Accéder au contenu principal

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! - Chapitre 34.

 



Jeudi 24 octobre 2019.


            Je me levai de bonne humeur ce matin. Mon derrière ne me faisait presque plus mal et je n’avais aucune angoisse en moi : j’étais parfaitement sereine et détendue.

 

            Le premier cours de la journée, avec Monsieur Mickaël, fut, comme les précédents, un réel bonheur. Nous avions réellement besoin d’un professeur de ce genre dans cette école du malheur.

L’exercice de ce matin consistait à nous envoyer un gros ballon rouge alors que nous étions toutes assises par terre. A chaque fois que nous recevions le ballon, nous devions dire le nom d’un écrivain célèbre ainsi que l’une de ses œuvres. Celle qui ne pouvait pas répondre avait perdu et était éliminée. Monsieur Mickaël avait recommencé notre programme de littérature à zéro et était persuadé que nous n’allions prendre aucun retard.

            Nous terminions le jeu lorsque l’on toqua à la porte ; Monsieur Mickaël alla ouvrir et nous vîmes apparaître le Directeur-Adjoint dans l’encadrement.

-          Désolé de déranger ton cours, Micka, dit-il. Je viens chercher une de tes élèves et ça ne peut pas attendre.

-          D’accord, pas de souci.

-          Clémence, dit Monsieur Lionel. Suivez-moi s’il vous plaît.

Je me décomposai. Je n’avais pourtant rien à me reprocher !

-          M…mais… Je n’ai rien fait ! dis-je, la voix tremblante, prête à pleurer.

Monsieur Lionel entra dans la classe, pénétra dans notre cercle de jeu et se posta en face de moi. Il s’accroupit et me rassura :

-          Je sais, ma grande. Je sais. Vous ne craignez rien. J’ai juste besoin que vous veniez avec moi. C’est d’accord ?

-          C’est d’accord, répétai-je en me levant.

Avant de sortir de la pièce, je lançai un regard à mon prof qui me rassura à son tour :

-          Ne t’en fais pas, tu ne prendras pas de retard. De toute façon, le cours est bientôt terminé.

-          D’accord, merci Monsieur.

 

Monsieur Lionel m’emmena jusque dans son bureau : Monsieur Éric était présent ainsi que Monsieur Mathieu. Cela me rappela de terribles et récents souvenirs que je préfèrerais oublier. Je me mis à trembler et une larme coula sur ma joue. Les trois membres de la Direction devaient se dire que je n’étais plus du tout la même Clémence ; et je pense que c’était le cas.

Le Directeur s’avança vers moi en voyant que je me mettais à pleurer et me serra contre lui. Il me dit :

-          Calme-toi, Clémence. Nous savons que tu n’as rien fait, d’accord ? Nous avons seulement des questions à te poser par rapport à une de tes camarades. Est-ce que tu es d’accord pour y répondre ?

J’hochai la tête et allai m’asseoir. Je vis les trois messieurs s’échanger des regards inquiets entre eux.

-          Clémence, commença mon aimé. Mathilde est-elle bien ta meilleure amie ?

-          Oui Monsieur, répondis-je.

-          Vous êtes vous disputées récemment ?

-          Oui Monsieur, répétai-je. Elle avait raconté à tout le monde que je passais en conseil de discipline et je lui en ai voulu pour cela… Monsieur.

-          Combien de temps êtes-vous restées brouillées ? demanda Monsieur le Directeur-Adjoint.

-          Je ne sais plus, Monsieur… Quelques jours, peut-être une semaine, Monsieur. Pourquoi me posez-vous cette question, Monsieur ?

-          Parce que deux élèves se sont plaintes d’avoir été harcelées par Mathilde, répondit Monsieur Eric.

-          Qui ça ?! m’étonnai-je avant de me reprendre. Euh… qui ça, Monsieur ?

-          Lou et Naomy, avoua Monsieur Mathieu.

-          Cela fait bien longtemps que nous ne traînons plus avec elles, Monsieur. Nous ne leur adressons plus la parole, Monsieur. Cela m’étonnerait beaucoup que Mathilde ait pu faire ce que vous dîtes, Monsieur.

En me forçant à dire « Monsieur » à chaque fois pour éviter les ennuis, j’avais l’impression d’être un elfe de maison dans Harry Potter.

-          Très bien Clémence, dit Monsieur Eric. Nous te remercions. Serais-tu d’accord pour que nous te rappelions si nous avons d’autres questions.

-          Oui, Monsieur. Merci, Monsieur.

Pour avoir répondu honnêtement à leurs questions, je gagnai une étoile. Je disposai au moment où la sonnerie retentissait, signalant l’intercours. En me rendant à mon cours de piano, je me demandais bien pourquoi Lou et Naomy avaient déposé une telle plainte. Mathilde ne m’avait jamais parlé de quoique ce soit vis-à-vis d’elles depuis que nous avions rompu le contact. C’était vraiment étrange, cette histoire…

 

            Monsieur Alexandre fut très fier de mon travail aujourd’hui et me récompensa de deux étoiles. J’avais gagné pas moins de trois étoiles en une après-midi ! J’étais on ne peut plus heureuse.

 

            Le repas du midi fut l’occasion de demander des comptes à Mathilde. A cause d’elle, j’avais eu une sacrée frousse en me retrouvant dans le bureau de Monsieur Interminable !

-          Je te jure que je ne sais pas de quoi il s’agit ! se défendit-elle.

-          Tu me le promets ?! insistai-je.

-          Bien sûr que je te le promets ! Je ne te mentirais pas, Clémence, enfin !

-          D’accord, conclus-je.

Je restais convaincue néanmoins qu’il y avait anguille sous roche.

 

 

-          Je vais ramasser les punitions que vous aviez à faire pendant les vacances, dit Monsieur Thomas après que nous nous soyons installées en classe.

Oh. J’avais oublié. J’avais totalement oublié que j’avais sous-traité. Le stress monta d’un coup, surtout après que le prof ait écrit la phrase : « Estoy en clase de español » au tableau et qu’il nous ait demandé de l’écrire sur une feuille de brouillon pour comparer notre écriture à celle de la punition.

 

            Seule la moitié de la classe avait fait correctement la punition donnée avant les vacances. L’autre moitié – dont je faisais évidemment partie – avait sous-traité, ou utilisé un logiciel, ou carrément oublié de la faire. Monsieur Thomas nous avait toutes listées pour être sûr de n’oublier personne. Tout en regardant sa liste, il déclara :

-          Celles que je vais appeler à présent vont se lever et aller se mettre debout face au mur avec les mains derrière le dos.

Je crus que mon cœur s’arrêtait de battre. J’entendis Monsieur Thomas appeler :

-          Mesdemoiselles Lucille, Noémie, Eva, Mathilde, Clémence, Emilie, Astrid, Florentine, Charline, Hélène, Emma et Capucine.

En allant me placer pour obéir à mon prof d’espagnol, je me demandais bien ce qui allait se passer.

S’adressant à celles qui n’avaient pas été appelées, Monsieur Thomas dit :

-          Grâce à vos petites camarades, le cours d’aujourd’hui est reporté, mesdemoiselles. Il sera rattrapé samedi matin !

Quelques protestations s’entendirent.

-          Vous vous plaindrez auprès de vos camarades récalcitrantes lorsque vous les retrouverez au cours suivant, dit Monsieur Thomas. Vous avez anglais, c’est ça ?

-          Oui Monsieur, répondit Léa.

-          Je suis persuadé que Madame Kelly n’aura aucun problème dans son cours, dit-il.

Après que toutes les jeunes filles innocentes soient sorties de la pièce, Monsieur Thomas referma la porte derrière elles et s’approcha de nous.

-          Pourquoi vous ai-je donné une punition avant les vacances ?!

Eva leva la main et fut interrogée.

-          Parce que nous n’avions pas appris notre cours et que nos notes n’étaient pas bonnes.

-          Exactamente ! dit Monsieur Thomas. Vous ne vous êtes pas bien comportées et je vous ai punies ! Seulement, vous n’avez pas fait votre punition ! Que dois-je faire selon vous ?!

Cette fois-ci, personne ne leva la main.

-          Alors ?! Aucune réponse ?!

-         

-          Je vais passer à une punition plus sévère, mesdemoiselles ! Une punition à laquelle vous ne pourrez pas vous dérober ! Vous allez donc toutes avoir droit à une fessée à la règle ! La première que j’entends me fera appeler le Surveillant Général ! Esta claro ?!

Nous ne répondîmes pas.

 

            Comme beaucoup d’autres bourreaux officiants dans ce Pensionnat, Monsieur Thomas nous fit passer par ordre alphabétique. Astrid fut donc la première à recevoir vingt (!!!) coups de règle en bois sur ses fesses nues. Puis ce fût au tour de Capucine, puis Charline, puis moi.

            Alors que je m’allongeais sur le bureau de mon professeur, je pleurais déjà. L’enseignant releva ma jupe et baissa ma culotte. J’avais pourtant fait ça des dizaines de fois depuis mon arrivée ici mais cela ne rendait pas la tâche plus facile pour autant. Cette règle en bois était énorme, mesurant quarante centimètres de largeur, cent vingt de longueur et huit millimètres d’épaisseur. Je savais que j’allais vraiment la sentir passer ; et vu les réactions des trois camarades m’ayant précédée, je ne donnais pas cher de ma peau.

            Le premier coup s’abattit et je sentis que cette punition allait être interminable. Cette règle me procurait exactement la même douleur que le paddle en bois reçu deux jours plus tôt. J’avais envie de supplier mon prof d’arrêter mais il avait dit qu’il ne voulait rien entendre… Je serrais les dents, mes larmes ruisselants sur mes joues, mais je ne disais rien. Je ne voulais pas que Monsieur Mathieu débarque dans la classe. J’appréhendais déjà bien assez la réaction du Directeur ce soir quand il verrait que ma feuille de suivi n’était pas vierge…

            Les vingt coups appliqués, j’essuyai mes larmes et rejoignis mes camarades contre le mur, en attendant le passage d’Emma, puis d’Emilie, puis d’Eva, de Florentine, d’Hélène, de Lucille, de Mathilde et enfin de Noémie.

Une fois que nous fûmes toutes corrigées, Monsieur Thomas nous annonça que nous devrions faire la punition pour jeudi et que si elle n’était pas faite correctement, nous serions envoyées dans le bureau du Directeur. Rien que cette idée me fit trembler à nouveau.

 

            Le cours d’anglais nous changea heureusement les idées, même si la perspective de me retrouver face à Monsieur Éric ce soir me terrifiait.

 

            Monsieur Eric n’attendit pas le soir. A la sortie de notre cours d’anglais, il convoqua toutes celles qui avaient été punies en espagnol dans son bureau. Tremblantes comme des feuilles, nous nous y rendîmes avec la boule au ventre.

            Un savon et une déculottée manuelle bien corsée : voilà ce que nous récoltâmes chacune dans le bureau du Dirlo. J’eus même droit à une double dose puisque ma feuille de suivi n’était pas impeccable aujourd’hui.

 

Cette journée m’avait vraiment remise d’équerre et confortée dans mon idée de ne plus faire de bêtises. Le pire, c’est qu’en l’espace d’une journée, j’avais gagné trois étoiles et déjà reperdu deux.

 

A suivre…

La suite !

Commentaires

  1. Que devient Clémence ? Est-elle devenue sage ? A-t-elle eu le fin mot de l'histoire en ce qui concerne Mathilde ?

    RépondreSupprimer
  2. Que devient Clémence ? Est-elle devenue sage ? A-t-elle eu le fin mot de l'histoire en ce qui concerne Mathilde ?

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Exprimez-vous !

Les stars du blog :

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Les stars du blog :

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -