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Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 45)


 

Dimanche 3 novembre 2019.

 

                Mathieu me déposa devant la maison Webber aux alentours de 18h45. J’avais passé toute la nuit dans ses bras et je n’avais pas du tout envie de le quitter. Mathieu non plus n’avait pas envie de retourner à la caserne, d’ailleurs ! Nous étions bien l’un avec l’autre et nous aurions voulu arrêter le temps. Malheureusement, il fallait y aller : je reprenais les cours demain, et Mathieu se ferait punir à la caserne s’il arrivait en retard. Nous nous embrassâmes longuement puis je sortis de la voiture de mon amoureux.

 

                Mathieu et moi sommes ensemble depuis nos treize ans. Nous sommes extrêmement fusionnels et ne nous sommes pas quittés depuis. Cinq ans de relation et toujours autant d’amour !

 

                J’ouvris la porte de la maison Webber et en enlevant mes chaussures, mes yeux se posèrent sur les petites bottines de Louise : ma sœur était arrivée.

                Je rejoignis mes parents et ma sœur dans la cuisine où ils étaient en train de se prendre un apéro. Nous parlâmes des vacances, essayant de meubler l’absence d’Elsa et de Victoire. Malgré le masque de joie qu’ils arboraient, je savais que Michael et Scarlett avaient du mal à accepter le départ d’Elsa et Victoire. Cela était tout à fait compréhensible. Je pensai alors deux minutes à ce qu’avaient dû éprouver Tom et Dana en se retrouvant seuls avec Jeanne à Paris ; mais à la différence de Michael et Scarlett, Tom et Dana l’avaient choisi.

 

                Nous dinâmes tous les quatre dans une bonne ambiance, familiale et complice. Je sentais que nous allions très vite nous habituer à cette petite vie à quatre.

Malgré cette bonne ambiance, j’étais soucieuse à cause de mon vol. J’étais soucieuse que cela se sache et que mes parents me tuent.

 

                Alors que nous débarrassions la table, le téléphone de Scarlett sonna. Elle décrocha, s’éclipsa et resta longtemps à parler avec son interlocuteur en faisant les cent pas dans le sellier. Au bout de quelques longues minutes, elle raccrocha et annonça :

-          Je suis désolée mes amours, je dois absolument partir en déplacement. Je dois partir demain matin et je ne reviendrai que mercredi matin.

-          Tu pars où ? se renseigna Michael qui a plutôt l’habitude des déplacements de sa femme.

-          Oslo, répondit-elle.

-          Le siège de ta boîte, précisa Michael.

-          Le siège de ta boîte ? m’étonnai-je. Comment ça ? Je croyais que tu étais P-DG de plusieurs salons de beauté !

-          Je suis à la tête de plusieurs salons de beauté, expliqua Scarlett. Mais ces salons de beauté font partie d’une chaîne et le siège de cette chaîne est à Oslo.

-          Pourquoi est-ce que tu ne lances pas ton propre truc ? demanda Louise. Comme ça, tu n’auras plus de comptes à rendre à personne !

-          Ce n’est pas si simple, Louise chérie. Je bosse déjà énormément et si je veux garder du temps pour ma famille, il vaut mieux que les choses restent comme elles sont.

-          D’accord, reprit Louise.

-          Ça ira ? Vous réussirez à vous débrouiller tous les trois sans moi ? demanda Scarlett.

-          Si papa ne nous empoisonne pas avec sa cuisine, on devrait survivre ! ris-je.

Pour réponse, Michael me lança le torchon à la tête.

 

                Louise et moi serions donc seules avec Michael pendant les prochaines soixante heures. Pourvu qu’il n’apprenne pas mon vol dans ce laps de temps.

 

                Avant de dormir, je me confiai à Louise sur ce que Marion, Eléa, Angélique et moi avions fait hier.

-          Mais t’es une grande malade ! Comment as-tu pu faire ça ?! Papa et maman avaient confiance en toi !

-          Oh ça va ! On croirait entendre Victoire !

-          Mais c’est vrai, Marie ! Si papa et maman apprennent ça, tu vas prendre la fessée de ta vie ! Et s’ils apprennent que je le savais, je risque gros, moi aussi !

-          On fera comme si tu n’étais pas au courant !

-          Et s’ils voient que je mens ?!

-          Mais non, arrête de paniquer !

-          Arrête de paniquer ?! me cria-t-elle. Arrête de paniquer ?! Ça ne te fait peut-être rien, mais au cas où t’aurais pas remarqué, il faut plusieurs jours pour se remettre d’une fessée avec Michael et Scarlett ! Je n’ai pas forcément envie d’en reprendre une !

-          C’est toi qui dis ça ? Alors que j’en ai pris quatre fois plus que toi depuis qu’on est ici ?!

-          A qui la faute ?! me gronda Louise.

-          Tu sais quoi, je n’aurais jamais dû te dire ça. Je vais me brosser les dents, salut !

Je me levai du lit de ma sœur dans l’intention de sortir de sa chambre ; mais elle attrapa ma main avant ma sortie :

-          Manou, attends ! dit-elle.

Anaïs, Jeanne, Louise et moi avons pris l’habitude de nous appeler par les mêmes surnoms que Tom et Dana utilisaient.

-          Qu’est-ce qu’il y a encore ? demandai-je, grognon.

-          Ecoute, je suis désolée. D’accord, tu as fait une bêtise mais tu es assez mal comme ça pour que j’en rajoute. Je m’excuse. Tu me pardonnes ?

Comment ne pas pardonner ma sœur préférée ?

-          Bien sûr que je te pardonne, répondis-je.

Louise me serra dans ses bras et nous échangeâmes une longue étreinte. Puis, nous entendîmes :

-          Les filles ! Au lit !

N’ayant pas pour objectif de contrarier nos parents, nous décidâmes d’aller nous coucher.

 

                Lorsque mes parents vinrent me dire : « Bonne nuit ! », je fis un énorme câlin à Scarlett : elle me manquerait énormément. Je lui dis :

-          Fais attention à toi, maman. S’il te plaît.

-          Ce sont plutôt les autres qui devraient faire attention à ta mère ! ria Michael.

Scarlett le bouscula gentiment pour accuser la réplique.

-          Je t’aime Marie chérie.

-          Je t’aime aussi, maman !

Scarlett se leva pour sortir de ma chambre. Michael la suivit puis se retourna vers moi juste avant de disparaître de ma vue :

-          Sans rire ! Ta mère est un véritable ninja !

Je ris. Michael m’envoya un bisou avec sa main et ferma la porte de ma chambre.

 

                J’aime vraiment beaucoup Michael et Scarlett. Vraiment. J’espérais de tout mon cœur pouvoir rester avec eux jusqu’à la fin de mes études...

 

                ...Pourvu qu’ils ne découvrent jamais mon vol.

 

A suivre…


La suite !

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