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Journal d'une étudiante accueillie. - Chapitre 61 (1ère partie).

 


Vendredi 22 novembre 2019.

 

Marie

 

En commençant cette journée, je n’aurais jamais pensé qu’elle serait la pire de ma vie.

 

-    Coucou ma chérie, me dit ma mère lorsque je franchis le seuil de la cuisine. Tu as passé une bonne nuit ?

-    Oui, répondis-je d’une voix encore à moitié endormie.

J’étais la dernière de la fratrie à me pointer au petit déjeuner. Louise et Anaïs avaient l’air aussi réveillé que moi.

-    Nous avons reçu un mail de la fac ce matin, me dit Scarlett.

Je paniquai. Quoi ? Un mail ? Qu’avais-je encore bien pu faire ?!

-    Ah oui ? dis-je innocemment.

-    Oui, poursuivit ma mère. Les devoirs sur table d’histoire et de littérature qui étaient prévus cette après-midi sont reportés à demain matin.

-    Demain matin ?! m’exclamai-je. Ça veut dire qu’on ne peut pas rentrer dans nos familles biologiques ce soir ?

-    Non ma chérie, pas avant demain midi, me répondit Scarlett. Vos familles biologiques en ont été informé. Si tu veux tout savoir, notre conseiller pense que quelque chose se trame ; il croit que le Gouvernement veut vous supprimer vos week-ends avec vos familles biologiques car il y en a beaucoup trop qui essaient d’inciter leurs enfants à transgresser la loi et à déserter.

-    Mais c’est injuste pour ceux qui n’y sont pour rien ! Ça veut dire qu’il ne nous restera plus que les vacances scolaires avec eux ?!

-    Pour l’instant, rien n’est fait ma puce, me dit ma mère. Donc ne te prends pas la tête avec ça. Je voulais juste t’informer – comme je viens d’informer tes sœurs – que vous ne rentrerez chez vous que demain midi.

J’étais on ne peut plus énervée par ce système à la noix. Cela me mettait vraiment en rogne. Ça, combiné au fait qu’Anaïs était incapable de manger sans piaffer, j’explosai :

-    Tu ne peux pas fermer ta bouche quand tu manges ?!

-    Tu ne me cries pas dessus ! rétorqua-t-elle.

-    Si, parce qu’au bout d’un moment ça m’fait péter un câble ! repris-je. J’te signale que ça s’apprend vers l’âge de deux ans, ce genre de choses ! Ils t’ont appris quoi tes parents, au juste ?!

-    Tu veux vraiment qu’on parle de nos parents, miss princesse-sur-son-trône-en-or ?!

-    Arrêtez ça immédiatement, les filles ! nous gronda Scarlett.

-    Quoi ?! Ça ne t’énerve pas, toi, ses bruits de bouche ?! J’comprends même pas que tu n’interviennes pas !

-    Marie, tu me parles sur un autre ton ! Va te mettre une croix sur le tableau et file te préparer pour les cours !

-    Tu n’as qu’à la mettre toi-même la croix ! rétorquai-je avant de foncer dans ma chambre, craignant que ma mère me rattrape et me fasse voir la couleur rouge.

A mon grand étonnement, elle n’en fit rien. C’était la première fois que ma mère adoptive laissait passer un de mes écarts de comportement. Peut-être avais-je ouvert une brèche ? Je sentais que depuis l’élaboration du tableau hier, mes parents s’étaient légèrement adoucis. Peut-être avaient-ils décidé de devenir laxistes ? J’ajoutai à cela la non-réaction de ma mère ce matin et en conclus qu’une faille était en train de se creuser. Je devais vite m’y engouffrer avant qu’elle se referme !

  

Scarlett

 

      Une fois les filles parties à la fac et mes parents partis en virée à Paris pour la journée, je m’assis sur le canapé et fondis en larmes. L’altercation avec Marie m’avait fortement chamboulée. Je me sentais démunie au possible et en plus, Michael n’était pas là puisqu’il travaille sur site le vendredi. Je ne savais plus quoi faire. Assa vint me consoler et me conseilla d’appeler mon mari, ce que je fis :

-    Allô ?

-    Mike, c’est moi.

