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Journal d'une étudiante accueillie. - Chapitre 68

 



Lundi 2 décembre 2019


       Madame Levillain me déteste : ce n’est pas nouveau. Elle me déteste depuis la rentrée. Cela a pour conséquence de me faire autant appréhender que détester les cours de culture littéraire même si le sujet (la mythologie grecque) me passionne.

-    Marie Webber, m’interpella-t-elle alors que je dessinais sur mon cahier. Puisque vous savez tellement de choses que vous vous auto-dispensez de suivre le cours, venez m’écrire au tableau les enfants de Cronos. S’il en manque un, je vous flanque un zéro !

-    Inutile, dis-je, je les connais tous et ce sera la honte pour vous.

-    Au tableau ! cria-t-elle, son visage rougissant. Tout de suite !

Je me levai, pris le marqueur des mains de ma prof et notai au tableau : « Cronos est le père des Cronides : Hestia, Demeter, Héra, Hadès, Poséidon et Zeus. »

-    Ecrivez-moi le nom des parents de Cronos ! m’ordonna ensuite madame Levillain.

Obéissant, j’écrivis : « Ouranos et Gaïa sont les parents de Cronos. Cronos est le roi des Titans, marié à Rhéa, qui est sa sœur. » ; puis je poursuivis à l’oral :

-    Cronos a voulu manger tous ses enfants parce que…

-    Ça suffit ! me coupa ma prof, folle de rage. Pourquoi dessiniez-vous sur votre cahier ?!

-    Il fallait que j’occupe mes mains, expliquai-je. Mais je vous écoutais !

-    Vous n’avez pas le droit de dessiner en classe !! me gronda-t-elle.

-    Ai-je le droit de respirer, au moins ?! rétorquai-je insolemment.

Pour toute réponse, madame Levillain empoigna son téléphone et me le montra en m’informant que dès la fin du cours, elle appellerait mes parents pour leur faire part de mon insolence. Il ne me restait plus qu’à édifier un plaidoyer en béton armé pour éviter que Michael et Scarlett me collent une fessée. Mes fesses ne me faisaient plus mal depuis ce matin, hors de question que je reprenne une correction !

 

-    T’as qu’à leur dire que c’est la prof qui t’y as poussé ! me dit Anaïs alors que nous prenions le chemin de la maison.

-    Ne t’inquiète pas, on sera là, on te défendra ! m’assura Louise.

-    En plus, maman a repris le travail ce matin, me rappelai-je. Je vais avoir à faire à papa ! Oh là là…

-    On sera là, répéta Louise.

 

A peine la porte d’entrée fut-elle refermée derrière nous que notre père apparut sur le palier et entreprit de descendre les escaliers en me grondant :

-    Je viens de raccrocher avec votre prof de culture littéraire ! Viens ici, Marie ! J’ai deux mots à te dire !

Louise et Anaïs firent bloc devant moi, ce qui m’impressionna. Ana commença à plaider :

-    Papa, écoute-nous, d’abord ! Madame Levillain a été injuste avec Marie !

-    Oui, vraiment injuste ! insista Louise.

Tandis que mes sœurs narraient la vraie version des faits, je voyais que mon père décolérait un peu, bien qu’il gardât les sourcils froncés. Lorsque Loulou et Anou eurent terminé, papa leur ordonna de se décaler.

-    Non ! refusa Ana. Nous ne bougerons pas sauf si tu promets de ne pas lui donner la fessée !

-    Louise, Anaïs, décalez-vous immédiatement ! gronda Michael. Je ne suis vraiment pas d’humeur, là !

-    Promets d’abord ! dit Louise, pleine de courage.

Très agacé, l’informaticien attrapa Louise par le bras et lui flanqua une bonne claque sur le pantalon ; il fit de même avec Anaïs. Mes sœurs ayant bien évidemment cédé, je me retrouvai seule face à mon père tout en muscles et fâché contre moi. Il me gronda :

-    Je suis d’accord pour dire que ta professeure n’a pas du tout été cool avec toi ! Je te l’accorde volontiers ! Néanmoins, tu aurais très bien pu te passer de la phrase insolente que tu lui as rétorquée !

-    Laquelle ? feignis-je.

-    « J’ai le droit de respirer, au moins ? » !

Après m’avoir rappelé mes mots, mon père m’attrapa par le bras comme il venait de le faire pour mes sœurs et me gronda : « Tu n’as pas le droit d’être insolente avec tes professeurs, Marie ! » avant de m’asséner trois claques cinglantes. « Tu n’as pas le droit non plus de dessiner je ne sais quoi ! », trois claques supplémentaires tombèrent sur mon pantalon.

-    Lorsque tu es en classe, tu te tiens correctement et tu écoutes le professeur ! m’houspilla Michael. C’est si compliqué que ça, Marie ?!

-    Non papa, répondis-je en me frottant le derrière.

-    Tu te souviens de ce que ton DL a dit à la dernière réunion parents-profs ?!

-    Euh…

-    Je vais te rafraîchir la mémoire : il a dit que si tu avais encore un avertissement comportement, tu serais virée de la fac ! Ça veut dire que d’ici le prochain bulletin, il faut que tu aies un comportement irréprochable, Marie ! Et qu’est-ce que tu as fait ?! Tu t’es pris deux mots pour mauvais comportement, tu nous as fait convoquer deux fois dans la même semaine et là, ta prof m’appelle parce que tu as été insolente !! Ta mère et moi t’avons pourtant prévenue que nous ne voulions plus d’écart de comportement à la fac ! Alors dis-moi pourquoi madame Levillain vient de m’appeler ?! Hein ?!

-    Papa, j’suis désolée…

-    Tu peux être désolée, Marie, mais ça ne sert à rien ! Tant que tu ne te comporteras pas correctement, ça ne servira à rien !

-    Je vais être sage, je te le promets !

-    Oh mais là, tu dis ça parce que tu as peur que je te flanque une déculottée ! poursuivit Michael. Mais qui me dit que tu ne referas pas une bêtise en classe dès cet après-midi ?! Qui me dit que je ne vais pas encore être convoqué, appelé ou que je ne vais pas recevoir une notification pour me dire que tu as encore fichu le bazar, hein ?!

-    Non papa, vraiment ! plaidai-je. Je vais changer !

-    Je veux des actes, Marie ! En attendant, tu baisses ton pantalon.

-    Quoi ? paniquai-je sous les regards horrifiés de mes sœurs.

-    Baisse ton pantalon, j’ai dit ! insista mon père.

-    Mais papa…

-    Si c’est moi qui le fais, tu vas le regretter, Marie !

-    Papa, j’t’en supplie ! priai-je sans obéir. Ne me donne pas la fessée !

-    Tu vois, tu promets d’être sage mais tu n’obéis pas ! me gronda le chef de famille en déboutonnant mon pantalon. Y’en a marre, Marie ! Vraiment marre !

Mon père baissa mon jean et ma culotte – en me précisant que j’aurais gardé cette dernière si j’avais obéi ! –, me pencha sous son bras et me flanqua une fessée, là, debout dans l’entrée. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que je la sentis vraiment passer ! Je gigotais tellement qu’à un moment donné, mes pieds ne touchaient plus terre : mon père me portait ainsi par la taille, sans jamais stopper les claques. Il me maintenait tellement fermement que je ne pouvais pas échapper à sa main punitive. Cette fessée dura plusieurs minutes et lorsque Michael me lâcha, je pleurais tellement que j’aurais pu remplir un saladier !

-    Ecoute-bien ce que je vais te dire, Marie ! me dit fermement mon père après avoir attrapé le menton. Ouvre bien grand tes oreilles : si jamais j’apprends que tu as eu un mot de la part d’un prof, je te flanque la même déculottée devant le prof qui s’est plaint de toi ! Si jamais un de tes professeurs m’appelle pour me dire que tu t’es mal comportée, tu prendras la même déculottée devant tous tes profs réunis ! Et si jamais ta mère et moi sommes encore convoqués, je te colle la même déculottée dans le hall bondé de ta fac ! Est-ce que tu as bien compris ?!

-    Ou…ui… p…ap…pa… bégayai-je en pleurant.

-    Sois sûre que je le ferai, Marie ! Je t’aime tellement que je le ferai ! Tu n’as vraiment pas intérêt à jouer à ça ! Pas avec moi ! C’est compris ?!

J’hochai la tête, le visage plein de larmes et de morve.

-    Y’a intérêt ! Et si tout cela ne suffit pas et que tu reprends quand même un avertissement comportement, tu vas voir ! Prends-toi un troisième avertissement comportement, Marie, et tu ne pourras plus t’asseoir pendant plusieurs jours ! Et comme tu seras renvoyée de ton école, je t’inscris dans la fac privée qui est à quinze minutes d’ici, chez les bonnes sœurs ! Tu feras ta licence de lettres là-bas ! Peu importe s’il faut faire le trajet tous les matins et tous les soirs, je te jure que je t’inscris là-bas ! Peut-être qu’à force de recevoir des coups de règles sur les doigts et les fesses, tu arriveras à te comporter correctement ! D'autant plus que tu prendras un doublon en rentrant à la maison !

Mon père me pencha à nouveau sous son bras et m’asséna dix nouvelles claques que j’accusai en doublant mes larmes. Puis il me lâcha et reprit :

-    Je suis furieux contre toi Marie ! Tu as intérêt à effectuer un changement drastique d’attitude car je ferai tout ce que je viens de te dire ! Je le ferai, Marie ! Je ne bluffais pas ! Gare à toi, vraiment !

Mon père partit avec mes sœurs en direction de la pièce à vivre et me laissa là, seule dans l’entrée, le pantalon et la culotte aux chevilles, le derrière cramoisi, le visage rempli de larmes qui coulaient jusqu’au menton pour tomber dans le vide et de morve qui menaçait incessamment d’atteindre ma bouche. Je fis alors de petits pas rapides pour attraper la boîte de mouchoirs posée sur le guéridon en face de moi et me mouchai copieusement. Je jetai ensuite mon mouchoir à la poubelle, me rhabillai et restai debout à pleurer dans l’entrée. Mon père venait vraiment de me coller une fessée hyper salée ; et son savon m’avait beaucoup chamboulée.

 

-    Marie, viens manger ! m’appela-t-il alors que j’étais toujours à la même place dans l’entrée.

Puisque je n’étais pas en position de faire des vagues, j’allai me laver les mains et m’installai douloureusement à table.

Lorsque Michael me servit mon assiette – contenant une quantité énorme – il me prévint :

-    Fais-moi un seul caprice et tu reçois le martinet ! Bon appétit.

Je mangeai l’intégralité de mon assiette et ne cherchai pas à me faire vomir ensuite.

 

       Je fus sage comme une image durant les cours de l’après-midi. J’allai même présenter mes excuses à madame Levillain comme mon père me l’avait ordonné avant mon départ pour les cours de l’après-midi.

-    On dirait que ton père a mis correctement les choses au point, me répondit-elle, tu n’as plus du tout le même regard provocateur que ce matin. Bien, j’accepte tes excuses.

Je bouillais de lui faire manger ses deux dents de devant tellement sa réaction m’avait agacée ; mais je craignais beaucoup trop mon père pour réagir tel que je l’entendais. Je me contentai alors d’un : « Merci madame, au revoir madame. ».

 

        Lorsque nous nous mîmes à table pour le dîner, j’avais fait mes devoirs, travaillé sur mon exposé avec Yann, pris ma douche et m’étais mise en pyjama. Puisque Scarlett n’était toujours pas rentrée du travail, papa dînait donc seul avec Assa, mes sœurs et moi.

 

       Maman n’était pas non plus rentrée du travail lorsque mon père me mit au lit et ce n’était pas plus mal : je tremblais rien qu’à l’idée que ma mère me flanque à son tour une fessée pour l’appel de ce matin. J’avais vraiment été calmée sur ce coup-là !

 

A suivre…

La suite !

Commentaires

  1. Hello, toujours aussi agréable à lire. Euh... Je me trompe ou Marie commence à comprendre qu'il faut arrêter les conneries (pardon pour la grossièreté) stupides ?

    Bon, la suite ne peut pas se faire attendre, on est d'accord, hein ?

    Et toi, j'espère que tu prends bien soin de tes propres fesses, n'est ce pas, Lucie ?

    Bon courage à toi et merci de ton écriture...

    RépondreSupprimer
  2. Marie n'a pas le choix, elle doit absolument avoir un comportement irréprochable à la fac et éviter le 3ème avertissement fatal.
    Je n'aimerais vraiment pas la voir intégrer cette fac privée dont la menace son père furieux. 😪
    Mais quand-même cette prof a vraiment abusé !!!

    RépondreSupprimer

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