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Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! - Chapitre 29

 


Jeudi 3 octobre 2019.

 

                Lorsque Monsieur le Directeur vint nous réveiller Mathilde et moi, j’étais encore bien fatiguée. Cela était peut-être dû aux questions incessantes qui tournaient dans ma tête à la suite de mon entrevue avec Manu. D’ailleurs, j’avais vraiment envie de le revoir. Même si les vacances me seraient sans doute agréables (le bonheur d’être avec ma famille et de rencontrer mes neveux), j’aimerais avancer le temps pour pouvoir me retrouver à nouveau dans le cabinet de Manu.

 

                Après m’être habillée et avoir fait mon lit (j’en ai enfin pris le pli, à force d’être rabrouée…), je me coiffai et me préparai à aller réfectoire. Alors que je sortais de la salle de bains, Monsieur Éric me dit :

-          Clémence, j’ai parlé avec Manu.

Moment de panique. Que lui a-t-il raconté ?! N’est-il pas tenu au secret professionnel ?!

Devant ma réaction apeurée, le Directeur me rassura :

-          Il ne m’a rien dit de votre entrevue, rassure-toi. En revanche, il m’a informée du mal-être de plusieurs élèves. Je me suis donc remis en question et à partir d’aujourd’hui, j’instaure un nouveau système. Celui-ci devrait t’aider à mieux vivre ici. Je voulais que tu sois la première à le savoir.

-          D’accord. Eh bien, euh… Je vous dirai merci seulement si ce système me plaît.

-          Je n’en attendais pas moins de toi, ria-t-il. Ah, au fait ! Mathilde vient de me donner ça pour toi.

Monsieur Éric me tendit une enveloppe avec mon prénom écrit dessus. J’allais la déchirer mais il me stoppa :

-          Prends le temps de l’ouvrir et de la lire, Clémence. Ça ne te coûte rien. Allons prendre le petit déjeuner, maintenant.

Je posai l’enveloppe sur mon lit devant le regard attristé de Mathilde et suivis le Directeur au réfectoire.

 

                Le petit déjeuner terminé, je m’aperçus que l’ensemble des personnels du Pensionnat était présent (en plus de toutes les élèves, naturellement). C’est alors que Monsieur Éric monta sur l’estrade, ce qui fit immédiatement silence dans l’immense salle. Il commença :

-          Certaines élèves ont bien du mal à s’adapter aux règles de cet établissement : elles vivent mal le fait d’être constamment sanctionnées. Sachez qu’aucune, je dis bien aucune des règles en vigueur dans ce Pensionnat ne peut être enfreinte en toute impunité. Celles qui en ont assez d’être punies doivent commencer par cesser d’enfreindre ces dites règles ! Néanmoins, j’ai décidé d’instaurer un nouveau système à partir d’aujourd’hui ; c’est d’ailleurs pour cette raison que nous sommes tous réunis. A compter de la fin de mon discours, toute infraction aux règles vous vaudra toujours une punition dont vous connaissez désormais la nature ; et toute bonne action sera récompensée.

Il y eut un brouhaha dans le réfectoire, qui fut stoppé par un : « Silence ! » de Monsieur Matthieu. Monsieur Éric reprit :

-          Toute l’équipe éducative pourra distribuer une récompense en cas de bon comportement. Cette récompense sera sous forme de petite étoile colorée et cartonnée comme ceci.

Le Directeur sortit le sésame de sa poche pour le montrer à l’assemblée.

-          Grâce à ces étoiles, vous pourrez vous acheter des récompenses auprès du secrétariat. La liste des récompenses est affichée dans le hall d’entrée.

Il y eut de nouveau un brouhaha que Monsieur Matthieu calma.

-          Cependant, reprit Monsieur Éric, à chaque fois que vous recevrez une punition, une étoile vous sera automatiquement enlevée ; excepté le cas où vous n’aviez déjà pas d’étoile. Il n’y aura pas de solde négatif. Des questions ?

Personne ne leva la main.

-          Bien. J’attends les professeurs, les surveillantes et les membres de la Direction dans la salle de réunion immédiatement. Les cours commenceront exceptionnellement à 8h45. Bonne journée à tous.

Bon. Ce système n’est pas une mauvaise idée : néanmoins, je n’étais pas sûre de parvenir à garder des étoiles, ou à les garder suffisamment longtemps pour m’acheter une récompense. Mais bon, cela valait le coup d’essayer !

 

                Mes amies et moi attendîmes que le hall d’entrée soit un peu dégagé pour aller consulter la liste de récompenses.

 

Liste des récompenses disponibles à l’achat :

·         Se coucher un quart d’heure après le couvre-feu – 10 étoiles

·         Se coucher une demi-heure après le couvre-feu – 15 étoiles

·         Accès de deux heures à la salle télé avec choix du programme – 20 étoiles

·         Joker pour éviter la prochaine punition collective – 30 étoiles

·         Pouvoir sortir du Pensionnat durant deux heures* – 35 étoiles

·         Sortir au cinéma – 40 étoiles*

·         Être massée par une masseuse professionnelle – 45 étoiles

·         Aller manger au restaurant avec les deux personnes de son choix* - 50 étoiles

·         Choisir le lieu de la prochaine sortie scolaire** - 55 étoiles

·         Pouvoir sortir du Pensionnat tout un après-midi* – 60 étoiles

 

 

*Sortie accompagnée par un membre du personnel du Pensionnat, choisi par celle qui achète la récompense

**Sous réserve d’une validation par Monsieur le Directeur.

 

 

Cette liste était plutôt séduisante. Cela nous motiverait à coup sûr à être sages !

 

Pour le moment, c’était loupé. Emilie, Astrid, Jessica et moi avions tellement attendu que les autres se poussent pour pouvoir consulter la liste que nous arrivâmes en cours de littérature avec trois minutes de retard. Monsieur Raphaël nous envoya illico presto chez Monsieur Matthieu, nous excluant totalement de son cours.

 

Sur le trajet pour atteindre le bureau du Surveillant Général, mes copines et moi étions très stressées par ce qui allait tomber sur nos derrières. Jessica proposa :

-          Et si on se cachait jusqu’à la fin du cours ? On peut aller se planquer dans les toilettes !

-          Impossible, dis-je. Tu as bien vu que Monsieur Raphaël a envoyé un message à Monsieur Matthieu via la tablette pour dire qu’on arrivait ! Ils vont se mettre à chercher partout dans le Pensionnat et lorsqu’ils nous trouveront, je ne donne pas cher de notre peau…

-          Le SG va déjà nous tuer, de toute façon ! dit Astrid.

-          Oui, mais si on se cache, ce sera pire ! continua Emilie. Je suis d’accord avec Clémence.

-          Qu’est-ce que vous faîtes ici, toutes les quatre ?! nous gronda une des surveillantes qui effectuait sa ronde.

Nous ne sûmes que répondre. Madame Valérie nous emmena alors jusque dans le bureau du Surveillant Général en lui expliquant qu’elle nous avait trouvées à errer dans les couloirs. De quoi améliorer notre situation…

Monsieur Matthieu était assis dans son fauteuil. Après que Madame Valérie fut sortie du bureau, il nous demanda :

-          Est-ce bien Monsieur Raphaël qui vous a envoyées ici ?

-          Oui, Monsieur, répondit Astrid en tremblant.

-          Pouvez-vous me dire pourquoi ai-je reçu son message à 8h49 alors que vous n’êtes arrivées ici qu’il y a une minute, à 8h56 ?! Sept minutes pour aller de votre salle de littérature à mon bureau ?! Sept minutes pour traverser deux couloirs ?! Vous vous fichez de moi ?!

-          Ce sont des grands couloirs, osai-je dire.