-    Scar, ça va ? Qu’y’a-t-il ? Tu pleures ?

-    Je me suis disputée avec Marie ce matin…

Je savais que si mon mari m’entendait pleurer au téléphone, il allait fortement s’inquiéter. Je ne pleure que très rarement.

-    Je ne sais plus quoi faire, Mike. J’ai l’impression que rien ne fonctionne avec elle. Et ce tableau nul de chez nul encore moins ! Je me sens la pire mère au monde ! Je ne suis même pas capable de cadrer ma fille…

-    Je rentre.

-    Non, Mike ! Tu dois travailler aujourd’hui, je vais me débrouiller…

-    Je rentre, Scar. Je prends le premier train. Je t’appelle quand je suis dedans. Je t’aime plus que tout. Ne t’inquiète pas, je suis là. J’arrive.

 

Michael

 

      Je prétextai un souci familial et personne ne m’en tint rigueur au travail étant donné que c’était la toute première fois que cela m’arrivait.

      Dans le train retour, je rappelai ma femme pour qu’elle prenne le temps de m’expliquer en détails ce qui s’était passé avec Marie. Avant de raccrocher, nous convînmes de consacrer individuellement les prochaines vingt minutes qui nous séparaient à la réflexion. Il fallait que nous trouvions une solution, et vite. Marie partait en vrille et nous ne pouvions pas l’accepter.

 

      Lorsque je franchis le seuil de la maison, ma femme me courut dans les bras. Je la serrai fort.

-    Ça va aller, mon amour, la rassurai-je en lui caressant les cheveux. Nous sommes plus forts que ça. Plus forts qu’une gamine de dix-huit piges. Nous allons lui montrer qui commande et nous allons le faire rapidement.

-    A quelles solutions as-tu réfléchi ? me demanda Scar en desserrant son étreinte.

-    J’ai pensé à appeler notre conseiller, dis-je. Et à appeler Tom et Dana.

-    Je suis arrivée à la même conclusion, me répondit ma merveilleuse femme. Notre conseiller d’abord, Tom et Dana ensuite.

 

-    Oui, Hugues Lepont à l’appareil, en quoi puis-je vous aider ?

-    Bonjour, c’est Michael et Scarlett Webber, dit ma femme.

-    Oh, bonjour à vous deux ! Comment allez-vous ?

-    Bien et toi ? dis-je.

-    Ça va ! En quoi puis-je vous être utile ?

Nous exposâmes alors la situation avec Marie, n’omettant aucun détail. Nous passâmes en revue l’insolence, le vol, la sortie en douce, la bagarre, le commissariat…

-    Hum, oui, c’est un cas typique d’adolescente qui ne supporte pas l’autorité et encore moins depuis la réforme. Qu’avez-vous essayé jusqu’à présent ?

Scarlett lui répondit en citant les différentes gifles et fessées reçues par Marie, les privations de sortie et ce fameux tableau, dernière mesure en date.

-    Avec un profil comme celui de Marie, vous pouvez stopper tout de suite cette idée de tableau, trancha Hugues.

Cela nous fit l’effet d’une douche froide. Après avoir passé trois heures de réflexion autour de ce truc idiot, il fallait maintenant l’abandonner ?!

-    L’autre soir, à la M.D.F.A., ils nous ont conseillé de faire ça…

-    Non, surtout pas. Tant que Marie n’aura pas ses « trois croix », elle va en profiter pour vous provoquer et chercher à tirer avantage de la situation.

-    Mais… Les fessées ne fonctionnent pas, elle s’y est habituée ! Si tu nous dis que le tableau ne fonctionne pas… Que doit-on faire ?

-    Je ne serais pas aussi catégorique que vous concernant les fessées que vous lui donnez. Si elle s’y est habituée, c’est que vous ne tapez pas assez fort.

-    Tu plaisantes, là ?! m’exclamai-je.

-    Absolument pas. Une fessée est censée humilier, faire mal et éviter la récidive. Marie doit la craindre à tout prix. Pour moi, le gros du problème est qu’elle ne la craint pas assez. Donc vous n’êtes pas assez sévères. Avec tout ce qu’elle reçoit, elle doit avoir atteint un seuil de tolérance assez élevé. Maintenant, il faut monter d’un cran.

-    On ne va pas non plus battre notre fille ! s’offusqua ma femme.

-    Je ne vous demande pas de la battre ni de la maltraiter ! Contentez-vous de la corriger sur les fesses mais soyez assez sévères pour qu’elle vous craigne.

-    Elle nous craint déjà ! Elle nous prie, essaie de trouver des excuses pour ne pas prendre une fessée… réfléchis-je.

-    Mais elle continue de faire des bêtises, poursuivit Hugues.

Scarlett et moi nous tûmes un moment. Notre conseiller brisa le silence :

-    Êtes-vous en capacité d’augmenter la sévérité des fessées que vous lui donnez ?

-    Oui, répondis-je. Autant Scarlett que moi en sommes capables.

-    Alors faîtes-le.

-    Mais on va lui casser les fesses ! craignit ma femme.

-    Impossible, ria Hugues. Les seules séquelles qu’elle aura, c’est de ne pas pouvoir s’asseoir pendant un moment. Cela la fera réfléchir.

-    Hugues, tu es sûr de ce que tu avances ? interrogeai-je. Il ne faut pas qu’on se loupe…

-    J’en suis certain.

-    Elle va nous détester et avoir peur de nous ! s’affola ma femme, les larmes aux yeux.

-    Elle ne va pas vous craindre vous, elle va craindre votre colère. Elle va craindre les conséquences de ses écarts. C’est ça, cadrer son enfant. Et croyez-moi, plus vous allez la cadrer, plus elle va vous aimer. Je ne vous demande pas d’instaurer un régime militaire sous votre toit ; Marie connait les règles en vigueur dans votre foyer. Si elle les respecte tout va bien, sinon elle prendra une sacrée volée. Le but est vraiment qu’elle tremble à l’idée de vous désobéir.

-    S’il faut lui détruire les fesses tous les jours… me lamentai-je.

-    Vous n’aurez pas à le faire tous les jours. A la prochaine grosse bêtise qui se pointe, collez-lui la trouille de sa vie. Frappez un grand coup, comme vous n’avez jamais fait. Entrez dans une colère noire, il faut qu’elle commence à se liquéfier avant même que vous la touchiez. La très, très sévère fessée que vous lui donnerez après ce savon monumental ne sera que la cerise sur le gâteau. Il faut vraiment que votre colère la terrifie. Dîtes-lui que c’est terminé la gentillesse, terminé la rigolade. Dîtes-lui qu’elle n’a encore rien vu de votre colère. Dîtes-lui qu’elle commence à pousser le bouchon vraiment trop loin et que vous ne la laisserez plus faire. Enfin bref, il faut qu’elle se fasse pipi dessus, que ce soit au sens propre ou figuré. Si vous avez besoin que je vous envoie des astuces pour rendre la fessée plus douloureuse, je vous envoie ça par mail.

-    Ça ira, Hugues, le stoppai-je. On en a assez reçu petits pour savoir ce qui fait mal !

-    Hugues, nous te faisons vraiment confiance. J’espère vraiment que ton plan va marcher…

-    Vous êtes la huitième famille qui appelle pour un problème de ce genre ; et ça a fonctionné pour les sept premières. Je vous garantis que les enfants sont rentrés dans le rang. Frappez un très grand coup à la prochaine grosse bêtise et vous serez tranquilles.

-    A mon avis, nous n’aurons pas à attendre longtemps, pensai-je tout haut.

-    Non, je ne pense pas ! approuva ma femme. Vu le nombre de bêtises que Marie est capable de nous faire en une journée…

Hugues nous souhaita bonne chance et mit fin à la conversation en raccrochant.

-    Tu penses qu’il a raison ? demanda ma femme qui doutait encore.

-    Je pense surtout que c’est l’une de nos dernières options pour que Marie se calme !

-    Appelons quand même Tom et Dana.

 

En voyant notre nom affiché sur leurs téléphones, Tom et Dana décrochèrent immédiatement, bien qu’ils furent tous deux au travail. Nous fîmes donc une visio à quatre.

Tom et Dana approuvèrent en totalité le plan d’Hugues. Ils avouèrent même regretter de ne pas avoir augmenté la sévérité de leurs sanctions lorsqu’ils étaient encore les parents de Marie. Cet appel nous réconforta Scar et moi et leva les derniers doutes que nous pouvions avoir face à cette méthode radicale.

Avant de raccrocher, Tom nous prévint :

-     Adoptez votre posture intransigeante dès que vous voyez Marie. Avant même qu’elle fasse une grosse bêtise, montrez-lui que vous ne rigolez pas. Montrez-lui que vous avez changé de posture et que vous allez passer aux choses sérieuses.

-     Nous vous faisons confiance, conclus-je. Pour le moment, vous avez été plus longtemps que nous les parents de Marie, vous la connaissez mieux que nous.

-     Bon courage à vous. Tenez-nous au courant, dit Dana. Et surtout, ne culpabilisez pas d’être sans pitié. Répétez-vous que c’est pour son bien.

Nous raccrochâmes, poussâmes un grand soupir puis commençâmes à élaborer notre plan d’attaque.

 

Marie

 

      Midi et demi, nous rentrons à la maison pour le déjeuner comme tous les vendredis. Alors que nous nous déchaussions, la bonne odeur qui flottait dans l’air me fit deviner que maman avait cuisiné un plat qui s’annonçait encore savoureux. J’apprécie pleinement les compétences culinaires absolument prodigieuses de ma mère adoptive, ma mère biologique étant loin d’être un cordon bleu.

Première de mes sœurs à avoir enfilé mes chaussons, je m’avançai dans le couloir et tombai nez à nez avec mon père. Il avait le visage fermé, la mâchoire crispée ; il m’avait tout l’air d’être bien en colère.

-    Papa ? m’étonnai-je. Tu n’es pas à Paris ?

-    Je suis rentré, me répondit-il froidement. Devine pourquoi !

-    Euh…

-    Tu n’aurais pas mal parlé à ta mère, ce matin, par hasard ?! Tu n’aurais pas été insolente et irrespectueuse envers elle ?!

Dans ma poitrine, mon cœur s’affola. Michael avait vraiment l’air fâché. Je plaidai néanmoins :

-    Maman m’a punie pour ça, elle m’a ajoutée une croix !

-    Je n’en ai strictement rien à faire qu’elle t’ait ajoutée une croix ! Je vais te faire passer l’envie de parler comme ça à ta mère, tu vas voir !

Je n’eus même pas le temps de protester : en une seconde et demie, j’étais penchée sous le bras on ne peut plus musclé de mon père. Michael s’affairait à baisser mon jegging et ma culotte.

-    Papa, je t’en prie, non ! priai-je. Pitié, pitié !

-    C’est trop facile, Marie ! C’est trop facile de faire des bêtises et ensuite de prier pour ne pas être punie !

-    Je ne le referai plus !

-    Je l’espère ! Je vais tout faire pour ! Malheureusement, j’entends cette phrase un peu trop souvent, sortant de ta bouche !

 

Michael

 

      Tenant très fermement ma fille, j’abattis ma main punitive sur ses fesses nues une bonne cinquantaine de fois. Puisque Scar et moi avions convenu de n’augmenter la sévérité des claques qu’à la prochaine grosse bêtise, je donnai à Marie une fessée du calibre habituel ; cela n’empêcha pas les fesses de ma fille de virer au rouge vif après seulement six ou sept claques. J’appuyai assez pour qu’elle la sente bien passer mais pas trop pour qu’elle puisse comprendre que je n’étais pas du tout au maximum de mes capacités.

 

Marie

 

      Mon père me força à aller m’excuser auprès de ma mère. Elle accepta mes excuses, me prévenant tout de même que si mon père ne s’en était pas chargé, elle aurait elle-même tanné mon derrière pour punir mon incartade de ce matin. En plus de la douleur et de la vexation, j’avais la déception que la faille aperçue ce matin se transforme en illusion, telle une oasis dans le désert.

-    Papa est vraiment rentré uniquement pour Marie ? demanda Louise qui était choquée.

-    Oui, répondit maman. Et méfiez-vous car ça peut également vous arriver !

A table, je me tins correctement. Pas d’écart de langage ni de conduite, pas de caprice avec la nourriture, rien. Outre cette déculottée paternelle qui m’avait calmée d’entrée, j’avais quelque chose à demander à mes parents. Cependant, nous n’en étions qu’au plat et j’avais en tête de formuler ma demande au dessert.

-    Marie chérie, tu n’iras pas en cours cette après-midi, m’annonça ma mère. Je t’ai eu un rendez-vous à l’hôpital pour vérifier l’état de ton poignet.

-    D’accord, dis-je, laissant par la suite un silence planer.

Je repris après quelques secondes :

-    Maman, tu rigolais quand tu disais que tu me donnerais une déculottée devant le médecin si jamais j’avais aggravé l’état de mon poignet, n’est-ce pas ?

-    Pas le moins du monde, me répondit ma mère avec une froideur que je ne lui connaissais que dans les moments de colère.

-    Mais maman…

-    Stop, Marie. Tu fais des bêtises, tu assumes. Nous sommes plusieurs à t’avoir demandé de faire attention à ton poignet. Tu n’as pas écouté, tant pis pour toi.

Une boule se forma dans mon ventre, une autre dans ma gorge, ce qui rendit difficile la consommation du reste du repas. Pour le coup, j’aurais préféré aller en cours cette après-midi.

      Malgré mon mécontentement, le dessert était arrivé. Il fallait que je fasse ma demande. Je lançai une phrase comme une bouteille à la mer :

-    Angélique et Marion m’ont proposée d’aller dormir chez elles ce soir pour réviser les contrôles de demain matin. Je peux y aller ?

-    Elles ne t’ont proposé qu’à toi ? me demanda mon père d’un ton suspicieux.

-    Elles ne s’entendent pas très bien avec Anaïs, expliquai-je, et Louise connaît déjà tout par cœur, elle n’a pas besoin de réviser.

Mes parents échangèrent un regard. Le verdict allait tomber.

-    Non, Marie, annonça mon père.

-    Mais pourquoi ?! m’emportai-je.

-    Tu baisses d’un ton ! gronda Scarlett en pointant sa fourchette sur moi. Premièrement, nous craignons très fortement que vous ne révisiez pas de la soirée mais que vous la passiez sur les réseaux sociaux ou autre. Deuxièmement, nous craignons également que tu te couches à pas d’heure et qu’en plus de décaler ton rythme intestinal, tu sois complètement crevée demain matin. Troisièmement, tu as une sœur à domicile qui connait ses cours sur le bout des ongles et qui se fera une joie de te faire réviser. Je ne vois pas pourquoi tu irais. Tu pourras y aller un autre jour mais pas une veille d’examen.

-    Mais putain, ça m’saoule ! protestai-je. Je n’ai jamais le droit de rien avec vous !

-    Tu veux une autre fessée ?! me gronda ma mère en se levant. Celle de tout à l’heure ne t’a pas suffi ?!

-    Si, dis-je les yeux rivés vers le sol.

-    Si je n’ai pas tes excuses dans les dix prochaines secondes, tu atterris sur mes genoux !

-    Pardon pour le gros mot, dis-je sans attendre.

-    Et ?! insista ma mère.

-    Pardon pour le ton employé, ajoutai-je. Je ne le ferai plus.

-    Si tu le refais, ça ne se passera pas aussi pacifiquement, précisa Michael. Nous sommes trop gentils avec toi, Marie.

Malgré ma révolte intérieure, je n’ouvris plus la bouche jusqu’à la toute fin du repas.

 

Scarlett

 

      Dans la voiture, Marie tentait de plaider sa cause. Je sentais qu’elle craignait fortement de se prendre une déculottée devant le médecin. Peu importe, cela lui servirait de leçon. J’étais déterminée à le faire. Elle ne serait ni longue, ni trop sévère : je miserai tout sur l’humiliation et la vexation ressenties par ma fille à l’idée de se faire punir devant une tierce personne. Il fallait qu’elle sache que nous étions intransigeants, public ou pas public.

-    Mais en plus, tout ça, c’est la faute de Victoire ! C’est elle qui m’a pété le poignet !

-    Je sais, Marie. Elle a été punie pour cela. Maintenant, c’est à toi de prendre soin de toi et s’il y a une chose que nous ne tolérerons pas, c’est bien que tu ne le fasses pas.

-    Maman, j’t’en supplie… Tu ne m’aimes pas pour me faire ça !

-    Marie, j’en ai assez entendu. Je ne changerai pas d’avis. Prends tes responsabilités et assume tes bêtises. Tout ce que tu pourras dire à partir de maintenant aggravera ton cas.

 

Lorsque le médecin annonça le verdict, c’est-à-dire que Marie s’était réellement abîmé le poignet et qu’elle devrait garder son plâtre trois semaines de plus, j’hésitai deux secondes devant le regard terrifié de ma fille. Puis, après avoir soupiré un grand coup, je lui dis :

-    Ça ne m’enchante pas mais chose promise, chose due. Viens ici !

Marie tenta de s’y soustraire mais je fus plus rapide qu’elle et l’attrapai par son poignet valide avec tant de force qu’elle ne put s’échapper. Je la tirai violemment en travers de mes genoux et baissai ses vêtements. Alors que je commençais à la fesser, le médecin (qui est père d’accueil lui aussi, je le savais puisque je l’avais régulièrement vu aux réunions) la réprimanda. Grâce à son sermon, je n’avais même pas besoin d’ouvrir la bouche. Mes claques combinées aux réprimandes du toubib servaient de bonne punition à ma fille.

Je m’arrêtai et la relevai. Elle pleurait plus de honte que de douleur. Je le savais car elle avait déjà pris des fessées bien plus costaudes que celle-ci, pas plus tard que ce matin.

-    Vous êtes une très bonne mère, me dit le médecin avant que nous sortions de son cabinet.

-    J’essaie, répondis-je. Je ne veux pas que ma fille joue avec sa santé.

-    Et c’est bien normal.

 

Après être passées à la pharmacie récupérer les nouveaux anti-douleurs, je proposai à Marie – qui n’avait toujours pas ouvert la bouche - d’aller se prendre un goûter dans une boulangerie.

-    Qu’en dis-tu, ma puce ? On se prend un goûter ou pas ?

-   

-    Bon, eh bien moi, j’ai envie d’un pain au chocolat. Alors, on y va.

Nous consommâmes sur place. Puisque ma fille refusait toujours de parler, je lui imposai un chausson aux pommes : je sais qu’elle adore ça.

-    Marie, mange.

-    Pourquoi tu m’as fait ça ? me demanda-t-elle, une larme coulant sur sa joue.

-    Je te l’ai déjà expliqué, répondis-je. Mais je vais me répéter : premièrement, si je ne l’avais pas fait, tu aurais cru que je fais des promesses en l’air. Deuxièmement, parce que je tiens à toi plus qu’à ma propre vie. Troisièmement, parce que je veux que tu te souviennes de cette fessée lorsque tu voudras encore jouer avec ta santé. Maintenant, mange.

-    Non. C’est bourré de calories.

-    Ne recommence pas avec ça, Marie ! grondai-je. Le régime nutritionnel que je te fais faire t’a déjà fait perdre du poids ! Si je te dis que tu peux manger ce chausson aux pommes, tu peux le manger ! Ne me ressors pas tes histoires de calories à deux balles parce que ce n’est pas devant une personne que tu vas prendre une fessée mais devant les dix personnes qui nous entourent ! Ne me tente pas !

-    Tu es méchante, me dit-elle telle une gamine de quatre ans.

-    Je ne suis pas là pour être gentille. Je suis là pour t’aimer et t’éduquer correctement. Que tu me trouves méchante m’importe peu. Si tu arrêtais de n’en faire qu’à ta tête, on pourrait vraiment passer un chouette moment mère-fille. Au lieu de ça, tu fais ton espèce de caca boudin enfantin !

-    Je suis encore une enfant ! dit-elle.

-    Ça, c’est comme tout le reste, c’est quand ça t’arrange !

Et elle se mura à nouveau dans le silence. J’avais oublié à quel point c’était chouette d’être maman d’une ado rebelle !

 

Marie

 

      Marre. Marre de ces parents pourris, marre de ce système pourri, marre de tout. A l’heure qu’il est, j’aurais dû retrouver mon petit copain et lui raconter ma semaine. Au lieu de ça, je dînais chez mes parents adoptifs. D’autant plus que ce soir, Michael et Scarlett me sortaient vraiment par les trous de nez ! Je ne pouvais pas les voir ! Aujourd’hui, ils avaient déclenché la guerre. Ils allaient bien voir ! On ne mate pas si facilement Marie Juliette Noémie Webber-Lebertier !

      Puisque je boudais tout le repas, mon père m’envoya dans ma chambre après m’avoir privée de dessert :

-    Tu y resteras toute la soirée pour réviser tes contrôles de demain ! Je passe à 21h30 pour l’extinction des feux et je t’interrogerai ! Tu as intérêt à connaître tes leçons ! File, maintenant ! On t’a assez vue aujourd’hui !

 

Dans ma chambre, je pris un petit sac à dos que je remplis d’affaires pour la nuit, puis je plaçai sous ma couette plusieurs peluches et oreillers afin que mon père croie que je dors au moment où il viendra pour m’interroger : je sais parfaitement qu’il n’osera pas me réveiller. Il se dira qu’il verra à la note si j’ai correctement révisé ou non.

Ce petit stratagème accompli, je sortis sans faire de bruit de ma chambre (en espérant ne croiser personne dans le couloir) ce qui fut plus facile que prévu, mes grands-parents ayant décidé de rester à Paris cette nuit afin de continuer leurs visites demain. Je me faufilai discrètement dans la chambre de mes parents puis ouvris le tiroir de la table de nuit de ma mère pour prendre sa carte bleue. On ne sait jamais, je pouvais peut-être avoir besoin d’argent pour je ne sais quoi. Puis, je descendis via l’escalier se trouvant dans la suite parentale jusque dans leur dressing, situé au rez-de-chaussée. Là, j’ouvris la porte blindée donnant sur le garage, puis sortis du garage par une nouvelle porte. J’étais dans la rue, libre comme l’air.

      Après quinze bonnes minutes de marche, j’arrivai chez Angélique et Marion. Lorsque je sonnai à la porte, Marion vint m’ouvrir. Elle affichait une tête crispée que je ne comprenais pas.

-    C’est Marie ? Dis-lui d’entrer ! entendis-je son père.

Marion me laissa entrer et je n’eus même pas le temps de lui demander ce qui n’allait pas que je le compris tout de suite : mon père était là, dans le salon, en train de boire un café dans une tasse blanche. Je me retrouvai face à lui, la mine déconfite.

-    Qu’est-ce que tu fais là ? réussis-je à articuler. Comment tu as su ?

-    Eh bien, ta mère et moi avons informé Tom et Dana de ton comportement de cette après-midi et ceux-ci nous ont mis la puce à l’oreille en disant que tu voudrais très certainement te venger de la punition méritée donnée par ta mère tout à l’heure. Ta mère et moi avons donc réfléchi et nous nous sommes dit que la vengeance que tu voudrais mettre en place concernerait sûrement ta sortie chez Angélique et Marion. Voilà pourquoi nous avons envoyé un message à leurs parents pour les prévenir que tu n’irais pas dormir chez eux. Ce à quoi ils ont répondu que, d’après tes dires, nous étions d’accords pour que tu découches cette nuit. La conclusion était donc évidente, dit Michael en buvant une gorgée de café. Mais je t’en prie ma fille, assieds-toi. Profite de pouvoir t’asseoir puisque tu ne le pourras plus avant un petit moment quand ta mère et moi nous serons occupés de ton cas. Viens t’asseoir, j’ai dit !

Ne souhaitant pas que mon père répète, je m’assis sur le fauteuil, toujours bouche bée. Telle est prise qui croyait prendre. Finalement, il m’était absolument impossible de berner mes parents. Je m’étais mise dans la plus grosse mare de caca du monde et à ce moment-là, je ne savais même pas ô combien je disais vrai.

 

A suivre… 

La suite ! 

Commentaires

  1. Comme chaque fois ça va être très dur d'attendre la suite 😒

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    1. Coucou Sonia, elle ne se fera pas attendre longtemps, je la publie au plus tard demain matin :)

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  2. Super nouvelle 😃 merci, merci, merci 🙏

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  3. Hâte de lire la suite !
    Et celle de Zoé aussi 😀

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Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

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Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -