Lundi 9 décembre 2019.
Mes fesses douloureuses
furent la première chose que je sentis ce matin en m’asseyant sur mon lit.
J’étais bien résolue à ne plus faire de vagues ; mais lorsque je pris mon
petit déjeuner en compagnie de mes sœurs et de mon père, l’annonce de Michael
me fit penser qu’être sage s’annoncerait plus compliqué que prévu :
-
Les filles, vous
savez qu’en début de semaine, votre mère est totalement submergée par le
travail. Vous ne la voyez que très peu, d’ailleurs. Eh bien, exceptionnellement
ces prochains jours, cela va être mon cas aussi. Je suis nommé sur un nouveau
projet dans ma boîte et je vais devoir aller sur site durant deux semaines à
partir d’aujourd’hui. Vous me verrez au petit déjeuner le matin mais je ne
rentrerai que lorsque vous serez couchées. A partir de jeudi, votre mère sera
là pour vous gérer le midi et le soir mais pour ce qui est d’aujourd’hui,
demain et après-demain, vous allez devoir vous passer de nous.
-
C’est Assa qui va
nous garder ? demanda Anaïs en tentant de camoufler sa joie dans le ton de
sa voix.
-
Non, répondit notre
père. Assa est beaucoup trop gentille avec vous, nous savons très bien que vous
ne feriez qu’une bouchée d’elle !
-
Mais alors, on va se
gérer seules ? demanda Louise, pleine d’espoir.
-
Non plus, vous
auriez vite fait de faire n’importe quoi !
Il ne restait plus qu’une solution. Oh non, je ne voulais pas
l’entendre. Je ne voulais vraiment pas l’entendre…
-
C’est oncle Caleb,
tante Justine et leurs fils qui vont venir vous garder, finit par déclarer
papa.
-
Ils ont vraiment
besoin d’être quatre ?! demandai-je, contrariée.
-
La plupart du temps,
votre oncle et votre tante seront là, répondit Michael. Mais s’ils sont pris
par le travail, leurs fils prendront le relais.
-
Ils vont dormir à la
maison ? s’informa Louise.
-
Non, ils seront
uniquement là jusqu’à ce que nous rentrions du travail votre mère et/ou moi.
-
Et le midi, on
mangera à la fac ? interrogeai-je.
- Vu comme tu es capricieuse avec la nourriture, c’est tout bonnement hors de question ! trancha l’architecte en informatique. Ils seront présents le midi.
-
Roh mais papa, ils
sont trop sévères ! me plaignis-je. Je n’ai pas envie qu’ils s’occupent de
nous !
-
Ce n’est que pour
trois jours, ma princesse ! me rassura mon père.
-
Six !
rectifiai-je. Aujourd’hui, demain et après-demain ; et puis lundi, mardi
et mercredi de la semaine prochaine !
-
Croyez-moi, j’en
suis désolé, surtout que la semaine prochaine, ça tombe pendant vos partiels.
Mais nous ne pouvons pas faire autrement.
Je partis donc à la fac en boudant. Même si mes parents n’y
pouvaient rien, je leur en voulais de nous laisser avec Caleb et Justine.
Mes sœurs et moi
rentrâmes donc à la maison pour midi, les mains pleines de deux nouvelles
notes : l’une en littérature française, l’autre en culture littéraire.
Pour ma part, j’avais eu 6/20 à la première, 15/20 à la deuxième. J’étais
bien contente de ne croiser ni mon père avant demain matin, ni ma mère avant
jeudi matin car j’avais toujours leur barème en tête ; ce dernier n’était
pas compatible avec la bonne santé de mes fesses. Cependant, j’ignorais totalement
la réaction de mon oncle et de ma tante. Caleb et Justine appliqueraient-ils le
barème de Michael et Scarlett ?
Nous poussâmes la porte
d’entrée avec une grande appréhension. La présence de notre oncle et de sa
femme avait occupé toutes nos conversations de la matinée. Même nos amis
étaient au courant puisque nous n’avions que l’inquiétude en tête. Vu comment s’était déroulé le dîner il y a dix jours, ça sentait vraiment mauvais pour ce
midi ; surtout avec les deux notes qui venaient de tomber !
Anaïs, Louise et moi
appliquâmes le rituel en vigueur à la maison, à savoir enlever nos manteaux,
nous déchausser, enfiler nos chaussons et aller nous laver les mains. C’est en
accomplissant cette dernière tâche que nous croisâmes Caleb et Justine dans la
cuisine.
-
Bonjour les
filles ! s’exclama notre oncle d’un ton enjoué.
-
Le repas sera
bientôt prêt, je viens de le mettre au four, poursuivit Justine. Nous pourrons
déjeuner dans quinze minutes !
-
C’est toi qui l’as
cuisiné ? demandai-je à ma tante.
-
Oui, pourquoi ?
s’étonna-t-elle.
-
D’habitude,
expliquai-je, maman prépare tous les repas de la semaine le week-end et les met
au congél’ pour gagner du temps le midi.
-
Eh bien ce midi,
j’avais envie de cuisiner, dit Justine.
-
Tu as cuisiné
quoi ? interrogeai-je.
-
Un gratin de
brocolis, répondit-elle.
-
Je n’aime pas ça, avouai-je.
Maman ne fait que des choses que j’aime manger.
-
Tu n’as même pas
encore goûté, comment sais-tu que tu n’aimes pas cela ? se renseigna ma
tante.
-
Je déteste les
brocolis depuis toujours ! insistai-je.
-
Tu mangeras ce que
tu auras dans ton assiette, Marie ! me gronda Justine en jetant un coup
d’œil à son mari.
-
Exactement !
appuya Caleb.
Je demandai alors à mes sœurs leurs téléphones pour que je puisse
appeler mes parents.
-
Tu ne vas
certainement pas les déranger au travail, Marie ! me réprimanda Caleb.
Mais enfin, qu’est-ce qui t’arrive ?! Tu ne vas commencer à nous agacer, d'accord ?! Tu n’as pas intérêt !
-
Monte dans ta
chambre pour réfléchir un peu à ton comportement ! m’ordonna ma tante.
Nous t’appellerons quand le repas sera prêt !
Alors que je tournais les talons en direction des escaliers, je
pris le temps d’insulter mes sœurs de lâches et en particulier Anaïs :
elle non plus n’aime pas les brocolis !
Je montai donc dans ma
chambre ; mais bien déterminée à ne pas me laisser faire, j’attrapai une
paire de baskets dans mon dressing, enfilai une veste et m’enfuis de la maison
par le garage. Je connaissais déjà bien trop ce chemin pour appréhender de me
faire chopper.
Une fois dans la rue,
je me rendis devant la fac et hélai un taxi qui me déposa au fast-food le plus
proche. Je fus surprise d’y retrouver quelques-uns de mes amis : je
m’incrustai et mangeai avec eux après avoir récupéré ma commande.
-
Pourquoi Ana et Lou
ne sont pas avec toi ? me demanda Marion avant de mordre dans son burger.
Je narrai alors toute l’histoire à ma bande de potes.
-
Tu as désactivé la
géolocalisation sur ton tel’, j’espère ! me dit Guillaume.
-
Je suis privée de
téléphone jusqu’à la Saint Glinglin, l’informai-je. Il est éteint et dans le
coffre-fort de mes parents. Pas de risque à ce niveau-là.
-
Mais Marie, comment
vas-tu faire ce soir ? me demanda Jade. Tu ne vas pas pouvoir te cacher
jusqu’à ce que tes parents rentrent du travail ! Ils vont te tuer !
Lâchant un soupir désespéré, je me résignai :
-
Non, je rentrerai à
la maison après les cours et prendrai la trempe que mon oncle et ma tante vont
me filer. En espérant que ce soit ma tante qui s’en charge.
