Manon
et Romain s’assirent sur le canapé, attendant l’appel visio de leur père. Soudain,
la tablette sonna : appel entrant de Valentin.
- Coucou mes amours, dit
le chef d’entreprise.
- Salut papa,
répondirent-ils en chœur.
- Comment ça va, depuis
ce matin ? se renseigna Valentin.
- Ça va, répondit Manon.
- Vos journées ?
- Une arrestation
musclée, répondit Romain en s’approchant de la caméra.
Valentin découvrit avec horreur l’arcade sourcilière
recousue de son fils.
- Que s’est-il passé ?!
paniqua-t-il.
- Ne t’inquiète pas, le
gars est en taule, le rassura Romain. J’ai gagné. Et puis, j’ai une frangine
médecin donc elle m’a tout de suite recousu.
- T’as vu ça, papa ?
s’exclama Manon, toute fière. J’ai fait ça comme une pro ! Avec cette
petite cicatrice discrète qu’il aura, toutes les nanas tomberont dans ses bras !
- C’est déjà le cas, ria
Romain.
Valentin lui, ne riait pas du tout. Il était au
bord de la syncope.
- Il va vraiment falloir
que tu changes de métier si tu ne veux pas que ton vieux père devienne
cardiaque ! conseilla Valentin après s’être remis de ses émotions.
- Tout va bien, papa. Bon,
t’es allé voir Zo ?
- Oui, j’y suis allé.
- Elle te fait toujours
la gueule ? se renseigna Manon.
- Elle n’a pas intérêt à continuer
longtemps, si c’est le cas ! ria Romain.
- Elle s’habitue à l’endroit ?
interrogea Manon.
- Est-ce qu’elle t’a
demandé de nos nouvelles ? poursuivit Romain. Elle n’a pas appelé aujourd’hui…
- Les enfants, ça vous
dirait de me laisser parler ? proposa Valentin.
- Oups, dit Manon.
- Désolé, p’pa, poursuivit
Romain.
- Zoé va bien. Je pense
qu’elle m’en veut encore mais elle était très contente de me voir, même si elle
faisait tout pour le cacher. Sa rentrée à la fac de médecine s’est bien passée,
elle a même donné un cours de soutien à ses nouvelles amies !
- Ça ne m’étonne pas, dit
fièrement Manon. Nous sommes trop intelligents dans cette famille !
- Elle m’a demandé de changer
de précepteur, continua Valentin.
- Ah ouais ? s’étonna
Manon. Elle ne s’est pas habituée à la dureté de Pierre-Louis ? En même
temps, vu son caractère, c’est plutôt logique…
- Elle a flashé sur Nick,
dit Valentin.
- Nick ? répéta
Manon. Celui qui te ressemble ?
- Celui-là-même.
- Oh, elle va morfler
encore plus qu’avec Pierre-Louis ! commenta Manon. Elle ne sait pas du
tout à qui elle a à faire… Quand j’y étais, j’ai eu Nick pendant seulement
trois jours le temps que Pierre-Louis arrive, je pétais un câble !!
- Ta sœur n’a pas le même
tempérament que toi, dit Valentin. Toi, tu es l’aînée, tu as l’habitude de
prendre le leadership. C’est logique que tu n’aies pas supporté les méthodes de
Nick. Ta sœur est différente : c’est la petite dernière. Elle a l’habitude
que nous la chouchoutions tous les trois, peu importe son passé avant qu’elle
arrive à la maison. Elle supportera bien mieux les méthodes de Nick puisque… il
faut dire ce qui est : nous l’avons toujours infantilisée.
Romain et Manon acquiescèrent.
- Pour le moment, elle
peut s’asseoir, alors ? demanda Romain. Parce qu’après l’épisode de la
canne, j’ai craint qu’ils la maltraitent !
- Tu sais bien que je
surveille cela de près, rassura Valentin. C’est un des établissements que je gère,
il n’y aura pas de dérive.
- La canne, c’était déjà
une dérive, pour moi ! s’indigna Romain. A ta place, je l’aurais retirée
de là dès que j’aurais su !
- Ta sœur avait besoin d’une
leçon, Romain. Elle l’a eue. Rude, peut-être mais c’était nécessaire. Je suis
le premier à en avoir été affecté.
Valentin tenta d’empêcher les larmes de lui
monter aux yeux.
- Oui enfin, avec une
bonne déculottée, elle l’a aussi, la leçon ! Pas besoin d’aller dans des
trucs extrêmes ! désapprouva l’adjoint du shérif. Tu sais très bien qu’une
bonne fessée bien longue, ça la calme bien !
- Je sais, mon fils. Je
te demande de leur faire confiance, et surtout de faire confiance à Nick. Il
sait ce qu’il fait, ok ?
- Ok papa.
- Si ça peut te faire du
bien, nous irons voir ta sœur ensemble ce week-end.
- Je suis d’astreinte
samedi, pesta Romain.
- Nous irons donc
dimanche. Nous passerons l’après-midi avec elle, d’accord ?
- Ok, p’pa.
- Bon, et Trent ?
Comment va-t-il ?
- Il passe son temps
enfermé dans sa chambre à pleurer, en regardant des photos de Zoé et lui sur
son téléphone, narra Manon.
- Dîtes-lui que Zoé dit
qu’il lui manque, rapporta Valentin. Je suis sûr que lorsqu’ils se reverront dimanche,
ils se rabibocheront instantanément.
- Tu crois ? douta
Romain.
- Me suis-je déjà trompé ?
interrogea le père de famille.
- Non, c’est vrai que tu
es doué pour ces choses-là ! admit Manon. C’est d’ailleurs pour cela que
je ne peux pas regarder de feuilletons à l’eau de rose avec toi : tu devines
toujours la fin !
Valentin ria.
- Bon, les enfants, il
faut que je vous laisse. Embrassez bien fort Trent de ma part et prenez bien
soin de lui, d’accord ?
- Pas de problème, dirent
les enfants. Et au fait, pour Judith, comment ça se passe ? Tu avais parlé
d’un potentiel retour à la maison…
- Je la laisse en pension
pour le moment, trancha Valentin. Mais elle va sûrement revenir un week-end sur
deux et pendant les vacances scolaires. Mais pour cela, il faudra que je m’organise
pour être là lorsqu’elle rentrera. Hors de question de lui laisser passer
quoique ce soit.
- C’est clair ! dit
Manon.
- Y’a pas moyen !
approuva Romain.
- Aller, il est tard, dit
Valentin. Allez vous coucher.
- Bisous, papa. On t’aime
fort.
- Moi aussi, les enfants !
Moi aussi, mes amours.
Manon et Romain appuyèrent sur le téléphone
rouge pour raccrocher et passèrent un peu de temps avec Trent avant d’aller se coucher.
- Alors ? Comment vont
tes enfants ? demanda Harper en sortant de la salle de bains, vêtue d'une légère nuisette et d'un string en dentelle.
- Bien, ma chérie. Ils vont
très bien.
- Tu ne leur as toujours
pas dit pour nous deux ?
- Ils se remettent à
peine de ma précédente relation, je ne veux pas brusquer les choses, expliqua
Valentin.
- Je comprends, mon cœur.
Valentin se leva de l’immense lit présent dans
la suite du palace de San Diego où il logeait cette nuit. Il s’approcha d’Harper
et la prit dans ses bras pour l’embrasser langoureusement.
- Es-tu prête pour le débriefing de la journée ?
demanda-t-il à sa compagne après l’avoir lâchée.
- Je suis prête,
répondit-elle.
- Alors, as-tu fait des
bêtises aujourd’hui qui méritent une bonne fessée ?
A suivre…
Très intéressant ce chapitre ! Merci ! Hâte d'avoir la suite
RépondreSupprimerMais comment allons-nous faire, pour attendre la suite !??!?! 😵😵😵
RépondreSupprimerDès qu'un chapitre arrive je le dévore et commence alors l'impatience de découvrir le suivant 😏
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