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Un joli fantôme du passé. - Chapitre 35

 


    Je me levai angoissée. Même si Pierre-Louis me rassura durant le petit déjeuner, j’avais une boule composée de stress dans le ventre qui me faisait bien comprendre sa présence.

      Alors que je terminais mon toast, le biper de Pierre-Louis sonna.

-    Zut ! dit-il.

-    Un problème ? m’inquiétai-je.

-    Une urgence. Un précepteur d’astreinte va venir prendre le relais avec vous. Je dois y aller.

Pierre-Louis sortit en courant de l’appartement et je n’attendis que trente petites secondes avant qu’un jeune homme entre, prenant le relais.

-    Bonjour Zoé, je m’appelle Nicholas – mais tu peux m’appeler Nick, je viens m’occuper de toi pendant l’absence de Pierre-Louis.

Waouh. Nick était beau. Vraiment très beau. Et puis, il me tutoyait, ce qui, bizarrement, me faisait du bien. Mes yeux gris plongés dans ses yeux bleu turquoise, je lui répondis :

-    Euh, d’accord. Ben… Bienvenue.

Nous ne discutâmes pas beaucoup mais j’avais la sensation qu’il était le précepteur qu’il me fallait. Mon instinct ne se manifeste en général pas beaucoup, mais là : je le savais.

 

Jenna me tint la main lorsque nous sortîmes de la limousine. Forcément, nous attirâmes tous les regards. Pour une première journée à la fac, ce n’était vraiment pas top.

-    Ça va bien se passer, me dit-elle.

-    J’espère ! répondis-je.

Nous dîmes au revoir à Pierre-Louis et Christie puis nous avançâmes en direction du bâtiment.

-    Roh là, là ! Dis-je à Jenna. Tout le monde nous regarde !

-    En fait, tout le monte te regarde.

-    Ah bon ?  Ce n’est pas la limousine ?

-    Nous ne sommes pas les seules à arriver en limousine. Dans cette fac privée, il y a des enfants de consuls et de célébrités. Par contre, puisque c’est une petite fac, nous nous connaissons déjà tous, alors forcément, une petite nouvelle qui arrive…

-    Hey ! m’interpella un gars. T’es la fille de Valentin Duhamel ?!

-    Euh… oui.

-    Il est super stylé, ton père ! s’enthousiasma-t-il. C’est dingue ce qu’il fait pour développer les nanotechnologies ! C’est un génie !

-    Ah oui ? m’étonnai-je. Je n’en sais rien, moi je le vois juste comme… euh… bah, mon père.

-    Tu crois que tu pourrais m’avoir un stage dans son entreprise ? Même comme homme de ménage, j’m’en fiche ! Du moment que j’peux l’approcher…

-    Oui, faut voir. En ce moment, je lui fais la gueule mais quand j’lui reparlerai, je lui demanderai. C’est quoi, ton nom ?

-    Zack ! Zack Wilcox !

-    Ok, Zack. On se recapte, alors.

-    Ouais ! Tu ne m'oublies pas, hein ?!

Lorsqu’il fut éloigné, je jetai un regard surpris à Jenna. Elle me dit :

-    Ah… Je ne t’ai pas dit ? La plupart des étudiants de techno et informatique (pour ne pas dire la totalité) vouent un immense culte à ton père. C’est presque leur Dieu.

-    Ah, m’inquiétai-je. Ça va attirer la jalousie, ça…

-    T’en fais pas, tu n’es pas seule.

Jenna me présenta ses copines. Bien qu’elles me parurent sympathiques, cela me renvoya en pleine tête le manque des mes propres amies. Meredith, June, Hailey et Beverly me manquaient atrocement ; et je ne pouvais même plus faire de visio avec elles depuis que mon père m’avait placée dans le royaume de l’enfer.

-    Ça va, Zoé ? me demanda Anna, l’une de mes nouvelles connaissances. T’as l’air triste ?

-    Tout va bien, t’inquiète !

Mes copines qui me manquent, ma rupture avec Trent, mon père qui m’avait envoyée au bagne… Je n’étais pas prête à partager cela avec Jenna, Anna, Martha ou Sarah. Il fallait d’abord que la confiance se crée, ensuite je parlerais. Peut-être.

 

      La journée se déroula vraiment bien. Les professeurs m’accueillirent avec sympathie et je compris facilement les cours qui m’étaient dispensés. J’expliquai même une notion à mes nouvelles copines puisqu’aucune d’elles n’avait compris.

-    Ça va être trop cool de t’avoir dans la bande, Zo ! me dit Jenna. Tu vas nous sauver notre année !

Tandis que les autres approuvaient, je me surpris à penser que j’avais stressé pour rien : ça allait sûrement me plaire, la fac de médecine !

 

      La limousine vint nous chercher pour quinze heures, heure de fin des cours. En montant dedans, Jenna et moi fûmes surprises : ce n’était pas Christie et Pierre-Louis qui étaient là mais… mon père.

-    Papa ? Mais… Qu’est-ce que tu fais là ?!

-    Entre et viens t’asseoir. Toi aussi, Jenna.

Nous nous assîmes dans le véhicule ; pour ma part, je me positionnai le plus loin possible de Valentin. La limousine démarra et quitta le campus.

-    Tu refuses de me parler au téléphone, dit-il. Et je voulais absolument savoir comment s’était passé ta première journée à la fac.

-    Donc tu t’es dit que tu allais m’imposer ta visite, râlai-je.

-    Exactement. Au cas où tu ne l’aurais pas compris depuis tout ce temps : c’est moi qui décide.

-    Je peux quand même refuser de te parler, tins-je.

-    Je doute que tes fesses soient en état de recevoir une fessée. Et je doute encore plus que tu veuilles en recevoir une devant ta nouvelle amie.

-    Ce n’est pas en me menaçant que tu vas obtenir ce que tu veux ! rétorquai-je.

-    Très bien, dit Valentin en m’attrapant le poignet. Alors viens faire un tour sur mes genoux.

-    Non ! Non !! Papa, stop ! Ok, je vais te parler ! Je vais te parler ! Ne me donne pas de fessée, s’il te plaît, papa !

Mon père me lâcha instantanément. Je me relevai de ses cuisses et retournai m’asseoir le plus loin possible de lui. Jenna, qui observait la scène, ne disait rien.

-    Alors, comment s’est passé ta journée, mon bébé ? me demanda mon père.

-    C’est ce que tu fais ? rétorquai-je en me massant le poignet. Tu flanques la fessée à quiconque est en désaccord avec toi ?

-    Va savoir, répondit-il calmement avec ce sourire en coin que je lui connais bien. Alors ? Ta journée ?

-    Ça a été, dis-je. Tout le monde m’a très bien accueillie. Je n’ai aucun problème à suivre les cours.

-    Elle nous a même aidées à comprendre des choses, à mes copines et moi ! intervint Jenna.

-    Bien, fort bien ! apprécia mon père. Je suis sûr que nous serons très satisfaits de tes résultats, toi comme moi.

-    Et… Comment va… Enfin… je veux dire…

-    Trent ?

-    Euh… Oui.

-    Il va bien, assura Valentin. Il a le cœur brisé. Puisqu’il ne peut pas communiquer avec toi comme il aimerait, il tient un journal dans lequel il t’écrit chaque jour. Tu lui manques beaucoup.

-    Tu pourras lui dire qu’il me manque aussi, dis-je à mi-voix.

-    J’espère que tu trouveras vite la force de lui pardonner.

-    Je l’espère aussi.

-    Au fait, papa, j’ai un truc à te demander.

-    Tiens, tiens ! sourit-il. Tu ne fais plus la tête pour me demander des choses, hein ?

J’avalai ma salive comme pour avaler la réflexion paternelle que je venais de me prendre et qui avait du mal à passer, puis me lançai :

-    Je veux changer de précepteur.

-    Qu’est-ce qui ne va pas avec Pierre-Louis ?

-    Rien, rien, il est très bien ! Mais… Je veux Nicholas.

-    Nicholas ? Celui qui me ressemble ? On parle bien de ce Nicholas-là ?

Maintenant que Valentin le disait, il est vrai que Nick ressemblait énormément à mon père. Je n’y avais même pas fait attention. C’était mon père tout craché, avec vingt-cinq ans de moins.

-    Oui, ce Nicholas-là.

-    Pourquoi lui en particulier ?

-    Eh bien… Je n’en sais rien, papa. Juste… Je le veux lui, c’est tout.

-    On peut dire que tes arguments sont implacables…

-    Oh, papa ! m’agaçai-je.

