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Journal d'une étudiante accueillie. - Chapitre 48

 



Mercredi 6 novembre 2019.

 

                Après une grasse matinée bien méritée – comme cela fait du bien de ne pas avoir cours le mercredi matin ! – je me levai aux alentours de onze heures. Je pris tout de suite mes médicaments et mangeai une barre de céréales afin de tenir jusqu’à l’heure du déjeuner.

               

                A midi, nous mangeâmes tous les quatre, en famille. Scarlett avait sa journée de libre et Michael avait pu faire une pause dans son télétravail.

-          Au fait, les filles ! nous dit Scarlett. Votre père et moi avons décidé de se faire une sortie en amoureux, ce soir. Nous avons besoin de prendre du temps pour notre couple. Nous vous laisserons donc seules à la maison.

Le regard conquérant que nous nous échangeâmes Louise et moi alerta nos parents. Michael reprit :

-          Vous avez intérêt à vous tenir à carreaux ! Nous voulons retrouver la maison dans le même état que nous l’avons laissée !

-          Et ce n’est pas parce que nous sommes absents que les règles changent ! poursuivit Scarlett. Puisque vous n’avez pas cours demain, vous avez la permission de 22h30. Mais 22h30 grand maximum !

-          Pas de sortie, ni d’invitation ! continua Michael.

-          Et si jamais nous apprenons qu’une ou plusieurs de ces règles n’ont pas été respectées, nous vous flanquerons une baby-sitter pour les prochaines fois ! ajouta Scarlett. Et cela, en plus d’une fessée !

Michael et Scarlett ne seront pas là ce soir et il n’y a aucune raison qu’ils apprennent ce qui se sera passé en leur absence.

 

                Puisque nous n’avons pas cours le jeudi, Vincent, un gars de notre classe, organise une soirée chez lui tous les mercredis soirs. Louise et moi n’y sommes jamais allées, sachant très bien que Tom et Dana, puis Michael et Scarlett nous auraient strictement interdit d’y aller. Néanmoins, ce soir, c’était l’occasion rêvée d’aller y faire un tour. En allant à notre premier cours de l’après-midi, les rôles étaient inversés : c’était Louise qui était toute excitée à l’idée d’y aller et moi qui la freinais un peu :

-          Tu te rends compte que c’est un énorme risque ou pas ?

-          Je sais Manou mais c’est vraiment l’occasion ! Elle ne se représentera pas !

-          C’est aussi l’occasion de se mettre Michael et Scarlett dans la poche une bonne fois pour toutes, lui dis-je. Si on reste sages ce soir, on aura définitivement gagné leur confiance !

-          Où est passée ma sœur ?! Sors de ce corps !! cria Louise.

-          Ahah, très drôle ! ironisai-je.

-          Je ne comprends pas ce qui t’arrive. On devrait être en train de discuter de comment on y va, plutôt que si on y va !

-          Ce n’est pas toi qui as pris la fessée de ta vie avant-hier ! la rabrouai-je. J’ai encore mal aux fesses, j’te signale ! Et puis d’ailleurs, tu ne crains plus les parents, tout à coup ?!

-          Bien sûr que si, dit Louise. Mais encore une fois, c’est une occasion unique ! Et puis, il n’y a aucune chance pour qu’ils sachent où on est.

-          Qu’est-ce que tu en sais ? demandai-je. On ne sait même pas à quelle heure ils vont rentrer !

-          On n’aura qu’à utiliser une appli de géolocalisation ! dit Louise. Je l’installerai moi-même en rentrant des cours. Comme ça, on saura quand ils seront sur le point de rentrer !

Pas bête. Pas bête du tout, même. Et puisque Louise est une enfant de chœur, nos parents ne se douteront de rien… C’est vraiment pas mal.

-          Bon ok, acceptai-je. Mais je te jure que si jamais on se fait prendre, je remettrai entièrement la faute sur toi.

-          Marché conclu, dit ma sœur.

Je ne sais pas pourquoi, j’avais encore un mauvais pressentiment. Je sentais que cette bêtise allait me conduire tout droit sur les genoux de mes parents.

 

 

-          14/20, mademoiselle Webber ! C’est un bon travail.

Venant de mon prof d’histoire sadique, cette remarque représentait le compliment ultime. Malheureusement, j’étais quand même bonne pour prendre dix claques en rentrant à la maison : mes fesses n’étaient même pas encore totalement réparées. J’étais dépitée.

Pour la première fois depuis le début de l’année, Louise écopait d’une note plus basse que la mienne : un 11/20, ce qui lui vaudrait une fessée plus salée que moi en rentrant à la maison. J’étais on ne peut plus surprise de cet événement. La Terre se serait-elle mise à tourner dans l’autre sens depuis ce midi ?

Je me dis que, peut-être, cette fessée pour la note d’histoire rappellerait à Louise ô combien cela fait mal, et la dissuaderait de sortir ce soir. Néanmoins, j’en serais bien déçue maintenant qu’elle m’avait convaincue et que je me faisais une joie d’aller chez Vincent.

 

                Lorsque nous rentrâmes à la maison après les cours, Michael travaillait encore dans son bureau à l’étage et Scarlett nous avait laissées un mot disant qu’elle était allée chercher les courses au Drive le plus proche. Nous nous rendîmes dans la pièce à vivre où tout le nécessaire pour se préparer un bon goûter était sorti sur la table. La femme de ménage était là, en train de s’affairer à nettoyer le frigo. Nous la saluâmes avant de nous installer et de prendre notre goûter.

-          Tu préfères que ce soit papa ou maman ? demandai-je à Louise, en pensant à nos notes d’histoire.

-          Maman, dit Louise. Même si ça fait quand même très mal. Avec papa, j’ai toujours l’impression de décoller du sol.

-          Moi aussi je préfèrerais que ce soit maman, dis-je sans justification.

-          On verra bien. Espérons que papa soit en meeting et qu’il ne descende pas tout de suite…

-          Oui.

Je marquai un temps de silence, puis demandai à ma sœur :

-          Je peux te poser une question ?

-          Bien sûr, répondit Loulou.

-          Quelle mouche t’a piquée aujourd’hui ? Tu as toujours été l’enfant parfaite. Même chez Tom et Dana, tu as toujours été la petite fille sage. Et aujourd’hui, tu décides de braver l’interdit pour aller chez Vincent…

-          Je pourrais te poser la même question, me retourna Louise. Tu as toujours été l’enfant terrible qui donnait du fil à retordre aux parents ; et là, d’un coup, tu t’assagis.

-          Louise, tu n’es pas amnésique, quand même ! lui dis-je. Tu sais très bien ce qui s’est passé avant-hier ! Tu sais très bien pourquoi je me suis assagie ! Si tu avais pris la volée que j’ai prise, tu n’aurais même pas pensé une seule seconde à sortir ce soir ! Ça justifie totalement le fait que je veuille faire profil bas ; mais ça ne justifie pas le moins du monde le fait que tu deviennes…que tu deviennes comme moi.

-          Je suis loin d’être à ton niveau, dit ma sœur. En fait, je commence à en avoir marre de faire profil bas, justement. Dans deux mois, j’aurai vingt ans. J’ai toute la vie devant moi. Je devrais sortir en boîte, picoler et m’éclater comme une jeune de mon âge. Au lieu de ça, à cause de ce maudit gouvernement, je suis redevenue mineure, sous la tutelle d’un couple ultrastrict. Ce n’est clairement pas la jeunesse que j’ai envie d’avoir.

-          Qu’est-ce qui t’a donné ce déclic ? m’étonnai-je, ne sachant comment réagir à la révolte de ma sœur.

-          J’ai parlé avec ma grande sœur ce week-end. Elle m’a rappelée, à juste titre, qu’il fallait que je commence à profiter de ma jeunesse. Donc à partir de maintenant, je vais saisir la moindre occasion pour profiter.

J’explosai de rire.

-          Qu’est-ce qui te fait rire ? me demanda ma sœur, le plus sérieusement du monde.

-          Ce qui me fait rire, c’est que tu es en train de dire que tu vas te révolter en mode « grand méchant loup », alors que dans une heure maxi, quand les parents t’en auront collée une pour la note d’histoire, tu seras redevenue un tout petit agneau apeuré ! Alors oui, je ris !

-          Qu’est-ce que tu en sais ?! me gronda Louise. Tu ne me crois pas capable ?!

-          Louise, ça va faire bientôt deux mois que je te connais ! A chaque fois que tu as eu un petit regain de révolte, tu t’es très vite calmée ! Et c’était avec Tom et Dana ! Michael et Scarlett sont beaucoup plus dissuasifs…

-          Tu verras !

-          Oui, je verrai ! me moquai-je. Je vais déjà voir si, avec la fessée que tu vas prendre pour l’histoire, tu auras toujours envie d’aller chez Vincent !

Être une rebelle, une vraie (un peu comme moi) ça ne s’apprend pas. C’est inné. Pour moi, Louise était une petite rigolote qui voulait se la jouer caïd. Elle allait vite déchanter.

-          En tout cas, lui dis-je, même si ça ne va pas durer longtemps, ça me fait plaisir de te voir te rebiffer un peu !

-          Chut ! me dit-elle en entendant un bruit dans les escaliers. Papa arrive !

Oh non… Michael s’occuperait très certainement de nous puisque Scarlett n’était toujours pas rentrée. Zut de chez zut !

-          Salut les filles, ça a été votre aprem ?

-          Oui nickel et toi ? répondis-je.

-          Ça a été.

Papa n’avait pas l’air au courant de nos notes.

-          Ça n’a pas l’air d’aller, mes princesses ! nous lança l’informaticien. Vous êtes sûres que ça va ?

-          Oui, oui ! répondit Louise.

Effectivement, il n’était pas au courant. Petit sursis.

                Devant l’ignorance de Michael, nous passâmes un goûter convivial. Nous avions bientôt fini quand soudain, Scarlett rentra des courses.

-          Venez m’aider à décharger, nous dit-elle. Ensuite, il va falloir qu’on parle !

-          Qu’est-ce qui se passe ? demanda Michael, surpris par la mauvaise humeur de sa femme.

-          Tu n’as pas regardé ton téléphone cette après-midi, toi ! dit-elle.

Michael s’avança vers le bar et s’empara de son téléphone. Après l’avoir consulté, il dit :

-          Ah ! Je comprends mieux vos têtes de six pieds de long lorsque je suis descendu !

Louise et moi ne répondîmes pas et allâmes aider nos parents à décharger les courses.

 

                Malheureusement, il ne nous fallut pas plus de cinq minutes pour que toutes les courses soient déchargées. Nous voulûmes les ranger pour gagner du temps mais Scarlett nous interrompit :

-          Nous allons d’abord régler nos comptes, ensuite nous rangerons les courses !

Nous remîmes les aliments que nous avions dans les mains dans leurs sacs respectifs et attendîmes que la sentence tombe.

-          Allez me chercher vos copies, ordonna notre mère.

Nous nous exécutâmes.

Le couple examina nos deux copies de près. Sur ma copie, l’appréciation indiquait : « Bon travail ! ». Sur celle de Louise, il y avait indiqué : « Hors sujet ». Scarlett dit à Michael :

-          Bon. Ce n’est pas un manque de travail.

-          Peu importe, répondit notre père. Nous avons instauré un barème, ce n’est pas pour rien. Si la note de 16/20 n’est pas atteinte, il y a des conséquences. C’est tout.

-          Alors je te laisse faire, déclara Scarlett à son mari.

Bon, le top départ du mauvais quart d’heure venait d’être donné. Michael s’approcha rapidement de Louise, lui empoigna le bras et remonta sa jupe en cuir marron de sa main libre. C’est ainsi que ma sœur prit les vingt-cinq claques paternelles imposées par le barème. Elle les prit sur le collant. Notre père avait assez appuyé les claques pour que Louise les sente passer. Puis, une fois qu’il l’eut lâchée, ce fut à mon tour de prendre dix bonnes claques sur le jeans. Heureusement, mon jeans était assez épais pour bien me protéger. Mes fesses me picotaient mais c’est tout.

Louise n’avait même pas pleuré, elle qui pleure pourtant facilement.

-          Vous êtes capable de beaucoup mieux que ça, les filles, nous lança Michael de façon quasi-automatique, comme pour justifier ces deux punitions.

Pour la première fois depuis mon arrivée chez les Webber, je venais de trouver injuste la fessée prise. Il y a toujours une raison pour laquelle mes parents me punissent – et parfois, ce sont même de très bonnes raisons ! – mais aujourd’hui, j’avais ramené un « Bon travail ! » en histoire et ces dix claques n’avaient aucune justice pour moi. Papa me les avait données de manière automatique, parce qu’il le fallait. Parce qu’ils avaient mis un barème en place et que c’était comme ça.

Je savais que ma mère était de mon avis. Il n’y aurait eu qu’elle, elle aurait très certainement passé l’éponge. Mais Michael déteste manquer à sa parole. Lorsqu’il dit quelque chose, il le fait. Point barre.

 

                Pour le coup, je fus mauvaise langue : Louise était toujours aussi décidée à se rendre chez Vincent malgré le rappel à l’ordre de Michael. Soit.

 

                Pendant que Scarlett se préparait pour sa sortie, Louise alla la voir. Depuis ma chambre, je l’entendis lui demander :

-          Maman, tu peux me prêter ton téléphone, s’il te plaît ? Je voudrais regarder le programme TV de ce soir mais je ne trouve pas le mien !

-          Oui bien sûr, chérie, répondit Scarlett. Il est sur ma table de nuit.

Je me replongeai dans mon bouquin puis vis Louise entrer dans ma chambre quelques minutes plus tard :

-          L’appli est installée et opérationnelle, dit ma sœur après s’être assise sur mon lit.

-          Je continue de penser qu’on va commettre une énorme erreur. Si maman se rend compte de quoi que ce soit sur son téléphone…

-          Pourquoi voudrais-tu qu’elle s’en rende compte ? me demanda Louise. Déstresse.

-          J’aimerais bien, répondis-je. Mais je n’arrête pas de penser à la rouste qu’on va prendre quand papa et maman vont apprendre ce qu’on a fait. On va en passer du temps sur leurs genoux, tu peux me croire…

-          Ils ne le sauront pas, Marie ! me gronda Louise. Arrête ton pessimisme !

-          Louise chérie, tu as retrouvé ton téléphone ? demanda Scarlett après avoir frappé à la porte de ma chambre.

-          Oui, c’est bon, maman ! répondit ma sœur. Merci !

-          Où était-il ? demanda-t-elle.

-          Je l’avais oublié sur l’étagère des toilettes, inventa Louise.

Scarlett sortit de la pièce, Louise la suivit, me chuchota une nouvelle fois que « tout allait bien se passer ».

 

                Scarlett et Michael partirent pour dix-huit heures trente après nous avoir donné mille et une recommandations.

 

                Un quart d’heure plus tard, Louise et moi partîmes également de la maison sous le regard accusateur de Paillette. Heureusement que les animaux ne peuvent pas parler : Paillette pourrait en raconter, des choses !

 

                La maison de Vincent ne se trouve qu’à deux rues de la nôtre. Lorsque nous y arrivâmes, nous nous plantâmes devant la porte d’entrée et sonnâmes.

 

                Vincent vint nous ouvrir, accompagné d’une brunette d’environ cinquante-cinq ans.

-          Ah ! Salut les filles ! s’exclama Vincent.

Puis, il tourna sa tête vers la brunette et dit :

-          Maman, je vous présente Marie et Louise Webber.

Il vouvoie sa mère ?!

Je m’arrêtai quelques secondes sur cette étonnante découverte avant d’être interrompue par la mère de Vincent.

-          Webber… dit-elle. Michael et Scarlett Webber ?

-          Oui, répondis-je.

-          Oh, ils sont vraiment adorables ! Ils doivent être de très bons parents !

-          Oui, répondis-je encore une fois. Vous les connaissez ?

-          Je les croise de temps à autre, répondit la brunette.

-          Si vous pouviez éviter de leur dire que nous sommes ici, ça nous arrangerait, dit Louise.

-          Ah ? s’étonna la mère de Vincent. Vos parents ne savent pas que vous venez ?

-          Non, dit Louise. Il vaut mieux que cela reste comme ça.

-          Très bien, dit la brunette d’un air amusé.

-          Entrez les filles, dit Vincent. Je vais vous montrer où vous pouvez déposer vos manteaux.

 

La musique était déjà de mise. Dans la pièce à vivre, une quinzaine de personnes – dont Cassandra – dansait, discutait et/ou grignotait des petits fours.

Ma sœur et moi eûmes du mal à nous mettre dans l’ambiance : Louise surveillait son téléphone toutes les quinze minutes pour vérifier l’endroit où se trouvaient nos parents. Aux dernières nouvelles, ils dînaient dans un restaurant étoilé de la ville.

                Alors que je m’étais assise sur le canapé pour manger quelques-unes des mignardises présentes sur la table basse, Vincent vint s’asseoir à côté de moi. J’en profitai pour lui demander :

-          Comment se fait-il que tu vouvoies ta mère ?

-          C’est comme ça, répondit mon ami. Depuis qu’on est arrivés dans cette famille, mon frère, mes sœurs et moi devons vouvoyer nos parents. Ils disent que ça marque une distance et favorise le respect.

Il est vrai que dans la famille de Vincent, les Joyeux, il y a six enfants. Les parents d’accueil ont plutôt intérêt à se faire respecter !

-          Et ta mère accepte que tu fasses une teuf tous les mercredis, alors ? lui demanda Louise, qui venait de nous rejoindre après être allée aux toilettes.

-          A condition qu’elle ne finisse pas après 23h, répondit Vincent. Et c’est uniquement parce que nous n’avons pas cours le lendemain !

-          Mais tes frère et sœurs ne sont pas tous dans notre filière ! dit Alexia, une fille de notre promo.

-          Non c’est vrai, dit Vincent. Nos parents nous autorisent à aller nous coucher à l’heure que nous voulons le soir, du moment que nous ramenons de bonnes notes et que nous restons assidus et concentrés en cours.

-          La chance ! se lamenta Diego. Moi mes parents, ils m’obligent à me coucher à 21h comme si j’étais un gamin !

-          Pareil, dit Louise.

-          Vous n’avez qu’à faire autre chose plutôt que de dormir, dit Vincent. Prenez un bouquin ou autre…

-          Si mes parents découvrent que je fais une activité alors que je devrais dormir, je me fais automatiquement punir ! dit Diego.

-          Pareil, dîmes Louise et moi en chœur.

-          Ta mère a l’air cool, dit Alexia. T’as de la chance !

-          Ça arrive qu’on prenne des claques, dit Vincent. Lorsqu’on a des notes en-dessous de la moyenne, qu’on ne respecte pas le planning de tâches domestiques ou qu'on leur parle mal, ça barde ! C’est vrai que mes parents sont cools mais faut pas pousser le bouchon !

-          Quand tu dis « prendre des claques », dis-je, ça veut dire… ?

-          Ben des claques quoi ! dit Vincent. Des gifles, des calottes derrière la tête… Pourquoi, vos parents ne vous tapent pas, vous ?

-          Oh si, dit Alexia. Chez nous, c’est martinet, tapetapis et compagnie. Mon frère a même eu droit à des coups de règle sur les doigts ! A l’ancienne quoi !

-          Chez moi aussi c’est à l’ancienne, continua Diego. On s’fait tirer les oreilles, on prend des gifles, des fessées… Nos parents sont ultra-sévères. Et vous les Webber ?

-          On prend des fessées, répondit Louise. On n’a jamais eu de gifle mais les fessées, on les collectionne ! Surtout Marie, en fait.

Nos amis rirent.

-          C’est bizarre, ça ne m’étonne même pas ! lança Vincent. Marie est la rebelle de la promo !

-          Plus pour longtemps, informai-je. J’peux vous dire que mon père m’a vite calmée !

-          Tu m’étonnes ! dit Diego. Ton père, c’est une armoire à glace ! Quand j’l’ai vu débarquer à la cafet’ hier, même moi je deviendrais un ange face à lui ! T’as pas envie d’le faire chier !

-          Et notre mère est ceinture noire de trois arts martiaux différents, balança Louise.

-          Tu déconnes ?! s’étonnèrent nos amis.

-          Nan, j’vous promets ! confirma Louise. C’est clair que t’as pas du tout envie de les provoquer ! Tout à l’heure notre père nous est tombé dessus à cause des notes d’histoire… J’peux vous dire qu’on n’a pas rigolé !

-          Oh moi aussi… Ma mère m’a mise une droite parce que j’ai eu 4, dit Diego. Mais bon, j’préfère ça à une fessée ! C’est tellement la honte de se retrouver à moitié nu devant ses parents…

-          Grave ! continua Alexia. A cause de ce gouvernement de merde, on se fait maltraiter !

-          On est partis pour au moins cinq ans alors faut faire avec, dit Diego. Après, on a de la chance. On est tombés chez des riches !

-          Toutes les familles d’accueil sont riches ? demandai-je.

-          Ben oui ! dit Diego. Ils demandent un certain niveau de vie pour être famille d’accueil. Sinon, ils t’acceptent pas. Donc on est tous dans des familles ultra-friquées.

-          Comment tu sais ça ? interrogeai-je.

-          Parce que le frère de mon père d’accueil, il a dit l’autre jour que sa candidature avait été refusée parce qu’il n’avait pas assez de thunes.

-          Mais comment ont-ils pu placer tous les étudiants de France, alors ? s’étonna Louise.

-          Y’a plus de bourges que ce qu’on croit ! dit Alexia avant de regarder sa montre. Putain, il va falloir que je rentre sinon mes parents vont se rendre compte que j’suis sortie et là j’suis mal. Leur martinet les gars… Il me laisse des traces sur la peau pendant trois jours.

-          T’as qu’à couper les lanières ! lui conseillai-je.

-          Si j’fais ça, je signe mon arrêt de mort, avoua Alex. Mais crois-moi, ce n’est pas l’envie qui m’en manque !

-          C’est relou ! Tous les mercredis tu dois partir ultra-tôt, c’est chiant ! se plaignit Vincent.

-          Je sais, mais si jamais j’me fais chopper…

-          Attends, tu sors en douce tous les mercredis ?! demandai-je à Alexia.

-          Bah ouais ! Faut bien que j’m’amuse un peu dans la semaine ! Et puis c’est ma manière de la mettre à l’envers à mes parents. Vos parents savent que vous êtes là, vous ?

Louise expliqua notre situation à nos amis, ainsi que notre stratagème. Tous notèrent le nom de l’application de géolocalisation afin de pouvoir s’en servir à l’avenir.

 

                A 23h, Vincent mit fin à la soirée. Nous vîmes que Michael et Scarlett étaient en train de boire un verre dans un bar à l’autre bout de la ville, nous avions donc le temps de rentrer. Avant de partir, je demandai à Vincent :

-          T’es sûr que ta mère ne dira rien à mes parents ? T’es absolument sûr ?

-          Promis, Marie ! Vraiment ! Sinon, elle l’aurait aussi dit aux autres parents…

-          Bon d’accord. Merci encore Vincent, c’était top !

-          Oui, c’était génial que vous soyez là ! dit notre hôte. Tenez-moi au courant si jamais vous pouvez revenir mercredi, ce serait cool ! Tiens, je te redonne mon numéro !

Vincent me donna un papier dans la main et referma la porte derrière nous. J’entrepris d’ouvrir le papier pour vérifier ce qui était écrit dessus – j’avais déjà le numéro de Vincent enregistré dans mon téléphone, c’était étrange qu’il me le redonne… Je lus :

Diego a grave flashé sur toi. Et moi, j’ai flashé sur Louise. Y’a moyen qu’on s’arrange un truc ?

Je suis déjà en couple avec Mathieu et folle amoureuse de celui-ci. Mais pour Louise qui est célibataire, c’est différent. Lorsque je lui en parlai, elle me lança un « pourquoi pas » suspicieux.

 

                Nous rentrâmes à la maison, nous démaquillâmes, nous douchâmes et nous mîmes en pyjama. Nous étions vraiment trop contentes de notre soirée. Nous n’avions qu’un objectif : recommencer la semaine prochaine !

 

A suivre…


La suite !

Commentaires

  1. Ça ne s'annonce pas bien pour les filles. Tôt ou tard, les parents vont le découvrir

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  2. Mais quand est-ce qu'elle va arrêter de se mettre dans des situations pas possible 🤣 - La mère de la petite peste va tout dire !!

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Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -