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Journal d'une étudiante accueillie. - Chapitre 70 (2ème partie)

 



       Je descendis les escaliers en pleurant. Maman, qui enlevait ses bottes dans l’entrée, m’aperçut immédiatement :

-    Qu’est-ce que tu fais là, ma grande ?

-    Maman ! gémis-je en m’asseyant sur la marche sur laquelle je me trouvais, incapable de contrôler mes pleurs.

-    Oh Marie ! se lamenta Scarlett en me rejoignant le plus rapidement possible. Raconte à maman ce qui ne va pas !

-    Je ne peux pas ! réussis-je à articuler.

Ma mère s’assit à côté de moi et me prit dans ses bras. Je fus instantanément entourée par sa chaleur et son amour.

-    Marie ? demanda mon père depuis le rez-de-chaussée. Tu pleures ?

Scarlett me convainquit d’aller m’asseoir sur le canapé et me prépara un chocolat chaud qu’elle me servit. Mon mug tout chaud dans les mains, un plaid sur les épaules, mon père assis à ma droite et ma mère à ma gauche, j’aurais dû me sentir on ne peut mieux. Pourtant, j’avais l’impression que mon cœur pesait quinze tonnes !

-    Chérie, il faut absolument que tu nous dises ce qui se passe ! insista mon père. Nous devons t’aider !

-    Si je ne parle pas, je vous trahis ! dis-je, mes larmes s’étant légèrement estompées. Mais si je parle, je trahis mes sœurs ! Je ne sais vraiment pas quoi faire…

-    Une chose est sûre, tu ne peux pas rester dans cet état-là, me dit Scarlett pendant que son mari hochait la tête.

-    Anaïs et Louise sont les premières personnes que j’ai rencontrées depuis la réforme, vous comprenez ? Elles sont vraiment devenues mes sœurs, on a tout traversé ensemble… Je ne veux pas qu’elles s’attirent des ennuis par ma faute ! Je ne me le pardonnerai jamais !

-    Marie chérie, il faut vraiment que tu vides ton sac car tu commences à nous faire peur ! s’inquiéta ma mère.

-    Quelles seront les conséquences pour tes sœurs si tu parles ? se renseigna mon père.

-    Vous allez les punir, répondis-je.

-    Attends, tu te mets dans cet état-là pour une fessée ?! s’indigna mon père. Tu es en train de te rendre malade uniquement parce que tu ne veux pas que tes sœurs reçoivent une fessée, Marie ?! Rien que pour ça, tu en mériterais une également !

-    Michael, s’il te plaît ! le tempéra ma mère.

-    Ça me rend fou de la voir dans cet état-là ! pesta mon père en se levant.

Puis, il agita son index en ma direction et poursuivit :

-    Maintenant, tu vas nous dire ce qui se passe, et tu vas le faire immédiatement, Marie ! Sinon je vais me fâcher !

Les yeux rivés vers le sol, je pris une grande inspiration et lâchai :

-    Louise et Anaïs sont sorties en douce pour aller à la soirée chez Vincent.

Ma phrase fut suivie d’un long silence durant lequel mes parents accusèrent le coup. Puis, mon père me demanda, furieux :

-    Depuis combien de temps sont-elles parties ?!

-    Quinze minutes environ, hoquetai-je.

-    Je peux savoir pourquoi tu n’es pas avec elles ?!

-    Je craignais trop de prendre une fessée, répondis-je.

-    Tu as eu bien raison sur ce coup-là ! me fit remarquer Michael. Je vais immédiatement les chercher ! Elles vont entendre parler de la ville !

Je ne rectifiai pas mon père à la suite de son expression mal employée : il était bien trop en colère et moi, j’étais remplie de culpabilité.

 

       Ma mère continuait de me consoler après que son mari ait claqué la porte derrière lui.

-    Elles vont se faire tuer à cause de moi ! pleurai-je, la tête collée contre le torse de Scarlett.

-    Non, pas à cause de toi, ma puce ! A cause d’elles et de leur bêtise !

-    Mais si je ne vous avais rien dit, elles ne se seraient pas fait prendre ! insistai-je.

-    Si, Marie, puisqu’en rentrant du travail, je serais allée vérifier si vous étiez toutes les trois couchées. Puisque le coup des oreillers et des peluches mises sous la couette pour faire illusion ne fonctionne pas avec moi, j’aurais forcément vu qu’elles n’étaient pas là. Et pour le coup, tu aurais certainement pris une fessée pour complicité !

J’avais donc vu juste. Sans le savoir, maman soulageait ma conscience.

Puisque c’était la soirée confidences, j’avouai à Scarlett que je ne voulais plus partager ma chambre avec Louise.

-    Pourquoi ? me demanda ma mère.

-    Nous n’avons pas le même rythme de sommeil, Louise se réveille très tôt et du coup, ça me réveille… Et puis elle me fait toujours des réflexions, je ne peux jamais faire ce que je veux, j’ai l’impression qu’elle est en train de m’épier… J’aimerais juste avoir un endroit à moi pour souffler un peu sans que personne ne m’embête.

-    Tu exagères, me gronda doucement ma mère, nous allons devoir tout redéménager !

-    Je suis désolée, dis-je. Sinon on reste comme ça, ce n’est pas grave…

Scarlett me regarda quelques instants puis me dit :

-    Bon, fais-nous un croquis de la nouvelle chambre que tu aimerais avoir et nous tâcherons de faire au mieux, d’accord ?

-    Merci maman ! dis-je en l’embrassant sur la joue.

-    Maintenant, au lit. Il est tard. Il faut que tu dormes. Et puis, je vais être occupée avec tes sœurs.

-    Ah…

-    Marie, arrête de culpabiliser. On l’aurait su de toute façon. Rien n’est ta faute, d’accord ! Je veux que tu t’enlèves ça de la tête. Aller, au lit mon p’tit cœur.

Ma mère me borda mais je ne pus bien évidemment pas m’endormir de suite.

 

-    Dépêchez-vous d’aller vous coucher !! entendis-je mon père vociférer depuis l’entrée. Et si j’en entends une de vous deux ouvrir la bouche, je lui en remets une !!

-    Chuuut ! lui dit ma mère. Marie dort !

Je n’entendis plus mes parents par la suite ; j’ouïs uniquement ma sœur entrer dans la chambre en pleurant comme une madeleine. Elle se mit en pyjama le plus discrètement possible et se coucha.

       Louise pleura jusque tard dans la nuit, ce qui me fit culpabiliser à nouveau, comme si les paroles de ma mère s’étaient envolées.

 

Jeudi 5 décembre 2019

 

-    Il nous a données une fessée devant tout le monde, Marie ! Tu te rends compte ?! Même devant Sacha ! J’étais morte de honte ! Je ne vais plus jamais pouvoir retourner à la fac !

-    C’était une déculottée ? demandai-je.

-    Non, la déculottée c’était en arrivant à la maison, dit Louise. Mais on s’est quand même prises cinq claques sur les fesses devant tout le monde !!

-    Oh, mais ce n’est rien ça ! Tout le monde en prend dans sa famille d’accueil, on n’est pas les seules !

-    Oui mais pas devant tout le monde !! insista Louise.

-    Si, rappelle-toi Raphaël, la semaine dernière à la fac… Et Elise aussi ! Et…

-    Oui bon, j’ai compris ! C’est juste que c’était trop la honte !

-    Je croyais qu’une soirée avec Sacha valait toutes les déculottées du monde.

-    Ta gueule ! me dit Louise.

Elle lâcha cette insulte au moment précis où maman passait devant notre chambre, une pile de linge propre plié dans les mains.

-    Comment est-ce que tu parles à ta sœur ?! la gronda-t-elle en entrant dans la pièce.

-    Je ne l’ai pas mal pris, maman ! dis-je pour défendre Louise.

-    Ce n’est pas une question de susceptibilité, Marie ! dit la flic en posant le linge sur mon lit. C’est une question de langage !

Scarlett pencha Louise sous son bras et lui asséna une dizaine de claques sur le derrière.

-    Tu penses vraiment que c’est le moment de faire des tiennes, Louise ?!

-   

-    Tu me réponds quand je te parle ! gronda maman et lui redonnant une claque sur les fesses.

-    Non maman, répondit ma sœur toute penaude.

-    Alors fais-toi discrète !

Notre mère sortit de notre chambre après avoir repris le linge et je vis que Loulou se retenait de pleurer.

-    Pleure si tu en as envie, il ne faut pas garder ça en toi, lui conseillai-je alors qu’elle se frottait les fesses.

-    Je commence à comprendre ce que tu ressens, parfois ! me dit-elle en ignorant ma réplique.

 

L’après-midi fut heureusement plus joyeux. Nous le passâmes à transformer entièrement la maison en chalet du Père Noël.

Lorsque nous eûmes terminé, la magie opéra : c’était incroyable ! Le sapin, haut de deux mètres, captait le regard par sa beauté. Les guirlandes lumineuses réveillaient l’esprit des fêtes ; et les bougies pailletées donnaient vraiment l’impression que les lutins allaient débarquer d’une minute à l’autre.

-    Nous n’avons jamais eu une aussi belle maison pour Noël ! s’exclama Michael.

-    Espérons que les chats ne saccagent pas tout ! s’inquiéta Scarlett.

 

Au dîner, nous parlâmes des vacances de Noël. Nous nous mîmes tous les cinq d’accord : la famille Webber au complet fêtera Noël le 25 au soir. Le réveillon du 24 et le déjeuner du 25 se dérouleront dans nos familles biologiques. Aussi, j’annonçai à Michael et Scarlett que je souhaitais passer la deuxième semaine des vacances avec eux, contrairement à mes sœurs. Louise partait au ski avec ses parents biologiques, et Anaïs préférait passer sa deuxième semaine avec ses grands-parents biologiques. Je n’aurais donc Michael et Scarlett rien que pour moi et j’en étais déjà ravie !

-    A toi de nous dire où tu veux aller, ma chérie ! me dit mon père. C’est à toi de choisir notre destination !

-    Je vais y réfléchir, répondis-je.

 

Je préparais mon cartable pour le lendemain matin lorsque mon père entra dans ma chambre :

-    Coucou ma puce, je venais juste te rappeler que ta mère t’emmène à la clinique demain matin. Il faudra que tu te lèves un peu plus tard que d’habitude.

J’avais effectivement complètement oublié que je passais ma journée à la clinique demain pour faire une batterie d’examens ; ceux-ci ayant pour but de vérifier l’état de mes intestins. En fin de journée, je verrai également l’orthopédiste pour mon poignet avec une semaine d’avance. J’espérais de tout cœur qu’il accepte de me mettre une attelle.

       Mon père sortit de ma chambre et je laissai tomber mon cartable, me disant que je verrais donc cela dimanche soir. Cela allait me faire du travail en plus de récupérer les cours – surtout juste avant les partiels ! – mais j’étais tout de même heureuse de louper une journée ennuyeuse à la fac, d’autant plus que je n’aimais pas plus que ça les cours du vendredi.

      

A suivre…

La suite !

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 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

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