Jeudi 3 octobre
2019.
Lorsque Monsieur le Directeur vint nous réveiller
Mathilde et moi, j’étais encore bien fatiguée. Cela était peut-être dû aux questions
incessantes qui tournaient dans ma tête à la suite de mon entrevue avec Manu. D’ailleurs,
j’avais vraiment envie de le revoir. Même si les vacances me seraient sans
doute agréables (le bonheur d’être avec ma famille et de rencontrer mes neveux),
j’aimerais avancer le temps pour pouvoir me retrouver à nouveau dans le cabinet
de Manu.
Après m’être habillée et avoir fait mon lit (j’en ai
enfin pris le pli, à force d’être rabrouée…), je me coiffai et me préparai à aller
réfectoire. Alors que je sortais de la salle de bains, Monsieur Éric me dit :
-
Clémence, j’ai parlé avec Manu.
Moment de panique. Que lui
a-t-il raconté ?! N’est-il pas tenu au secret professionnel ?!
Devant ma réaction apeurée, le
Directeur me rassura :
-
Il ne m’a rien dit de votre entrevue, rassure-toi.
En revanche, il m’a informée du mal-être de plusieurs élèves. Je me suis donc
remis en question et à partir d’aujourd’hui, j’instaure un nouveau système.
Celui-ci devrait t’aider à mieux vivre ici. Je voulais que tu sois la première
à le savoir.
-
D’accord. Eh bien, euh… Je vous dirai merci seulement
si ce système me plaît.
-
Je n’en attendais pas moins de toi, ria-t-il.
Ah, au fait ! Mathilde vient de me donner ça pour toi.
Monsieur Éric me tendit une
enveloppe avec mon prénom écrit dessus. J’allais la déchirer mais il me stoppa :
-
Prends le temps de l’ouvrir et de la lire,
Clémence. Ça ne te coûte rien. Allons prendre le petit déjeuner, maintenant.
Je posai l’enveloppe sur mon
lit devant le regard attristé de Mathilde et suivis le Directeur au réfectoire.
Le petit déjeuner terminé, je m’aperçus que l’ensemble
des personnels du Pensionnat était présent (en plus de toutes les élèves,
naturellement). C’est alors que Monsieur Éric monta sur l’estrade, ce qui fit
immédiatement silence dans l’immense salle. Il commença :
-
Certaines élèves ont bien du mal à s’adapter aux
règles de cet établissement : elles vivent mal le fait d’être constamment sanctionnées.
Sachez qu’aucune, je dis bien aucune des règles en vigueur dans ce
Pensionnat ne peut être enfreinte en toute impunité. Celles qui en ont assez d’être
punies doivent commencer par cesser d’enfreindre ces dites règles !
Néanmoins, j’ai décidé d’instaurer un nouveau système à partir d’aujourd’hui ;
c’est d’ailleurs pour cette raison que nous sommes tous réunis. A compter de la
fin de mon discours, toute infraction aux règles vous vaudra toujours une
punition dont vous connaissez désormais la nature ; et toute bonne action sera
récompensée.
Il y eut un brouhaha dans le
réfectoire, qui fut stoppé par un : « Silence ! » de Monsieur
Matthieu. Monsieur Éric reprit :
-
Toute l’équipe éducative pourra distribuer une
récompense en cas de bon comportement. Cette récompense sera sous forme de
petite étoile colorée et cartonnée comme ceci.
Le Directeur sortit le sésame
de sa poche pour le montrer à l’assemblée.
-
Grâce à ces étoiles, vous pourrez vous acheter
des récompenses auprès du secrétariat. La liste des récompenses est affichée
dans le hall d’entrée.
Il y eut de nouveau un brouhaha
que Monsieur Matthieu calma.
-
Cependant, reprit Monsieur Éric, à chaque fois que
vous recevrez une punition, une étoile vous sera automatiquement enlevée ;
excepté le cas où vous n’aviez déjà pas d’étoile. Il n’y aura pas de solde négatif.
Des questions ?
Personne ne leva la main.
