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Journal d'une étudiante accueillie. - Chapitre 65

 



Mercredi 27 novembre 2019

 

       Je me réveillai aux alentours de dix heures après une très bonne nuit de sommeil. Cela faisait longtemps que je n’avais pas aussi bien dormi ! De plus, j’avais fait une nuit de treize heures, ce qui ne m’arrive que très rarement ! Cela me peinait de le reconnaître mais la punition de mon père avait cet avantage de me permettre un bon repos !

       Comme d’habitude, je descendis dans la pièce à vivre pour prendre mon petit déjeuner. Mes parents étaient attablés : ils avaient l’air en grande conversation même s’ils avaient terminé leur repas. Je vins les embrasser tour à tour, puis m’assis derrière l’assiette prête, préparée par Assa à mon attention.

-    Marie chérie, il faut que nous te posions une question, me dit ma mère. Ne nous mens pas car nous le saurons. Réponds franchement. Faute avouée, à moitié pardonnée.

-    Que se passe-t-il ? paniquai-je.

-    Un billet de cent euros a disparu de mon portefeuille, m’annonça mon père. Et nous…

-    Ce n’est pas moi ! coupai-je vivement. Je ne vous ai pas volé d’argent ! J’ai déjà plein d’argent de poche sur mon compte en banque, je n’ai pas tout dépensé cette semaine et je…

-    J’en étais sûre, conclut ma mère.

-    Mais maman, ce n’est pas moi ! me défendis-je, les larmes aux yeux.

-    Calme-toi, Marie chérie, me rassura la flic en posant sa main sur la mienne. J’étais sûre que ce n’était pas toi. Je suis désolée, il fallait quand même qu’on te pose la question, au cas où. Ce n’est pas toi, ce ne sont pas tes sœurs non plus.

-    Peut-être que tu l’as perdu dans la rue, ce billet, papa ! réfléchis-je.

-    Impossible, je le laisse toujours dans ma table de nuit, expliqua Michael. C’est mon argent de réserve.

-    Mais alors… Que s’est-il passé ? demandai-je.

Scarlett se tourna vers Assa, qui pliait le linge dans le salon.

-    Viens ici, jeune fille ! ordonna ma mère.

-    Oui Scarlett, répondit Assa.

Notre domestique finit de plier le tee-shirt qu’elle avait entre les mains et s’avança jusqu’à notre table.

-    Pourquoi nous as-tu volé de l’argent ? demanda la policière.

Elle ne lui demandait même pas si c’était elle : Scarlett en était convaincue.

-   

-    Assa, je t’ai posé une question et j’aimerais que tu me répondes, dit fermement maman. Pourquoi nous as-tu volé de l’argent ?

-    Tout l’argent que vous me donnez chaque mois, je l’envoie à ma famille qui est restée au pays, expliqua-t-elle. Je n’avais donc plus de sous pour aller au restaurant avec mes copines, hier. J’avais trop honte de leur dire que je n’avais pas d’argent ; je ne voulais pas vous faire passer pour de mauvais employeurs ! Alors, j’ai volé un billet.

-    Tu n’aurais pas trouvé cela plus simple de nous le demander directement ? demanda mon père. Tu sais très bien que nous n’aurions pas refusé !

-    Vous me donnez déjà beaucoup trop d’argent pour ce que je fais dans la maison, se justifia-t-elle.

-    Si tu as besoin d’un billet pour faire une sortie avec tes amies ou t’acheter des vêtements par exemple, tu sais très bien que tu peux nous le demander ! dit maman. Nous te l’avons dit lorsque nous t’avons embauchée !

-    Je vous présente mes excuses pour vous avoir mis en colère, avoua Assa.

-    Oui nous sommes en colère, oui ! gronda Michael. Pas pour la raison mais pour le moyen ! Nous sommes en colère que tu nous aies volés au lieu de nous le demander directement !

-    Je réitère mes excuses, répéta Assa.

-    Nous les entendons mais nous voulons surtout éviter que tu recommences ! dit mon père. Puisque tu fais partie de notre famille, tu es soumise aux mêmes règles en cas de désobéissance.

-    Oui Michael, répondit-elle.

-    En attendant, tu es consignée dans tes appartements pour la journée, trancha ma mère. Nous ne voulons pas te voir avant ce soir. Nous t’apporterons tes repas. File.

-    Oui Scarlett.

Assa était totalement inexpressive ; on aurait dit que cela ne lui faisait ni chaud ni froid. Elle se dirigea vers sa dépendance, ma mère l’accompagna.