-    Il ne te conviendra pas, trancha mon père après avoir ri.

-    Pourquoi ?

-    Déjà, il parle anglais. Je ne veux pas que tu perdes ta langue maternelle.

-    Je vous ai au téléphone tous les jours, que ce soit Manon, toi, Romain… je continuerai à parler français !

-    Et puis même : Nick est spécialisé dans l’infantilisation. En général, on lui confie des adolescents imbus d'eux-mêmes. S’il s’occupe de toi, il va te traiter comme une gamine de huit ans. C’est ça, sa méthode. Te connaissant, tu ne vas pas aimer !

-    Je ne peux pas dire que j’apprécie la méthode de Pierre-Louis non plus !

-    Si tu as Nick en précepteur, tu seras vraiment traitée comme une enfant, Zoé ! Je ne suis vraiment pas sûr que tu acceptes ça ! Ok, il n’y aura plus de canne et de séance extrême comme celle que tu as pu vivre le soir de ton arrivée…

-    Attends ! le coupai-je. Tu es au courant ?!

-    Bien sûr que je suis au courant, Zoé !

-    Et tu n’as rien dit ou fait pour stopper ça ?!

-    Ne crois pas que cela ne m’ait pas brisé le cœur, avoua Valentin. D’ailleurs, heureusement que je n’étais pas présent. J’aurais tout fait stopper et ça n’aurait pas été dans ton intérêt. Il fallait que tu en passes par là pour te calmer.

Je baissai les yeux en comprenant combien mon père avait dû souffrir en apprenant ce que j’avais subi ; mais certainement pas plus que moi !

-    Pour en revenir à Nick, reprit Valentin après s’être râclé la gorge, il n’y aura donc pas de séance extrême mais… Tu seras traitée comme si tu avais huit ans, Zoé ! Je te le répète ! Les passages au coin, l’écriture de lignes, être punie dans ta chambre, être privée de dessert… Il fonctionne comme ça ! Pas de gifles, que des fessées bien infantilisantes ! Parfois, il vaut mieux prendre une paire de claques qu’une longue déculottée ! Je ne t’apprends rien !

-    Papa, j’ai l’intime conviction qu’il faut qu’il s’occupe de moi. Je ne saurais pas t’expliquer pourquoi… Il faut que ce soit lui, c’est tout !

Mon père haussa les sourcils. Il ne m’avait jamais entendu parler sous le coup de l’instinct. Je savais qu’il était surpris.

-    Tu ne peux pas changer de précepteur comme de chemise, Zoé.

-    Je garderai Nick jusqu’à ce que je sorte d’ici.

-    Et que dira-t-on à Pierre-Louis ?

-    Je ne sais pas, moi ! dis-je. C’est toi, son boss. Trouve un truc. Dis juste que j’ai réclamé Nick !

-    Non, ça fait trop « fille du patron qui a des privilèges ». J’ai horreur de ça !

-    Ok, alors dis un autre truc.

-    Hum.

-    Alors, papa ? C’est ok ? Je peux avoir Nick ?

-    Je ne sais pas, Zoé… J’avais fait venir Pierre-Louis de Virginie exprès pour Manon puis pour toi...

-    Papa, tu m’as enfermée dans un endroit déjà assez strict comme ça ! Si tu veux que je me sente un minimum bien, il me faut Nick !

Après deux bonnes minutes de réflexion en silence, mon père accepta ma demande. Je lui sautai dans les bras. Je me rendis alors compte que ce câlin lui faisait autant de bien qu’il m’en faisait.

-    Je t’aime, papa. Finis-je par dire.

-    Moi aussi, je t’aime. Je t’aime plus que tout. En revanche, tu vas légèrement déchanter lorsque nous arriverons.

-    Pourquoi ?! m’inquiétai-je.

-    Parce que je vais te filer une bonne fessée debout pour m’avoir dit d’aller me faire foutre au téléphone, dit mon père d’un ton détaché en pianotant sur son smartphone après m'avoir lâchée.

-    Mais papa… Je suis désolée ! dis-je en me liquéfiant sur place. Je suis vraiment, vraiment désolée ! Je te présente mes plus plates excuses ! J’étais en colère, je n’ai pas mesuré mes mots, je…

-    Waouh, eh ben ! m'interrompit-il en s'étonnant. Je n’ai jamais eu d’aussi belles excuses venant de toi ! C’est d’accord, j’accepte tes excuses. Tu vas néanmoins devoir t’attendre à la recevoir, la fessée debout ! Elle fait partie des favorites de Nick !

