Nous sommes samedi 30 mars. Hugo et moi rentrons d’un repas de famille chez mes beaux-parents pour fêter Pâques. Hugo se gare dans notre allée. Etonnée, je lui demande :
- On ne va pas au supermarché acheter les derniers chocolats de Pâques ?
- Si mais d’abord, il faut qu’on passe chercher un truc à la maison.
- D’accord, va chercher ce qui te manque, je t’attends dans la voiture.
- Non, viens avec moi, dit-il.
- Pourquoi ?
- Viens, j’te dis ! insista mon mari.
Agacée, je descendis de la voiture et entrai dans la maison en râlant. Après avoir fait des câlins à mes deux chatons venus comme d’habitude nous accueillir dans l’entrée, je m’avançai dans la pièce à vivre et me retrouvai nez à nez avec…. Gabriel !
- Surprise ! me dit-il avant que je lui saute dans les bras.
J’avais fait des pieds et des mains pour que, comme chaque année, il passe le week-end de Pâques avec nous. Il m’avait assuré qu’il ne pouvait pas cette année, que cela allait être trop compliqué avec son boulot ; alors qu’en vérité, il avait tout organisé avec Hugo !
Après lui avoir fait d’innombrables câlins, j’avertis quand même les deux garçons :
- Il va falloir arrêter de me faire des surprises ! Quelles soient bonnes ou mauvaises, vous arrêtez ça tout de suite ! Mon cœur ne va pas suivre…
En revenant de la messe de la Vigile Pascale le soir-même, nous prîmes une boisson chaude. Le temps que je prenne ma collation, que je la digère, que je prenne mes médicaments et qu’ils agissent : nous avions une bonne heure devant nous. Fatalement, le sujet dériva bien vite sur mon plus gros « problème » du moment : Robin.
- Lucie, tu as vraiment trouvé la perle rare, me dit Gabriel. Il est en train de réussir ; et de réussir bien comme il faut. Même mieux que Thomas !
- Je suis d’accord, poursuivit Hugo. Il t’a très vite cernée. Il est très intelligent, très malin et bien plus performant que Thomas.
- Il est conscient des enjeux et de la gravité des choses, reprit Gabriel. Non vraiment, il est doué. Tu as du souci à te faire.
- Je sais, avouai-je.
- Mais c’est une bonne chose ! affirma mon mari. Tu as vu comme tes analyses s’améliorent depuis qu’il est là ? Même avec Thomas, ça ne s’améliorait pas aussi vite !
- L’atout de Robin, qui est un véritable problème pour moi, c’est qu’il est très disponible, dis-je. Il peut venir à la maison tous les jours, s’il le faut. Et ça, ça me met dans l’obligation de me tenir à carreaux ; enfin sauf cette semaine…
Depuis lundi, j’étais indisposée et l’avais indiqué à Robin. Seulement, j’avais malencontreusement omis de lui dire qu’il pouvait quand même venir mais que je garderais alors ma culotte : il n’y aurait pas de déculottée. Je ne lui ai donné cette information que vendredi, lorsque je fus sûre qu’il était indisponible pour venir jusqu’au mercredi suivant. Bref, j’avais joué mon coup pour être certaine que mes fesses soient à l’abri durant près de deux semaines.
« Maintenant que la messe est terminée, vous allez pouvoir aller vous coucher ! » m’envoya Robin.
« Ne vous inquiétez pas » lui répondis-je. « Hugo et Gabriel sont avec moi, ils ne me laisseront pas veiller plus que nécessaire ! ».
Quelques secondes plus tard, Gabriel sourit en regardant son téléphone.
- Qu’y-a-t-il ? lui demandai-je.
- Je viens de recevoir un message de Robin, me répondit-il. Il vérifie tes dires.
- T’es sérieux, là ? m’étonnai-je, n’en revenant pas.
- Je te l’ai dit, il est malin, intelligent, et il t’a très vite cernée. Lâche tes armes, Lucie. Tu as perdu d’avance.
- Je n’ai pas encore tout tenté, dis-je.
- Tu me connais, me dit Gabriel. Pour que je te dise que tu as perdu d’avance, c’est vraiment que c’est mort pour toi. Je sais que tu es futée et que tu lui cherches des failles mais avec lui, tu ne gagneras pas. Je peux te promettre que tu ne gagneras pas. Tu n’as pas le choix.
Les paroles de Gabriel m’agacèrent, d’autant plus qu’Hugo avait prononcé les mêmes la veille. J’étais dépitée.
La prochaine séance était donc mercredi, près de deux semaines après la dernière. Pour une journée chaotique durant laquelle j’ai vraiment battu des records de désobéissance, Robin me promit une fessée manuelle de trente minutes non-stop sur ses genoux, avec minuteur. Pour les autres jours, ce serait la méthode habituelle : une infraction = une fessée, plus ou moins sévère suivant l’indice de gravité mis en place par mon tuteur.
Franchement, j’ai négocié. Je vous promets que j’ai négocié, notamment cette fameuse fessée d’une demi-heure. Je me disais que ce n’était pas possible, qu’il ne pourrait pas tenir. Je n’ai jamais reçu une telle fessée. Une demi-heure sans pause ? Il ne faut pas être humain pour pouvoir la donner. Et pour moi, cela me paraitra une éternité…
Robin restait impassible. Tellement impassible que c’en était désespérant. Depuis le début du tutorat il y a un mois et demi, je n’ai absolument aucune marge de négociation. Robin ne plie devant rien, ne laisse rien passer, ne lâche rien. « C’est un vrai pitbull ! » comme dit Gabriel. Mais c’était plus fort que moi, je n’arrivais pas à m’avouer vaincue. Du moins, pas encore.
Mercredi 3 avril, 14h05, Robin sonne à la maison. Je le fais entrer. Je suis contente de le revoir ; si seulement il venait en paix avec un drapeau blanc à la main !
Je lui servis un café, et pris mes médicaments de 14h.
- Vous vous fichez de moi ?! me dit-il. Quelle heure est-il ?
- 14h ! répondis-je. Enfin… à peu près…
- Il est 14h10 ! précisa-t-il. Vous saviez que j’allais arriver et vous n’avez pas pris vos médicaments ?!
- J’étais en train de faire le ménage ! me défendis-je.
Pour le coup, c’était vrai : je lui avais ouvert le plumeau à la main, puis j’étais de suite allée remettre sur sa base mon robot-aspirateur nommé Géraldine.
- Je ne veux pas le savoir ! dit-il après s’être levé.
Je pris plusieurs claques sur mes fesses immaculées. Même pour dix minutes, il ne laissait rien passer.
L’après-midi fut longue. Il y avait deux semaines à passer en revue : heureusement, il y avait des journées où je n’avais rien à me reprocher ; d’autres où c’était la catastrophe.
Allongée en travers des cuisses de Robin, je ne gardai pas ma culotte très longtemps : la deuxième fessée fut déjà déculottée et me fit presque hurler de douleur tellement elle fut dure à encaisser. Robin tapait très fort sur mes fesses nues pas encore chaudes et la douleur était à la limite du supportable.
Je ne vous donne pas les détails des nombreuses, très nombreuses fessées reçues durant les deux heures de séance de peur que ce soit soporifique pour vous. J’ai donc choisi de m’arrêter sur quelques moments clés de l’après-midi.
Premier moment-clé : ma petite victoire.
Nous en étions à la journée du lundi 25 mars. Sur le carnet, que Robin me fait lire au fur et à mesure à la fin de chaque tannée, il était écrit : « Couvre-feu non-respecté – fessée debout ». Alors que je souffrais déjà assez comme ça allongée sur les genoux de mon tuteur et ne souhaitant bien évidemment pas prendre une de ses redoutables fessées debout, je lus uniquement : « Couvre-feu non-respecté » et mis discrètement ma main sur l’endroit où « fessée debout » était noté. Robin n’y vit que du feu et bien que je prisse une sacrée déculottée pour cette infraction, le fait est que ce ne fut pas debout. De plus, puisqu’il fallait tourner la page pour passer à la suite de la lecture, Robin ne vérifia pas. Un point pour moi ! Enfin un !
Deuxième moment-clé : mon pire cauchemar.
Nous venions de finir la journée du jeudi 28 mars lorsqu’il fallut passer à la suite. Seulement, la suite était le vendredi 29 mars, fameuse journée chaotique pour laquelle Robin m’avait promis une déculottée de trente minutes sans pause. Je tentai alors de le tromper une fois de plus :
- La suite ! ordonna-t-il.
- Samedi 30 mars, lus-je. Médicament du matin…
- Non, non ! dit-il en riant légèrement de façon nerveuse. Vous avez voulu me duper ! Vous avez oublié un jour !
Zut. Je pouvais faire passer deux mots en douce mais toute une journée (surtout la plus chaotique de la période !) malheureusement ça ne passait pas.
- Alors ? Je vous écoute ?