-    On dirait qu’elle n’en a rien à faire, commentai-je en me retrouvant seule avec mon père.

-    Elle sait que c’est mérité ; et je pense qu’elle a déjà écopé de pire qu’une consigne, notamment avec son mari !

-    Oui, c’est vrai, admis-je. Il n’empêche que j’ai quand même de la peine pour elle.

-    Moi aussi, avoua papa. Mais on ne peut pas laisser passer cela.

-    Si c’était nous qui avions volé, nous aurions pris une horrible fessée ! protestai-je.

-    Avec vos antécédents, c’est certain ! répondit mon père. Assa n’a aucun antécédent, c’est ce qui la sauve.

-    Vous lui auriez donné la fessée ?! m’étonnai-je.

-    Non, évidemment ! Elle est une ancienne femme battue, il est hors de question que nous réveillions ce traumatisme. Nous l'aurions punie autrement mais plus sévèrement ! affirma papa.

Je me tus et poursuivis mon petit déjeuner tandis que Michael consultait son smartphone. Soudain, il écarquilla les yeux et afficha un air ahuri.

-    Papa ? Il y a quelque chose qui ne va pas ?

-    Mon frère, répondit Michael alors que Scarlett revenait avec nous.

-    Qu’a-t-il, ton frère ? s’inquiéta ma mère.

-    Il a eu son agrément de famille d’accueil, expliqua mon père. Il vient s’installer dans le quartier.

-    Mais, il n’habite pas dans le sud de la France ? demandai-je, croyant me souvenir de cette information.

-    Si mais… il déménage. Ici.

-    En quoi est-ce un problème ? interrogeai-je.

-    Ton oncle Caleb est très… envahissant, expliqua mon père.

-    C’est un euphémisme ! précisa Scarlett.

-    Et sa femme est…

-    La froideur incarnée.

-    Et leurs fils…

-    S’en sortent bien malgré les parents qu’ils ont eus.

-    A ce point-là ? m’étonnai-je.

Mes parents m’expliquèrent alors qu’ils exagéraient sûrement un peu. Mon oncle Caleb, qui a cinq ans de plus que mon père, est notaire. Sa femme, Justine, est infirmière. Leurs fils, Noah et Nathan, sont jumeaux et vivent encore avec eux. Ils ont eu vingt-cinq ans au mois d’avril, ce qui leur a permis d’échapper à la réforme nationale. Noah est coach sportif à son compte, Nathan est étudiant en droit.

Caleb et Michael n’ont jamais été en très bon termes puisque mon père s’est toujours senti surveillé par son grand frère : il ne pouvait rien faire sans que Caleb l’espionne. Papa est conscient que c’est de l’amour et de la protection : mais à cause de cela, il ne s’est jamais senti libre.

Caleb a rencontré Justine lorsqu’il avait dix-sept ans. Caleb avait un correspondant français avec lequel il a échangé une année scolaire. C’est durant cette année de terminale que Justine est tombée accidentellement enceinte. Souhaitant assumer leurs rôles de parents, Caleb et Justine ont décidé de s’installer en ménage en France et d’élever leurs enfants malgré leurs études en cours. Bien évidemment, cela ne fut possible qu’avec le soutien financier de leurs parents respectifs.

Mes parents m’expliquèrent encore que le courant n’était jamais vraiment passé avec Justine : ils la trouvent austère. Contrairement à Caleb, elle ne sourit que très rarement. Elle n’aime pas plaisanter et part du principe qu’il faut toujours faire quelque chose d’utile. Avec elle, impossible de rester à rien faire !

Caleb et Justine ont élevé Noah et Nathan d’une main de fer. Il n’y avait pas de gant de velours. Ma mère m’avoua même qu’il y eut une ou deux fois où papa et elle s’interposèrent entre l’adulte et l’enfant.

-    Ils étaient enfants battus ?! demandai-je, effrayée.

-    Pas à ce point-là, répondit Michael, mais je peux te dire qu’ils filaient droit car les corrections qui les attendaient leur passaient l’envie de recommencer !

-    Oui enfin, c’est comme avec vous, quoi ! dis-je.

-    Nous n’avons jamais utilisé le martinet ou la ceinture, précisa ma mère.

-    Tom et Dana le faisaient, rappelai-je. Et ça faisait moins mal que vos mains !

-    Oui mais tu as dix-huit ans, Marie. Pas huit. Ta mère et moi sommes dans l’incapacité totale de concevoir qu’un enfant de moins de treize ans reçoive une fessée avec objets. Si tu étais petite, jamais nous ne t’aurions donnée des fessées aussi corsées que celles que tu as prises ! Jamais ! Il est même indéniable que tu n’aurais jamais pris plus de cinq claques cul nu avant l’âge de dix ans !

-    Je crois que c’est la première fois de ma vie que je regrette d’être grande, déclarai-je.

-    Nous le regrettons aussi, parfois ! dévoila maman. Si nous t’avions élevée dès la naissance, tu n’aurais pas fait le huitième des bêtises que tu as commises en cinq semaines !

-    C’est fort probable, admis-je en baissant les yeux.

-    Tes parents biologiques t’ont transmis de merveilleuses valeurs, ajouta papa. Mais ils ne t’ont vraiment pas rendue service à tout te passer ainsi !

-    Aller, va te préparer, me dit ma mère. Fais vite, nous allons être en retard chez le médecin.

 

Louise se prit une dizaine de bonnes claques debout devant le médecin de la part de papa après le diagnostic de son entorse à la cheville. Cette fessée, bien qu’elle tomba sur son pantalon, lui fit davantage mal que d’apprendre qu’elle devra se coltiner attelle et béquilles pendant deux semaines ! Je la comprenais bien. Se faire corriger de la sorte devant tout le monde relevait d’une véritable honte. A coup sûr, elle s’en souviendrait longtemps ! Elle, la petite fille modèle qui n’a jamais grand-chose à se reprocher s’efforcerait sûrement de se faire oublier ces prochaines semaines !

Anaïs se prit la même volée que Louise après diagnostic de son trauma crânien ; j’eus néanmoins l’impression qu’elle le vécut beaucoup mieux que notre sœur.

Quant à moi, j’eus l’insolente chance de m’en sortir indemne : ma blessure au poignet ne s’était pas aggravée et tout le reste de mon corps fonctionnait parfaitement. Vu la rouste prise hier, j’étais bien contente que mes fesses aient du répit !

 

       Je tirai la chasse d’eau après avoir rendu mon déjeuner dans les toilettes. Ce matin, après le petit-déjeuner, je n’avais pas pu vomir à cause de la présence de mes sœurs à l’étage. Cela m’avait donné la nausée toute la matinée ; il était hors de question que je ne puisse pas soulager mon estomac. C’était désormais chose faite.

 

       J’étais en cours d’histoire lorsque je fermai les yeux ; lorsque je les ouvris à nouveau, j’étais allongée sur un lit, à l’infirmerie. Emilie, l’infirmière, me tendait un gobelet.

-    Que s’est-il passé ? demandai-je faiblement.

-    Tu as fait un malaise vagal, me répondit-elle. Bois, c’est de la grenadine. Ça va te requinquer un peu.

-    Ah bon ?

-    Le malaise que tu as fait est dû à une crise d’hypoglycémie. Tu en fais souvent ?

-    Euh non, répondis-je après avoir bu ma grenadine.

Emilie regarda sa montre et sortit de la pièce où j’étais allongée. Elle réapparut cinq minutes plus tard et me piqua le doigt pour en faire sortir du sang et reprendre mon taux de sucre.

-    Je crois que ton organisme absorbe le sucre beaucoup plus rapidement que la moyenne ! dit-elle, d’où ce malaise vagal. Tu as mangé aujourd’hui, n’est-ce pas ?

-    Oui, oui ! répondis-je honnêtement.

-    C’est étrange… Il faut que tes parents t’emmènent chez le médecin.

-    J’y suis allée ce matin : je vais parfaitement bien ! me justifiai-je.

-    Peut-être mais ce qui se passe entre le sucre et ton organisme m’intrigue vraiment ! insista Emilie. Je leur envoie tout de suite un mail.

 

-    Je vais bien, maman ! rassurai-je une fois rentrée à la maison.

Scarlett m’avait préparée elle-même un goûter beaucoup plus copieux que d’ordinaire.

-    Je n’ai pas besoin de manger tout ça ! dis-je.

-    Tu ne bougeras pas de cette chaise tant que tu n’auras pas avalé jusqu’à la dernière miette de cette assiette ! affirma fermement ma mère. Il n’y a que ce que tu aimes, en plus !

-    Mais maman, je vais grossir si je mange tout ça ! m’exclamai-je, horrifiée.

-    N’importe quoi ! rétorqua Scarlett. Si je t’ai dit que je m’occupais de ta perte de poids, c’est que je m’en occupe, Marie ! Tu n’as qu’à te soucier de manger les assiettes que je te prépare !

N’empêche, après avoir avalé tout cela, j’allai de nouveau vomir tout ce que je pus. Même si cela me fit mal, il fallait que je perde du poids. Hors de question que quelqu’un me fasse une réflexion à l’instar de celle que ma grand-mère avait faite à Anaïs.

 

       Dix-sept heures, Yann et Cassandra arrivèrent à la maison pour que nous puissions commencer à travailler notre exposé. J’enviai instantanément mes sœurs qui, elles, étaient allées chez leurs camarades pour travailler. Et en même temps, je me disais qu’avec la présence de ma mère, Cassandra n’oserait pas m’attaquer.

Nous nous installâmes dans la salle à manger. Ma mère nous regarda du coin de l'œil.

Nous débâtîmes alors du sujet de notre exposé : quel auteur choisir ? Yann et moi étions contre le choix de Voltaire uniquement parce que Cassandra l'avait suggéré. Après un débat moins houleux que ce que j’avais imaginé, nous tombâmes d’accord sur Jean-Jacques Rousseau. J’entrepris d’aller chercher mon ordinateur lorsque Cassandra m’arrêta :

-    Tu fais quoi ?

-    Ben, je vais chercher mon ordinateur pour faire des recherches !

-    Tu ne crois pas qu’il vaudrait mieux établir la problématique et le plan, d’abord ? me demanda Cassandra.

-    Ben non, il faut d’abord faire les recherches, dit Yann. Et ensuite, on fera un plan à partir de tout ce qu’on a trouvé !

-    N’importe quoi, vous ne savez pas travailler ! nous balança Cassandra.

Ma mère, assise sur le canapé à lire son livre, n’intervint pas.

-    Lorsque nous sommes deux à être d’accords contre une seule, tu ne crois pas que c’est toi qui as un problème ? interrogeai-je en reprenant mon chemin.

-    Si tu vas chercher ton ordinateur, je l’explose par terre ! menaça Cassandra.

-    Si tu touches à son ordinateur, c’est moi qui t’explose, rétorqua ma mère le plus calmement du monde.

Cassandra rougit instantanément. La réplique de Scarlett eut pour effet de la calmer : elle ne pipa plus mot durant plusieurs minutes ; mais elle n’y participa pas non plus. Cassandra ne nous menaça plus mais resta de mauvaise foi.

 

       Une heure plus tard, nous avions une ébauche de problématique et un début de plan. Encore une fois, si Yann et moi étions sur la même longueur d’ondes, Cassandra avait toujours quelque chose à redire.

-    Bon, on va peut-être s’arrêter là pour aujourd’hui, proposa Yann. Je commence à avoir le cerveau en bouillie.

-    Il est en bouillie depuis longtemps ! lança gratuitement Cassandra.

Yann fut assez fort pour ne pas relever.

-    Tu as raison, approuvai-je mon ami. On ferait mieux de reprendre demain.

-    Il faut au moins qu’on termine le plan et la problématique ! insista mon ennemie.

-    « On » ? m’étonnai-je. Il me semble que tu ne nous as pas beaucoup aidés ! Mis à part ta mauvaise foi et ta flemmingite aigüe, nous n’avons pas vu grand-chose de toi, aujourd’hui !

-    Répète un peu ?! s’énerva mon ennemie, profitant du fait que Scarlett se soit éclipsée dans le sellier. Je vais te péter l’autre poignet, ça te rééquilibrera !

Une preuve que Cassandra n’est vraiment pas maligne : une unique porte séparait ma mère de la pièce où nous nous trouvions ; et Cassandra avait tellement crié que j’étais persuadée qu’Assa elle-même l’avait entendue !

Au dernier mot prononcé par Cassandra, maman sortit immédiatement du sellier. Elle posa sur le plan de travail la boîte de sauce tomate qu’elle était allée y chercher et fonça sur Cassandra. Celle-ci devint littéralement verte de peur. Sans dire quoique ce soit – tu me diras, son visage parlait pour elle ! – ma mère prit Cassandra sur ses genoux et lui flanqua une déculottée d’enfer. Je n’osai avouer la jubilation que je ressentais ; il en était très certainement de même pour Yann.

