La tirade du Directeur terminée, deux
surveillantes adjointes s’approchèrent de la première élève menottée, celle qui
se trouvait près de la porte de sortie – et qui devait sûrement rêver de s’enfuir :
Oriane. Les surveillantes libérèrent ses poignets puis la conduisirent jusqu’au
centre du gymnase. Là, le banc à punition vu pour la dernière fois par mes yeux
dans la salle grise venait d’être installé.
Malgré les supplications d’Oriane, les
surveillantes lui enlevèrent sa jupe et sa culotte et l’attachèrent de force au
banc de punition. Les fesses exposées aux trois quarts d’entre nous, Oriane
pleurait déjà avant même que sa sentence ne débute. C’est alors que Monsieur Éric
s’empara d’une canne en rotin qui fit trembler toutes les élèves de l’établissement
et qui déclencha les pleurs de certaines.
-
Tu
vas recevoir dix coups, Oriane. Cela pour débuter le paiement de ta désobéissance.
-
Mais
je n’ai rien fait ! pleura-t-elle. Rien du tout !
-
Effectivement,
répondit le Directeur. Tu n’es pas venue nous alerter sur ce qui se passait. Tu
n’as donc rien fait.
Le premier coup s’abattit, Oriane hurla de douleur
et la surveillante, Madame Cécile, annonça tel un robot : « Un ! ».
La canne heurta à nouveau les fesses d’Oriane.
Cela fut suivi d’un nouveau hurlement – accompagné de prières déchirantes – et du
« Deux ! » robotique de Madame Cécile.
Il en
fut ainsi pour les huit coups suivants, et pour les trente-huit autres élèves
qui passèrent avant moi. Puis, ce fut mon tour. Avant que je ne sois ligotée, j’échangeai
un regard avec Monsieur Mathieu et crut déceler de la compassion dans ses yeux.
Les surveillantes m’attachèrent au banc tandis que je fournissais des efforts
incroyables pour ne pas pleurer. Ce n’était pas tant la douleur que je
redoutais, que le cérémonial qu’il y avait autour de cette punition qui me donnait
froid dans le dos. Entre la surveillante qui comptait, le Directeur qui
punissait, et le nombre de spectateurs assez conséquent, tout cela avait de
quoi impressionner.
Alors que mes fesses étaient à la merci de la
canne du Directeur, Monsieur Éric s’accroupit à quelques dizaines de centimètres
de mon visage et me dit, d’une voix basse que je fus quasiment la seule à
entendre :
-
Crois
bien que j’ai le cœur déchiré de te donner cette punition, Clémence. Je sais
que tu n’as pas commis les pires bêtises mais tu m’as désobéi. Je vous
avais demandé à Mathilde et toi de rester dans mon bureau. J’aurais vraiment apprécié
que vous obéissiez, pour une fois. Cela aurait évité à tes fesses de recevoir la
canne.
Je me maudis dès le premier coup. J’aurais dû
écouter.
« Deux ! ». J’aurais vraiment dû
obéir cette fois-ci.
« Trois ! ». Je ne suis qu’une
pauvre conne.
« Quatre ! ». Je vais mourir
sous cette douleur.
« Cinq ! ». C’est insoutenable !
« Six ! ». Que quelqu’un m’aide !
« Sept ! ». A l’aide ! Par
pitié !
« Huit ! ». Ma voix se casse
lorsque je crie.
« Neuf ! ». Mes larmes commencent
à former une flaque d’eau.
« Dix ! ». La libération, enfin !
Je pleure toutes les larmes de mon corps pendant
que l’on me détache. Je parvins à me frotter furtivement les fesses avant que
mes poignets ne soient à nouveau menottés : mon derrière porte des stries tellement
importantes que l’on peut les sentir au toucher.
J’ai déjà du mal à m’asseoir. Alors je m’accroupis
puis je m’agenouille en veillant bien à garder mes genoux collés puisque l’on
ne m’a rendu ni ma culotte, ni ma jupe.
Les douze filles
restantes reçurent leurs dix coups de canne puis le Directeur prit de nouveau
la parole pour nous réprimander :
- Le problème avec votre
génération, vous, la génération 2000 : tout le monde a été beaucoup trop
indulgent avec vous ! Il y a encore soixante-dix ans de cela, on vous
mettait le bonnet d’âne lorsque vous travailliez mal ! On vous accrochait
votre mauvaise note dans le dos et vous deviez rester ainsi toute la journée
pour que tout le monde voie votre manque de travail ! Aujourd’hui, on vous
passe tout ! Vous ne savez plus du tout respecter quoique ce soit !
Vous sortez de quatorze années de scolarité dans des écoles toutes plus
laxistes les unes que les autres ! Avec des parents qui, pour certains, pratiquaient
l’éducation positive-permissive ! Et où tout cela vous a-t-il mené ?!
A l’échec ! Voilà le pourquoi de votre présence ici ! Avez-vous
retenu la leçon ? Non, bien sûr que non !! Pourquoi faire ?! Alors,
je vous le dis, mesdemoiselles : les adultes de cet établissement – tous,
sans exception ! – ne laisseront pas un seul instant vos fesses
tranquille tant que vous n’aurez pas assimilé cette leçon susdite ! Vos
derrières n’auront pas de répit jusqu’à ce que vous soyez capables de vous
tenir correctement plus de deux jours et demi ! Plus d’une demi-journée
pour certaines ! Alors, après ces dix coups de canne qui vous ont, je l’espère,
permis de réfléchir, vous allez maintenant recevoir une bonne déculottée
traditionnelle, comme on la donnait à tous les enfants désobéissants il y a
quelques dizaines d'années de cela ; et comme on la donne aujourd’hui encore dans ce
Pensionnat à toutes celles qui croient pouvoir instaurer leur loi ! Et
après vingt minutes sur les genoux de l’un d’entre nous, je vous garantis que
vous aurez gagné en sagesse ! Cette fessée devrait vous rester en mémoire,
au moins jusqu’à votre retraite !
Durant toute cette tirade, cinq chaises avaient
été installées pour cinq bourreaux : Monsieur Éric, Monsieur Lionel,
Monsieur Mathieu, Monsieur Thomas le prof d’espagnol, et Monsieur Alexandre le
prof de musique (et accessoirement mon prof de piano). Cinq chaises pour les
hommes les plus baraqués du collège. Les cinq hommes dont personne n’aurait envie
de recevoir une fessée.
Certaines doublèrent leurs larmes en découvrant
les cinq bourreaux ; d’autres comme moi, restèrent de marbre. De toute
façon, foutue pour foutue… Ce n’était clairement pas ma première déculottée et
ce ne serait sûrement pas la dernière vu ma passion pour l’indiscipline.
Dans
le même ordre que pour la sentence avec la canne, les cinq premières filles
furent tirées en travers des cuisses de leurs bourreaux.
Vingt
minutes, c’est long. C’est très long. C’est très, très long. Je ne me rendais
pas compte de la longueur de cette vingtaine de minutes. Pourtant, j’étais
encore spectatrice : lorsque l’on reçoit les claques, les minutes paraissent
des heures. Le pire du pire, c’est qu’aucun des cinq bourreaux ne faiblissait.
Aucun ne semblait vouloir faire une pause. Tous claquaient les fesses de leur
victime attitrée avec la même force et la même intensité.
Après
trois heures à entendre les claques, les cris, les pleurs et les supplications
(les bourreaux faisaient des pauses de cinq minutes entre chaque élève), ce fut
malheureusement à mon tour. J’avais l’impression que mes fesses venaient tout
juste de récupérer de la canne. Il était dix-neuf heures, j’avais horriblement
faim et tout ce que j’allais me manger c’était une fessée carabinée. J’avoue
que j’ai connu meilleur repas…
Ce fut
Monsieur Thomas qui vint me chercher. Je fus un instant soulagée de ne pas
avoir affaire à un membre de la Direction mais mon soulagement fut de courte
durée lorsque mes yeux restèrent bloqués sur les énormes biceps du latino. Je
me remémorai la phrase que Renata m’avait dite un jour en sortant du cours d’espagnol :
« Vaut mieux ne pas l’embêter ce prof, vu les claques qu’il donne ! ».
Ben voilà, c’était pour ma pomme. Mais qu’avais-je fait au bon Dieu ?!
Je fus donc mise au supplice en travers des cuisses
du prof d’espagnol. Vingt minutes d’une tannée effectivement mémorable. L’une
des pires de ma vie.
Lorsque je fus à nouveau menottée à ma place, je m’agenouillai à nouveau, ne pouvant définitivement plus tenir assise. J’attendis une heure de plus dans cette position que les douze filles restantes soient punies. Nous avions faim, nous étions fatiguées et nous n’en pouvions plus. Pourtant, comme l’avait promis notre Directeur, notre calvaire n’était toujours pas terminé. Il restait une dernière étape à franchir et ce n’était pas la plus petite.
A suivre...
Incroyable j'ai hâte de lire la suite 🙃
RépondreSupprimerPauvres Clémence et Mathilde !
RépondreSupprimerQue va-t-il leur arriver de pire ? Dommage qu'elles ne soient pas restées dans le bureau du directeur !
La punition pour le vol aurait sûrement été moins dure.