- Vendredi 29 mars, dis-je sans pouvoir aller plus loin.
- Qu’est-ce qu’on a dit pour ce jour-là ?
- …
- Qu’est-ce qu’on a dit, Lucie ?
- …
- Je vous écoute ! insista Robin en haussant le ton.
- Fessée de trente minutes sans pause.
- Exact.
Mon cœur se mit à battre à tout rompre. C’était le moment de voir s’il allait vraiment faire ce qu’il avait annoncé. J’avais, au fond de moi, un petit doute que cela soit du bluff pour me dissuader d’être désobéissante par la suite. C’était le moment où il devait logiquement m’annoncer qu’il me faisait une fleur. Pleine d’espoir, je l’écoutai me dire :
- Bon, vous savez ce que l’on va faire ? Je vais vous donner deux-trois minutes de pause pour souffler un peu, boire un verre d’eau, etc. Ensuite, on attaquera cette demi-heure.
- Quoi ?! Nan mais Monsieur, s’il vous plaît !!
- Allez.
Je me relevai, la mine défaite. Le mec allait vraiment le faire ?! Je savais que s’il ne faisait pas ce qu’il disait, il perdrait en crédibilité et ainsi, je ne le croirais plus. Ce serait le début de la fin. Néanmoins, je n’ai jamais reçu une fessée de trente minutes sans pause. Jamais. Pour moi, c’était tout bonnement impossible. La fois où j’étais passée en conseil de discipline à la fac, Gabriel m’avait punie de deux fessées de vingt minutes avec une pause de dix minutes entre les deux. Cependant, les claques avaient grandement perdu en intensité sur la deuxième tannée et Gabriel s’était blessé à la main à deux endroits. Il avait dû soigner ses plaies une fois la punition terminée. Pourtant, Gabriel est batteur-percussionniste. C’est son métier de taper sur les choses ! Il était donc très complexe pour moi de concevoir que Robin, dont ce n’est absolument pas le métier, puisse me punir aussi sévèrement et aussi intensément.
J’allai m’attacher les cheveux, bus un peu de Coca zéro et pris un cachet.
- C’est un médicament pour quoi que vous venez de prendre ? me demanda Robin, toujours à l’affût.
- Pour le mal de ventre.
- Il fallait le prendre à quelle heure ?
- Il n’y a pas d’heure pour celui-ci. Je le prends quand j’ai mal.
- Vous avez mal, actuellement ?
- Oui, depuis hier. Répondis-je sans pouvoir me résoudre à avouer que je suis en crise intestinale particulièrement carabinée depuis lundi à cause de mes écarts.
Les trois minutes passées, Robin programma le minuteur de son téléphone, s’assit sur le canapé et m’appela à venir s’installer. Je refusai bien évidemment. Il insista. Moi aussi. Au bout d’une dizaine de secondes, il perdit patience et vint m’attraper par l’oreille pour m’allonger de force sur ses cuisses ; et puisque je n’avais pas voulu lui obéir, il mouilla mes fesses. Les claques qui tombèrent jusqu’à ce qu’elles sèchent furent très douloureuses !
Une minute : les claques étaient, pour le moment, étonnamment supportables. Avec tout ce que j’avais reçu jusqu’à maintenant, mon derrière était bouillant. Il y avait même des claques que je ne sentais pas !
Deux minutes : certaines claques font mal, je gémis quelque peu.
Trois minutes : il ne va tout de même pas vraiment le faire, si ?
Quatre minutes : ça commence à refaire mal, là…
Cinq minutes : ça y est, je les sens à nouveau tomber. Du moins, certaines d’entre elles, celles qui sont plus costaudes ou moins bien placées.
Six minutes : cela me semble déjà trop long.
Sept minutes : certaines claques font toujours mal, d’autres sont supportables. Je commence à prier Robin d’arrêter pour qu’il croie que c’est insupportable pour moi et qu’il n’augmente pas la sévérité.
Huit minutes : ça fait mal mais c’est supportable.
Neuf minutes : c’est quand même très loin d’être agréable.
Dix minutes : je continue ma comédie pour qu’il n’augmente pas l’intensité des claques.
Onze minutes : certaines font vraiment mal.
Douze minutes : bon ça fait une éternité, là !
Treize minutes : aaaaaaaaaïe ! Pourquoi est-ce qu’il tape plus fort ?!
Quatorze minutes : il ralentit à nouveau l’intensité. Ouf ! Je continue quand même mes jérémiades.
Quinze minutes : on n’est qu’à la moitié, là ?! Sérieusement ?!
Seize minutes : c’est loooooooooong !!
Dix-sept minutes : il tape à nouveau plus fort. On se calme, là ! Ça fait mal !
Dix-huit minutes : je suis vraiment en train de prendre une déculottée sur les cuisses d’un homme censé être mon tuteur ? Hashtag VDM.
Dix-neuf minutes : pourquoi m’impose-je cela ? Ne pourrais-je pas faire ce que je veux et sombrer, comme la plupart des ex-enfants-rois ? Ben non, moi je prends des déculottées toutes les semaines pour me garder à peu près sur les rails. Quelle idée !
Vingt minutes : les deux tiers sont faits. Même si je réfléchis, ne surtout pas oublier les jérémiades, sinon, il tapera plus fort.
Vingt-et-une minutes : bon là, ça commence vraiment à faire mal. Trop mal pour que mon esprit continue de divaguer.
Vingt-deux minutes : quand je vais raconter ça sur le blog, les lecteurs ne vont pas y croire.
Vingt-trois minutes : si jamais il se met à saigner, je regarderai tout de suite si son sang est rouge. Je parie qu’il est vert ou bleu. Personne ne peut donner la fessée pendant trente minutes sans pause !
Vingt-quatre minutes : aaaaïe !! Il tape fort, là !!
Vingt-cinq minutes : aaaaaïe !! Punaise, ça fait maaal !!
Vingt-six minutes : ah, il ralentit de nouveau. Ouf !
Vingt-sept minutes : plus que trois minutes, Lucie. Tiens bon !
Vingt-huit minutes : aaaaaaïe ! Ça sent la fin ! Il tape plus fort !
Vingt-neuf minutes : ça fait mal ! Ça fait trop mal !
Trente minutes : Délivrance !!!
Bon, on ne va pas se mentir : même si c’était très, très loin d’être agréable, je m’attendais à pire. Je m’attendais une fessée insupportable qui me ferait pleurer pendant trente minutes. Au final, c’est peut-être ça, la faille : faire des journées chaotiques pour mériter des fessées supportables de trois heures. Ça sera beaucoup plus facile à supporter que ses fessées debout qui me font hurler, ou même les fessées OTK sur les items « tolérance zéro » qui me font couler les larmes tellement elles sont sévères ! Oui, finalement, les fessées interminables, c’est le bon plan ! Enfin non, du coup : il n’y aura plus de bon plan à la minute où il aura lu ce texte et mon ressenti…
N’empêche, vous me croirez si vous voulez mais non seulement Robin avait les mains intactes à la fin de cette demi-heure mais en plus il eut encore la force de me coller d’autres fessées, bien carabinées cette fois !
Il me punit même, pour un item « régime non respecté », en me mettant nez au mur et mains sur la tête. Je devais faire tenir une feuille de papier avec mon nez contre le mur. « Si la feuille tombe, je vous démonte ! » m’avait-il menacée. Bon, il ne fallait donc pas qu’elle tombe.
J’étais « heureuse » (toute proportions gardées, bien sûr !) qu’enfin il me punisse autrement que par une bonne déculottée ; d’autant plus que je trouvai vite une astuce : avec la sueur, la feuille se colla toute seule à mon front et à mon nez. Elle tenait donc sur mon visage sans que j’aie besoin de la coller au mur. Robin n’y vit que du feu.
Troisième moment-clé : le moment post-séance.
Une fois la séance terminée, Robin me charia un peu :
- Ah, ça y est, je reconnais bien là votre moue ! Votre moue post-fessée !
Ah bon, je fais une tête spéciale après la fessée ? Je n’étais pas au courant…
Nous discutâmes un peu de tout et de rien, puis Robin me demanda s’il pouvait aller prendre une douche. J’eus le malheur de répondre :
- Oui, allez vous doucher, plutôt que de me faire chi*r…
Mon tuteur réagit immédiatement : j’eus beau préciser que c’était pour rire, je pris une nouvelle déculottée OTK. Plusieurs autres fessées se succédèrent lorsque Robin n’appréciait pas le ton sur lequel je lui parlais. Alors que je protestais, il me faisait remarquer :
- Vous ne vous en rendez même pas compte, de votre insolence !
Effectivement, c’est l’un de mes principaux problèmes.
Avant de partir, Robin me menaça fortement :
- Si ce soir, vous n’êtes pas au lit à 22h30 tapantes après m’avoir envoyé votre carnet et rempli le fichier Excel, demain matin à 10h, je suis chez vous ! C’est clair ?!
- Oui, Monsieur.
- Que je n’aie pas à revenir demain !
- …
- Regardez-moi dans les yeux.
Aïe. J’ai, apparemment, un regard très expressif : on peut y lire mes moindres pensées. En tout cas, tous ceux qui me connaissent bien peuvent aisément lire dans mon regard. Robin avait cette capacité.
J’obéis néanmoins.
- Vous vous coucherez à l’heure ce soir ?
Je ne pouvais lui répondre. Cela dépendrait de la gestion de ma frustration sur le moment. Allais-je réussir à m’autofrustrer ? Rien n’était moins sûr…
- Je n’arrive pas à obéir, répondis-je.
- Je suis là pour vous aider, dit Robin.
- Je n’aime pas la façon dont vous m’aidez ! protestai-je.
- Certes, mais elle fonctionne !
Après cette séance on ne peut plus crevante, je pris Robin dans mes bras plus longtemps que d’habitude avant de le laisser partir. J’espérais vraiment respecter ce maudit couvre-feu ce soir.
21h. Je sens que cela va être compliqué de respecter le couvre-feu. J’envoyai un message à Robin :
« Monsieur, est-ce qu’il y aurait moyen d’avoir 30 minutes de marge ce soir ? »
« Non, pas moyen du tout ! » me répondit-il.
« S’il vous plait… »
« Non ! » insista-t-il.
« Alors, accordez-moi que ce soit mon exception ! »
« J’ai dit non ».
Aaaaaah !!! LA phrase qui me fait vriller !!! Le « J’ai dit non » déclenche chez moi une envie irrésistible de transgresser les règles. C’est à ce moment précis que je décidai de ne pas me coucher à l’heure.
Pour autant, je n’avais pas envie, vraiment, vraiment pas envie de reprendre une rouste dès demain matin. Je protestai alors auprès de mon tuteur, lui disant que c’était complètement injuste, qu’il n’avait pas à décider de quand je prenais mon exception ou pas, que je devais déjà vivre avec ma maladie et ses contraintes et qu’en plus de ça, il ne me laissait pas décider du soir de mon exception… Le genre de plaidoyer qui tente de faire culpabiliser et plier la personne concernée et qui fonctionne avec tout le monde… sauf avec Robin. Cela me déconcerta totalement.
« Arrêtez votre numéro. Vous n’êtes pas obligée de vous révolter tout le temps avec tout. Allez vous coucher et épargnez-vous cela. »
Grrrrrrr : IL M’ENERVE !!!!!
- On met l’épisode suivant, annonçai-je à mon mari.
- Euh, tu ne dois pas être couchée dans dix minutes ?
- Je prends mon exception de la semaine.
- Ok, ça marche ! dit Hugo en mettant la suite de la série.
« A demain », reçus-je de la part de Robin lorsque l’heure de coucher fut dépassée.
« Monsieur, c’est vraiment injuste ! Vous ne voulez pas que je vous tienne tête mais vous faîtes tout pour ! Pour la peine, je n’envoie rien du tout ce soir (pas d’envoi du carnet). Bonne nuit. »
Hugo et moi nous couchâmes aux alentours de minuit. Alors que je mettais mon réveil, mon mari me demanda :
- Tu bosses demain matin ?
- Non mais l’autre c*n (pardon Monsieur, j’étais vraiment très en colère !) débarque à la maison à 10 heures !
- Ben, tu n’as pas pris ton exception ?
- Il a refusé.
- Il a dit que s’il t’accordait ton exception ce soir, il n’avait aucune garantie que tu te couches à l’heure ce week-end, c’est ça ?
- A peu près.
Hugo éclata de rire, ce qui me vexa.
- J’peux savoir pourquoi tu rigoles ?
- Il est fort ! ria-t-il de plus belle. Il est vraiment fort ! Il te connaît trop bien !
- C’est surtout hyper injuste !
- Laisse-moi deviner : tu lui as fait un plaidoyer sous forme de caprice auquel il n’a pas cédé ?
- Comment tu sais ?! m’étonnai-je.
- Tu es beaucoup trop prévisible, ma chérie ! ria Hugo.
Je passai une sale nuit. La douleur aux fesses me réveilla aux alentours de deux heures du matin. Incapable de me rendormir, je débutai alors l’écriture de ce récit. Je ne parvins à me rendormir qu’à quatre heures.
Neuf heures, le stress me réveilla. J’échangeai un peu avec Yves et Gabriel et me fis des nœuds au ventre.
9h54. Robin sonna à la porte. Je me levai avec appréhension et lui ouvris la porte. Je gardai le silence, lui aussi. C’était totalement inhabituel. Robin parle toujours. Il me dit au moins bonjour. Sans mot dire, il enleva ses chaussures, m’attrapa par l’oreille et m’emmena jusqu’au canapé avant de me tirer en travers de ses cuisses. Je fus rapidement déculottée.
Toujours sans ouvrir la bouche, Robin me claqua violemment le derrière. Je ne savais si c’était parce que mes fesses étaient meurtries de la séance d’hier ou si c’était parce que Robin avait augmenté la force des claques (peut-être bien les deux !) mais c’était insupportable. Ça faisait vraiment trop mal !
Tel une machine, Robin gardait toujours la bouche close, bien qu’il me claquait fortement le derrière. Je sentais sa colère. Il ne parlait pas, ne répondait pas à mes protestations, à mes supplications… Il n’ouvrait pas du tout la bouche. J’essayais de faire profil bas, me disais que j’étais dans de très sales draps mais c’était très dur de ne pas le prier d’arrêter.
Une bonne demi-heure d’horribles claques plus tard (je n’avais même plus de larmes, tellement la fessée était douloureuse !), je continuai de prier Robin :
- S’il vous plaît Monsieur, arrêtez !
Il ouvrit enfin la bouche :
- Vous le faites, vous, quand je vous demande quelque chose ?
- Non Monsieur, répondis-je en tentant de cacher mon agacement face à cette phrase que je déteste.
- Alors moi non plus.
Je n’en pouvais plus.
- Mais c’était mon exception ! protestai-je à nouveau.
- Je vous ai dit non ! me gronda-t-il en accentuant les claques.
Grrrrr mais j’en ai marre !!! Encore cette phrase !!! Ne pouvait-il pas me foutre la paix ?!?!
Après trente-cinq voire quarante minutes de fessée carabinée (je fus soulagée puisqu’il m’avait promis une heure !), je fus enfin délivrée : Robin m’envoya nez au mur, mains derrière le dos. Après avoir constaté que je n’avais pas rempli mon carnet hier soir (à cause de mon boudin face à son « J’ai dit non ! »), mon tuteur me flanqua une fessée debout très, très compliquée à recevoir. Pour le coup, mes larmes s’étaient rechargées puisqu’elles coulèrent abondamment. Il vérifia par la suite le fichier Excel et s’aperçut que j’avais récolté une note de 0/10 pour la journée d’hier. Nouvelle fessée debout, insoutenable.
- Qui est-ce qui décide, Lucie ? C’est vous ou c’est moi ?
Oh non, pas cette question ! Cela m’arrache à chaque fois la bouche d’y répondre. Il fallut que je me retrouve à nouveau sur les cuisses de Robin pour que je lui avoue, en le regardant dans les yeux :
- C’est vous, Monsieur, qui décidez.
Avant de partir, Robin me prévint :
- Demain, vous commencez à 8h30. Donc au lit à 21h30. Pas 21h31, 21h30. Sinon, je reviens demain matin. C’est compris ?
- Oui, Monsieur.
Hors de question qu’il revienne demain.
En rentrant pour sa pause déjeuner, Hugo entra dans la chambre au moment où je sortais de la douche pour aller m’habiller.
- Waouh, tu as les fesses presque violettes !
- Je sais.
- Je suppose que la matinée a été compliquée ?
En racontant mes aventures à mon mari, celui-ci conclut :
- Il est fort. Il est vraiment très fort.
Cela m’arrache les doigts de l’écrire mais… je n’ai pas le choix : ce soir, il faut que je sois couchée pour 21h30 si je veux continuer à pouvoir m’asseoir. Je ne peux plus encaisser de fessée supplémentaire.
A suivre…
Je fais un commentaire mais franchement, y-a-t-il à en faire un ? Hugo a tout dit et Gab aussi. Tu as peur de Robin m'as-tu dit dans nos échanges de ce matin. Vu ce que tu viens d'écrire, pas assez ! J'espère qu'il a encore un peu de marge car sinon, tu vas lui faire à l'envers et c'est hors de question. Donc Robin, ne lâchez rien ! Mais vraiment rien ! Tolérance zéro ? Je dirais que le zéro est encore un nombre trop grand dans son cas ! Lucie cherchera toujours le moyen de passer dans les mailles d'un filet encore trop lâche. Il faut faire comme au foot : la marquer à la culotte !
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