-
Bien. J’attends les professeurs, les
surveillantes et les membres de la Direction dans la salle de réunion immédiatement.
Les cours commenceront exceptionnellement à 8h45. Bonne journée à tous.
Bon. Ce système n’est pas une
mauvaise idée : néanmoins, je n’étais pas sûre de parvenir à garder des
étoiles, ou à les garder suffisamment longtemps pour m’acheter une récompense.
Mais bon, cela valait le coup d’essayer !
Mes amies et moi attendîmes que le hall d’entrée soit
un peu dégagé pour aller consulter la liste de récompenses.
Liste des récompenses
disponibles à l’achat :
·
Se coucher un quart d’heure après le couvre-feu
– 10 étoiles
·
Se coucher une demi-heure après le couvre-feu –
15 étoiles
·
Accès de deux heures à la salle télé avec
choix du programme – 20 étoiles
·
Joker pour éviter la prochaine punition
collective – 30 étoiles
·
Pouvoir sortir du Pensionnat durant deux heures*
– 35 étoiles
·
Sortir au cinéma – 40 étoiles*
·
Être massée par une masseuse professionnelle –
45 étoiles
·
Aller manger au restaurant avec les deux
personnes de son choix* - 50 étoiles
·
Choisir le lieu de la prochaine sortie scolaire**
- 55 étoiles
·
Pouvoir sortir du Pensionnat tout un
après-midi* – 60 étoiles
*Sortie accompagnée par un
membre du personnel du Pensionnat, choisi par celle qui achète la récompense
**Sous réserve d’une
validation par Monsieur le Directeur.
Cette liste était plutôt séduisante.
Cela nous motiverait à coup sûr à être sages !
Pour le
moment, c’était loupé. Emilie, Astrid, Jessica et moi avions tellement attendu
que les autres se poussent pour pouvoir consulter la liste que nous arrivâmes
en cours de littérature avec trois minutes de retard. Monsieur Raphaël nous envoya
illico presto chez Monsieur Matthieu, nous excluant totalement de son cours.
Sur le trajet
pour atteindre le bureau du Surveillant Général, mes copines et moi étions très
stressées par ce qui allait tomber sur nos derrières. Jessica proposa :
-
Et si on se cachait jusqu’à la fin du cours ?
On peut aller se planquer dans les toilettes !
-
Impossible, dis-je. Tu as bien vu que Monsieur
Raphaël a envoyé un message à Monsieur Matthieu via la tablette pour dire qu’on
arrivait ! Ils vont se mettre à chercher partout dans le Pensionnat et lorsqu’ils
nous trouveront, je ne donne pas cher de notre peau…
-
Le SG va déjà nous tuer, de toute façon !
dit Astrid.
-
Oui, mais si on se cache, ce sera pire ! continua
Emilie. Je suis d’accord avec Clémence.
-
Qu’est-ce que vous faîtes ici, toutes les quatre ?!
nous gronda une des surveillantes qui effectuait sa ronde.
Nous ne sûmes que répondre.
Madame Valérie nous emmena alors jusque dans le bureau du Surveillant Général en
lui expliquant qu’elle nous avait trouvées à errer dans les couloirs. De quoi
améliorer notre situation…
Monsieur Matthieu
était assis dans son fauteuil. Après que Madame Valérie fut sortie du bureau,
il nous demanda :
-
Est-ce bien Monsieur Raphaël qui vous a envoyées
ici ?
-
Oui, Monsieur, répondit Astrid en tremblant.
-
Pouvez-vous me dire pourquoi ai-je reçu son
message à 8h49 alors que vous n’êtes arrivées ici qu’il y a une minute, à 8h56 ?!
Sept minutes pour aller de votre salle de littérature à mon bureau ?! Sept
minutes pour traverser deux couloirs ?! Vous vous fichez de moi ?!
-
Ce sont des grands couloirs, osai-je dire.
