Loin de me calmer, cette fessée de prévention horriblement
injuste et inhumaine sur le plan de la douleur déclencha en moi une rébellion
que je ne soupçonnais pas. Je n’avais clairement pas développé tout mon potentiel
de petite « chieuse ». Depuis que j’étais arrivée chez mon père, j’avais
été plutôt conciliante et sage. Cette époque-là était désormais révolue. Valentin
voulait la guerre, il allait l’avoir. Je ne plierai pas. Même en cas d’extrême
douleur, je ne plierai pas. Même si mes fesses en décédaient, mon
honneur, lui, devait rester intact. Je devais gagner cette guerre contre mon
père.
Le repas se déroula dans un silence
monastique. Malgré le fait que je changeais de position toutes les cinq secondes
tellement j’avais mal aux fesses, je n’ouvris pas la bouche, même lorsque Pierre-Louis
s’adressait à moi. Il commença d’ailleurs à perdre patience :
-
Si vous continuez
de vous comporter ainsi, vous allez passer du temps au coin. Cela vous déliera
peut-être la langue !
-
Je croyais que je
devais faire mes devoirs ! rétorquai-je insolemment. Il faut savoir !
-
Ouf, s'exclama ironiquement Pierre-Louis
en se tenant la poitrine. J’ai cru que vous aviez réellement perdu la parole.
Me voilà rassuré ! En ce qui concerne vos devoirs, vous devez effectivement les
faire. J’ignore l’image que vous avez du coin mais elle n’est très certainement
pas la même qu’ici. Laissez-moi donc vous éclairer : si vous avez le
malheur d’aller au coin, vous y prendrez une bonne déculottée toutes les cinq
minutes très exactement. Je peux vous assurer qu’aucune des jeunes filles
demeurant dans cet établissement est dépourvue de crainte face à cette
punition. Je vous déconseille donc de me pousser à y recourir.
Je
ne répondis pas. Vu le calibre de la « fessée de prévention », je ne
voulais même pas savoir ce que donneraient les déculottées au coin.
Je fis mes devoirs tout l’après-midi,
organisant les fournitures scolaires que les domestiques m’avaient achetées et
rattrapant à l’aide de mon notebook tous les cours que j’avais loupés.
Après le dîner, Nick entra dans mon
appartement, un IPhone à la main.
-
Miss Duhamel, un
appel de votre père pour vous.
-
Qu’il aille se
faire foutre, répondis-je avec une telle haine qu’elle était remontée de mon
ventre.
Je
savais qu’en répliquant cela – c’est-à-dire la vérité – Pierre-Louis me tomberait
immédiatement dessus. Cependant, alors que je tombais à plat ventre sur les
cuisses de mon précepteur, tout ce qui m’importait était que mon père ait
entendu ma réponse.
Les claques tombèrent sur mon fessier
meurtri, les larmes coulèrent sur mes joues mais ma colère, elle, se renforçait
encore plus. Je serrais les dents pour ne pas hurler. Je ne ferais pas ce
plaisir, ni à mon père, ni à Pierre-Louis.
La
fessée terminée, Pierre-Louis m’ordonna de rester debout devant le canapé. Je
refusai. Je pris une claque déséquilibrante qui doubla mes larmes mais je ne
criai toujours pas, ma colère était toujours présente.
Après s’être éclipsé, Pierre-Louis
fit à nouveau irruption dans la salle avec un énorme pot en porcelaine dans les
mains. Il balança une partie de son contenu à terre. Il me désigna alors le gros
sel et m’ordonna :
-
A genoux !
-
Non, rétorquai-je.
Il
s’avança alors près de la fenêtre et s’empara d’une longue tige en rotin. Il m’en
asséna un coup sur les fesses et j’hurlai instantanément de douleur.
-
A genoux !
gronda-t-il.
Je
mis mes mains pour protéger mon derrière mais un nouveau coup tomba à l’arrière
de mes cuisses. Après avoir crié de douleur, je vociférai :
-
Arrêtez de me
frapper espèce de détraqué ! Vous êtes un malade mental !
Il
s’avança vers moi, m’attrapa par les cheveux et tira dessus pour m’obliger à relever
la tête et le regarder dans les yeux. Puis, il me gronda fermement :
-
Les caractères
comme les vôtres, je ne fais pas que les mater, je les brise ! J’ai déjà
eu à faire à plus coriace que vous, et aujourd’hui ces jeunes filles filent droit
comme des « i » ! Si vous continuez à vous entêter, Zoé, vous ne vous
en sortirez pas indemne ! Ici, c’est moi qui décide. Je détiens l’autorité
et vous obéissez. C’est clair ?!
Pour
unique réponse, je lui crachai au visage. Pierre-Louis me lâcha instantanément
pour porter la main à sa face et la nettoyer à l’aide d’un mouchoir en soie qu’il
détenait dans sa poche. Puis, après avoir appuyé sur le bouton rouge d’un boitier
accroché à sa taille, il m’attrapa à nouveau par les cheveux et m’entraîna dans
la salle de bains en m’annonçant que j’allais recevoir la pire correction de ma
vie. Il ajouta que j’allais très vite regretter d’être née.
Une
fois dans la salle de bains, deux autres adultes – un homme et une femme –
sortis de je ne sais où, apparurent pour prêter main forte à Pierre-Louis. Alors
que je me débattais, ils me déshabillèrent de force.
Je me retrouvai donc nue face à ces trois adultes, ce qui constitua pour moi
une humiliation assez conséquente. Ils me mirent ensuite dans la douche et m’aspergèrent
d’une eau glacée. Ignorant totalement mes hurlements – j'hurlais à m’en casser
la voix – ils me maintinrent sous le pommeau pendant deux bonnes minutes avant
d’éteindre l’eau. Tremblante de froid, je n’eus d’autre choix que de me laisser
entraîner dans une autre pièce de mes appartements, pièce verrouillée au moment
de ma visite. Dégoulinante de partout, je me fis ligoter à plat ventre sur un
grand banc en bois. J’avais des liens au niveau de mes poignets, de mes
épaules, de mes reins, de mes cuisses, de mes genoux, de mes mollets et de mes
chevilles. Je ne pouvais absolument plus bouger.
Pierre-Louis
avait retroussé les manches de sa chemise et tenaient la tige en rotin dans l’une
de ses mains. L’homme et la femme qui l’avaient aidé à me mettre sous la douche
se tenaient de part à d’autre de la porte, tels des bodyguards.
-
Cette sanction s’arrêtera
quand je l’aurais décidé, annonça Pierre-Louis. Je vais vous faire regretter d’être
née, Zoé. Vous pouvez me croire.
Je
tremblais de froid, dégoulinante d’eau, les seins aplatis contre cette espèce
de planche à laquelle j’étais ligotée, les fesses exposées à la merci d’un
psychopathe qui se réjouissait de me faire du mal. On aurait dit un mauvais épisode
d’ « Esprits criminels ».
La tige s’abattit une fois, deux
fois, trois fois, sept fois, treize fois, vingt fois… Pierre-Louis ne s’arrêtait
pas. L’homme qui se tenait à côté de la porte comptait les coups tel un robot. J’hurlais
tellement que l’on m’avait bâillonnée. Je n’avais jamais ressenti une telle
douleur aux fesses. Jamais. Je vivais un véritable cauchemar. Même ma toxico de
mère ne m’aurait jamais fait ça.
Après le centième coup asséné, Pierre-Louis posa la
tige contre le mur. La femme se dirigea vers le fond de la pièce : je pus
la suivre du regard. Elle ouvrit un paquet de compresses, versa un produit
dessus et s’approcha de mes fesses.
S’il n’y avait pas eu le bâillon, on m’aurait entendue
hurler jusqu’à New York. Le produit que cette diablesse mettait sur mon
derrière brûlait avec une rare intensité. J’avais tellement froid et mal que
mon corps produisait des spasmes incontrôlés.
La désinfection de mon derrière terminée, je fus libérée
de mes liens. La femme m’emmena dans la salle de bains et essuya les parties de
mon corps qui étaient encore mouillées. Puis, elle m’emmena dans ma chambre. Je
ne résistai pas. Je n’en avais plus la force. Elle me fit enfiler une chemise de
nuit, puis m’allonger sur le ventre. Elle appliqua quelque chose sur mes
fesses. Lorsque je lui demandai ce que c’était, elle me répondit :
-
Ce sont des pansements
cicatrisants particulièrement efficaces. Demain, vous n’aurez presque plus aucune
plaie.
-
Pourquoi chercher
à me soulager après m’avoir infligé tant de douleur ? interrogeai-je.
-
Ceci n’est pas pour
vous soulager, miss. Ceci est pour que vous soyez en état de recevoir une
autre correction demain si vous transgressez à nouveau les règles.
La
femme me fit enfiler une culotte par-dessus les pansements et sortit. Ma résistance devenait d'un coup bien plus compliqué. Gagner cette guerre contre mon père s'avérait complexe. Il avait clairement des armes que je n'avais pas.
Seule
dans ma chambre, allongée sur le lit, je pleurai si longtemps que je m’endormis
d’épuisement.
A
suivre…
Grosse réaction de Zoé tout à fait compréhensible qu'elle paie vraiment très cher !!! Comment va-t-elle tenir dans cet établissement ?
RépondreSupprimerOh, pauvre Zoé. Cette punition est vraiment dure.
RépondreSupprimerJ'espère qu'elle n'aura pas l'idée de fuguer.
A quand la suite
RépondreSupprimerQuand allons nous avoir des nouvelles de Zoé ?
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