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Un joli fantôme du passé. (Chapitre 30)

 



Mardi 21 septembre 2021


                Après une grasse matinée bien méritée, je me levai aux environs de onze heures. Je déjeunai et m’habillai en vitesse, puis me dépêchai de filer à l’auto-école pour m’inscrire.

-          Il va me falloir une photo d’identité pour finaliser l’inscription, me dit la secrétaire.

-          Il vous la faut pour quand ? demandai-je.

-          Le plus tôt possible, dit-elle. Sans cela, je ne peux pas finaliser l’inscription. Ah, et il va me falloir un premier règlement de 300$.

-          D’accord. Vous fermez à quelle heure, ce soir ?

-          19h.

-          Je repasserai tout à l’heure alors. Bonne journée !

-          Bonne journée, mademoiselle.

Je grommelai seule dans le bus sur le trajet du retour. Je n’avais vraiment pas envie de faire ce trajet en bus tous les jours. Je me rendis vraiment compte que j’étais devenue dépendante de mon confort : avant, j’aurais été ravie d’avoir un moyen de transport autre que mes pieds. Mais aujourd’hui…

 

 

                Après les deux heures d’histoire américaine, Meredith et moi allions rejoindre François quand Brett, un camarade de notre promo, vint nous voir :

-          Hey les filles ! On va boire un verre avec les gens de la promo. Ça vous dit de vous joindre à nous ?

Meredith et moi réfléchîmes. Vivre notre première « fête » étudiante nous tentait vraiment beaucoup. D’un autre côté, nous avions à faire à la maison… Après quelques minutes de réflexion, nous finîmes par accepter. Puisque Brett promit de nous ramener chez nous après la fête, nous libérâmes François.

 

 

                Nous nous rendîmes donc au bar étudiant le plus proche. Nous étions environ une trentaine à être venus. Cela nous permit de passer un bon moment avec les gens de notre promo.


        Alors que j’étais très alcoolisée, je reçus un texto aux environs de dix-neuf heures de la part de mon père :

« Zoé ! Où es-tu ?! »

Puisque je ne répondis pas, Valentin m’appela à peine deux minutes plus tard. Je décidai quand même de décrocher :

-          Allô ?

-          Zoé, tu es où bon sang ?!

-          Dans un bar étudiant près de la fac.

-          Tu te fiches de moi, là ?!

-          Absolument pas.

-          Tu n’aurais pas pu me demander avant ?!

-          J’en ai marre de te demander la permission pour tout, papa ! Je suis majeure et vaccinée !

L’alcool me donnait un regain de rébellion que j’avais jusque-là sous-estimé.

-          Certes, mais tu vis sous mon toit ! Et tant que tu vivras sous mon toit…

-          Ça te donne le droit de contrôler mes moindres faits et gestes ?! Je ne crois pas non ! Dans le genre père toxique, tu bats des records !!

-          Zoé, est-ce que tu as bu ?!

-          Oui, un peu. Et alors ?!

-          Tu ne bouges pas, je viens te chercher.

-          Pardon ?! Non ! Brett va me ramener !

-          Brett ?! C’est qui, Brett ?!

-          Un pote de fac.

-          Quoi ?! Non, Zoé ! Tu restes où tu es et tu ne bouges pas ! Je viens te chercher ! Je te jure que si tu bouges, tu ne pourras plus jamais t’asseoir !

-          Ouais, ouais…

-          Zoé ! Zo…

Je raccrochai au nez de mon père et allai vomir dans les toilettes. Je m’aperçus que Meredith me tenait les cheveux. Je ne savais même pas d’où elle sortait. Elle m’aida ensuite à me rincer la bouche, puis je me laissai glisser le long du mur des toilettes et m’endormis sur sa jambe.

 

 

                Lorsque je me réveillai, j’étais dans mon lit, à la maison. Trent était à côté de moi, en train de lire un livre.

-          Ah, tu es réveillée, dit-il.

-          Salut, dis-je.

-          Salut, répondit-il.

-          Tu es fâché ? lui demandai-je en essayant de faire abstraction du marteau qui ne cessait de taper dans ma tête.