-    Tu déconnes ?

-    Pas le moins du monde ! Debout, sous le bras, sur les genoux… Bref, comme une enfant, quoi !

-    Oh non… Finalement, je vais peut-être garder Pierre-Louis.

-    Trop tard, me répondit mon père en me montrant son smartphone, le changement a été effectué !

 

Lorsque nous arrivâmes à la résidence, ce fut donc Nick qui se tenait aux côtés de Christie pour nous réceptionner Jenna et moi. Nous sortîmes de la limousine, accompagnées de Valentin. Mon père m’embrassa alors sur le front et me dit :

-    Je t’aime ma chérie.

-    Tu t’en vas déjà ?

-    J’ai du travail. Ta journée est peut-être finie – bien qu’il te reste tes devoirs à faire ! – mais pour la mienne, c’est loin d’être le cas. J’ai un vol pour San Diego dans une heure.

-    Ah. D’accord.

Voyant que son départ me touchait, mon père me serra fort dans ses bras. Je me blottis contre lui pour prendre tout l’amour dont j’avais besoin.

-    Ne crois pas que je ne suis plus fâchée contre toi, quand même ! dis-je, collée contre son torse.

-    Oh, je le sais bien ! Tu as mon caractère de cochon. Prends bien soin de toi mon petit bébé. Et tu as intérêt d’être sage ! Je t’aime de tout mon cœur.

-    Moi aussi, papa.

-    Prenez bien soin d’elle, dit mon père à Nick après m’avoir à nouveau lâchée.

-    Comme si c’était la mienne, répondit mon nouveau précepteur.

Valentin m’embrassa à nouveau sur le front puis monta dans la limousine, qui démarra.

 

-    Aller viens, ma puce, me dit Nick en me prenant les épaules. On rentre.

Nick m’emmena jusque dans l’appartement. Il n’y avait plus aucune des affaires de Pierre-Louis. La femme de ménage était en train de changer les draps dans la chambre du précepteur tandis que Nick défaisait ses bagages. J’eus un moment de la peine pour Pierre-Louis auquel je n’avais même pas pu dire au revoir ; mais cette peine fut vite remplacée par la joie d’avoir Nick.

-    Bien, tu peux venir t’asseoir dans le salon, s’il te plaît, Zoé ? me dit Nick après s’être installé. Nous allons discuter un peu de l’organisation du quotidien.

Cela changeait déjà des méthodes musclées de Pierre-Louis ! L’apparente douceur de Nick me plaisait bien ! J’allai donc m’asseoir sur le canapé à ses côtés.

-    Est-ce que ton père t’a un peu parlé de mes méthodes ?

-    Oui, répondis-je.

Il fronça les sourcils. J’avais fait exprès de ne pas répondre correctement. Il me reprit alors :

-    Tu sais ce qu’il faut dire, Zoé !

-    Oui Nick.

-    Ne l’oublie pas la prochaine fois. De plus, j’aimerais que tu m’appelles autrement. Tu ne m’appelleras pas « papa » car ce nom est réservé à Valentin et à lui seul. Il va donc falloir trouver un autre nom. J’ai une mère d’origine finlandaise, et là-bas, papa se dit « isä » (nb : se prononce « issa »). Il y a également « veli » qui signifie « frère ». Si tu as d’autres mots en tête, n’hésite pas.

-    Isä, ce sera très bien, dis-je, ayant la flemme de chercher.

-    Tu m’en vois ravi, sourit Nick. Si ton père t’a déjà parlé de mes méthodes, alors je n’ai plus rien à ajouter. Sache que si tu as des questions, tu peux me les poser.

-    Dois-je te tutoyer ou te vouvoyer ?

-    Me tutoyer, bien sûr ! répondit-il. Maintenant, sors ton agenda. Je veux vérifier les devoirs que tu as à faire pour demain.

-    Je… euh… Mis à part remettre les cours d’aujourd’hui au propre et apprendre les formules, je n’ai pas de devoirs.

-    Tu viens d’en citer deux, pourtant. Ils sont donc notés dans ton agenda. Fais-moi voir.

-    Je n’ai rien noté dans mon agenda, avouai-je.

