Accéder au contenu principal

Journal d'une étudiante accueillie. - Chapitre 59 - *Bonus*

 



-    Papa, maman, nous partons ! annonça Scarlett.

-    Où ça ? interrogea Jack, étonné.

-    Vous savez, à notre réunion entre familles d’accueil ! répondit Scarlett. Je vous en ai parlé tout à l’heure… D’habitude, ça a lieu le week-end mais cette semaine il y a exceptionnellement une réunion ce soir.

-    Mais… et les filles ? paniqua Anna-Beth. On ne sait pas s’occuper d’elles, nous !

-    Evidemment, puisqu’ils n’ont même pas élevé leurs propres filles, pensa Michael.

-    Assa est là, rassura Scarlett. Et elles sont couchées de toute façon. Vous n’aurez rien à faire. A tout à l’heure !

Michael et Scarlett sortirent de la maison à la hâte et montèrent dans la voiture.

-    Mes parents sont arrivés depuis quelques heures et je ne les supporte déjà plus ! avoua Scarlett à son mari.

-    Pour ma part, je ne les ai jamais supportés, enchaîna Michael.

-    Bon, allons-y. Cette réunion va nous faire prendre une bouffée d’air !

 

Ils se rendirent à la MDFA (Maison Départementale des Familles d’Accueil) où ils n’eurent aucun mal à se garer. En descendant de voiture, ils aperçurent plusieurs parents d’accueil avec lesquels ils avaient fait connaissance : les Lagarde, les Nilon, les Benlaoui, sans oublier les Dubois, auxquels ils demandèrent des nouvelles de la santé du mari.

-    Je vais bien, répondit-il. Je vais beaucoup mieux, même ! Je suis assez en forme pour botter le derrière de mes filles !

Plusieurs parents rirent, Michael et Scarlett inclus.

Ils entrèrent dans l’immense salle de réunion et y virent les choses habituelles : un vidéo projecteur dirigé vers un grand mur blanc immaculé, un barman qui préparait des cocktails, plusieurs tables recouvertes de nappes blanches et remplies de mini-fours tous plus appétissants les uns que les autres, et une centaine de chaises rangées en lignes, tournée vers le mur projeté.


-    Tom ? Dana ? s’étonna Michael. Comme cela fait plaisir de vous voir !

-    Vous n’avez pas changé de département ? demanda Scarlett, intriguée mais ravie de les voir.

-    Administrativement parlant, nous sommes toujours rattachés à notre ancien département, expliqua Dana après avoir embrassé le couple.

-    Ça doit vous faire de la route ! les plaignit Michael.

-    Quand c’est le week-end, ça va, rassura Tom. Mais il est vrai que ce soir, nous avons dû nous organiser avec les enfants et ce n’était pas simple. D’autant plus que Tess a encore fait des siennes à la fac…

-    Rien de grave ? s’inquiéta l’informaticien.

-    Non, rassurez-vous ! répondit Dana. Un petit recadrage et ce fut réglé. Parlez-nous plutôt de vous ! Comment vont les filles ? Nous avons hâte de savoir. Nous avons appris que vous avez adopté Anaïs ! C’est magnifique ! Quelle joie !

-    Dana, laisse-les respirer avant d’enchaîner les questions ! tempéra l’ingénieur.

-    Par qui souhaitez-vous que l’on commence ? demanda Scarlett après avoir récupéré une coupe de champagne sur le plateau d’un serveur.

-    Marie, répondit précipitamment Tom.

-    Ah, Marie… soupira Michael. Elle nous donne bien du fil à retordre ces derniers temps ! Elle est même allée jusqu’au commissariat de police pour porter plainte contre nous parce qu’elle reçoit trop de fessées !

Tom et Dana furent bouches bées.

-    C’est une blague ? demanda Tom. Dîtes-moi que c’est une blague !

-    Malheureusement non, poursuivit Michael. Elle nous a réveillés en pleine nuit, en larmes, en s’excusant de toute son âme… Elle nous fait vraiment les quatre cents coups. De plus, ses notes ont baissé. Elle se laisse beaucoup trop aller. Nous avons l’impression que plus on serre la vis, pire c’est. En ce moment, il n’y a pas un jour où elle ne reçoit pas une fessée. Dieu sait, en plus, que nous sommes loin d’y aller de main morte. Nous devons vous avouer que nous sommes un peu démunis avec Marie - même si nous ne lui montrons pas - et nous espérons avoir des réponses ce soir.

-    Elle vous craint toujours, au moins ? demanda Dana.

-    Oh oui, ça pour nous craindre, elle nous craint ! répondit Scarlett. Mais ça n’a pas l’air de l’arrêter…

-    Et son bras ? se renseigna Tom.

-    Toujours dans le plâtre, répondit Michael. Mais si ses résultats sont bons et qu’elle est raisonnable, elle pourra obtenir une attelle la semaine prochaine.

-    Demander à Marie d’être raisonnable, dit Tom. Il serait plus facile à un aveugle de voir !

-    Elle a intérêt à être raisonnable, trancha Scarlett. Elle n’aura pas le choix.

-    C’est vraiment une chipie ! s’énerva Tom.

-    Le pire, c’est qu’elle est la plus attachante des trois ! dit Michael.

-    Moi aussi, elle était ma préférée, se souvint l’ingénieur d’un ton nostalgique.

-    Bon, et Louise ? se renseigna la juge d’instruction.

-    Louise… Louise est un amour, répondit Scarlett. Elle est malheureusement un peu trop influencée par ses sœurs, ce qui lui joue parfois des tours… Mais elle est vraiment très sage. C’est un réel plaisir d’être sa mère !

-    Elle est toujours major de promo ? demanda Dana.

-    Toujours ! acquiesça Michael.

-    Et Anaïs, alors ? questionna Tom. Elle s’adapte bien chez vous ?

-    Non, c’est très difficile pour elle, répondit l’informaticien. En plus, elle a fait une énorme bêtise pour laquelle nous la punissons sévèrement… et elle le vit très mal. Ce matin, elle m’a dit que nous étions des tyrans et qu’elle ne supportait plus tant de sévérité.

-    C’est du Anou tout craché ! convint Tom.

-    Mesdames et messieurs, annonça le référent départemental d’une voix forte, chères familles d’accueil, je vous demande de bien vouloir venir vous installer pour regarder le topo du jour : « comment gérer un ado rebel ».

-    Ah ! dit Michael. Nous allons sûrement avoir des réponses !

 

A la suite du topo visuel, les couples se retrouvèrent en groupes de parole composés de huit parents et d’un animateur. Scarlett et Michael intégrèrent le groupe de l’animateur David, avec trois autres couples : les Benlaoui, les Dubois, et les Hoffman. Une fois que chacun se fut présenté, David demanda :

-    Ceux qui ont un ou une ado rebel(le) en ce moment à la maison peuvent se manifester en levant la main.

Tous les couples se manifestèrent, ce qui rassura Michael et Scarlett sur leur capacité à être parents. Chacun leur tour, les couples exposèrent les frasques de leur(s) enfant(s) ; Michael et Scarlett en profitèrent pour parler d’Anaïs, puis pour passer un long moment sur Marie. Après s’être attardé sur la situation de tous les couples, David tenta d’éclairer Michael et Scarlett.

-    Comme il a été dit dans le topo, je pense que le fait de recevoir une fessée est devenu banal pour vos filles, dit-il. Quelque soit la bêtise qu’elles vont faire, elles vont recevoir une fessée.

-    Plus ou moins sévère, précisa Michael.

-    Certes, dit David, mais la sanction reste la même. Comme pour les autres couples, je pense qu’il faut revenir à une sacralisation de la punition. Il faut que vous finissiez la sanction que vous avez entreprise avec Anaïs sinon elle croira que vous ne tenez pas parole ; mais pour le reste, à partir de demain, tentez de mettre un autre système en place.

-    Lequel, par exemple ? demanda Scarlett.

-    Par exemple, afficher à la maison un « tableau de comportement » sur lequel vous notez leurs agissements. Une bêtise est égale à une croix. A chaque fois qu’elles écopent d’une croix, elles prennent deux ou trois bonnes claques sur le pantalon. Au bout de trois croix, elles prennent une très bonne fessée. Il faut qu’elle soit assez bonne pour qu’elles craignent d’en recevoir une autre. N’ayez pas peur d’être très sévères : le but est qu’elles aient peur d’obtenir à nouveau trois croix. Et bien sûr, pour ne pas les décourager, il faut instaurer le système inverse, c’est-à-dire que chaque bonne action enlève une croix ou donne lieu à une petite récompense, et au bout de trois bonnes actions, elles ont une grosse récompense.

-    Attendez, vous voulez qu’on récompense nos enfants pour des choses qu’il est normal de faire ? s’indigna monsieur Benlaoui. Comme débarrasser la table ou ramener des bonnes notes ?

-    Je vous propose cela pour que vous n’ayez pas un système uniquement répressif, pour que vos enfants n’aient pas l’impression d’être au bagne, expliqua David.

-    Leurs bonnes actions sont récompensées par l’amour et l’affection que nous leur donnons, dit madame Hoffman. Sans parler du confort matériel ; ce qui est totalement normal pour un parent. Ce qui est totalement normal pour un enfant, c’est de se tenir correctement. Pour notre part, il n’y aura qu’un système répressif à la maison. Si nos fils se tiennent correctement – ce qui est la normalité -, la récompense sera la normalité : une vie de famille douce et harmonieuse. S’ils ne se tiennent pas correctement, ils auront une correction, point.

Après s’être échangés un long regard, Michael et Scarlett approuvèrent l’avis de madame Hoffman. Michael dit ensuite :

-    Nous allons essayer d’instaurer ce système de croix car nous admettons que nous sévissons peut-être trop souvent et trop durement, ce qui peut à la longue perdre son sens pour les filles. Nous instaurerons ces croix dès demain matin en leur expliquant les tenants et les aboutissants. Nous verrons bien si cela fonctionne avec Anaïs et Marie.

-    Si je peux me permettre d'insister, dit David, il serait bien de leur laisser la possibilité de pouvoir enlever ou effacer une croix si elles se comportent bien pendant un certain temps… Par exemple, si Marie chez les Webber, ou Timéo chez les Hoffman ne font aucune bêtise pendant… disons deux jours, une croix sera enlevée. Il faut leur laisser la possibilité de s’améliorer, d’avoir une échappatoire. Lorsque la vraie bonne fessée tombera au bout de trois croix, si votre enfant ne se souvient même plus des deux premières bêtises, quel est l’intérêt ?

-    On peut tenter de faire ça, oui, dit Scarlett. De toute façon, chez nous, c’est quasiment impossible que Marie se tienne sage deux jours d’affilés !

Cette réplique de Scarlett fit rire tout le groupe. Madame Hoffman ajouta d’ailleurs qu’il en était de même pour Timéo !

 

      En rentrant à la maison, Michael et Scarlett découvrirent avec soulagement qu’Anna-Beth et Jack étaient partis se coucher. Ils étaient donc seuls si on ignorait Berlioz et Toulouse jouant avec une bobine de laine.

      Après s’être servis un thé, le couple se pencha sur les termes du contrat qu’il passerait avec les filles. Michael et Scarlett fabriquèrent un grand tableau blanc et en définirent les termes. Ils affichèrent le tableau et ses règles sur le mur de la cuisine et allèrent se coucher, espérant de tout cœur que ce plan fonctionnerait, malgré la présence des grands-parents !

 

A suivre…

La suite !

Commentaires

  1. Un grand merci pour ce bonus surprise
    Espérons que ce système encouragera les filles à devenir plus sages ...

    RépondreSupprimer
  2. Je suis très impatiente de découvrir ce tableau !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Exprimez-vous !

Les stars du blog :

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Les stars du blog :

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -