Maintenant que tout le monde était installé, Monsieur
le Directeur pouvait ouvrir cette réunion :
-
Bien, je vous propose que nous débutions notre
rendez-vous hebdomadaire.
L’ensemble du corps enseignant
était présent. Il y avait aussi toutes les surveillantes référentes, et bien
sûr, les trois membres de la direction de l’établissement.
Comme tous les lundis soirs, cette réunion avait pour
but de faire un bilan sur la semaine écoulée et de parler des éventuels points
à améliorer. Monsieur Lionel prit la parole :
-
Les points à aborder pour ce soir sont les suivants :
débriefing du déroulement de la semaine, débriefing sur les élèves dortoir par
dortoir en s’arrêtant sur les cas compliqués, éventuelles propositions de changement,
et planning de la semaine à venir. Allons-y.
Monsieur Thomas, professeur d’espagnol
et porte-parole du corps enseignant poursuivit :
-
Cette semaine a vu l’arrivée de Messieurs Yves
et Raphaël dans notre établissement. Ils se sont très bien acclimatés à l’équipe
et au fonctionnement de l’établissement.
-
Messieurs, dit Monsieur Éric. Comment s’est
déroulée votre première semaine ?
-
Pour ma part, répondit Monsieur Raphaël, je
pense que mon autorité auprès des élèves est parfaitement installée. Je pense également
que j’ai bien cerné la plupart d’entre elles.
-
Raphaël m’ôte les mots de la bouche, poursuivit
le prof de philo. J’ajouterai que ce sont toutes des élèves compétentes qui ont
juste besoin qu’un coup de pouce pour réussir.
-
Bien, conclut Monsieur Lionel. Nous sommes ravis
de vous avoir dans notre équipe, dans tous les cas. Quelqu’un a quelque d’autre
chose à dire sur le déroulement de la semaine ?
Tout le monde se tut.
-
Parfait, trancha Monsieur Éric. Passons au débriefing
par élève, dortoir par dortoir. Commençons par le dortoir numéro un. Y’a-t-il des
élèves qui posent un problème ?
-
C’est un dortoir extrêmement calme, dit Madame
Bérangère. En quatre semaines, je n’ai flanqué qu’une ou deux fessées. Elles
sont très studieuses et plutôt obéissantes.
-
Parfait, cela fait plaisir à entendre ! sa
satisfit le Directeur.
-
Leurs résultats scolaires sont à la hauteur de nos
espérances, ajouta Monsieur Matthieu, ayant son ordinateur sous les yeux,
graphique affiché à l’écran.
-
Qu’elles continuent comme ça, dit Monsieur Éric.
Ne les lâchez pas d’une semelle : il faut qu’elles continuent à se tenir à
carreaux. Dortoir numéro deux ?
-
C’est tout l’inverse ! se plaignit Madame
Valérie. Ce dortoir rassemble toutes les amies de Clémence et…
-
Nous reviendrons à Clémence tout à l’heure,
coupa Monsieur Éric.
Aussitôt, Monsieur Matthieu
sentit des frissons dans tout son corps.
-
Ces gamines sont des pestes ! ajouta Madame
Valérie. Toutes ! Les dix ! Il n’y a que la petite Florentine qui sortirait
un peu du lot… Et encore !
-
Comment cela se passe-t-il en classe ?
demanda le Directeur aux enseignants.
-
Il est vrai qu’il y a beaucoup de claques qui
tombent, dit Madame Constance.
-
J’ai même dû m’énerver ! ajouta Madame Kelly.
-
Effectivement, il faut faire le gendarme
non-stop, ajouta Monsieur Raphaël. Je me suis également fâché.
-
Quels sont les éléments perturbateurs, à votre
avis ? demanda Monsieur Éric. Hors Clémence.
-
Lou et Naomy sont les plus proches de Clémence
et Mathilde, dit Madame Colette, la prof d’EPS. Je n’ai jamais Clémence en
classe à cause de son emploi du temps aménagé pour le piano, mais je peux vous
dire qu’elle a beaucoup d’influence, même en son absence !
-
Lou et Naomy, nota le Directeur. Je vais les
avoir à l’œil. En attendant, ce dortoir doit rentrer dans le rang. Il faut leur
montrer qui commande. Ne leur laissez rien passer et sanctionnez immédiatement
sans avertissement. C’est entendu ?
-
Bien, Monsieur le Directeur, répondirent les
enseignants et surveillantes.
-
D’accord. Dortoir numéro trois ?
-
Cette semaine, elles ont roulé comme sur des
roulettes ! dit Monsieur Thomas.
-
Non, pas pour moi ! ajouta Madame Kelly. Je
me suis fortement fâchée après Léa et Salomé ! J’étais à deux doigts de
les punir !
-
Qu’ont-elles fait ? se renseigna le Directeur-Adjoint.
-
Elles bavardent, ricanent entre elles… Elles ne
suivent strictement rien du cours ! J’en ai vraiment assez d’elles deux !
-
La prochaine fois qu’elles vous importunent, envoyez-les-moi,
dit le Surveillant Général. Je leur ferai passer l’envie d’être dissipées.
Le débrief des dortoirs quatre et cinq fut rapide. L’attention
fut ensuite vite portée sur les deux élèves restantes :
-
…Mathilde et Clémence, annonça le Directeur.
-
Clémence est une petite peste ! lança
Monsieur Thomas. Elle a beau être la meilleure élève de tout le Pensionnat, je
pense qu’au niveau comportement, c’est un cas désespéré ! Il n’y a
pratiquement pas un seul jour où elle ne prend pas une bonne fessée et pourtant
elle ne s’assagit pas ! Non, je pense vraiment qu’il n’y a plus rien à
faire avec cette jeune fille, malgré la réunion d’hier !
-
Je ne suis pas de votre avis, dit le Directeur-Adjoint.
Je suis ici depuis moins longtemps que vous mais je trouve quand même que Clémence
a progressé. Elle fournit réellement des efforts pour se tenir sage même s’ils
sont pour le moment vains.
-
Mais que faire ?! enchaîna Monsieur Yves.
Si nous desserrons la vis avec elle, elle verra une faille et s’y engouffrera
immédiatement ! De plus, si nous sommes plus laxistes avec Clémence, les
autres vont en profiter…
- Desserrer la
vis avec Clémence ?! intervint le Directeur. Ce n’est pas un choix envisageable ! Je lui
ai encore collé une bonne fessée sur mes genoux juste avant cette réunion et je
lui en collerai une tous les soirs s’il le faut, tant qu’elle n’aura pas une
fiche de suivi impeccable ! Si Clémence prend une, deux, trois ou plus fessées
par jour, c’est son problème ! Pas le nôtre ! Il faut qu’elle
apprenne à respecter les règles du Pensionnat, un point c’est tout !
-
Éric, vous devez reconnaître que c’est compliqué,
dit Madame Kelly. Clémence est extrêmement attachante…
-
Je suis le premier à être très attaché à elle,
Madame Kelly, répondit Monsieur Éric. Mais justement, parce qu’elle est attachante
et parce que nous voulons son bien, nous devons absolument faire en sorte qu’elle
apprenne à respecter le règlement. Sans cela, nous n’en viendrons jamais à
bout.
-
J’ai quand même l’impression que prendre une
fessée ne lui fait ni chaud ni froid… ajouta Monsieur Raphaël.
-
C’est ce qu’elle veut montrer, dit Monsieur
Matthieu. Mais je vous assure que ce n’est pas le cas. Elle tremble dès qu’elle
sait qu’elle va en recevoir une.
-
Je confirme, continua Monsieur Alexandre. A chaque
fois qu’elle est en retard en cours de piano, elle sait qu’elle a le droit à
une fessée. Je vous garantis qu’elle fait beaucoup d’efforts pour être à l’heure !
-
De toute façon, depuis le début de l’année, nous
passons un quart d’heure de la réunion hebdomadaire sur le cas de Clémence et
cela n’est pas près de changer ! se plaignit Madame Bérangère.
-
Il est vrai que Clémence est un gros cas, dit
Monsieur Éric. Mais pour ceux qui sont là depuis plusieurs années, vous vous souvenez
d’Amandine ? D’Elvira ? De Nelly ? Elles étaient toutes plus
coriaces que Clémence et nous en sommes venus à bout. Je vous rappelle que nous
ne sommes qu’à la fin du mois de septembre : il reste encore neuf mois à
notre établissement pour forcer Clémence à se transformer en jeune fille modèle. Nous y arriverons, je vous le garantis. Et si ce n'est pas le cas, vous savez déjà tous que Clémence intégrera un de nos Pensionnats pour ses études supérieures. Elle finira par filer droit.
Monsieur Éric avait raison et
tous le savaient.
-
Pour conclure sur Clémence, reprit le
Directeur-Adjoint, nous continuons donc la politique de tolérance zéro, et tant pis
pour ses fesses. Encouragez-la sur le plan scolaire car elle est vraiment une excellente
élève, mais ne laissez RIEN passer au niveau du comportement.
Tout le monde acquiesça.
La réunion continua sur sa lancée dans une bonne
convivialité. Les projets de la semaine à venir allaient être abordés quand Mesdames
Hermine et Arménie (dortoir n°3) entrèrent en furie dans la salle de réunion :
-
Des élèves ont fait le mur ! Quatre !
Quatre élèves ont fait le mur !
A suivre…
Aaaah mais tu ne peux pas nous laisser comme ça ! 😅😅
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