-          Très, m’informa-t-il. Mais toujours moins que ton père. Je sais ce que c’est qu’être jeune.

-          Au moins, tu me comprends ! dis-je, soulagée.

-          Jeune ne veut pas dire irresponsable, me sermonna mon amoureux.

-          Oh c’est bon…

-          Non, ce n’est pas bon ! Si Valentin, Romain et Manon ne voulaient pas tous les trois te tomber dessus, je me serais chargé de te flanquer une volée !

-          Trent, tu n’es pas sérieux, j’espère ?!

-          Bien sûr que si !

-          Tous les jeunes de mon âge ont déjà pris une cuite ! Lâchez-moi ! C’est bon quoi !

-          Ce n’est pas seulement une cuite, Zoé ! Tu t’es bourré la gueule un mardi après-midi, loin de chez toi, avec pour seule personne de confiance Meredith qui était aussi alcoolisée ! Ça s’appelle se mettre en danger !

-          J’en ai marre d’entendre tes reproches ! dis-je en me levant du lit, prête à me diriger vers la porte de la chambre.

-          Vas-y, sors ! me gronda-t-il. Valentin t’attend de pied ferme !

Je me ravisai : je n’étais prête à affronter la colère de mon père. Enervée, je me tournai vers Trent et lui lançai :

-          Tu es mal placé pour me donner des leçons !

-          Comment ça ?!

-          Tu n’es pas tout blanc non plus ! Tu peux me dire qui sont les hommes que j’ai vus hier ?! Quel est ce mystérieux tatouage que tu refuses de m’expliquer ?!

Trent baissa les yeux vers le sol.

-          Tu sauras en temps et en heure.

-          Ça veut dire quoi, ça ?! Que je ne suis pas digne de confiance ?!

-          Ça veut simplement dire que pour le moment, tu as la gueule de bois et qu’il n’est pas temps d’avoir une discussion sérieuse !

-          Ben voyons ! Figure-toi qu’à part une grosse migraine, j’ai toutes mes facultés mentales !

-          Parfait ! Alors tu es en état de recevoir la raclée que tu mérites !

Trent se leva du lit, ouvrit la porte de la chambre et appela Valentin, l’informant que j’étais réveillée.

-          Cette conversation est loin d’être terminée, Trent ! grondai-je.

-          Je n’en doute pas une seule seconde ! Maintenant, va assumer tes bêtises avec notre père !

En colère, je fusillai Trent du regard. J’étais tellement énervée que je ne sentis même pas Valentin arriver derrière moi. Je m’aperçus qu’il était auprès de moi lorsqu’il m’attrapa par l’oreille et m’emmena ainsi jusqu’au salon.

-          Aïe ! Lâche-moi ! protestais-je. Papa, lâche-moi !

-          Tu es ma fille, Zoé ! me gronda-t-il. Crois bien que je ne te lâcherai jamais !

-          Pourtant c’est bien ce que tu as fait pendant dix-sept ans ! rétorquai-je sans réfléchir.

Mon père me décolla immédiatement une gifle. Je me tins la joue, accusant le coup.

-          C’est bon, t’as fini ton petit numéro ?! me gronda Valentin. C’est quoi le but ?! Me blesser profondément pour échapper à la fessée monumentale que je vais te flanquer, c’est ça ?!

Je ne répondis pas. Valentin se tourna vers la table basse sur laquelle il prit un comprimé et un verre d’eau avant de me les tendre.

-          Bois. Pour ta migraine.

J’obéis sagement en avalant le comprimé et reposai le verre sur la table basse. Valentin me gronda :

-          Tu imagines dans quel état j’étais quand la secrétaire de l’auto-école m’a appelé au boulot ?! Elle m’a dit que tu étais censée repasser pour donner ta photo d’identité mais que tu ne l’as pas fait ! J’ai ensuite appelé à la maison et personne n’avait de tes nouvelles ! Pareil pour les parents de Meredith ! Tu te rends compte de l’inquiétude que j’ai éprouvée ou pas ?!

-          Désolée.

-          C’est tout ce que tu as à dire ?! Alors que j’ai dû venir te chercher dans un bar à une heure de la maison ?! Je peux te dire que tu es vraiment dans de sales draps, Zoé ! Non seulement tu devais déjà prendre 280 claques pour t’être comportée comme une diva, mais en plus, je t’avais promis une bonne fessée si ton inscription à l’auto-école n’était pas effectuée…

-          … mais j’y suis allée ! protestai-je immédiatement.

-          Peut-être mais ton inscription n’est pas finalisée ! Tu as choisi d’aller te bourrer la gueule plutôt que d’aller donner ta photo à l’auto-école !

-          Pffff…

-          Eh oui, Zoé ! Tu as fait des choix, tu assumes ! Et ensuite, tu es allée dans un bar sans prévenir personne et tu as pris une cuite en pleine semaine et en pleine journée !

J’étais blasée, attendant l’annonce de ma sentence.

                Valentin m’attrapa et me pencha sous son bras. Il releva ma robe, baissa mon collant et ma culotte en dentelle. Je serrai instantanément les dents, sachant parfaitement que ce qui allait tomber allait faire très mal. De plus, je portais encore les stigmates de la fessée d’hier.

-          On commence par l’inscription non-effectuée à l’auto-école, m’annonça l’homme d’affaires.

Les claques commencèrent à tomber et j’eus tout le mal du monde à les encaisser. Valentin était furax et cela se traduisait sur mes fesses. Je pensai immédiatement à la fessée qu’avait reçu Judith et pour laquelle elle avait pleuré toutes les larmes de son corps. Je comprenais maintenant totalement ce qu’elle avait pu ressentir. Mes fesses étaient en feu et je n’avais qu’une hâte : que mon père estime que j’avais été assez punie et qu’il arrête de taper.

Je le priai beaucoup, pleurai, gigotai mais Valentin restait silencieux tel un bourreau exécutant la sentence. Il ne diminuait pas l’intensité des claques non plus. C’était incroyablement douloureux !

Il s’arrêta plusieurs minutes après le début de cette horrible tannée. Je n’eus cependant qu’une micro-pause : il me laissa me redresser et me choppa par le bras. Il s’assit sur le canapé et me bascula en travers de ses genoux.

-          C’est parti pour les 280 claques, annonça-t-il froidement. Tu comptes.

Mon père me maintenait beaucoup trop bien pour que je puisse échapper à ma punition. Il tapait vraiment trop fort ! Je ne le supportais pas ! Je pleurais à chaudes larmes et ne cessais de prier Valentin afin qu’il arrête de taper sur mes pauvres fesses. Valentin, lui, restait impassible.

 

                Les 280 claques reçues, mon père me fit agenouiller sur le canapé. Je craignais la suite...

-          Tu vas prendre vingt coups de martinet, vingt coups de paddle en cuir et vingt coups de paddle en bois, déclara froidement le P-DG. Ensuite, ce sera terminé.

Je ne savais pas si c’était la déception qui faisait agir Valentin de la sorte mais j’étais déstabilisée qu’il ne montre aucune émotion face à ma détresse.

 

                Les vingt coups de martinet furent atroces à recevoir. Le paddle en cuir, insupportable. Quant au paddle en bois, je suppliai mon père après chaque coup afin qu’il me gracie. Cependant, il n’en fit rien.

Une fois ma sentence appliquée, il répondit sans le savoir à mes interrogations :

-          Tu m’as énormément déçu, Zoé.

Je ne dis rien, ne trouvant rien de pertinent à ajouter.

-          Tu es privée de sortie pour deux mois. Tu ne sortiras pas de la maison mis à part pour honorer tes cours à la fac et pour aller à l’auto-école. Evidemment, si tu n’as pas terminé ton inscription demain, tu prendras de nouveau une bonne fessée. Et tu prendras les 560 claques je te dois. De plus, tu es en sursis jusqu’à la fin de la semaine. Tu as vraiment intérêt à te tenir à carreaux. Je ne te passerai plus rien, Zoé. Va te coucher, maintenant.

J’allai prendre ma douche puis me couchai sans adresser la parole à mon petit ami.


Je m’endormis le fessier brûlant et le cœur lourd.

 

A suivre…

La suite !

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