- Lucie, tu ne vas pas
pouvoir continuer comme ça, me dit Hugo.
- Pourtant depuis un an,
ça se passe bien ! répondis-je.
- Certes mais tu as
décidé de reprendre tes études en plus de ton travail, me dit Gabriel. Tu vas
avoir besoin d’un cadre ultra strict. Tu ne vas pas avoir le choix…
- Peut-être que j’y
arriverai quand même, tentai-je.
- Il faudra une
organisation en béton armé, confirma Hugo. Déjà au quotidien, tu as besoin
d’aide car tu ne sais pas t’organiser mais alors là…
- Oui c’est sûr,
admis-je.
Hugo et Gabriel étaient convaincus qu’il me
fallait reprendre un tuteur. De toute façon, ils n’ont jamais pensé autrement.
Je dois dire que moi-même, depuis un an, je refusais d’admettre qu’il me fallait
en reprendre un. Je n’avais clairement pas le choix : à en parler avec mes
amis les plus proches, tous étaient unanimes : il fallait reprendre un
tutorat.
Je
ne vous cache pas que je fondis en larmes devant Hugo et Gabriel qui
ressentaient et comprenaient ma tristesse. Retomber dans ce milieu, devoir à
nouveau rendre des comptes à quelqu’un, la douleur, l’infantilisation… Je n’en
avais pas la moindre envie. Néanmoins, j’étais consciente que la réussite de
mes projets dépendrait de mon auto-discipline, or je n’en ai pratiquement
aucune. Ils étaient donc voués à l’échec, à condition que je reprenne un tuteur.
Il
me fallut plusieurs semaines pour accuser le coup puis je me remis à
chercher ; mais cette fois-ci, pas d’annonce donnant une vingtaine de
candidatures parmi lesquelles il faudrait faire du tri. Tout se fera en
catimini. Je discuterai avec qui je voudrai, j’irai vers qui je sentirai.
Robin
fut le troisième membre du site avec lequel je discutai. Le feeling passa tout
de suite mais il y avait un détail qui ne collait pas : il était plus
jeune que moi. J’ai toujours dit que c’était rédhibitoire. Hors de question
pour moi d’accepter l’autorité de quelqu’un de plus jeune que moi. C’était
juste impossible. Même si Robin n’avait que quelques mois de moins que moi, je
ne pouvais concevoir qu’il soit mon tuteur.
Robin réussit néanmoins l’incroyable exploit de
me faire complètement oublier son âge. Comment ? Eh bien tout simplement
parce que dans sa tête, il a plus de trente ans. Beaucoup plus. Finalement,
dans son allure, sa façon de s’exprimer, et sa manière de penser, Robin est
bien plus âgé que mes trente-et-uns printemps.
Le
tutorat avec Robin débuta le vendredi 23 février et déjà, cela m’agaçait. Robin
imposait des règles strictes et ne se laissait clairement pas prendre au piège.
Mes excuses à deux sesterces ne fonctionnaient pas, tout comme mes plaidoiries
– même les plus fondées. Robin me faisait beaucoup trop penser à Thomas et je
n’aimais pas ça. Cependant, je restais sur mes gardes, ayant trop de fois été
déçue du grand nombre de tuteurs qui se disait on ne peut plus sévère pour
qu’au final, je n’aie plus mal deux minutes après la fin de la séance. Du coup,
je provoquais énormément Robin. Je savais qu’il était là pour mon bien, pour me
cadrer, pour remettre ma santé d’équerre et veiller à ce que je puisse mener à
bien mes projets ; mais j’avais également besoin qu’il soit très solide.
Et s’il ne pouvait pas encaisser toutes mes provocations, alors je passerais au
suivant.
Non
seulement Robin tint, mais il prit également la décision de me convoquer pour
une première séance, afin de « mettre fin à cette période entre deux
tuteurs qui a trop longtemps duré ». Malgré cette convocation, je continuais
de lui désobéir, de le provoquer, de le titiller et de tout faire pour le faire
sortir de ses gonds. J’étais malheureusement persuadée qu’il était encore un
candidat à mon tutorat qui parlait beaucoup mais qui ne savait pas agir.
- Je te conseillerais
quand même de cesser tes provocations, au cas où ! me disait Gabriel.
- Au cas où quoi ? lui
demandai-je.
- Au cas où il serait
vraiment ce qu’il prétend, répondit-il. S’il est comme moi, mercredi tu vas te
faire démonter.
Je soupçonnais effectivement Robin d’être de la
même trempe que Gabriel et Thomas. Néanmoins, je n’avais pour le moment aucune
preuve et je préférais penser que c’était un beau-parleur pour ne pas être « déçue »
le moment venu.
