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Un joli fantôme du passé. - Chapitre 35 - *Bonus*

 


      Manon et Romain s’assirent sur le canapé, attendant l’appel visio de leur père. Soudain, la tablette sonna : appel entrant de Valentin.

-    Coucou mes amours, dit le chef d’entreprise.

-    Salut papa, répondirent-ils en chœur.

-    Comment ça va, depuis ce matin ? se renseigna Valentin.

-    Ça va, répondit Manon.

-    Vos journées ?

-    Une arrestation musclée, répondit Romain en s’approchant de la caméra.

Valentin découvrit avec horreur l’arcade sourcilière recousue de son fils.

-    Que s’est-il passé ?! paniqua-t-il.

-    Ne t’inquiète pas, le gars est en taule, le rassura Romain. J’ai gagné. Et puis, j’ai une frangine médecin donc elle m’a tout de suite recousu.

-    T’as vu ça, papa ? s’exclama Manon, toute fière. J’ai fait ça comme une pro ! Avec cette petite cicatrice discrète qu’il aura, toutes les nanas tomberont dans ses bras !

-    C’est déjà le cas, ria Romain.

Valentin lui, ne riait pas du tout. Il était au bord de la syncope.

-    Il va vraiment falloir que tu changes de métier si tu ne veux pas que ton vieux père devienne cardiaque ! conseilla Valentin après s’être remis de ses émotions.

-    Tout va bien, papa. Bon, t’es allé voir Zo ?

-    Oui, j’y suis allé.

-    Elle te fait toujours la gueule ? se renseigna Manon.

-    Elle n’a pas intérêt à continuer longtemps, si c’est le cas ! ria Romain.

-    Elle s’habitue à l’endroit ? interrogea Manon.

-    Est-ce qu’elle t’a demandé de nos nouvelles ? poursuivit Romain. Elle n’a pas appelé aujourd’hui…

-    Les enfants, ça vous dirait de me laisser parler ? proposa Valentin.

-    Oups, dit Manon.

-    Désolé, p’pa, poursuivit Romain.

-    Zoé va bien. Je pense qu’elle m’en veut encore mais elle était très contente de me voir, même si elle faisait tout pour le cacher. Sa rentrée à la fac de médecine s’est bien passée, elle a même donné un cours de soutien à ses nouvelles amies !

-    Ça ne m’étonne pas, dit fièrement Manon. Nous sommes trop intelligents dans cette famille !

-    Elle m’a demandé de changer de précepteur, continua Valentin.

-    Ah ouais ? s’étonna Manon. Elle ne s’est pas habituée à la dureté de Pierre-Louis ? En même temps, vu son caractère, c’est plutôt logique…

-    Elle a flashé sur Nick, dit Valentin.

-    Nick ? répéta Manon. Celui qui te ressemble ?

-    Celui-là-même.

-    Oh, elle va morfler encore plus qu’avec Pierre-Louis ! commenta Manon. Elle ne sait pas du tout à qui elle a à faire… Quand j’y étais, j’ai eu Nick pendant seulement trois jours le temps que Pierre-Louis arrive, je pétais un câble !!

-    Ta sœur n’a pas le même tempérament que toi, dit Valentin. Toi, tu es l’aînée, tu as l’habitude de prendre le leadership. C’est logique que tu n’aies pas supporté les méthodes de Nick. Ta sœur est différente : c’est la petite dernière. Elle a l’habitude que nous la chouchoutions tous les trois, peu importe son passé avant qu’elle arrive à la maison. Elle supportera bien mieux les méthodes de Nick puisque… il faut dire ce qui est : nous l’avons toujours infantilisée.

Romain et Manon acquiescèrent.

-    Pour le moment, elle peut s’asseoir, alors ? demanda Romain. Parce qu’après l’épisode de la canne, j’ai craint qu’ils la maltraitent !

-    Tu sais bien que je surveille cela de près, rassura Valentin. C’est un des établissements que je gère, il n’y aura pas de dérive.

-    La canne, c’était déjà une dérive, pour moi ! s’indigna Romain. A ta place, je l’aurais retirée de là dès que j’aurais su !

-    Ta sœur avait besoin d’une leçon, Romain. Elle l’a eue. Rude, peut-être mais c’était nécessaire. Je suis le premier à en avoir été affecté.

Valentin tenta d’empêcher les larmes de lui monter aux yeux.

-    Oui enfin, avec une bonne déculottée, elle l’a aussi, la leçon ! Pas besoin d’aller dans des trucs extrêmes ! désapprouva l’adjoint du shérif. Tu sais très bien qu’une bonne fessée bien longue, ça la calme bien !

-    Je sais, mon fils. Je te demande de leur faire confiance, et surtout de faire confiance à Nick. Il sait ce qu’il fait, ok ?

-    Ok papa.

-    Si ça peut te faire du bien, nous irons voir ta sœur ensemble ce week-end.

-    Je suis d’astreinte samedi, pesta Romain.

-    Nous irons donc dimanche. Nous passerons l’après-midi avec elle, d’accord ?

-    Ok, p’pa.

-    Bon, et Trent ? Comment va-t-il ?

-    Il passe son temps enfermé dans sa chambre à pleurer, en regardant des photos de Zoé et lui sur son téléphone, narra Manon.

-    Dîtes-lui que Zoé dit qu’il lui manque, rapporta Valentin. Je suis sûr que lorsqu’ils se reverront dimanche, ils se rabibocheront instantanément.

-    Tu crois ? douta Romain.

-    Me suis-je déjà trompé ? interrogea le père de famille.

-    Non, c’est vrai que tu es doué pour ces choses-là ! admit Manon. C’est d’ailleurs pour cela que je ne peux pas regarder de feuilletons à l’eau de rose avec toi : tu devines toujours la fin !

Valentin ria.

-    Bon, les enfants, il faut que je vous laisse. Embrassez bien fort Trent de ma part et prenez bien soin de lui, d’accord ?

-    Pas de problème, dirent les enfants. Et au fait, pour Judith, comment ça se passe ? Tu avais parlé d’un potentiel retour à la maison…

-    Je la laisse en pension pour le moment, trancha Valentin. Mais elle va sûrement revenir un week-end sur deux et pendant les vacances scolaires. Mais pour cela, il faudra que je m’organise pour être là lorsqu’elle rentrera. Hors de question de lui laisser passer quoique ce soit.

-    C’est clair ! dit Manon.

-    Y’a pas moyen ! approuva Romain.

-    Aller, il est tard, dit Valentin. Allez vous coucher.

-    Bisous, papa. On t’aime fort.

-    Moi aussi, les enfants ! Moi aussi, mes amours.

Manon et Romain appuyèrent sur le téléphone rouge pour raccrocher et passèrent un peu de temps avec Trent avant d’aller se coucher.

 

-    Alors ? Comment vont tes enfants ? demanda Harper en sortant de la salle de bains, vêtue d'une légère nuisette et d'un string en dentelle.

-    Bien, ma chérie. Ils vont très bien.

-    Tu ne leur as toujours pas dit pour nous deux ?

-    Ils se remettent à peine de ma précédente relation, je ne veux pas brusquer les choses, expliqua Valentin.

-    Je comprends, mon cœur.

Valentin se leva de l’immense lit présent dans la suite du palace de San Diego où il logeait cette nuit. Il s’approcha d’Harper et la prit dans ses bras pour l’embrasser langoureusement.

-    Es-tu prête pour le débriefing de la journée ? demanda-t-il à sa compagne après l’avoir lâchée.

-    Je suis prête, répondit-elle.

-    Alors, as-tu fait des bêtises aujourd’hui qui méritent une bonne fessée ?

 

A suivre…

La suite !

Commentaires

  1. Très intéressant ce chapitre ! Merci ! Hâte d'avoir la suite

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  2. Mais comment allons-nous faire, pour attendre la suite !??!?! 😵😵😵

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    1. Dès qu'un chapitre arrive je le dévore et commence alors l'impatience de découvrir le suivant 😏

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