-    A partir de maintenant, tu vas le faire, Zoé. Sinon, je vais me fâcher. A chaque fois que tes devoirs ne seront pas notés, tu iras cinq minutes au coin pour réfléchir à la nécessité de le faire ! C’est entendu ?

-    Oui, Isä.

-    C’est compris ?

-    Oui, Isä.

-    Bien. Installe-toi à la table de la salle à manger pour travailler. Je pourrai surveiller ce que tu fais.

-    Tu comprends quelque chose aux études de médecine ? demandai-je.

-    Je suis allé jusqu’en cinquième année avant de faire autre chose, répondit-il. Je suis donc apte à t’aider pour le moment.

-    Pourquoi as-tu fait autre chose ? Ça ne te plaisait plus ?

-    Fais tes devoirs. Nous en parlerons plus tard. Pour le moment, tu es occupée.

 

    J’avais la flemme. J’avais vraiment la flemme.

-    Zoé ! me dit Nick en revenant quelques minutes plus tard. J’ai l’impression que ça n’avance pas beaucoup !

-    Je réfléchis.

-    Ah oui ? Tu as besoin de réfléchir pour remettre tes cours au propre ?

Assise devant mon notebook, je réécrivais correctement mes cours qui étaient sous forme de notes, m’étant adaptée au débit de paroles des profs durant les cours.

-    Oui, j’ai besoin de réfléchir.

-    Ça n’avance pas, Zoé ! Je le vois bien !

-    Ne me saoule pas, lâchai-je, agacée et fatiguée.

-    Pardon ? m'interrogea Nick sans crier.

Il s’avança néanmoins vers moi, attrapa mon menton et le leva pour que je le regarde dans les yeux. Puis, il me réprimanda :

-    Je n’ai pas à te « saouler » ou non, Zoé ! Je suis ton précepteur, et tu me dois le respect ! Lorsque je te fais une remarque, tu dois uniquement répondre par « Oui, Isä » et améliorer ton comportement ! Est-ce que c’est entendu ?!

-    Oui Isä.

-    Est-ce que c’est compris ?!

-    Oui, Isä.

-    Bien ! Tu vas maintenant prendre une fessée pour que je sois sûr que tu ne recommences pas !

Nick me sortit de ma chaise en un geste, comme si j’étais aussi légère qu’une plume ; et me colla cinq claques sur mon jeans. Heureusement, je les sentis à peine. Mon soulagement ne fut malheureusement que de courte durée lorsque Nick m’annonça :

-    Je te les ai données davantage pour te vexer que pour te faire mal ; mais si je vois que ce n’est pas assez dissuasif, j’augmenterai en qualité et en quantité ! C’est entendu ?!

-    Oui, Isä.

-    C’est compris ?!

-    Oui, Isä.

-    Alors remets-toi au travail, Zoé. Et pour de vrai, cette fois !

Effectivement j’avais l’impression d’être une enfant. Valentin n’avait pas menti. Avec ses questions « c’est entendu et compris », son attitude et la façon dont il m’avait collé ces cinq claques, Nick me donnait l’impression d’avoir maximum dix ans. Néanmoins, je préférais ça aux méthodes musclées de Pierre-Louis : pour répondre comme j’avais répondu, j’aurais sûrement pris une déculottée, avec lui.

N’empêche, je travaillai pour de vrai, souhaitant éviter que Nick « augmente en qualité et en quantité ».

 

      Je lui annonçai que j’avais terminé mes devoirs aux alentours de dix-sept heures trente.

-    Tu as été rapide ! commenta-t-il.

-    Tu trouves ?

-    Oui, je trouve, dit-il. Les formules ont été révisées ?

-    Oui, Isä.

-    Les huit ?

-    Oui, Isä.

-    Alors, récite-les-moi.

-    Euh… quoi ?!

-    Récite-les-moi.

-    Euh… De tête ? Comme ça ?

-    Oui, Zoé. C’est ce que je t’ai demandé.

J’en récitai six, et il y en avait une de fausse. J’avais un trou de mémoire pour les deux autres.

-    Tu les révises à nouveau, conclut-il. Appelle-moi quand tu es prête, je t’interrogerai.

-    Mais j’en connais cinq sur huit, c’est bon, non ? plaidai-je ayant envie de faire autre chose.

-    Pour faire médecine, il ne faut pas être bonne, il faut être excellente ! Tu peux demander à ta sœur ! Tu ne bougeras donc pas d’ici tant que les huit formules ne sont pas parfaitement sues !

-    Et si je bouge quand même ? provoquai-je, agacée par l’attitude de Nick.

-    Tu iras au coin avec une fessée, le pantalon et la culotte aux chevilles, annonça-t-il.

-    Attends, tu passes de cinq petites claques sur le jeans à une déculottée ?! m’étonnai-je. Il y a plein d’étapes intermédiaires !

-    Je ne rigole pas avec les devoirs, Zoé ! Donc tu m’apprends tes huit formules par cœur ou tu finis au coin avec des fesses rouges et nues ! C’est entendu ?

-    Oui, Isä.

-    C’est compris ?!

-    Oui, Isä.

Un quart d’heure plus tard, les formules étaient parfaitement sues. Je n’avais pas eu la force de pousser le bouchon plus loin. Le sosie de mon père avait les mêmes biceps que lui. Je redoutais assez les fessées de Valentin pour vouloir tester celles de Nick.

 

      Mes devoirs terminés, je pus (enfin !) aller me détendre dans le foyer : la pièce réservée aux habitants de la résidence. Puisque Jenna n’y était pas, je dus me faire de nouvelles connaissances : ça faisait un peu trop de nouvelles personnes pour moi en une journée.

      Je remontai pour le dîner.

-    Tu es en retard, m’annonça Nick alors qu’il m’attendait dans l’entrée, les bras croisés.

-    Ah bon ? m’étonnai-je. Il n’est que 19h07 !

-    Le repas était à 19h.

-    Oh, juste pour sept minutes…

Nick s’approcha de moi, m’attrapa par le bras et me colla trois claques plus costaudes que celles de tout à l’heure. Mes fesses me picotèrent un peu, ce qui me calma. Nick poursuivit :

-    L’heure, c’est l’heure, Zoé ! La prochaine fois que tu es retard, même de trente secondes, je te colle une fessée devant tout le monde ! Est-ce que c’est entendu ?!

-    Oui, Isä.

-    C’est compris ?!

-    Oui, Isä.

-    Pour la peine, tu iras sept minutes plus tôt au lit, annonça-t-il. Et demain, tu n’iras pas au foyer.

-    Deux punitions ?! m’exclamai-je. Juste pour sept minutes ?!

-    C’est surtout pour te faire apprendre la ponctualité ! rétorqua-t-il. Et tu baisses immédiatement d’un ton ou c’est ton pantalon qui va se retrouver baissé !

-   

-    Qu’est-ce qu’on dit ?!

-    Pardon, Isä.

-    J’aime mieux ça. File à la douche.

Il commençait à me gonfler. Même si je préférais largement les méthodes infantilisantes de Nick aux méthodes beaucoup plus musclées de Pierre-Louis, mon précepteur commençait à me les briser sévère !

 

      Ma douche prise, Nick me fit réviser une nouvelle fois mes formules et vit que je les connaissais encore parfaitement, ce qui nous soulagea tous les deux.

     

      Malgré ma tentative que caprice qui se solda par une nouvelle menace de fessée (que je pris très au sérieux étant donné que j’étais en pyjama !), Nick ne céda pas et je dus me coucher avec sept minutes d’avance. Il resta d’ailleurs dans ma chambre durant ces sept minutes pour surveiller que je ne me relève pas. Puis, il sortit de la pièce en laissant la porte ouverte pour pouvoir entendre le moindre bruit qui traduirait une potentielle désobéissance.

        En essayant de m’endormir, je songeai qu’avec la visite de Valentin, je n’avais même pas pensé à appeler à la maison pour tenter d’avoir Manon, Romain ou… Trent.

 

A suivre…

La suite !

Commentaires

  1. Cette série est définitivement ma safe place 🌺

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    1. Mille mercis pour ce commentaire qui me va droit au cœur ! <3

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  2. J’ADORE J’ADORE
    Vite la suite ❤️❤️

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  3. Merci beaucoup, j'adore vous lire.

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    1. Je lis et relis toutes vos histoires, dans l'attente de nouveaux épisoes 😘

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  4. Merci infiniment pour vos commentaires !! <3 Ce sont eux qui me motivent à poursuivre et écrire de nouveaux chapitres ! Alors merciiiiii !! <3<3<3<3

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                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Les stars du blog :

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -