C’est dur. C’est vraiment très dur. Après un an de totale liberté et de « Je-fais-ce-que-je-veux », c’est hyper dur de revenir à un tutorat très strict, aussi strict qu’avec Thomas. Je n’arrive vraiment pas à m’y faire.
Comme vous le savez, mercredi dernier j’étais couchée à 22h30 pétantes. Respect du couvre-feu obligatoire après les volées que j’avais prises l’après-midi. Impossible de le transgresser.
Cependant, dès le lendemain, la tentation se fit à nouveau très vive. J’avais beau avoir encore mal aux fesses et craindre que Robin revienne à la maison mercredi, je n’arrivais pas à me dire autre chose que « Mercredi, c’est dans longtemps… Et puis ce n’est rien si tu transgresses juste un couvre-feu… ».
N’est-ce pas Oscar Wilde qui disait que le meilleur moyen de résister à la tentation est d’y céder ? Soit.
En plus de présenter à Robin une semaine catastrophique, je lui avouai l’avoir berné depuis deux semaines, soit depuis le début du tutorat ; je ne lui avais en effet pas donné tous les détails de mes recommandations médicales. Je l’avais fait sciemment, histoire de ne pas ajouter des items.
Avec le nombre assez conséquent d’items à gérer désormais, Robin instaura un nouveau système qu’il me proposa par mail :
Bonjour Lucie. […]
Pour faciliter la compréhension du nouveau système et de ce que j’attends de vous, j’ai divisé les items en 3 catégories :
- La tolérance zéro : Inscription systématique de l’item non respecté en rouge dans votre carnet qui sera suivi d’une punition très sévère pour chaque manquement.
- Les items importants : Inscription systématique de l’item non respecté en bleu dans votre carnet qui sera suivi d’une punition à chaque manquement ou d’une punition très sévère en cas de manquements répétés.
- Les items secondaires : Suivi dans un tableau sur Excel à remplir chaque jour. Système de points : Vous démarrez chaque jour à 10/10. Punition si inférieure à 5/10 (proportionnelle à la note obtenue). 0/10 punition très sévère. Par exemple, le non-port des lunettes enlève deux points. Un repas pris en retard, un point, etc.
Robin me surprit avec ce système. Je le savais déjà intelligent mais là, il battait des records d’ingéniosité. Cependant, cela ne m’arrangeait pas du tout car il avait maintenant une vue d’ensemble assez large pour tout fliquer. J’envoyai ce nouveau système à Gabriel avec le message :
« C’est bon, je peux arrêter le tutorat, maintenant ? »
« Cet homme est absolument fantastique ! » me répondit-il après avoir lu le document. « Non, tu n’arrêtes certainement pas. Tu obéis et tu fais ce qu’il te dit. »
« Mais je me fais tuer tous les mercredis ! » répondis-je. « A force, ça devient compliqué de ressusciter à chaque fois… »
« Eh bien fais-en sorte de ne pas avoir à te faire tuer. Je sais ô combien tu es attachée à tes mauvaises habitudes mais il va falloir que ça change ! ».
J’avais beau me répéter que c’était pour mon bien, qu’il fallait absolument que ma santé s’améliore et que Robin ne me voulait que du bien, je n’arrivais pas à résister à la tentation de faire ce que je voulais. C’était vraiment pénible ce combat constant avec moi-même ! Je n’avais vraiment, mais vraiment pas envie de reprendre une fessée dans quelques jours. Néanmoins, j’avais l’impression que tout me forçait à profiter de ma soirée et à ne pas aller me coucher.
Après cette semaine chaotique, Robin est furieux contre moi, je le sais. Il a prévu une séance pour mercredi. Il va me déboîter. Je suis en même temps confuse (car je suis déjà beaucoup attachée à Robin, c’est quelqu’un de profondément bon et le décevoir m’embête énormément) et anxieuse (car je sais que je vais encore prendre des tannées carabinées). Cependant, quand je transgressais le couvre-feu, que je ne prenais pas mes médicaments et que je ne mettais pas mes attelles, ce n’était pas à ça que je pensais !
A l’idée que Robin débarque une nouvelle fois à la maison, j’étais tellement anxieuse que je m’en rendais malade. La nuit dernière, je fis un cauchemar : je me retrouvais dans le bureau de ma cheffe, au travail. Assis en face d’elle, Thomas et Robin. Ma cheffe était en train de leur dire que la qualité de mon travail était impeccable mais que mon comportement laissait grandement à désirer.
- Bien, nous allons régler cela, alors ! avait répondu Robin. Vous n’aurez plus aucun problème, je vous le garantis.
Je me réveillai en sursaut. Je jetai un coup d’œil à mon réveil : deux heures du matin. Robin vient dans quelques heures et cela inquiète même mon subconscient. Mais pourquoi est-ce que je m’inflige ça ?! Pourquoi m’inflige-je un tutorat qui me terrifie ?! Enfin, l’idée d’une séance me terrifie mais pour le reste, je continue mes bêtises…
J’eus énormément de mal à me rendormir.
A mon réveil, à onze heures ce matin (ah, l’avantage de ne pas travailler le mercredi !), une boule énorme était formée dans mon ventre. J’étais stressée à m’en rendre malade. J’allais aux toilettes toutes les demi-heures, comme si ma vessie avait perdu sa capacité à fonctionner correctement.
- On va manger ma chérie, me dit Hugo en rentrant du travail pour sa pause déjeuner. Tu t’habilles ?
- Ouaip, lui répondis-je.
Lorsque j’arrivai dans la pièce à vivre, Hugo explosa de rire.
- Tu te fiches de moi ?
- Non, répondis-je. Je me protège. Il va me déboîter.
- Oui enfin, tu peux mettre toutes les couches de vêtements que tu veux, il te les fera toutes enlever une par une… Va enlever ça. Et mets ton jegging.
- Quoi ?! Mon jegging ?! Mais c’est ultra-fin, ça !
- Soit tu m’écoutes, soit je lui envoie un message pour lui raconter ce que tu viens de faire. Tu n’as pas besoin de prendre une fessée supplémentaire, à mon avis…
J’opérai un demi-tour et réintégrai la chambre conjugale pour me changer, dépitée.
Si j’étais autant stressée, c’est que Robin m’avait prévenue : « Je ne vais pas venir pour rien, croyez-moi ! Vous avez tout fait pour que je vous mette le plein tarif ! Comme le message n’est pas passé la semaine dernière, je vais être plus convaincant. ».
Au déjeuner, je n’avalai pas grand-chose. La boule de stress dans mon abdomen prenait toute la place. J’en étais même à avoir des suées.
- Tu es toute pâle, me dit Hugo. Et tu ne manges rien. T’es malade ?
- Nan, juste stressée.
- A ce point ?!
- Il va me tuer.
- Je ne me mêle pas de ton tutorat mais il me semble que tu n’as pas forcément respecté les items cette semaine donc… Logique.
- Il me fait peur.
- Tant mieux.
- Je veux arrêter.
- Si tu arrêtes, c’est Gabriel qui te tuera. Et j’appellerai moi-même Robin pour lui dire de revenir.
- Je ne vois vraiment pas pourquoi je m’inflige cela. Pourquoi je ne fais pas comme les gens normaux qui essaient de s’autogérer seuls…
- Alors premièrement, tu n’es pas normale, ma chérie. Tu as besoin d’un cadre, tu le sais, tout le monde le sait. Et deuxièmement, il vaut mieux que tu prennes de bonnes fessées de temps en temps plutôt que tu sombres dans l’alcool, la drogue ou que sais-je parce que tu essaies de t’auto-gérer mais que tu n’y arrives pas. Tu es à un stade critique de ta maladie et tu as des projets. Pour que tout ça soit correctement mené, il te faut Robin. Il ne te faut pas n’importe quel cadre ou tuteur : il te faut Robin. Si jamais il arrête, là tu pourras stresser et pleurer. Mais pour le moment, réjouis-toi qu’il soit là et qu’il s’occupe de toi.
- Ouais, enfin ça… Répète-le-moi ce soir. Là, je suis trop en panique pour entendre ça.
Je me posai sur le canapé après le repas et tentai d’occulter mon stress. Seulement, il prenait vraiment toute la place. Je regardais l’heure défiler. Robin allait bientôt arriver. Hugo partit au travail et je me retrouvai seule avec mon stress. J’essayai de bouger pour le combler : nettoyer les litières des chatons, passer l’aspirateur, faire mon lit… Je me faisais mal aux chevilles à faire tout cela mais je ne pouvais pas rester en place sans psychoter à mort.
14h50, on frappe à la porte. Je vais ouvrir avec toute l’appréhension du monde. Robin entra, nous nous saluâmes et il remarqua immédiatement que je ne portais pas mon attelle à la cheville gauche. Et merde, j’avais zappé !
- Je peux savoir pourquoi ? se renseigna-t-il.
- Parce que je la porte aussi à l’extérieur et que ça dégueulasse tout à la maison…
- Très bien.
Son « très bien » sonnait comme « on va régler ça ». Je le suppliai immédiatement :
- Nan ! S’il vous plaît, monsieur ! Nan !
- Deux petites minutes, dit-il avant d’enlever ses chaussures.
Je tentai de cacher à mon tuteur que je tremblais. J’étais apeurée au possible.
Ses chaussures ôtées, il s’avança vers moi et me colla quatre claques sur mon jegging. Je les sentis passer et maudis instantanément mon mari. Je n’aurais pas dû l’écouter et rester avec mes quatre couches de fringues.
- Vous voulez un café ? demandai-je à Robin par politesse après avoir accusé les claques.
- Non, répondit-il, inutile de gagner du temps. Toilettes, téléphone dans le sac, carnet, mains dans le dos.
Après m’être exécutée, Robin me gronda :
- Vous m’avez fait une semaine catastrophique ! Vous vous en rendez compte ?!
- Mais j’ai quand même respecté quelques trucs…
- Deux couvre-feux sur sept ! cria-t-il. Les médicaments n’ont presque pas été pris ! Vous vous fichez de moi ?!
- Non Monsieur.
J’étais déstabilisée par le fait que Robin hausse le ton. C’était la première fois qu’il me criait dessus et cela m’intimidait beaucoup. J’étais déjà prête à pleurer.
- Bien, on commence avec jeudi. Lisez, dit-il en me montrant mon carnet.
- Médicaments pris, quatre repas sur cinq pris à l’heure.
- Lequel ?! Je vous avais demandé de le noter ! me gronda-t-il en s’approchant dangereusement de moi.
- Je l’ai noté, c’est le dîner, je suis rentrée tard à cause des conseils de classe ! Je suis rentrée à 20h…
Je pris quand même une dizaine de claques sur mon jegging. Puis, Robin m’ordonna :
- Enlevez votre jean et votre attelle.
Je m’exécutai en me lamentant. La minute d’après, je me retrouvai allongée en travers de ses cuisses, mon carnet sous le nez.
- Lisez la suite.
- Régime ok, coucher à 23h30.
- Dès le lendemain ! me gronda-t-il. Vous trouvez ça normal ?!
- Non Monsieur…
- Moi non plus !
Ça y est, nous entrâmes dans le vif de la séance avec des claques bien costaudes. Mes larmes se mirent à couler toutes seules. A la fin de cette tannée, malgré ma culotte, j’étais persuadée que mon derrière était déjà rouge.
- Ensuite.
Je pris une petite salve pour le non-port des lunettes de vue, une autre pour le planning qui n’était pas fait jeudi, une autre pour les deux check-up à recopier dans le carnet. Puis, nous passâmes à vendredi. Malgré les trois petites salves qui tombèrent sur mes fesses, je gardai ma culotte ce qui n’était clairement pas négligeable. La journée de vendredi avait été la meilleure de la semaine, je n’avais pas grand-chose à me reprocher et Robin le savait bien.
Samedi. Le médicament non pris me valut une bonne fessée, tout comme le repas pris en retard et les autres médicaments non pris. Puis, lorsque je lus : « Couvre-feu non respecté », Robin annonça que ça allait se régler cul nu juste avant de baisser ma culotte. Ça y est, j’étais sans protection ; et la salve qui tomba faillit me faire hurler de douleur tellement elle fut forte. J’en repris d’ailleurs une tout aussi forte pour avoir été insolente envers Robin samedi. A son message : « Vous ne gagnerez pas contre moi », j’avais répondu : « C’est ce qu’on verra. ». Bon, j’ai vu. Pour l’instant. Il a gagné plusieurs batailles, certes, mais pas la guerre. Je ne suis pas prête à rendre les armes.
Robin m’obligea, après cette très, très, très bonne fessée bien douloureuse que je sentis bien passer, à lui faire des excuses écrites. J’obéis sans rechigner.
Dimanche. Hormis l’insolence, elle fut exactement la même que le samedi. Malgré mes prières et mes supplications, Robin claqua tout autant mon derrière écarlate et meurtri.
Lundi. Le bilan de cette journée était également chaotique :
- 35mns de dépassement du couvre-feu
- Médicaments du matin non pris
- Note journalière sur les items secondaires de 0/10
- Aucun médicament pris sur l’ensemble de la journée sauf un.
- Attelles portées partiellement.
Robin en avait assez et n’était toujours pas fatigué – contrairement à moi qui n’en pouvait plus. Il m’annonça :
- On va tout faire d’un seul coup et sans pause. Je vous garantis que vous allez la sentir passer. Il est absolument hors de question que vous me refassiez une journée comme ça !
J’étais à deux doigts de prier pour que l’on me sorte de cet enfer. D’accord, je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même. Cependant, c’était quand même vachement dur d’assumer ses conneries.
Robin me garda longtemps, très longtemps sur ses genoux. Je parierais encore une fois sur le quart d’heure (il admit d’ailleurs par la suite s’être freiné car il aurait pu faire ça beaucoup plus longtemps !). Durant ce quart d’heure, s’il y avait des claques très acceptables et d’autres insupportables (devinez quelles étaient les plus nombreuses…), je ne cessais de supplier Robin pour qu’il arrête cette maudite fessée qui n’en finissait pas.
- Promis je me tiendrai à carreaux ! Promiiiis !!
- Vous m’avez déjà dit ça la semaine dernière. Comment pourrais-je vous croire ? Qui me dit que vous n’allez pas me refaire ce coup-là ?
Rien du tout. J’étais coincée. Et malgré ça, je me rendais compte que j’avais quand même la tête vachement dure car je ne capitulais pas totalement. Une part de moi avait envie de continuer à lui tenir tête. Mes supplications et mes larmes étaient en fait de la pure comédie. Je me surprenais moi-même. J’étais loin de vouloir abandonner le combat. Finalement, Robin avait encore du chemin à faire pour installer pleinement et durablement son autorité ; bien que je le craigne déjà assez pour que la majeure partie du chemin soit faite !
Dernière journée, mardi. Quatre fessées supplémentaires dont deux carabinées encore une fois. Je n’en pouvais plus.
Un passage au coin ponctué de plusieurs fessées debout qui, en plus de me détruire les fesses, me vexèrent au plus haut point. Je réitère ce que j’ai dit pour la première séance : les fessées debout sont le point fort de Robin. Elles sont redoutables et redoutées !
Tout cela terminé, Robin leva la punition et m’autorisa à me rhabiller. Il me demanda également de mettre mes deux attelles. J’acceptai pour l’une, je tins tête pour l’autre. Robin insista. J’ose écrire ici ce qui me passa par la tête, bien que j’imagine très bien Robin s’arracher les cheveux lorsqu’il lira ces lignes.
Plus il insistait pour que je mette mes attelles, plus j’avais envie de lui répondre d’aller se faire foutre. Comme quoi, je n’avais toujours pas capitulé. Cependant, j’entrouvris la bouche un moment dans l’intention de prononcer ces mots mais me ravisai aussitôt. Je craignais la réaction de mon tuteur si je lui disais cela. J’ignore totalement ce qu’il aurait fait mais j’imagine aisément un passage sempiternel sur ses genoux que j’étais très loin d’envier. Même après avoir refermé ma bouche, je continuai de tenir tête, ce qui me valu une nouvelle fessée debout sur mon jegging. Je n'eus d’autre choix que de céder : mes fesses étaient complètement hors service, impossible d’en rajouter.
Ce mauvais moment passé, Robin et moi discutâmes un peu. Lorsqu’il s’étira le bras, je lui demandai s’il avait mal. Il me répondit que non – pour ma plus grande déception, je lui aurais lancé un « Bien fait ! » ; sa négation fut suivie d’un : « Et vous ? ». Tandis qu’il riait, j’eus encore une fois envie de l’insulter mais je me ravisai en me mordant très fort la lèvre inférieure.
Lors de cette discussion détente post-séance, je testai un petit peu mon tuteur en disant quelques gros mots. Il en laissa passer plusieurs, une faille dans laquelle je ne manquerai pas de m’engouffrer les fois prochaines. Robin-tuteur et Robin-ami ont l’air d’être deux personnes différentes : je peux me permettre des choses avec l’une.
Robin repartit. Je m’en voulus de lui cacher que je n’allais pas respecter le couvre-feu ce soir. Je ne le pouvais pas. Me coucher à 21h15 était au-dessus de mes forces.
Il est 22h passées et je pense à Robin qui doit clairement être déçu de mon comportement et ne plus savoir quoi faire pour me faire plier. Je suis déjà profondément attachée à lui et mon cœur se serre en imaginant sa déception. Si je transgresse ce couvre-feu, c’est parce que je sais que Robin ne peut pas m’atteindre avant la semaine prochaine ; et que j’ai bon espoir de respecter les autres.
Je vous fais la promesse, à vous et à lui, que je serai couchée toute la semaine avant 22h30 (mis à part le soir de mon exception) pour respecter un minimum les horaires et au passage, éviter de me reprendre les volées d’aujourd’hui et de mercredi dernier. Je vais néanmoins y aller progressivement. Impossible de tout respecter d’un coup. Je sais que cela ne va pas plaire à mon tuteur. J’espère néanmoins de tout mon cœur pouvoir vous raconter autre chose qu’une séance la semaine prochaine ; comme par exemple une nouvelle journée avec Zoé ! Ce serait bien que, pour la première fois depuis trois semaines, ce ne soient plus mes fesses qui soient martyrisées sur ce blog !
A suivre…
Obéir à des règles est un chemin long et difficile pour quelqu'un comme toi. Mais ta santé et tes projets en dépendent. Aussi, compte tenu de ton attitude inqualifiable, j'espère que tu seras très très sévèrement punie. Il faut que tu capitule. Pas pour les autres, juste pour toi-même, juste pour rester en vie. Tu veux que je te dise ? Ta désinvolture me consterne...
RépondreSupprimerBon courage et n'abandonne pas ton tutorat, tu en as tellement besoin...