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Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 45 - *Bonus*).

 


                Louise et Marie étaient couchées depuis un bon quart d’heure lorsque le téléphone fixe sonna. Scarlett décrocha :

-          Allô, oui ? Ah, bonsoir madame Levin ! [...] Je vais bien, merci ! Et vous ? [....] Ah bon ? […] Non, nous n’avons pas vérifié... […] Nous lui avions donné 100€. […] Attendez une petite minute, je demande à mon mari.

Scarlett cacha le bas du combiné avec sa main et demanda à Michael :

-          As-tu vérifié les articles que Marie a achetés lorsqu’elle est rentrée samedi ?

-          Oui, pourquoi ? s’étonna Michael. Elle était même contente de nous les montrer !

-          Madame Levin, la mère de Marion et Angélique, est au bout du fil. Elle dit que ses filles ont volé des boucles d’oreilles. Marie l’aurait également fait, tout comme leur autre copine.

-          Marie aurait volé quelque chose ?! s’exclama Michael. Non, je n’y crois pas une seule seconde !

Scarlett enleva sa main du combiné et dit à son interlocutrice :

-          Merci de nous en avoir informés, madame Levin ! […] Pouvez-vous nous envoyer cela ? […] Merci beaucoup ! […] Ah ça, je suis entièrement d’accord avec vous ! Si c’est le cas, elle ne perd rien pour attendre ! […] Bonne soirée, madame Levin ! […] Merci, à vous aussi !

Scarlett raccrocha et demanda à Michael :

-          Je ne suis pas folle, Marie est bien rentrée avec un ensemble et les boucles d’oreilles qui vont avec ?!

-          Oui, oui ! confirma Michael. Absolument !

-          Madame Levin dit qu’elles ont tout mis en commun et qu’elles se sont acheté le même ensemble. Toutes les pièces figurent sur le ticket de caisse sauf les boucles d’oreilles. Elle dit qu’elle a appelé les parents d’Eléa et qu’ils lui avaient donné 40€. Angélique et Marion avaient chacune 150€. Marie avait 100€.

-          Ça fait donc 440€ en tout, calcula Michael.

Le téléphone de Scarlett vibra, recevant l’image du ticket de caisse. Elle en prit connaissance et le montra immédiatement à son mari. Michael dit :

-          438,96€. T’as déjà vu des boucles d’oreilles qui coûtent 51 centimes ?

-          Jamais, et toi ?

-          Jamais, trancha Michael. Surtout qu’elle disait avoir tout acheté dans le même magasin !

-          Il y a peut-être un deuxième ticket de caisse qui n’est pas en notre possession… tenta Scarlett.

-          Nous devons nous rendre à l’évidence, chérie ! conclut l’informaticien.

Il y eut un moment de silence durant lequel le jeune couple accusa la déception. Puis, Michael se fâcha :

-          Je vais la tuer. Cette fois-ci, elle va vraiment prendre la fessée de sa vie ! Une déculottée d’au moins une demi-heure ! C’est tout ce qu’elle mérite ! Je te jure que dès qu’elle se réveillera demain matin…

-          Attends, Mike ! tempéra Scarlett.

-          Attendre quoi ?! Qu’elle fasse une connerie encore plus grosse qu’elle ?! C’est déjà le cas !

-          Je pense que nous devons lui laisser une chance de nous avouer sa bêtise.

-          Parce que tu crois vraiment qu’elle va se dénoncer elle-même ?!

-          Marie est hyper compatissante et hypersensible, expliqua l’esthéticienne. Elle doit déjà être rongée par la culpabilité…

-           …ou par la peur de nous le dire ! coupa Michael.

-          Oui, dit Scarlett. Mais je pense qu’il faut quand même lui laisser le temps d’avouer. Faute avouée, à moitié pardonnée.

-          C’est un proverbe français, ça ! Je ne rentre pas là-dedans !

-          Ah bon ?! Tu ne vis pas en France, peut-être ?

Michael bougonna intérieurement puis demanda à sa femme :

-          Tu veux lui laisser combien de temps ?

-          Disons jusqu’à mon retour. Mercredi midi, on avise. On essaie de la faire avouer.

-          Il faut qu’on instaure un barème, dit Michael. Qu’on se mette d’accords dès maintenant. Si elle avoue pendant ton absence, il faut que je lui flanque une punition avec laquelle tu es d’accord !

-          Bien. Alors si elle avoue avant mon retour, tu lui flanques une déculottée de dix minutes, proposa Scarlett.

-          Quinze, dit Michael.

-          Quinze ?! s’étonna l’esthéticienne.

-          Elle a volé dans un magasin, chérie ! appuya Michael.

-          Ok, bon, on décidera après. Si elle avoue avec nos questions poussées mercredi matin ?

-          Vingt minutes ! dit l’architecte en informatique.

-          Mike…

-          Quoi ?! Il faut marquer le coup !

-          Bon, admettons qu’elle n’avoue pas…

-          Trente minutes sur nos genoux et ça, c’est non négociable ! acta le père de famille. Trente minutes incompressibles avec un chrono devant ses yeux pour qu’elle voie bien le temps défiler !! Trente minutes non-stop ! Que ça soit toi ou moi qui lui donne, elle ne voudra plus recommencer un truc pareil, je te le garantis !!

-          Trente minutes, tu te rends compte du nombre de claques que ça fait ?! demanda Scarlett. Imaginons qu’il nous faut une seconde et demie par paire de claques, on monte à 2700 claques ! Et vu le calibre des claques que nous donnons…

-          Il faut qu’elle reçoive la fessée de sa vie, Scar ! insista Michael. Tu te rends compte de la gravité de la chose, ou pas ?! Elle a volé !! C’est punissable par la loi !! Il est hors de question qu’elle s’en sorte avec une déculottée de moins d’une demi-heure, même si elle ne peut plus s’asseoir pendant des jours et des jours ! Si elle avoue en ton absence, avec ton proverbe à la con, on divise par deux : quinze minutes. Si elle avoue avec nos questions ciblées, vingt minutes. Si elle s’entête, ce sera trente minutes ! Je ne négocierai pas, Scar ! Je ne veux pas que ma fille recommence ce genre de choses ! Et en plus de cette fessée mémorable, je peux te dire qu’elle sera privée de sortie pendant deux mois et qu’elle va aller ramener les boucles d’oreilles à la vendeuse en lui expliquant qu’elle a reçu une bonne fessée et qu’elle ne recommencera plus ! Et elle fera aussi une heure de tâches domestiques à la maison pour rembourser ces boucles ! Enfin, elle aura intérêt à se tenir à carreaux par la suite car tu n’imagines même pas combien je vais la fliquer ! Elle a clairement dépassé les bornes, là ! Je l’aime de tout mon cœur, tout comme toi, et c’est d’ailleurs pour ça que je ne vais pas transiger là-dessus !

-          D’accord, soupira Scarlett en se laissant convaincre. Tu as mon accord.

-          Merci mon cœur, répondit Michael. Je peux également te dire qu’en attendant son potentiel aveu, je vais serrer la vis ! La moindre parole de travers, bim ! Le moindre retard, bim ! Ses notes ont intérêt à être impeccables et gare à elle si elle est insolente ou fainéante ! Je ne vais pas la louper, Scarlett, je te le dis ! Je suis terriblement déçu d’elle !

-          Ok. Tu as mon accord, mon amour. Je ne veux pas que tu sois injuste avec elle, c’est tout. Mais j’accepte que tu sois sévère. Elle doit effectivement comprendre qu’elle est allée trop loin.

 

Après avoir bu leurs infusions, Michael et Scarlett allèrent se coucher, fortement déçus du comportement de leur fille. Néanmoins, ils étaient déterminés à ce que Marie ne réitère jamais ce genre de choses.

 

A suivre…


La suite !

Commentaires

  1. C'est pas du tout bon pour Marie cette histoire !
    La pauvre, elle va avoir du mal à s'en remettre

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    Réponses
    1. ...Sauf si elle décide d'avouer et d'atténuer la sentence... ! On verra bien ce qu'elle décide... ;)

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  2. Oulalala, Marie va quand même la sentir passer celle-ci. 15 min sembe déjà énorme. J'espère qu'elle va avouer, pour son bien.
    Je comprends la colère de ses parents et la déception. Ça va être difficile de retrouver leur confiance

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