Malgré
un très bon feeling par mail et par message, quelques petites choses me gênaient
chez Robin ; par exemple, le fait qu’il me demande de porter une tenue
particulière le jour de notre rencontre. Une robe (ou jupe), avec collants ou
bas en-dessous. Pas de legging. Pourquoi ? Je n’étais clairement pas là
pour réaliser le fantasme que quiconque. C’était uniquement une recherche de
cadre, alors pourquoi cette tenue particulière ? En comparaison, jamais
Gabriel et Thomas ne m’avaient fait un coup comme ça, ce qui me renforça dans
mon idée que Robin était bel et bien un rigolo. Il faisait cela pour le jeu et
pour rien d’autre.
Je pris un temps la décision de ne pas
m’habiller comme il le demandait mais je me ravisai, me rappelant le
conseil de Gabriel : « au cas où… ». De plus, je m’habille
quotidiennement en robe et je ne voulais pas déroger à mes habitudes pour ses
beaux yeux.
Je rejoignis Robin dans
un grand hôtel parisien. Il vint me chercher dans le hall et nous nous serrâmes
la main. Il me paraissait plus petit que ce que j’imaginais mais j’avais mis
des talons. Forcément, ça ne m’aidait pas à me rendre compte. Nous pénétrâmes
dans l’ascenseur et échangeâmes des banalités avant de nous diriger vers la
suite de mon nouveau tuteur.
En arrivant dans cette suite,
je fus immédiatement impressionnée. Waouh, elle avait l’air d’un véritable
appartement ! Robin m’indiqua les toilettes, je m’y engouffrai, lingettes
en main. En en sortant, j’enlevai mes chaussures et me retrouvai face à lui. Il
était habillé en costard et je dois dire que bien que je n’accorde aucune
importance au physique, Robin m’impressionnait pas mal.
- Vous venez mettre votre
carnet sur la table. Ensuite, vous mettrez votre téléphone dans votre sac
fermé.
Oh. Le carnet. Je l’avais oublié à la maison.
Avec le stress du moment, l’intimidation et l’appréhension, j’explosai de rire
en répondant que j’avais oublié ce fameux cahier dans lequel j’écrivais les
check-up du jour depuis vendredi. J’essayais de me ressaisir mais c’était
impossible. Je ne pouvais m’arrêter de rire.
- Ça vous fait
rire ?! me gronda Robin.
Pour toute réponse, je continuai, incapable de
cesser. Mon nouveau tuteur m’attrapa alors immédiatement par le chignon et
m’entraîna jusqu’au canapé ; il me fit pencher sur l’accoudoir, releva ma
robe et m’asséna une dizaine de claques tellement sévères que la douleur me coupa presque la respiration.
Woh. Ok, le gars n’était pas un rigolo. Il n’était pas du tout là pour plaisanter. Pour le coup, j’étais calmée et j’avais arrêté
de rire. S’il me claquait les fesses comme ça tout l’après-midi, j’avais
clairement du souci à me faire !
- Allez mettre votre
téléphone dans votre sac fermé, répéta-t-il.
Je m’exécutai. J’essayais de masquer un sourire
nerveux qui trahirait mon appréhension pour la suite de la journée.
- Venez vous mettre
devant le bureau, mains dans le dos.
J’obéis en me frottant les fesses.
- Je ne vous ai pas
autorisée à vous frotter les fesses ! me gronda-t-il en m’assénant quatre
claques du même calibre que les premières.
- Ok, ok ! dis-je
agacée.
- On dit :
« Oui, monsieur ! », me gronda-t-il.
- Non là, ça m’arrache la
bouche, avouai-je. Je ne peux pas.
Il s’avança vers moi, jusqu’à être à cinq
centimètres de mon visage. Je reculai instinctivement jusqu’à me mettre contre
le mur. Ça y est, j’avais peur. Mes fesses me brûlaient et je n’avais
pas du tout envie de prendre d’autres claques. Néanmoins, je n’étais pas prête
à tout accepter non plus.
- Ce n’était pas la
réponse que j’attendais ! gronda-t-il. On dit : « Oui,
monsieur ! »
- J’peux pas… répétai-je
à mi-voix.
Je le vis s’agiter : je fermai les yeux et
protégeai mes fesses. Je fus immédiatement retournée contre le mur et je me
retrouvai en culotte en quelques secondes. De là, je pris une très, très bonne
salve. Bizarrement, le « oui, monsieur » arriva très vite. Malgré ça,
j’eus le malheur de répondre à mon nouveau tuteur quelques secondes plus tard
et je me retrouvai sur ses genoux pour une déculottée.
- Et on n’a même pas
commencé à regarder les check-up ! me fit-il remarquer.
Merci, je l’avais également noté ! J’étais
déjà au bord des larmes vu le calibre des claques qui tombaient, mes fesses me
brûlaient et je ne voulais absolument pas vivre le reste de l’après-midi.
Pour le coup, l’âge
était totalement passé aux oubliettes. Je ne voyais plus du tout Robin comme un
jeune sans expérience mais comme un tuteur qui me terrifiait.
- Tenez-vous
droite ! me reprit-il. Les mains dans le dos !
- Mais c’est bon,
là !
Sans attendre, il m’emmena dans la salle de
bains à coup de très bonnes claques aux fesses que j’accusai en lâchant des « aïe ! ».
Il sortit ensuite un savon de son emballage avec lequel il me savonna la
bouche, cela pour éviter que je réponde à nouveau mal. Je me gardai bien
évidemment de lui dire ô combien je m’en fichais. Tant qu’il laissait mon derrière
tranquille, il pouvait me savonner la bouche autant de fois qu’il le
souhaitait. Il y eut d’ailleurs, si ma mémoire est bonne, pas moins de cinq
passages du savon sur ma langue. Cela donnait du répit à mes fesses et j’en
profitais grandement !
Après
tous ces évènements, nous commençâmes la révision des check-up. Muni d’une
cuillère en bois (et bien évidemment de ses horribles mains), Robin m’infligea
une salve par incartade et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce fut
long. Couvre-feu non respecté, une tannée. Médicament non pris, une tannée. Un
repas non pris à l’heure, une tannée… Et il y avait cinq jours à faire. Comptez
entre temps mes petites rébellions habituelles qui me valurent plusieurs
fessées carabinées les fesses mouillées (et qui me firent presque hurler…)… Ce
fut une après-midi compliquée. Si je dois plusieurs bleus à la cuillère en bois,
elle me donna quand même pas mal de répit face aux mains impitoyables de Robin.
A chaque fois que ces dernières s’abattaient sur mes fesses, une larme de plus
coulait sur mes joues. Heureusement, Robin n’est pas aussi impitoyable et
endurant que Thomas et Gabriel dont les fessées ne s’arrêtaient pas ; celles de Robin
sont bien plus courtes et moins coriaces, bien que très douloureuses quand
même !
Les
check-up tous passés en revue, après deux bonnes heures de séance, Robin
m’autorisa enfin à me rhabiller. Nous discutâmes un peu avant que je reprenne
la route et commençâmes même à sympathiser. Néanmoins, je voyais bien que Robin
restait sur ses gardes et réagirait à la moindre incartade.
« Bon, ce n’est pas un rigolo. Il m’a
démontée. » envoyai-je à Gabriel.
« Tu m’en vois ra-vi ! » me
répondit-il. « Il est tout à fait ce qu’il te faut ! ».
« Ouais, mais il m’a vraiment
défoncée. »
« En même temps, tu avais tout fait
pour… »
Oui, bon, d’accord. N’empêche que…
A la
maison, Hugo me fit remarquer qu’il y avait en tout cinq bleus sur mes fesses.
- Oui, lui répondis-je.
C’est la cuillère en bois.
- Outch ! me
plaignit-il.
- Ça fait mal mais moins
que la main, lui avouai-je. Plains-moi plus pour les endroits rouges que pour
les endroits bleus !
Le soir-même, j’essayai
de tout respecter à la lettre, mis à part le couvre-feu. Vous le savez, je le
sais et Robin le sait : le couvre-feu est LE truc impossible à me faire
respecter.
Dès le
lendemain, j’étais à nouveau convoquée pour mercredi. Mes bleus auront à peine
guéri qu’il va me falloir encaisser une autre séance à cause, notamment, de ce
maudit couvre-feu. Le nerf de la guerre.
Au-delà
des séances du mercredi, Robin a déjà menacé plusieurs fois de venir à
l’improviste à la maison pour vérifier si j’étais couchée ou non. Je sens que
je ne vais pas du tout bien vivre ces visites inopinées. Pourvu qu’il ne le
fasse pas souvent…
Par
cet article, je vous présente donc mon nouveau tuteur : Robin. Il ne me
laisse rien passer et ses fessées manuelles debout sont très, très redoutables.
Le
point négatif pour moi (mais positif pour vous !), c’est que vous n’aurez
donc pas longtemps à attendre avant de lire une nouvelle séance…
A suivre…
Quel travail ? Et quelles études ?
RépondreSupprimerCoucou Justine, je suis prof dans un collège privé, et je débute des études de théologie au mois de septembre.
SupprimerC'est très courageux de reprendre des études tout en travaillant ...et de s'en doner les moyens, quels qu'ils soient 😉
SupprimerEh bien, ma chère Lucie, te voilà remise un peu sur les rails ! Il te fallait bien ça, je suis d'accord avec Hugo et Gabriel. Des études de théologie ? Dans quel but ? Devenir pasteur ?
RépondreSupprimerPour ton couvre feu, je te conseille vivement de faire des efforts, le gars n'a pas l'air commode !
Coucou mon cher Sevy !! Dans le but de répondre à des questions existentielles, et de pouvoir être diplômée pour enseigner le catéchisme dans le collège où je travaille.
SupprimerOui, j'essaie de faire des efforts mais c'est tellement duuuuur !!!
Ah top 👌 bon courage. Tu te sens mieux dans le second degré ?
RépondreSupprimerMerci ! Oui, carrément ! J'ai bien trouvé ma voie !
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