-
Pourquoi tu dis
ça ?! demanda Guillaume. Elle n’est pas en mode « Lara Croft »
comme ta mère ?
-
Nan, elle est plutôt
en mode « sortie d’Auschwitz ».
-
Oh t’es gore !!
s’exclama Angélique malgré l’éclat de rire général.
-
Alors, cherche
pas ! reprit Guillaume après avoir fini de rire. C’est forcément ton oncle
qui va t’en coller une ! Si ta tante est aussi maigre que tu le
dis, elle ne pourra pas te maîtriser !
-
Par contre, mon
oncle est le même genre d’armoire à glace que mon père, précisai-je. Si
effectivement c’est lui qui me tombe dessus, je n’aurai que mes yeux pour
pleurer ! Vu comme mes parents m’ont déjà tuée ce week-end, je ne sais pas
si j’arriverai à supporter une autre trempe !
-
Ça s’trouve, ils
seront plus indulgents que tes parents, vu que tu n’es pas leur fille ! pensa
tout haut Jade.
-
Je prie pour que tu
aies raison, conclus-je.
Je retournai à la fac pour
13h15 espérant pouvoir parler avec mes sœurs avant le début des cours. Comme je
l’imaginais, elles avaient eu la présence d’esprit de me ramener mon sac de
cours, que j’avais bien sûr laissé à la maison avant de fuguer.
-
Tiens, reprends ton
sac ! me dit Anaïs en me le lançant. Il pèse une tonne !
-
C’est le poids des
lingots d’or, répondis-je ironiquement. Alors, ils sont fâchés à quel
point ?
-
Ah bah c’est clair
que tu vas t’en prendre une quand tu vas rentrer ! m’informa Ana. Et plus
tu vas tarder, pire ce sera !
-
Ils sont vraiment
hyper fâchés ? questionnai-je encore pour être sûre.
-
Oncle Caleb, ça a
l’air d’aller à peu près, dit Louise. Par contre, l’autre cure-dents est
furieuse ! Elle veut ta mort !
-
Sérieusement ?!
m’étonnai-je.
-
Louise exagère
légèrement, continua Anaïs après avoir levé les yeux au ciel. Par contre, c’est
sûr qu’elle va travailler son mari au corps pour qu’il te colle la fessée de ta
vie ! A savoir si elle va réussir ou non…
-
Et quand papa et
maman apprendront ça… enchaîna Louise.
-
Oui bon ben ça
va ! m’exclamai-je pour les faire taire. Il n’est pas l’heure d’aller en
cours, là ?!
J’eus bien du mal à me
concentrer, que ce soit en anglais ou en mathématiques. J’aime pourtant
beaucoup les matières du lundi après-midi mais j’appréhendais le retour à la
maison. A quelques jours des partiels, le petit ange dans ma tête prit la ferme
résolution que la bêtise de ce midi était la dernière de ces prochaines
semaines ; ce à quoi le petit diable répondit : « Ben
voyons ! ».
Oncle Caleb et tante
Justine étaient assis dans le canapé devant la télé lorsque mes sœurs et moi
rentrâmes à la maison. La boule dans mon ventre me gênait énormément.
Heureusement, elle serait bientôt partie.
-
Viens ici,
mademoiselle !! me gronda ma tante dès qu’elle m’aperçut.
-
Pardon pour mon
comportement tante Justine, dis-je en espérant limiter la casse pour mon
postérieur. Pardon pour mon comportement oncle Caleb.
Je pris visiblement ma tante de cours puisqu’elle se stoppa, la
bouche ouverte et son index pointé sur moi, ne sachant plus quoi dire. Elle
ferma ensuite la bouche puis la rouvrit pour me gronder :
-
Tu peux t’excuser,
oui ! Tu as enchaîné un caprice et une fugue en moins de cinq minutes !
Ton oncle et moi étions morts d’inquiétude ! Il aurait pu t’arriver
n’importe quoi !
-
Je suis juste allée
manger au fast-food le plus proche, répondis-je.