Monsieur Matthieu esquissa un
sourire puis tourna la tête pour que nous ne remarquions pas les efforts qu’il
fournissait pour demeurer sérieux. Après avoir pris quelques secondes pour lui,
le SG poursuivit :
-
Vous osez arriver en retard en cours de
littérature alors que vous savez très bien que Monsieur Raphaël ne le tolère
pas, puis vous vous payez ma tête en me prenant pour un imbécile ?!
-
Non, Monsieur ! dit Astrid. Si nous sommes
arrivés en retard en cours, c’est parce que…
-
Silence ! l’interrompit fermement le SG. Je
me fiche royalement de la raison de votre retard en littérature. Vous êtes en
retard, point !
Il y eut quelques secondes de
silence, puis alors qu’il était toujours assis dans son fauteuil, Monsieur Matthieu
ordonna, en montrant ses cuisses de son index :
-
Astrid, venez ici.
-
Monsieur, s’il vous plaît…
-
Ne m’obligez pas à me répéter ! Vous allez
toutes les quatre prendre une bonne fessée, cela va vous remettre les idées en
place pour que vous fassiez de la ponctualité une priorité ! Astrid !
Astrid s’avança à reculons,
comme si elle se rendait à l’abattoir. Lorsqu’elle fut arrivée à hauteur de Monsieur
Matthieu, elle se tint debout devant lui avec un regard suppliant.
-
Tournez-vous, lui ordonna-t-il en ouvrant son
tiroir. Mains dans le dos.
Astrid s’exécuta et le
Surveillant Général lui attacha les avant-bras avec deux liens de serrage. Puis
il la tourna et la fit basculer en travers de ses cuisses.
C’est là que la fessée commença. D’abord sur la jupe,
puis sur la culotte.
Lorsque son dernier rempart
fut abaissé Astrid commença à pleurer. Comme d’habitude, Monsieur Matthieu n’y
allait vraiment pas de main morte. Les fesses de mon amie rougissaient vivement
à chaque claque donnée. Astrid ne pouvait s’empêcher d’agiter les jambes. Mon
aimé la prévint une fois :
-
Si vous continuez, je vous mets debout.
Mais Astrid continua. Alors,
sans attendre une autre menace, Monsieur Matthieu la releva de ses cuisses, enleva
complètement sa jupe et la plaqua contre le mur. Sa culotte descendue aux
chevilles, Astrid n’avait plus la liberté de gigoter comme elle le souhaitait.
Après une fessée manuelle longue et sévère au
possible – j’en tremblais d’avance de recevoir la même chose ! -, Monsieur
Matthieu s’avança à son bureau et ouvrit un tiroir dont il tira un paddle en bois
épais qui avait la forme une raquette de ping-pong.
Dès le premier coup reçu, Astrid
le supplia. Cependant, Monsieur Matthieu resta totalement insensible à ses
supplications : il continuait de taper encore et encore sur ses fesses qui
commençait à virer au bleu.
Lorsque le SG eut fini son œuvre, Astrid avait
effectivement un derrière cramoisi avec de petits ronds violets par-ci par-là.
Et l’infatigable Monsieur Matthieu recommença avec
Emilie, puis avec Jessica. Je ne sais pas pourquoi il me garde presque toujours
pour la fin mais cela est insoutenable. C’est insoutenable de regarder mes
amies se faire punir. C’est insoutenable d’appréhender de recevoir la même
chose… C’est insoutenable.
Lorsque mon tour fut venu, je serrai les dents, me forçant
à ne pas pleurer ; mais cette fessée manuelle était tellement forte et
tellement douloureuse qu’il m’était impossible de ne pas craquer. Mon amoureux
me connaît très bien, maintenant. Il connaît mes points sensibles et il sait quoi
faire pour me faire regretter mes agissements.
Ce paddle en bois rond fut une véritable torture. Si
la main du SG m’avait déjà bien calmée, ce paddle m’acheva. Je sautillais sur
place, crevant d’envie de me protéger avec mes mains malheureusement bien
attachées.
Monsieur Matthieu nous garda mains attachées, face au
mur, toutes les quatre. Il nous laissa ainsi jusqu’à la fin de notre cours de
littérature, à 10h30. Nous passâmes donc près d’une heure ainsi. Nous avions
interdiction d’ouvrir la bouche ou de bouger d’un millimètre. Quelques-unes d’entre
nous avions bougé ce qui nous avait amené à un rappel manuel cuisant. Une
véritable humiliation. Tout ça pour un retard de trois minutes. Vraiment abusé.
Mes deux heures de piano me détendirent, bien que j’eus
grand mal à m’asseoir pour jouer. Monsieur Alexandre me gronda, me disant que
je n’avais qu’à être sage si je comptais pouvoir m’asseoir et qu’il ne
souhaitait pas m’entendre me plaindre sous peine d’ajouter de la chaleur à mon
postérieur déjà brûlant. Je pris donc sur moi pur ne rien dire et effectuer ma
séance de piano le plus studieusement possible.
Durant le déjeuner, j’informai mes amies que j’étais
bel et bien résolue à ne plus faire de vagues de toute la journée ; c’était
sans compter sur la colère de Monsieur Thomas, notre prof d’espagnol, lorsqu’il
rendit les copies du dernier contrôle :
-
Aucune d’entre vous n’a appris son cours !
Aucune ! Aucune d’entre vous n’a plus de douze sur vingt ! C’est inadmissible !
Je craignais une fessée
collective mais heureusement, elle ne tomba pas. En revanche, Monsieur Thomas
nous donna à toutes cinq cents lignes à faire pour la rentrée avec la phrase :
« Je n’aurai jamais mon bac d’espagnol si je n’apprends pas mon cours ».
J’avais donc toutes les vacances pour payer quelqu’un afin qu’il fasse cette
punition à ma place. Dommage que mes neveux soient trop petits, ils auraient
été les parfaits pigeons.
Avec mon 11/20, je ne m’en sortais pas trop mal :
cela ne ferait pas chuter ma moyenne générale.
Madame Kelly réchauffa nos cœurs durant son cours d’anglais :
elle opta pour la musique. Elle décrypta avec nous les paroles d’ « Hotel
California » avant de nous l’apprendre.
En salle des devoirs, Mathilde ne cessait de me jeter
des regards larmoyants. Elle me faisait de la peine même si je n’arrivais
toujours pas à avaler sa trahison. Cela me fit penser à la lettre qui m’attendait
sur mon lit. J’espérai ne pas être trop bouleversée en la lisant.
Lorsqu’il fut l’heure de regagner les dortoirs, Mathilde
et moi nous rendîmes dans les appartements du Directeur. Sur le trajet, celle-ci
me demanda :
-
Ça a été ta journée, Clem ?
Je ne lui répondis pas. Je n’en
avais pas la force. Je suis très loyale en amitié mais si on me déçoit une
fois, j’ai ensuite tendance à couper les ponts. Avec moi, c’est tout ou rien. Il
n’y a pas de demi-mesure.
La porte principale passée, nous nous retrouvâmes nez
à nez avec Monsieur Éric qui me fusillait du regard, bras croisés. Avec ses presque
deux mètres de haut et sa carrure carrée, il est du genre impressionnant,
surtout lorsqu’il est fâché.
-
Qu’est-ce que j’ai fait, encore ? lui
demandai-je, agacée.
-
N’utilise pas ce ton avec moi, Clémence !
me gronda-t-il. Je te le déconseille vivement ! Je ne sais jamais si je
dois te punir ou non, donc ne fais pas pencher la balance ! Tu risquerais
de le regretter !
Je baissai les yeux au sol et
me tus. Je n’avais pas envie d’une nouvelle galère.
-
Pourquoi faut-il que j’entende parler de toi tous
les jours ?! me gronda le Directeur. Tous les jours, Clémence !
-
Hier, il ne s’est rien passé ! dis-je pour
plaider ma cause.
-
J’ai quand même entendu parler de toi !
-
Ce n’est pas le cas de tout le monde ?
demandai-je innocemment.
-
Non, ce n’est pas le cas de tout le monde, Clémence !
Il y a certaines élèves ici qui n’ont jamais mis un orteil dans mon bureau !
Il y a même quelques élèves qui n’ont jamais reçu de punition depuis la rentrée !
Donc non, ce n’est pas le cas de tout le monde, Clémence !
Ce que me disait Monsieur Éric
me paraissait improbable. Sérieusement ? Depuis la rentrée ? Ne pas
avoir été punie une seule fois ? Cela relevait du miracle.
Monsieur Éric reprit :
-
Est-il vrai que Monsieur Matthieu t’a punie
sévèrement ?
-
Oui.
-
Oui, qui ?!
-
Oui Monsieur, me forçai-je à répondre.
-
Montre-moi ça.
A contre cœur, je montrai mon
postérieur légèrement tuméfié au Directeur.
-
Bien, dit-il.
J’allais me rhabiller lorsqu’il
m’ordonna de rester ainsi.
-
Mais pourquoi ?! demandai-je, de nouveau agacée.
Je pris instantanément cinq très
bonnes claques sur mes fesses nues. Outch ! Les larmes me montèrent aux
yeux.
-
Je t’ai déjà dit de ne pas user de ce ton-là
avec moi !
Je gardai le silence en me frottant
le derrière.
-
Que dois-tu répondre ?
-
Hein ? demandai-je, hébétée.
-
Tu dois dire : « Pardon, Monsieur »,
me lança discrètement Mathilde.
-
Pourquoi ? interrogeai-je.
-
Parce que tu n’avais pas à parler sur ce ton, m’expliqua-t-elle.
-
Je viens de prendre des claques et c’est à moi
de m’excuser ?! m’offusquai-je.
-
Tu en veux d’autres ?! me gronda le
Directeur.
-
Non.
Cinq nouvelles claques
tombèrent.
-
Aïïïïe !! me plaignis-je. Mais je n’ai rien
dit !
-
Tu n’as pas dit : « Non, Monsieur »,
précisa Mathilde avec la même discrétion.
-
Roh là là… me plaignis-je à nouveau.
-
Tu es la seule à ne pas avoir pris ce pli-là,
Clémence ! me gronda Monsieur Éric. Toutes les autres élèves de l’école ont
bien intégré la façon de répondre aux adultes, sauf toi ! Je vais tout de
suite envoyer un message à l’ensemble de l’équipe éducative pour leur demander
de ne pas te lâcher là-dessus, quitte à ce que tu te balades cul nu toute la
journée pour que tes fesses soient accessibles !
-
Mais à quoi ça sert de dire « Monsieur »
à chaque fois ?! protestai-je.
-
C’est de la pure politesse, me répondit Monsieur
Éric. Et cela fait partie du règlement intérieur du Pensionnat. Il va falloir
que tu l’intègres ! Les profs s’en plaignent, Monsieur Matthieu et Monsieur
Lionel aussi. Tout le monde te trouve malpolie, et c’est aussi mon avis !
-
Tout ça parce que je ne dis pas « Monsieur »
à la fin de chaque phrase ?! m’offusquai-je.
-
Exactement, dit Monsieur Éric. A partir de…tout de
suite, tu vas prendre des claques aux fesses à chaque fois que tu ne répondras
pas correctement. C’est compris ?!
-
Oui… répondis-je, agacée.
Et cinq claques phénoménales
tombèrent.
-
Oui, Monsieur ! répondis-je à la hâte, prête
à pleurer.
-
Tu vois quand tu veux ! dit le Directeur.
Bien, je ne reviendrai pas sur le retard qui t’a valu un aller simple chez Monsieur
Matthieu car je pense qu’il a été payé ; cependant, je voudrais revenir sur
ton 11/20 en espagnol.
-
Oh mais Monsieur, sérieux… me lamentai-je, n’en
pouvant plus.
-
Avais-tu appris ta leçon ?
-
…
-
Avais-tu appris ta leçon, Clémence ?
-
Oui.
Je vis Monsieur Éric m’attraper
le bras et lever sa main ; je m’empressai de rectifier :
-
Oui, Monsieur ! Oui, Monsieur !!
Il abaissa sa main et me lâcha.
Ouf !
-
Tu avais appris ta leçon, Clémence ? Pour
de vrai ?
-
Oui, Monsieur !
-
Très bien, nous allons voir cela.
Monsieur Éric m’emmena jusque
dans la salle à manger. Sur la table se trouvait mon contrôle d’espagnol,
vierge.
-
Tu me le refais, dit-il. Dix claques par erreur.
Si tu as appris ta leçon, cela ne devrait pas te poser de problème !
-
Mais c’était la semaine dernière, Monsieur !
protestai-je. J’ai tout oublié, depuis !
-
Tu te fiches de moi ? Vous l’avez revue en
cours pas plus tard qu’aujourd’hui. Cela devrait être même plus facile pour
toi.
Il y avait trente questions.
Je n’avais rien écouté de la correction cette après-midi et effectivement, je n’avais
pas appris ma leçon. Mon 11/20 relevait d’un coup de chance. Je n’étais pas
prête à encaisser ne serait-ce que deux cents claques venant du Directeur. J’optai
pour dire la vérité. Dans les deux cas, mes fesses étaient fichues.
-
Monsieur, en fait… je… je n’avais pas appris ma
leçon, avouai-je les yeux rivés vers le sol. Et je n’ai pas écouté en cours
aujourd’hui.
-
Donc non seulement tu ne fais pas tes devoirs
mais en plus tu me mens et tu n’écoutes pas en cours ?! me gronda Monsieur
Éric.
-
Mais Monsieur…
-
Tais-toi ! m’ordonna-t-il alors qu’il enlevait
sa ceinture.
Le Directeur me jeta à plat
ventre sur le canapé, plia sa ceinture en deux puis maintint mes poignets dans le
bas de mon dos. Alors que je le suppliais, il commença à strier vigoureusement
mes fesses.
Il n’y avait pas de nombre de
coups prédéfinis. Je ne savais pas quand il allait s’arrêter et je n’avais que
mes yeux pour pleurer.
-
Pourquoi crois-tu que tu es ici, Clémence ?!
me grondait-il en maniant la ceinture. Pour prendre du bon temps ?! Pour t’amuser ?!
Tu es ici pour étudier, Clémence ! Etudier afin d’obtenir ton bac !!
Je te jure que si tes notes n’augmentent pas très vite, tu auras vraiment du
souci à te faire !!
Je dus recevoir peut-être soixante-dix ou quatre-vingts
coups de ceinture avant que Monsieur Éric décide que j’en avais pris assez. Il
m’ordonna de me relever pendant qu’il remettait sa ceinture puis me gronda :
-
Il est hors de question que cela se reproduise,
Clémence ! Tu fais correctement tes devoirs, tu écoutes en classe et
surtout, tu ne me mens pas ! Est-ce que c’est compris ?
-
O…u…ui…, bafouillai-je alors que je pleurais à
en avoir des spasmes.
-
Mais ce n’est pas vrai, ça ! vociféra le
Directeur en me choppant le bras.
Dix claques monstrueuses brûlèrent
immédiatement mes fesses.
-
Oui, Monsieur ! me gronda-t-il.
-
Ou…i…, M…mo…mons…ieu…ieur, pleurai-je.
-
Je n’arrête pas de te le dire depuis que tu es
arrivée ici, Clémence ! Nous n’allons pas te lâcher !! Si ce n’est
toujours pas rentré en un mois de temps, je peux t’assurer que ça va bientôt
être le cas !! Au lit, maintenant ! Je t’ai assez vue pour aujourd’hui !
File !
Je pris le temps de prendre ma
douche, ce qui me calma et apaisa le feu que j’avais aux fesses. Je me brossai
ensuite les dents et entrai dans mon lit. En posant la lettre sur ma table de
nuit, j’informai Mathilde que je la lirai demain. C’étaient les premiers mots
que je lui adressai depuis plusieurs jours.
Je m’endormis très vite, épuisée par cette journée de
malheur.
A suivre…
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