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Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! - Chapitre 36 - *Bonus*

 




-    Allô ?

-    Allô, Côme ?

-    Clémence ?! Mais… Comment se fait-il que tu m’appelles à cette heure-ci ?!

-    Je savais que tu ne dormirais pas, dis-je.

-    Comment pouvais-tu savoir cela ?

-    Je me souviens très bien que tu es d’astreinte toutes les semaines du dimanche au lundi, expliquai-je. Et je me doute que les jumeaux ne font pas leurs nuits…

-    Mais… Il est bientôt deux heures du matin ! Monsieur Éric te laisse téléphoner à cette heure-là ?!

-    Non.

-    Comment…

-    Je me suis introduite dans le bureau de la secrétaire, le coupai-je avant qu’il ne pose plus de questions.

-    Clémence ! gronda-t-il.

-    On s’en fiche, ce n’est pas la question !

-    Tu te fiches de moi ?!

-    Côme, tu te doutes bien que si j’ai fait ça, c’est parce que j’ai quelque chose d’important à te dire !

-    Si tu me dis que t’es enceinte, je fais un arrêt cardiaque.

-    Pour un cardiologue, ce serait ballot ! ris-je.

-    Clémence…

-    Je plaisante ! Je voudrais juste que… Célestine et toi reconsidériez votre décision.

-    A propos de quoi ?

-    De ma scolarité ici.

-    Tu te fiches vraiment de moi !! me réprimanda mon frère.

-    Mais écoute-moi, au moins ! J’ai prévu tout un plaidoyer !

-    Très bien, je t’écoute.

-    J’ai une moyenne générale de 17,54/20. Je suis la première de tout le Pensionnat. Je pourrais prétendre à intégrer un lycée prestigieux ! Je pourrais même prendre une option un peu plus poussée que celles qui sont proposées ici ! Et puis, je suis loin de vous. Je ne vois même pas grandir mes neveux ! De plus, je suis maltraitée ici ! Actuellement, j’ai les fesses bleues-violettes ! Je te jure, Côme, je suis à deux doigts de saigner ! Ensuite, je…

-    Stop, Clémence. Stop. Je ne peux plus écouter ça.

-    Mais Côme…

-    Tu sais pourquoi tu as une excellente moyenne générale ?! C’est justement parce que tu reçois de bonnes fessées si tu as de mauvaises notes ! Tu es la première de tout le Pensionnat parce que tu es une fille intelligente mais aussi parce que tu crains les représailles de la Direction ! Tu pourrais intégrer un lycée prestigieux, dis-tu ? Sais-tu combien de jeunes filles sont sur liste d’attente pour intégrer le Pensionnat où tu es scolarisée ?! Hein ?! Il y en a plus d’une centaine, Clémence ! La liste d’attente est plus longue que le nombre de pensionnaires ! De plus, tu fais bien de parler des options puisqu’à partir de demain, tu reprends le latin. Célestine et moi t’avons inscrite.

-    Quoi ?! Vous m’aviez fait la promesse que si je redoublais ma terminale, je ne referais pas de latin !

-    Le fait est que tu as un excellent niveau, ce qui te donnera des points pour le bac ; ce sera également un plus pour intégrer la brillante fac dans laquelle nous aimerions que tu ailles. Donc à partir de demain matin, tu reprends le latin.

-    C’est injuste ! protestai-je.

-    C’est comme ça. Pour reprendre la suite de ton plaidoyer, oui, tu es loin de nous. Mais devons-nous te rappeler pourquoi tu ne redoubles pas dans ton lycée de secteur ?! Parce que tu faisais n’importe quoi ! Et à la maison, chez Titine, ton comportement était déplorable ! Il fallait que je te couche au moins trois fois par semaine sur mes genoux pour que tu te tiennes à peu près correctement ! Alors certes, maintenant ce n’est plus moi qui te donne la fessée mais c’est encore mieux : tu en reçois une dès que tu fais une bêtise ! Voilà pourquoi tu as les fesses bleues-violettes comme tu dis ! Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même ! Si tu ne fais pas de bêtise, tu ne prends pas de fessée ! Tu devrais le savoir depuis le temps : ça fonctionne comme ça depuis que tu es née !

-    Mais c’est impossible de se tenir correctement, ici ! Y’a trop de règles ! Je n’arrive pas à tout respecter !

-    Alors pourquoi certaines de tes camarades y arrivent ?

-    Je n’en sais rien, moi ! Elles n’ont pas le même caractère que moi !

-    Bon, écoute, Clémence. Effectivement, tu as un sale caractère ; mais heureusement, Dieu t’a donné tes fesses bien rebondies et résistantes pour l’améliorer ! Il faudrait donc commencer à y songer !

-    Donc pour ma désinscription…

-    Tu te doutes bien que c’est non ! trancha mon frère.

-    Je pensais pourtant qu’à deux heures du matin avec la fatigue due au manque de sommeil, tu serais plus malléable…

-    Tu as mal pensé. Maintenant, va te coucher. Et j’espère pour toi que tu ne feras pas prendre car j’ai déjà reçu une tannée sur des fesses marquées et c’est très douloureux !

-    Je sais, merci !

-    Bonne nuit, Clémence. Je t’aime quand même.

Je raccrochai sans lui répondre. J’étais furax qu’il n’ait pas répondu à mes attentes.

 

      Je sortis à pas feutrés du secrétariat, verrouillai le bureau et allai remettre le trousseau à sa place avant de me recoucher.

-    Alors ? me chuchota Mathilde qui m’avait attendue. Qu’a-t-il dit ?

-    Non, répondis-je froidement.

-    Je te l’avais dit !

-    La ferme. Dors.

 

A suivre…

La suite !

Commentaires

  1. Merci pour ce petit bonus 😉
    Décidément Clémence n'a pas attendu longtemps pour braver les interdits malgré un week-end douloureux !

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  2. Trop bien
    J’adore ce récit merci
    Comment Clem a pu penser que sont frère dirait oui
    Encore merci

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