Un joli fantôme du passé. - Chapitre 36

 

Mardi 28 septembre 2021

 

       Puisque je n’ai pas cours le mardi matin, je pensais pouvoir faire la grasse matinée : mais Nick me leva tôt, si bien que je fis la tête au petit déjeuner.

-    Zoé, arrête-moi de caca-boudin tout de suite !

-    Apparemment, tu n’es pas au courant que j’ai besoin de sommeil ! Je n’ai pas cours ce matin !

-    Ah, tu voulais rester au lit ?!

-    Oui !

-    Zoé, tu fais actuellement ton bachelor en biologie et neurosciences. C’est selon les résultats que tu auras que tu seras acceptée dans telle ou telle école de médecine. Ton père veut le meilleur pour toi, comme moi ! Et si ton intégration dans cette faculté privée où tu es actuellement scolarisée s’est faite grâce aux relations et aux moyens financiers de ton père, seuls tes résultats compteront pour la prochaine école. Tu dois donc avoir les meilleurs résultats possibles et ce, dès la première année !

-    C’est pour cette raison que tu as stoppé en cinquième année ? Tu as fait tes quatre ans de bachelor et ensuite, tu as laissé tomber parce que tu n’as pas été accepté en école de médecine ?

-    Si, j’ai été accepté à Harvard.

-    Mais… C’est la meilleure faculté !!

-    J’étais major de ma promo pendant toute la durée de mes études.

-    Mais… Je ne comprends pas…

-    J’ai fait un burn-out, Zoé, avoua Nick en affichant un air triste. C’est pour cela que j’ai laissé tomber médecine et que je me suis dirigé vers l’éducation. Et là encore, j’étais excellent. Je suis donc devenu éducateur de haute qualité pour les familles fortunées. Je fais partie des cinq meilleurs éducateurs du pays.

-    Si tu as fait un burn-out, tu sais très bien qu’il ne faut pas travailler tout le temps, répondis-je. Alors pourquoi tu me réveilles pour me faire travailler ?!

-    Je ne te ferai pas travailler tout le temps, Zoé. Mais je te ferai travailler suffisamment pour que tu sois dans les cinq premiers de ta classe.

-    Je ne compte pas rester ici durant les dix ans que dureront mes études !

-    Nous reparlerons de ça. Finis de manger, il ne faut pas que nous tardions à travailler.

-    Mais de toute façon, je n’ai fait qu’une journée de cours !

-    Nous allons réviser la semaine que tu as loupée, la journée d’hier, et nous allons nous avancer.

-    A quoi cela va-t-il servir ?

-    A ce que tu excelles dans les contrôles. Tu as choisi de faire médecine, tu assumes maintenant. C’est tout. Termine ton repas.

 

J’étais fatiguée. Je bâillais sur les polycopiés que Nick me présentait.

-    Zoé, tu t’es endormie à quelle heure hier soir ?

-    Je ne sais pas, Isä ; mais j’ai mis du temps. Je me suis endormie tard.

-    Tu me jures que tu n’as rien fait d’autre qu’essayer de dormir ?

-    Oui Isä !

-    Tu es si fatiguée que ça ?

-    Oui Isä, répondis-je en bâillant à nouveau.

-    Alors va te recoucher. Je te donnerai de la mélatonine ce soir pour que tu t’endormes plus facilement.

 

Cette sieste de fin de matinée fut une véritable bénédiction : je fus en pleine forme pour suivre mes cours de l’après-midi : biologie cellulaire, histologie et embryologie. Je fus passionnée par ces enseignements mais complètement outrée par le comportement des professeurs qui se comportaient comme s'ils avaient la science infuse. Je sentais que cette attitude allait très rapidement m'énerver ! Je déteste les gens qui se croient au-dessus de tout le monde !

En rentrant de la fac, Nick m’autorisa à effectuer mes devoirs avec Jenna mais sous étroite surveillance, tantôt de sa part, tantôt de celle de Christie.

 

-    Je ne veux plus que tu fasses tes devoirs avec Jenna, m’annonça mon précepteur au dîner.

-    Quoi ?! Mais pourquoi ?!

-    Cela te ralentit. Tu perds trop de temps à lui expliquer les choses et tu n’en passes pas assez à étudier. Tu peux prendre ce temps à la fac en dehors des cours si tu le souhaites mais à la maison, tu ne peux pas te le permettre.

-    C’est injuste et égoïste ! protestai-je. Elle a le droit d’être aidée !

-    Nous engagerons un prof particulier aux frais de ses parents, m’expliqua Nick. Mais il est hors de question que cela soit à tes dépens.

-    Mais…

-    Zoé, ma décision est prise. J’en ai informé Christie. Je ne veux plus t’entendre maintenant. C’est entendu ?

-    …

-    Que réponds-tu ?!

-    Je croyais que tu ne voulais plus m’entendre, bougonnai-je.

-    Tu es en train de me chauffer, Zoé. Attention. Je te demandais si c’était entendu !

-    Oui, Isä.

-    C’est compris ?

-    Oui, Isä.

-    Bien.

 

Lorsque je me plaignis auprès de ma famille au téléphone le soir-même, ils prirent tous le parti de Nick même s’ils comprenaient mon point de vue. Leur objectif est ma réussite, un point c’est tout. Peu importe les autres. Je leur exposai alors que si j’avais été dans la situation de Jenna, j’aurais aimé qu’une camarade m’aide.

-    Ou alors papa aurait engagé un professeur particulier, dit Manon.

 

Je trouvais vraiment cette situation totalement injuste.

 

Je pus m’endormir rapidement grâce à la mélatonine de Nick. J’espérai ne pas être trop fatiguée le lendemain ; en effet, sept heures de cours m’attendaient.

 

A suivre…

La suite !