Monsieur Matthieu esquissa un sourire puis tourna la tête pour que nous ne remarquions pas les efforts qu’il fournissait pour demeurer sérieux. Après avoir pris quelques secondes pour lui, le SG poursuivit :

-          Vous osez arriver en retard en cours de littérature alors que vous savez très bien que Monsieur Raphaël ne le tolère pas, puis vous vous payez ma tête en me prenant pour un imbécile ?!

-          Non, Monsieur ! dit Astrid. Si nous sommes arrivés en retard en cours, c’est parce que…

-          Silence ! l’interrompit fermement le SG. Je me fiche royalement de la raison de votre retard en littérature. Vous êtes en retard, point !

Il y eut quelques secondes de silence, puis alors qu’il était toujours assis dans son fauteuil, Monsieur Matthieu ordonna, en montrant ses cuisses de son index :

-          Astrid, venez ici.

-          Monsieur, s’il vous plaît…

-          Ne m’obligez pas à me répéter ! Vous allez toutes les quatre prendre une bonne fessée, cela va vous remettre les idées en place pour que vous fassiez de la ponctualité une priorité ! Astrid !

Astrid s’avança à reculons, comme si elle se rendait à l’abattoir. Lorsqu’elle fut arrivée à hauteur de Monsieur Matthieu, elle se tint debout devant lui avec un regard suppliant.

-          Tournez-vous, lui ordonna-t-il en ouvrant son tiroir. Mains dans le dos.

Astrid s’exécuta et le Surveillant Général lui attacha les avant-bras avec deux liens de serrage. Puis il la tourna et la fit basculer en travers de ses cuisses.

                C’est là que la fessée commença. D’abord sur la jupe, puis sur la culotte.

Lorsque son dernier rempart fut abaissé Astrid commença à pleurer. Comme d’habitude, Monsieur Matthieu n’y allait vraiment pas de main morte. Les fesses de mon amie rougissaient vivement à chaque claque donnée. Astrid ne pouvait s’empêcher d’agiter les jambes. Mon aimé la prévint une fois :

-          Si vous continuez, je vous mets debout.

Mais Astrid continua. Alors, sans attendre une autre menace, Monsieur Matthieu la releva de ses cuisses, enleva complètement sa jupe et la plaqua contre le mur. Sa culotte descendue aux chevilles, Astrid n’avait plus la liberté de gigoter comme elle le souhaitait.

                Après une fessée manuelle longue et sévère au possible – j’en tremblais d’avance de recevoir la même chose ! -, Monsieur Matthieu s’avança à son bureau et ouvrit un tiroir dont il tira un paddle en bois épais qui avait la forme une raquette de ping-pong.

Dès le premier coup reçu, Astrid le supplia. Cependant, Monsieur Matthieu resta totalement insensible à ses supplications : il continuait de taper encore et encore sur ses fesses qui commençait à virer au bleu.

                Lorsque le SG eut fini son œuvre, Astrid avait effectivement un derrière cramoisi avec de petits ronds violets par-ci par-là.

 

                Et l’infatigable Monsieur Matthieu recommença avec Emilie, puis avec Jessica. Je ne sais pas pourquoi il me garde presque toujours pour la fin mais cela est insoutenable. C’est insoutenable de regarder mes amies se faire punir. C’est insoutenable d’appréhender de recevoir la même chose… C’est insoutenable.

 

                Lorsque mon tour fut venu, je serrai les dents, me forçant à ne pas pleurer ; mais cette fessée manuelle était tellement forte et tellement douloureuse qu’il m’était impossible de ne pas craquer. Mon amoureux me connaît très bien, maintenant. Il connaît mes points sensibles et il sait quoi faire pour me faire regretter mes agissements.

                Ce paddle en bois rond fut une véritable torture. Si la main du SG m’avait déjà bien calmée, ce paddle m’acheva. Je sautillais sur place, crevant d’envie de me protéger avec mes mains malheureusement bien attachées.

 

                Monsieur Matthieu nous garda mains attachées, face au mur, toutes les quatre. Il nous laissa ainsi jusqu’à la fin de notre cours de littérature, à 10h30. Nous passâmes donc près d’une heure ainsi. Nous avions interdiction d’ouvrir la bouche ou de bouger d’un millimètre. Quelques-unes d’entre nous avions bougé ce qui nous avait amené à un rappel manuel cuisant. Une véritable humiliation. Tout ça pour un retard de trois minutes. Vraiment abusé.

 

 

                Mes deux heures de piano me détendirent, bien que j’eus grand mal à m’asseoir pour jouer. Monsieur Alexandre me gronda, me disant que je n’avais qu’à être sage si je comptais pouvoir m’asseoir et qu’il ne souhaitait pas m’entendre me plaindre sous peine d’ajouter de la chaleur à mon postérieur déjà brûlant. Je pris donc sur moi pur ne rien dire et effectuer ma séance de piano le plus studieusement possible.

 

                Durant le déjeuner, j’informai mes amies que j’étais bel et bien résolue à ne plus faire de vagues de toute la journée ; c’était sans compter sur la colère de Monsieur Thomas, notre prof d’espagnol, lorsqu’il rendit les copies du dernier contrôle :

-          Aucune d’entre vous n’a appris son cours ! Aucune ! Aucune d’entre vous n’a plus de douze sur vingt ! C’est inadmissible !

Je craignais une fessée collective mais heureusement, elle ne tomba pas. En revanche, Monsieur Thomas nous donna à toutes cinq cents lignes à faire pour la rentrée avec la phrase : « Je n’aurai jamais mon bac d’espagnol si je n’apprends pas mon cours ». J’avais donc toutes les vacances pour payer quelqu’un afin qu’il fasse cette punition à ma place. Dommage que mes neveux soient trop petits, ils auraient été les parfaits pigeons.

                Avec mon 11/20, je ne m’en sortais pas trop mal : cela ne ferait pas chuter ma moyenne générale.

 

                Madame Kelly réchauffa nos cœurs durant son cours d’anglais : elle opta pour la musique. Elle décrypta avec nous les paroles d’ « Hotel California » avant de nous l’apprendre.

 

 

               

                En salle des devoirs, Mathilde ne cessait de me jeter des regards larmoyants. Elle me faisait de la peine même si je n’arrivais toujours pas à avaler sa trahison. Cela me fit penser à la lettre qui m’attendait sur mon lit. J’espérai ne pas être trop bouleversée en la lisant.

 

                Lorsqu’il fut l’heure de regagner les dortoirs, Mathilde et moi nous rendîmes dans les appartements du Directeur. Sur le trajet, celle-ci me demanda :

-          Ça a été ta journée, Clem ?

Je ne lui répondis pas. Je n’en avais pas la force. Je suis très loyale en amitié mais si on me déçoit une fois, j’ai ensuite tendance à couper les ponts. Avec moi, c’est tout ou rien. Il n’y a pas de demi-mesure.

 

                La porte principale passée, nous nous retrouvâmes nez à nez avec Monsieur Éric qui me fusillait du regard, bras croisés. Avec ses presque deux mètres de haut et sa carrure carrée, il est du genre impressionnant, surtout lorsqu’il est fâché.

-          Qu’est-ce que j’ai fait, encore ? lui demandai-je, agacée.

-          N’utilise pas ce ton avec moi, Clémence ! me gronda-t-il. Je te le déconseille vivement ! Je ne sais jamais si je dois te punir ou non, donc ne fais pas pencher la balance ! Tu risquerais de le regretter !

Je baissai les yeux au sol et me tus. Je n’avais pas envie d’une nouvelle galère.

-          Pourquoi faut-il que j’entende parler de toi tous les jours ?! me gronda le Directeur. Tous les jours, Clémence !

-          Hier, il ne s’est rien passé ! dis-je pour plaider ma cause.

-          J’ai quand même entendu parler de toi !

-          Ce n’est pas le cas de tout le monde ? demandai-je innocemment.

-          Non, ce n’est pas le cas de tout le monde, Clémence ! Il y a certaines élèves ici qui n’ont jamais mis un orteil dans mon bureau ! Il y a même quelques élèves qui n’ont jamais reçu de punition depuis la rentrée ! Donc non, ce n’est pas le cas de tout le monde, Clémence !

Ce que me disait Monsieur Éric me paraissait improbable. Sérieusement ? Depuis la rentrée ? Ne pas avoir été punie une seule fois ? Cela relevait du miracle.

Monsieur Éric reprit :

-          Est-il vrai que Monsieur Matthieu t’a punie sévèrement ?

-          Oui.

-          Oui, qui ?!

-          Oui Monsieur, me forçai-je à répondre.

-          Montre-moi ça.

A contre cœur, je montrai mon postérieur légèrement tuméfié au Directeur.

-          Bien, dit-il.

J’allais me rhabiller lorsqu’il m’ordonna de rester ainsi.

-          Mais pourquoi ?! demandai-je, de nouveau agacée.

Je pris instantanément cinq très bonnes claques sur mes fesses nues. Outch ! Les larmes me montèrent aux yeux.

-          Je t’ai déjà dit de ne pas user de ce ton-là avec moi !

Je gardai le silence en me frottant le derrière.

-          Que dois-tu répondre ?

-          Hein ? demandai-je, hébétée.

-          Tu dois dire : « Pardon, Monsieur », me lança discrètement Mathilde.

-          Pourquoi ? interrogeai-je.

-          Parce que tu n’avais pas à parler sur ce ton, m’expliqua-t-elle.

-          Je viens de prendre des claques et c’est à moi de m’excuser ?! m’offusquai-je.

-          Tu en veux d’autres ?! me gronda le Directeur.

-          Non.

Cinq nouvelles claques tombèrent.

-          Aïïïïe !! me plaignis-je. Mais je n’ai rien dit !

-          Tu n’as pas dit : « Non, Monsieur », précisa Mathilde avec la même discrétion.

-          Roh là là… me plaignis-je à nouveau.

-          Tu es la seule à ne pas avoir pris ce pli-là, Clémence ! me gronda Monsieur Éric. Toutes les autres élèves de l’école ont bien intégré la façon de répondre aux adultes, sauf toi ! Je vais tout de suite envoyer un message à l’ensemble de l’équipe éducative pour leur demander de ne pas te lâcher là-dessus, quitte à ce que tu te balades cul nu toute la journée pour que tes fesses soient accessibles !

-          Mais à quoi ça sert de dire « Monsieur » à chaque fois ?! protestai-je.

-          C’est de la pure politesse, me répondit Monsieur Éric. Et cela fait partie du règlement intérieur du Pensionnat. Il va falloir que tu l’intègres ! Les profs s’en plaignent, Monsieur Matthieu et Monsieur Lionel aussi. Tout le monde te trouve malpolie, et c’est aussi mon avis !

-          Tout ça parce que je ne dis pas « Monsieur » à la fin de chaque phrase ?! m’offusquai-je.

-          Exactement, dit Monsieur Éric. A partir de…tout de suite, tu vas prendre des claques aux fesses à chaque fois que tu ne répondras pas correctement. C’est compris ?!

-          Oui… répondis-je, agacée.

Et cinq claques phénoménales tombèrent.

-          Oui, Monsieur ! répondis-je à la hâte, prête à pleurer.

-          Tu vois quand tu veux ! dit le Directeur. Bien, je ne reviendrai pas sur le retard qui t’a valu un aller simple chez Monsieur Matthieu car je pense qu’il a été payé ; cependant, je voudrais revenir sur ton 11/20 en espagnol.

-          Oh mais Monsieur, sérieux… me lamentai-je, n’en pouvant plus.

-          Avais-tu appris ta leçon ?

-         

-          Avais-tu appris ta leçon, Clémence ?

-          Oui.

Je vis Monsieur Éric m’attraper le bras et lever sa main ; je m’empressai de rectifier :

-          Oui, Monsieur ! Oui, Monsieur !!

Il abaissa sa main et me lâcha. Ouf !

-          Tu avais appris ta leçon, Clémence ? Pour de vrai ?

-          Oui, Monsieur !

-          Très bien, nous allons voir cela.

Monsieur Éric m’emmena jusque dans la salle à manger. Sur la table se trouvait mon contrôle d’espagnol, vierge.

-          Tu me le refais, dit-il. Dix claques par erreur. Si tu as appris ta leçon, cela ne devrait pas te poser de problème !

-          Mais c’était la semaine dernière, Monsieur ! protestai-je. J’ai tout oublié, depuis !

-          Tu te fiches de moi ? Vous l’avez revue en cours pas plus tard qu’aujourd’hui. Cela devrait être même plus facile pour toi.

Il y avait trente questions. Je n’avais rien écouté de la correction cette après-midi et effectivement, je n’avais pas appris ma leçon. Mon 11/20 relevait d’un coup de chance. Je n’étais pas prête à encaisser ne serait-ce que deux cents claques venant du Directeur. J’optai pour dire la vérité. Dans les deux cas, mes fesses étaient fichues.

-          Monsieur, en fait… je… je n’avais pas appris ma leçon, avouai-je les yeux rivés vers le sol. Et je n’ai pas écouté en cours aujourd’hui.

-          Donc non seulement tu ne fais pas tes devoirs mais en plus tu me mens et tu n’écoutes pas en cours ?! me gronda Monsieur Éric.

-          Mais Monsieur…

-          Tais-toi ! m’ordonna-t-il alors qu’il enlevait sa ceinture.

Le Directeur me jeta à plat ventre sur le canapé, plia sa ceinture en deux puis maintint mes poignets dans le bas de mon dos. Alors que je le suppliais, il commença à strier vigoureusement mes fesses.

Il n’y avait pas de nombre de coups prédéfinis. Je ne savais pas quand il allait s’arrêter et je n’avais que mes yeux pour pleurer.

-          Pourquoi crois-tu que tu es ici, Clémence ?! me grondait-il en maniant la ceinture. Pour prendre du bon temps ?! Pour t’amuser ?! Tu es ici pour étudier, Clémence ! Etudier afin d’obtenir ton bac !! Je te jure que si tes notes n’augmentent pas très vite, tu auras vraiment du souci à te faire !!

 

                Je dus recevoir peut-être soixante-dix ou quatre-vingts coups de ceinture avant que Monsieur Éric décide que j’en avais pris assez. Il m’ordonna de me relever pendant qu’il remettait sa ceinture puis me gronda :

-          Il est hors de question que cela se reproduise, Clémence ! Tu fais correctement tes devoirs, tu écoutes en classe et surtout, tu ne me mens pas ! Est-ce que c’est compris ?

-          O…u…ui…, bafouillai-je alors que je pleurais à en avoir des spasmes.

-          Mais ce n’est pas vrai, ça ! vociféra le Directeur en me choppant le bras.

Dix claques monstrueuses brûlèrent immédiatement mes fesses.

-          Oui, Monsieur ! me gronda-t-il.

-          Ou…i…, M…mo…mons…ieu…ieur, pleurai-je.

-          Je n’arrête pas de te le dire depuis que tu es arrivée ici, Clémence ! Nous n’allons pas te lâcher !! Si ce n’est toujours pas rentré en un mois de temps, je peux t’assurer que ça va bientôt être le cas !! Au lit, maintenant ! Je t’ai assez vue pour aujourd’hui ! File !

Je pris le temps de prendre ma douche, ce qui me calma et apaisa le feu que j’avais aux fesses. Je me brossai ensuite les dents et entrai dans mon lit. En posant la lettre sur ma table de nuit, j’informai Mathilde que je la lirai demain. C’étaient les premiers mots que je lui adressai depuis plusieurs jours.

 

                Je m’endormis très vite, épuisée par cette journée de malheur.

 

A suivre…

La suite !

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Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -