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Un joli fantôme du passé. - Chapitre 34.

 


-    Manon, je t’en supplie, sors-moi de cet enfer !

-    Je ne peux rien faire, Zoé ! Il n’y a qu’une seule personne qui peut faire quelque chose, et c’est papa !

-    Mais il m’a enfermée chez des psychopathes ! plaidai-je. Ils m’ont filé cent coups de canne, hier ! Je saignais !!

-    Je sais, Zo. J’ai passé deux mois dans cet enfer…

-    T’aurais pu me prévenir, merde !

-    Je ne pensais pas que papa aurait enfermé sa petite fille chérie là-bas… Je suis vraiment désolée, petite sœur.

-    Trouve un moyen de me sortir de là. Négocie avec papa.

-    Tu lui as dit d’aller se faire foutre hier au téléphone, Zoé ! Que veux-tu que je négocie ? Il va falloir que tu prennes ton mal en patience…

-    Punaise, Manon ! J’ai actuellement deux énormes pansements cicatrisants collés au derrière !

-    Tu verras, ces trucs-là font des merveilles ! Tu récupères un postérieur immaculé après seulement une nuit d’utilisation !

-    Manon !!

-    Je te répète que je ne peux rien faire, Zo ! Du moins, pas tant que papa sera énervé. Et pour qu’il se calme, il faudrait déjà que tu cesses de l’envoyer chier au téléphone. Quand il t’appellera tout à l’heure, tu t’excuseras.

-    Je ne te le garantis pas. C’est lui qui m’a mise dans cet enfer !

-    Eh bien alors attends-toi à y rester longtemps.

Je raccrochai au nez de ma sœur. Enervée, agacée et sur les nerfs, je fondis en larmes. Il fallait que je trouve un moyen de me sortir de là. Pour le moment, il était quatre heures du matin et j’allai me recoucher discrètement avant que Pierre-Louis ne me découvre levée et qu’il me flanque une fessée.

 

      Je tentai de passer la journée en faisant tout bien comme il fallait. Pas d’insolence, pas d’excès de colère… J’essayais de me tenir à carreaux, bien que ma sœur ne m’ait pas menti et que les pansements cicatrisants soient incroyablement efficaces. Si je les avais eus lorsque Valentin, Romain ou Manon me tombaient dessus, cela m’aurait enlevé pas mal de douleur !

 

      Durant le dîner, Pierre-Louis m’annonça une nouvelle fois le planning de demain matin :

-    Lever à sept heures. Vos cours commenceront à huit heures et demie. Vous n’appréhendez pas trop ?

-    Bien sûr que si, répondis-je. Je vais me retrouver dans une toute nouvelle école, avec des gens que je ne connais ni d’Eve, ni d’Adam. N’importe qui appréhenderait.

-    Finissez votre repas, je vais vous présenter quelqu’un.

J’obéis.

      Mes mains lavées après le dîner, Pierre-Louis me demanda de le suivre hors de l’appartement. Je m’exécutai. Nous montâmes à l’étage supérieur et Pierre-Louis toqua à la porte de gauche. Une femme – qui aurait pu détenir la palme de la personne la moins avenante du monde – ouvrit.

-    Oui ?

-    Bonjour Christie. Jenna est-elle disponible ?

-    Elle a quelques minutes en effet. Pourquoi ?

-    Zoé entre à la fac de médecine demain matin et elle ne connaît personne.

-    Zoé ? Zoé Duhamel ? demanda la fameuse Christie en me regardant de haut en bas. Oui, vous ressemblez trait pour trait à votre père. Il ne peut clairement pas vous renier ! Suivez-moi.

Elle informa Pierre-Louis qu’elle me ramènerait à mon appartement puis me fit entrer. Avant de me perdre de vue, Pierre-Louis me dit :

-    Jenna sera l’une de vos camarades de classe. Je vous laisse faire connaissance.

L’appartement de cette Jenna était moins somptueux que le mien mais il ne donnait tout de même pas sa part au chien. La fameuse Jenna était assise sur son canapé en train de regarder la télé.

-    Eteignez-moi ça ! lui aboya Christie.

-    Oui, Christie, répondit Jenna en s’exécutant immédiatement.

Waouh, la vache ! Je me promis de ne pas devenir un robot comme elle.

-    Emmenez Zoé dans votre chambre, ordonna Christie à Jenna.

Je suivis ma nouvelle camarade dans son antre.

-    Je vous laisse trente-cinq minutes. Si j’entends un mot plus haut que l’autre ou si vous faîtes quelque bêtise que ce soit, je vous donne une déculottée sur mes genoux. C’est assez clair ?

-    Oui, Christie, répondit Jenna.

Christie tourna son regard vers moi, attendant visiblement quelque chose.

-    Euh…oui, répondis-je.

Christie me fonça dessus. Alors que je m’étais assise sur le lit de Jenna, Christie me bascula sur le côté et me colla trois claques sur les fesses venues de l’espace.

-    Je pense que vous avez pris connaissance de mon prénom ! Alors pourquoi ne répondez-vous pas correctement ?!

-    Oui, Christie. Pardon, Christie, balbutiai-je, totalement décontenancée.

-    « Je vous prie de bien vouloir m’excuser, Christie ! » me reprit-elle. Répétez !

J’obéis. Même si Christie était une femme, elle n’avait strictement rien à envier à Pierre-Louis.

      Lorsque la fameuse Christie sortit de la pièce en fermant la porte derrière elle, je me frottai ardemment les fesses en la traitant de cinglée.

-    Ça va aller ? me demanda Jenna.

-    Oui, ne t’en fais pas, répondis-je. Vu ce que j’ai reçu hier, là, ce n’était rien du tout !

Devant le regard interrogateur de ma camarade, je lui racontai ce qui m’était arrivé hier : la déculottée, la douche glacée, la session interminable à la canne…

-     Oh ça, c’est le comité d’accueil, me dit Jenna. On est toutes passées par là ! Mais j’avoue que ça fait drôle, au début ! Ne t’en fais pas, maintenant que tu t’es calmée, ils se contenteront de volées plus… douces, si je peux me permettre.

-    Plus douces ? m’étonnai-je.

-    Hier, j’ai pris une volée à la brosse à cheveux. Ça fait très mal, mais moins que la canne !

-    Pour quel motif ?

-    J’ai eu un 4/20 en histologie.

-    Oh la vache…

-    Mais ne t’en fais pas : si tu travailles, ça ne t’arrivera pas ! m’assura Jenna.

-    Comment tu peux en être sûre ?

-    Ton père est une tête : c’est un P-DG qui dirige une multinationale. Ton frère est flic. Ta sœur est déjà médecin. Vous êtes une famille d’intellos. Tu as les gènes en toi pour comprendre vite et bien. Les cours que tu as rattrapés ce week-end t’ont posé un problème ?

-    Euh, pas vraiment non…

-    Tu vois ! Donc no stress. Si tu bosses, Pierre-Louis te laissera tranquille.

-    Mais attends… comment tu sais tout ça sur ma famille ?

-    Ton père fait une visite hebdomadaire ici pour vérifier que tout va bien.

-    Sérieux ? Je n’étais même pas au courant… avouai-je.

-    Et durant ses visites, il nous parle un peu de sa famille et de ses enfants. Quand la rumeur s’est répandue hier matin que tu arrivais, tout le monde s’est agité telle une fourmilière. La fille du grand patron est là ! Ils ont déroulé le tapis rouge, je peux te le dire !

-    C’est pour ça que j’ai fini cannée pendant une demi-heure sur une planche en bois ?!

-    Ils ne te laisseront d’autant plus rien passer car tu es la fille de monsieur Duhamel ; et monsieur Duhamel attend des résultats.

-    Purée, je suis dans un sacré pétrin… me lamentai-je.

Jenna utilisa le temps qu’il nous restait à me parler un peu d’elle, de son parcours et du pourquoi de sa présence ici. Jenna est issue d’une famille très riche et très haute placée. En tant qu’aînée de sa fratrie, elle se devait de rendre ses parents fiers d’elle ; ce fut trop de pression pour elle : elle sombra dans la drogue. Ses parents décidèrent alors de l’envoyer ici comme ultime recours. Cela fait maintenant quatre mois qu’elle est là. Elle vit un sevrage rude et costaud mais avoue qu’elle va beaucoup mieux qu’avant son arrivée dans cette structure.

Jenna me parla aussi de la faculté de médecine, des amies qu’elle a et qui, selon elle, vont m’adorer.

      Lorsque Christie vint me chercher pour me raccompagner à mes appartements, j’étais beaucoup plus soulagée d’aller à la fac demain.

-    Euh, Pierre-Louis ? appelai-je alors que celui-ci était occupé à taper sur son clavier d’ordinateur.

-    Oui, Zoé ? répondit-il sans me regarder.

-    Je vous remercie de m’avoir présenté Jenna. Ça va beaucoup mieux et je ne suis plus stressée d’aller à la fac demain.

-    Je vous en prie, ma grande, dit-il en fermant son ordinateur portable.

Il se leva, s’avança vers moi et, devant mon effarement le plus total, me prit dans ses bras. Je fus totalement décontenancée les premières minutes, puis je lui rendis son câlin, me rendant compte que j’en avais finalement bien besoin. D’ailleurs, sans pouvoir le contrôler, je fondis en larmes dans les bras de mon précepteur.

-    Je sais, ma grande. Ça va aller. Je suis peut-être là pour vous mener la vie dure et ne rien vous laisser passer mais je suis également là pour vous aimer et vous épauler. Je ne suis pas votre ennemi, Zoé. Je suis votre repère. Je suis le chemin sur lequel vous devez marcher et duquel vous ne devez pas dévier. Si vous suivez le chemin que je vous fixe, je peux vous garantir que votre vie s’améliorera significativement. Je vous le promets, Zoé.

Nous restâmes enlacés un bon moment, jusqu’à que Pierre-Louis me demande :

-    Vous ne voulez toujours pas parler à votre père au téléphone ?

-    Non, c’est trop tôt.

-    Alors allez vous préparer pour dormir.

 

Pierre-Louis me borda à la manière d’un père. Je ne dis rien et profitai de ce moment.

-    Êtes-vous bien installée, Zoé ?

-    Oui, merci.

Il brandit sa main. Je m’empressai alors de répondre :

-    Oui, Pierre-Louis ! Merci, Pierre-Louis !

-    Ça commence à rentrer, dit-il en baissant délicatement sa main.

-    J’ai pris des claques par Christie tout à l’heure, je n’ai pas le choix que d’y penser…

-    Ici, il faut taper sur les fesses pour faire fonctionner le cerveau : et ça marche !

-    Vu comment vos fessées font mal, ça ne peut que fonctionner…

Pierre-Louis sourit. Puis, il me souhaita une bonne nuit et de beaux rêves.

 

Ce soir, je m’endormis beaucoup plus sereinement qu’hier. Finalement, c’était peut-être comme ça que j’allais gagner le combat contre mon père : en appréciant la vie ici.


A suivre...

Commentaires

  1. Elle n'est quand même pas sortie de cette auberge, la pauvre Zoé. Mais si ça doit être la solution... En espérant qu'elle n'en veuille pas trop à son père, ce dont je doute... Pour le moment...

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    Réponses
    1. Normal qu'elle en veuille à son père !
      Même si Pierre-Louis peut se montrer humain et réconfortant, Zoé n'a pas droit au moindre faux pas et n'a aucune liberté. Avec son caractère elle risque de vivre encore de durs moments 😒

      Supprimer
    2. Oui, Sonia, tu as raison. J'ai un peu pitié de Zoé, quand même...

      Supprimer
  2. Pauvre zoé
    Loin de sa famille
    Vivement la suite de ses aventures

    RépondreSupprimer

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