Après l’avoir copieusement corrigée, maman gronda fortement à Cassandra :

-    Il est absolument hors de question que tu ajoutes ton nom sur un travail que seuls Marie et Yann ont réalisé ! J’informerai dès demain votre professeure que tu feras ton exposé seule ! Rentre chez toi, maintenant, je pense que tout le monde t’a assez vue pour aujourd’hui ! Tes parents ont vraiment du travail, avec toi ! Tu es insupportable !

Scarlett raccompagna Cassandra à la porte d’entrée – nous la suivîmes - et la prévint :

-    Ah, j’oubliais : s’il t’arrive encore une seule fois de menacer, d’insulter ou de frapper l’une de mes filles, ça ira mal !!

-    Qu’est-ce qui se passe, Scar ? demanda mon père en descendant les escaliers. Je t’entends crier depuis en haut !

-    Cette petite a menacé notre fille de lui péter l’autre poignet ! balança maman.

Elle narra également à son mari le comportement exécrable de Cassandra durant notre séance de travail.

Durant tout le récit maternel, je vis mon père se transformer. Il était littéralement en train de vriller. Lorsque ma mère eut terminé de parler, il descendit les escaliers et s’approcha de Cassandra. Puis, avec un regard on ne peut plus sévère, il lui demanda :

-    Que t’avais-je dit la dernière fois, lorsque que je t’ai punie ?!

-    Euh… Eh bien…

-    Je t’avais dit mot pour mot : « Marie est ma fille. Ça signifie qu’elle fait partie des quatre personnes les plus importantes pour moi sur terre. Ça signifie aussi que si tu lui fais du mal, tu me trouves sur ton chemin ! J’aime mes filles plus que ma propre vie et je ne laisserai jamais personne s’en prendre à elles ! Si j’apprends que tu as encore importuné ma fille, je t’en recolle une. Si j’apprends que tu lui as parlé ou que tu as ne serait-ce que prononcé son nom, je t’en recolle une ! Peu importe où ce sera : chez toi, à la fac, dans la rue, peu importe ! Si j’apprends ce genre de choses, tu n’auras que tes yeux pour pleurer ! La fessée que je viens de te flanquer n’était qu’une bande-annonce ! Je peux être beaucoup plus sévère ! Je peux te fesser pendant une heure entière s’il le faut ! ». Voilà ce que je t’avais dit. Il faut croire que soit tu as oublié, soit tu ne m’as pas pris au sérieux ! Et vu ce qui s’est déjà passé hier, j’ai été plus que patient, je trouve !

-    Pardon, monsieur Webber, dit Cassandra en commençant à trembler. Votre… votre femme m’a déjà punie !

-    Vu comme tu as usé ma patience, je n’en ai rien à faire de tes excuses ou que ma femme t’ait punie ! Tu vas venir avec moi, je vais te raccompagner chez toi et je vais t’en flanquer une devant ta famille ! Ainsi, je pense que le message sera correctement passé !

Je crois que Cassandra n’avait plus aucune force pour répondre : elle était tétanisée. Lorsque papa l’attrapa par le bras et l’emmena dehors en claquant la porte derrière lui, il laissa un silence religieux dans la maison. Ce fut ma mère qui le rompit en disant :

-    Au moins, elle ne vous embêtera plus, à moins d’être suicidaire ! Aller, il est temps que tu rentres chez toi, Yann.

Nous nous fîmes la bise et il partit. Quant à moi, j’allai prendre ma douche et me mettre en pyjama : mon père avait l’air déjà assez en rogne comme ça !

 

       Mes parents profitèrent du dîner pour répondre à toutes nos questions concernant notre oncle, notre tante et nos cousins qui allaient bientôt s’installer à deux pas de chez nous. Le choc de l’annonce passé, ça avait plutôt l’air d’être une bonne nouvelle. Enfin, pour mes parents. Mon oncle et ma tante paraissaient comme les personnes les plus strictes au monde ; et Scarlett et Michael avaient désormais deux baby-sitters gratuits sous la main.

 

A suivre…

La suite !

Commentaires

  1. En bonus, la fessée de Cassandra ? Que j'aimerais bien l'avoir sur mes genoux, celle-là ! Elle ne pourrait pas s'asseoir pendant un moment !
    Marie n'est peut-être pas un ange mais Cassandra est une tête à claques !
    Marie qui se fait vomir pour maigrir, par contre, c'est moyen...

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  2. J’adore vivement la suite

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  3. Une journée sans fessée pour Marie à cocher sur le calendrier ... mais pas sans bêtise !

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                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -