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Journal d'une étudiante accueillie - Chapitre 70 (1ère partie)

 




Mercredi 4 décembre 2019

 

       Je fus réveillée par la lampe de bureau de Louise.

-    Hmmm, il est quelle heure ? demandai-je d’une voix encore endormie.

-    Sept heures, répondit ma sœur.

-    Mais, on est mercredi ! tiltai-je. Nous n’avons pas cours avant 13h30 !

-    Je sais mais je révise.

-    Comment ça ?

-    Je te rappelle que les partiels sont dans une semaine et demie, Manou ! s’agaça ma sœur, étonnée que je ne pense pas constamment à cette échéance.

-    Ok, dis-je en marchant sur des œufs. Ecoute, ça te dérangerait d’aller bosser dans la bibliothèque ? Car ta lampe m’a réveillée et j’aimerais me rendormir.

-    Tu devrais te lever et réviser !

-    Sauf que je suis crevée, déclarai-je.

-    Manou, tu sais très bien que tu n’as pas du tout intérêt à louper tes partiels. A moins que tu veuilles passer la soirée sur les genoux de papa…

-    Non ! dis-je immédiatement avec une fermeté contenant une pointe de peur.

-    Alors tu devrais bosser.

-    Je le ferai mais pas à sept heures du mat’ un mercredi.

Je me tournai vers le mur, réajustai ma couverture sur mon épaule et me rendormis.

 

       Bon, d’accord, j’avais préféré dormir jusqu’à 10h, prendre mon petit déjeuner puis me détendre dans un long bain moussant plutôt que de m’activer. Lorsque je réapparus dans ma chambre, il n’était pas loin d’11h15. Ma serviette enroulée tout autour de moi, je me postai devant mon dressing pour choisir ma tenue du jour.

-    J’ai posé une feuille sur ton bureau, me dit Louise.

-    C’est quoi ? m’enquis-je.

-    Un planning de révisions des partiels.

-    Ouais, super ! ironisai-je. A ton avis, je mets un jean avec mon tee-shirt gris, ou ma robe bleu marine avec un collant noir ?

-    De rien pour le planning ! me lança ma sœur, les dents serrées. Et quoique tu mettes aujourd’hui, papa aura vite fait de trousser ou baisser tout ça pour t’en coller une !

-    Punaise mais c’est quoi ton problème ?! m’énervai-je. Tu me pompes l’air, là !

-    J’essaie de te faire réagir, Manou ! Et puisqu’il n’y a que l’idée de te prendre une bonne fessée par papa qui semble fonctionner… Tu sais très bien que si tu loupes tes partiels, il ne te loupera pas ! Maman non plus, d’ailleurs !

Avec Scarlett, en serrant bien les dents et en crispant tout mon corps, je pouvais encaisser une déculottée bien qu’elle soit extrêmement pénible ; mais avec Michael, ce n’était vraiment plus possible. Ce mec me faisait même appréhender quelques claques sur le pantalon. Plus le temps passait, plus je le craignais. J’aurais cru que, comme chez Tom et Dana, à force de recevoir la fessée quasi-quotidiennement, je serais habituée et la craindrais donc moins. C’était d’ailleurs ce qui commençait à se produire avec ma mère (bien qu’évidemment, si je peux éviter de la prendre, ça m’arrange !!) ; mais avec mon père, c’était de pire en pire. Je ne pouvais faire autrement que de me plier à Monsieur muscles.

 

       Pour éviter un mal de crâne, conséquence fatale du harcèlement continu de Louise, j’enfilai un jeans assorti à mon tee-shirt gris et m’installai à mon bureau pour réviser. Heureusement, ma sœur ne s’aperçut pas que j’avais fichu son planning de révisions à la poubelle. Je me débrouillerais seule, comme une grande fille !

 

 

       Après le cours d’histoire et celui de sciences du langage, Anaïs, Louise et moi sortions de la fac pour rentrer à la maison. Louise nous saoulait avec les détails des partiels matière par matière lorsqu’elle s’arrêta brusquement. Anou et moi ne demandâmes pas pourquoi avant de regarder dans sa direction : Tom était là.

-    Salut les filles, nous dit-il.

-    Salut, parvins-je à articuler.

-    Qu’est-ce que tu fais là ? demanda Anaïs, suspicieuse.

-    Je voulais savoir comment vous alliez, répondit l’ingénieur, sa voix trahissant de la gêne.

-    Ben on va bien, merci ! dit Anou tandis que Louise restait silencieuse.

-    En fait… poursuivit Tom toujours aussi hésitant, je me demandais si tu accepterais qu’on se parle un peu, Manou.

-    Euh, c’est légèrement vexant, là ! avoua Anaïs. Tu n’es venu que pour elle, en fait !

-    Ne le prends pas comme ça… tenta notre ex-père.

-    Nan mais c’est bon ! trancha Anou. Viens Loulou, on rentre.

-    Vous pourrez prévenir papa que je discute avec Tom et que je rentre juste après ? demandai-je à mes sœurs.

Si Michael décidait de me tomber dessus à cause d’un retard injustifié, vu comme il m’a dans le collimateur en ce moment, je n’avais plus qu’à creuser ma tombe.

-    T’inquiète, on lui dit ! me rassura Ana avant de foncer à la maison avec Louise.

Je me retrouvai alors seule avec Tom et un silence gênant s’installa.

-    Tu…euh…tu veux bien qu’on aille s’asseoir sur le banc en face de chez toi ? proposa-t-il. Michael pourra nous voir depuis la fenêtre de son bureau, comme ça.

-    D’accord, répondis-je.

Nous marchâmes en silence jusqu’au banc et nous y assîmes.

-    Bon, que me vaut l’honneur de ta présence ? demandai-je, irritée que mon ex-père tourne autour du pot.

-    Eh bien… Je vais mettre les pieds dans le plat car ça ne sert à rien de passer par quatre chemins…

-    Non effectivement, le coupai-je froidement.

-    Tu me manques, Manou. Tu me manques vraiment beaucoup. Je ne pouvais plus résister à l’envie de venir te voir. Il y a comme un trou dans mon cœur que mes autres filles ne peuvent pas combler… Tu me manques terriblement.

Loin de me faire fondre, cette déclaration d’amour fit naître de la colère en moi.

-    Tu peux retirer « autres ».

-    Pardon ? s’étonna-t-il.

-    Tu as dit : « mes autres filles ». Tu peux retirer « autres ». Je ne suis plus ta fille.

J’étais bien consciente de lui avoir envoyé un uppercut dans l’estomac mais je n’arrivais pas à faire autrement.

-    Manou…

-    Je ne suis plus ta fille, Tom !

Je savais qu’il recevait un autre coup, au cœur cette fois-ci, par le fait de m’entendre l’appeler « Tom ».

-    C’est toi qui as fait ce choix, poursuivis-je. Tu as choisi ton travail plutôt que moi. Plutôt qu’Anaïs, Louise et moi. Et tu aurais même sacrifié Jeanne si elle n’avait pas décidé de rester avec vous. Elle ne sait tellement pas ce que c’est d’avoir une famille aimante qu’elle est restée vivre avec des parents qui la font passer après leur vie professionnelle.

-    Tu es cruelle de dire ça !

-    Ce n’est pas la vérité, peut-être ? enchaînai-je immédiatement.

-    Tu avais plutôt l’air contente de nous voir, les dernières fois que nous nous sommes vus !

-    Oui, parce que j’étais encore en manque de Dana et toi. Mais plus le temps passe, plus je vous en veux. J’avais mon cocon chez vous, j’avais une nouvelle famille qui se complétait bien avec ma famille biologique ! Je vous aimais profondément ! Et vous avez tout détruit.

Lorsque j’osai jeter un œil à mon ex-père, je vis qu’une larme coulait sur sa joue. Puisqu’il pleurait déjà, autant que je vide mon sac jusqu’au bout. Je continuai :

-    C’est fini, Tom. Les moments passés ensemble, les départs en vacances… C’est terminé. Il faut que tu tournes la page. Je n’irai plus chez vous, ne partirai plus avec vous. Avec le temps, je ne sais même pas si on gardera contact. C’est comme ça.

 

Après un long moment de silence durant lequel Tom avait sorti un mouchoir et s’était essuyé le visage, il me demanda :

-    Tu es heureuse, au moins ?

-    Autant qu’on peut l’être avec cette réforme à la con.

Je sus qu’il avait eu envie de me reprendre sur mon langage mais l’ingénieur était conscient qu’il n’était plus en position de le faire.

-    Michael et Scarlett sont de bons parents ?

-    Les meilleurs que l’on puisse avoir, répondis-je avec toute la sincérité dont je pouvais faire preuve. Finalement, ta décision a été un mal pour un bien.

Tom se prenait encore une balle perdue. Décidément, il aurait mieux fait de rester chez lui !

Après un autre moment de silence, il reprit :

-    Comment va ton poignet ? Tu ne devais pas retirer ton plâtre il y a déjà deux semaines ?

-    Si mais je n’ai pas respecté les prescriptions médicales donc je me suis reblessée, répondis-je.

-    Je me doute que tes parents n’ont pas dû être contents, commenta Tom après s’être pincé les lèvres.

-    Effectivement, mes fesses s’en souviennent, répondis-je.

Nous rîmes succinctement tous les deux, ce qui scella notre premier moment de complicité depuis très longtemps.

-    Tu prends toujours autant la fessée ?

-    Moins que chez vous car Scarlett est redoutable ; et Michael… Michael doit être évité à tout prix.

-    Eh bien ! s’étonna mon ex-père, jamais je ne t’ai entendue parler ainsi ! Tu dois sacrément le craindre.

-    N’importe qui le craindrait, dis-je. Il est plus dangereux que tous vos instruments réunis, à Dana et toi !

-    Même la canne ?

-    Je préfère encore recevoir vingt coups de canne plutôt qu’une seule déculottée de mon père. Et pourtant, les souvenirs de la canne sont gravés dans ma mémoire !

-    Dis donc Manou, te serais-tu assagie ?

-    C’est compliqué mais j’essaie. J’essaie de toutes mes forces ! Et lorsque j’échoue, je prie tous les dieux possibles pour ne pas avoir à faire à papa.

-    On dirait qu’il t’est sacrément tombée dessus, je me trompe ?

Je secouai la tête avant d’ajouter :

-    J’ai fait beaucoup de bêtises à l’école ces derniers temps ; mes parents ont été convoqués deux fois la semaine dernière. Et avant-hier, j’ai été insolente en classe… Alors Michael a… il a…

Je fis la grimace tant le souvenir de lundi était douloureux.

-    Il a mis les points sur les « i » et les barres sur les « t » ?

-    Disons que depuis la semaine dernière, j’ai vraiment des raisons de le craindre. Et depuis lundi, j’ai vraiment beaucoup trop peur qu’il me punisse. Hier, j’ai dit une phrase malheureuse à voix haute par mégarde, il m’a donné une fessée sur le pantalon… Rien que de penser qu’il puisse se mettre à nouveau en colère contre moi…

Les larmes me montèrent aux yeux et je commençai à trembler. Tom haussa les sourcils. Je savais qu’il n’en revenait pas.

-    Eh bien ! Tu ne craignais pas autant la fessée avec nous ! C’est la preuve que Michael et Scarlett sont les parents qu’il te faut, s’ils arrivent à te faire aller sur le droit chemin. C’est le but des familles d’accueil.

-    Faire des bêtises, repris-je après un court silence, c’était ma façon à moi de lutter contre cette maudite réforme. Et puis… J’ai toujours eu l’habitude de faire ce que je voulais, tu comprends ? Être sage et obéissante du jour au lendemain, pour la rebelle que je suis, c’était impensable… Et puis, j’ai découvert l’amour. Je sais pertinemment que Dana et toi m’aimiez ; mais avec Scarlett et Michael c’est… différent. Je vois qu’ils m’aiment dans leurs yeux dès qu’ils me regardent, même quand ils se fâchent, je vois qu’ils m’aiment ! Alors oui, il faut que j’apprenne à me frustrer et à devenir sage, pas seulement par crainte de mon père – même si c’est l’argument majeur ! – mais aussi parce qu’ils m’aiment énormément et que je ne veux pas les faire souffrir.

-    En tout cas, je suis très fier de toi, Manou. Tu as déjà bien changé en trois mois de temps et je suis persuadé que tu auras une belle évolution.

-    Je… j’ai des devoirs, dis-je pour abréger ce moment gênant pour moi. Je dois rentrer.

-    Oh, dit Tom qui semblait à nouveau blessé. Oui, bien sûr !

J’attrapai mon cartable et le mis sur mon dos après m’être levée du banc.

-    Eh bien, au revoir, Manou, dit Tom.

-    Au revoir, dis-je.

Me retournant vers lui après que nous ayons fait quelques pas, je me retournai et l’appelai :

-    Tom !

-    Oui, Manou ?

-    Ne viens plus me voir, s’il te plaît. Ça me fait du mal. Et à Louise et Anaïs aussi. Elles ne le diront peut-être pas aussi franchement que moi mais elles en souffrent. N’essayez plus de nous parler Dana et toi, s’il vous plaît.

-    D’accord mais nous continuerons à prendre de vos nouvelles auprès de vos parents.

-    C’est entre eux et vous. Mais ne nous mêlez plus à ça.

-    D’accord.

Avant de voir Tom pleurer une nouvelle fois, je me tournai vers ma maison et ouvris le portillon.

 

       Papa était là lorsque je rentrai : je pus me confier à lui et pleurer de colère dans ses bras. Alors que je lui racontais ma conversation avec Tom sans omettre le moindre détail (Michael apprenait donc que ses récents coups de pression avaient fonctionné et devait s’en réjouir), mon père me caressait les cheveux en m’écoutant patiemment. Comme d’habitude, confirmant son titre de meilleur père d’accueil du monde, le chef de famille trouva les mots justes pour apaiser ma souffrance. Ce moment inattendu avec Tom avait ouvert beaucoup plus de cicatrices que je ne le pensais. Mes plaies étaient à nouveau à vif, il fallait alors tout recommencer ; un peu comme pour mon poignet.

 

       Nous fîmes nos devoirs et dinâmes en famille. Puis, mes sœurs et moi montâmes dans nos chambres pour réviser après avoir souhaité une bonne nuit à notre père bien aimé.

 

       Je révisais le schéma de Jakobson en sciences du langage lorsqu’Anaïs entra dans notre chambre – sans frapper ! – brandissant son téléphone, l’écran face à nous. Elle s’exclama, en s’efforçant de ne pas se faire entendre de papa :

-    Les filles ! On est mercredi soir et comme tous les mercredis soirs, il y a…

Nous ne voulûmes pas répondre bien que nous connaissions la réponse.

-    …la soirée chez Vincent ! finit Anaïs, seule.

-    Et ? demandai-je.

-    Marion et Angélique y vont ! dit Anaïs. Et toutes nos autres copines aussi : Daphné, Elise, Jade… Du coup, j’y vais aussi !

-    Papa t’a dit oui ? s’étonna Louise.

-    Je vais faire le mur, patate ! répondit notre sœur. Tu es sûre que t’es première de la classe, toi ?

-    Nan mais ça ne va pas, la tête ?! la grondai-je. Tu restes ici !

-    Il y aura aussi Sacha… dit Anou à Louise qui rougit instantanément.

Sacha était le tout nouveau crush de Louise, depuis qu’elle avait fait tomber ses livres dans les escaliers vendredi et que celui-ci l’avait aidée à les ramasser. Sacha n’était pas du tout dans notre filière et devait avoir deux ans de plus que nous ; mais Louise avait vraiment craqué sur lui. Il faut dire qu’il était plutôt mignon, le portrait craché du chanteur Vianney. Tout à fait le type de mec pour lequel Louise fond !

La réplique d’Anaïs la convainquit immédiatement.

Alors qu’elle était en pyjama, ma sœur entreprit de s’habiller.

-    Tu fais quoi là ? lui aboyai-je.

-    S’il y a Sacha, il faut absolument que j’y aille ! me dit Louise.

Malgré mes protestations, quelques minutes plus tard, mes sœurs étaient habillées, maquillées et prêtes à aller chez Vincent.

-    S’il te plaît, viens avec nous ! me supplièrent-elles.

C’était le moment de mettre à exécution les paroles dites à Tom plus tôt dans la journée. Allais-je céder à la tentation comme je le faisais d’habitude ?

-    Les filles, si on se fait gauler… J’ai vraiment trop peur de papa et maman pour sortir !

-    Marie, t’es sérieuse, là ?! s’étonna Anaïs. Toi qui es toujours la première à vouloir faire la fête ?!

-    J’ai trop peur de prendre une déculottée ! avouai-je. Et vous devriez avoir peur aussi !

-    On ne se fera pas chopper ! dit Anaïs.

-    Et c’est quoi votre plan pour ne pas se faire chopper ? demandai-je.

-    De toute façon, une soirée avec Sacha, ça vaut toutes les déculottées du monde, dit Louise, les yeux remplis d’un amour écœurant digne d'une pré-ado.

-    Ça se voit que tu n’en as pas reçu depuis bien longtemps ! lui lançai-je. Toi qui me faisais la morale ce matin en me rappelant que papa pouvait me tomber dessus à tout moment, tu n'es plus du tout crédible !

Contre toute attente, je ne cédai pas. J’étais assez fière de moi ; mais je ne réussis pas à faire changer mes sœurs d’avis. Elles sortirent en douce par la porte du garage alors que papa, qui pensait que nous dormions, matait un film dans le salon, les trois chats étalés avec lui sur le canapé.

 

       Cessant mes révisions, j’étais rongée par la culpabilité de ne pas avoir réussi à les faire changer d’avis. Puis, une angoisse fit son apparition dans mon estomac et se propagea jusqu’à mon cerveau : et si papa et maman découvraient leur sortie et apprenaient que je leur avais caché la vérité ? Prendrais-je moi aussi une fessée pour complicité ? Mais je ne pouvais tout de même pas dénoncer mes propres sœurs ! Je commençai à pleurer. Que faire ? Mon seul et unique objectif était d’éviter une punition. Mais…que faire ?!

J’entendis la porte d’entrée s’actionner : maman rentrait du travail. Si j’avais quelque chose à dire, c’était maintenant ou jamais ! Le stress me transperçait tellement le ventre que cela me donnait des douleurs insoutenables.

       Je descendis les escaliers à tâtons, tiraillée entre l’envie d’éviter une punition et celle de couvrir mes sœurs.

 

A suivre…

La suite !

Commentaires

  1. Juste... 😮
    Quel suspense

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  2. Géniale comme toujours
    Que Va faire marie
    Le suspense et à son comble 😁

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  3. La rencontre entre Marie et Tom fut douloureuse ... il est évident que l'attachement de l'un pour l'autre est toujours très fort ; Marie le manifeste par la colère et Tom par les larmes.
    C'est bien que Marie ait pu exprimer clairement sa souffrance d'avoir perdu ce ''Premier Papa'' de cette façon. Cette rencontre permet à Marie de faire le point et de démarrer vraiment sa nouvelle Vie familiale et à Tom d'entreprendre son ''deuil''
    Ce chapitre est chargé d'émotion et siscite beaucoup d'empathie.
    Un grand Bravo👍

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  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -