieur Éric avec un grand sourire.
Tu es même la première de ta classe, et même de tout le Pensionnat. Mes félicitations.
Je fus un brin soulagée, je
dois bien l’avouer.
-
Cependant, c’est ton comportement qui laisse
fortement à désirer, Clémence.
Je déchantai assez rapidement.
-
Tu le sais bien, reprit Monsieur Éric, on en a
parlé plusieurs fois, tu es absolument exécrable. Si tu es la meilleure élève
de tout l’établissement, tu es aussi celle qui a été le plus punie. Tu reçois quasiment
au moins une fessée tous les jours, Clémence ! Tu te rends compte qu’il y
a des élèves dans le Pensionnat qui n’en ont jamais reçu ? Ou qui n’en ont
reçu qu’une seule ? Cela fait trois semaines et tu nous as déjà fait
les quatre cents coups !
-
Je suis désolée, Monsieur, dis-je sincèrement.
-
Je sais que tu es désolée, Clémence. Cependant,
cela ne suffit pas. J’ai donc discuté de ton cas avec Monsieur Lionel, Monsieur
Matthieu et Monsieur Raphaël. Nous allons faire une réunion te concernant
dimanche après-midi. Et… ton frère et ta sœur seront présents.
-
C’est un conseil de discipline ?
demandai-je en ravalant la boule dans ma gorge et en tentant de garder la tête froide.
-
Non, c’est une réunion. Dans ce Pensionnat, il n’y
a pas de conseil de discipline. Nous ne renvoyons pas les élèves. Cependant,
nous pouvons prendre des mesures exceptionnelles en termes de punition ; c’est
ce que nous devons déterminer lors de cette réunion dimanche après-midi :
si ces mesures exceptionnelles s’imposent ou non.
-
Concrètement, qu’est-ce que je risque ?
demandai-je, laissant quelques larmes rouler sur mes joues.
-
Eh bien, je pense que tu risques déjà un sale
quart d’heure avec ta fratrie. Ensuite, tu peux recevoir une punition exceptionnelle
comme par exemple dix minutes de fessée tous les soirs, quoiqu’il arrive,
quoique tu aies fait, tu prendrais dix minutes de fessée tous les soirs jusqu’à
ce que tu enchaînes un certain nombre de jours sans bêtises. C’est ce genre de
mesure exceptionnelle que nous devons déterminer.
-
Est-ce que vous avez compris que la situation
est grave, Clémence ? me demanda mon prof principal.
-
Oui, j’ai compris Monsieur, répondis-je entre
deux larmes.
-
Bien, dit mon prof de littérature. Le bilan est
donc : résultats scolaires admirables mais comportement inacceptable. Continuez
à avoir de bonnes notes mais assagissez-vous, Clémence.
-
Oui, Monsieur, trouvai-je à répondre.
-
Puisque tu as tout compris, je souhaite que tu ailles
te préparer pour dormir, s’il te plaît, Clémence.
Je m’exécutai tel un zombie.
Avant de dormir, Monsieur Éric me rappela que ce n’est
pas parce que j’ai droit à une réunion exceptionnelle dimanche après-midi que
je ne suis pas encore et toujours soumise aux règles du Pensionnat. Je peux
toujours recevoir une fessée !
Néanmoins, il valait mieux que
je me tienne à carreaux. Vu ce qui m’attendait dimanche, il me faudrait des
fesses immaculées pour tenir le choc. Côme va me massacrer.
A suivre…
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Exprimez-vous !