-
Et comment
pouvions-nous le savoir ?! s’enquit Justine.
-
Je t’ai dit que je
n’aimais pas les brocolis.
Elle me décolla une gifle, plutôt costaude pour une femme de sa
carrure ; mais je préférais cela à une fessée.
-
Quelle
insolence !
-
Je dis seulement la
vérité, rétorquai-je.
Elle brandit à nouveau sa main, prête à l’abattre sur mon autre joue :
ce fut son mari qui la stoppa.
-
Arrête, Ju !
lui ordonna-t-il.
-
Tu entends cette
insolente ?! s’offusqua sa femme. Tu l’entends ?!
-
Je ne suis pas
insolente, je ne fais que dire la vérité ! plaidai-je.
-
Tu réponds à ta
tante pendant qu’elle te sermonne ! me gronda Caleb. Je considère
également que c’est de l’insolence ! Je te conseille de faire profil bas,
Marie !
La grosse voix de mon oncle était beaucoup plus impressionnante que
celle de Justine. Je n’eus pas le courage de lui répondre.
-
Ton comportement est
fortement répréhensible ! poursuivit Caleb. Tu as manqué de respect à ta
tante qui s’était donné du mal à cuisiner le repas…
-
Elle n’en avait pas
besoin, murmurai-je sans que personne ne m’entende.
-
… Et toi, non
seulement tu balaies son travail du revers de la main mais en plus tu décides
d’aller manger ailleurs ! Te rends-tu compte de l’impertinence de ton
attitude ?!
-
Je suis désolée,
oncle Caleb, dis-je timidement. La nourriture est un sujet sensible pour moi et
je…
-
Et tu n’es
visiblement pas assez punie ! me coupa Justine. Sinon, tu te comporterais
autrement !
-
Ça n’a rien à
voir ! rétorquai-je, ignorant le coup de coude de Louise. La nourriture,
c’est compliqué pour moi ! Vous devriez déjà vous estimer heureux que
j’aie mangé ce midi !
C’en fut trop pour Caleb qui m’attrapa par le bras et me colla cinq
claques sur les fesses. Pas de doute, il avait la même force que son petit
frère !
-
Tu me parles sur un
autre ton ! me gronda-t-il. Et qui nous prouve que tu as mangé,
hein ?!
-
J’étais avec des
amis, ils vous le confirmeront ! grommelai-je en me massant le derrière. J’ai mangé cinq nuggets et un yaourt à
boire !
-
C’est bien
en-dessous de la portion que tu dois manger à chaque repas !
Zut, un point pour lui. Je rebondis :
-
Mais au moins j’ai
mangé ! J’aurais pu sauter un repas !
-
Si tu avais fait
cela, je t’aurais flanqué la déculottée du siècle !!
-
Parce que tu ne vas
pas le faire ?! s’offusqua Justine. Ta nièce me manque de respect, fugue
pour aller manger ailleurs sans rien nous dire, ne respecte pas ses
prescriptions alimentaires, et se permet d’être incommensurablement insolente
en rentrant à la maison ; et tu ne vas pas la fesser ?!
J’eus envie de lui balancer un énorme « Ta
gueule ! » mais cela aurait signé mon arrêt de mort.
Je vis dans son regard que le comptable réfléchissait profondément.
-
Caleb ?!
insista Justine.
Il ne répondit pas et continua de me fixer du regard.
- Caleb ?!?! réitéra l’infirmière.
Mon oncle réfléchit encore quelques secondes puis m’empoigna
l’avant-bras. Je me mis alors à le prier ; il y avait un peut-être un
espoir de le faire plier. Si sa saleté de femme ne l’avait pas poussé à me
punir…
Malgré mes prières, Caleb s’assit sur le canapé et me renversa sur ses genoux. Contre toute attente, il me laissa mes vêtements : je pris alors une salve sur mon jeans ; salve que je sentis nettement passer. Mes fesses me brûlaient, même avec les couches de vêtements que je portais. Les trempes de Caleb étaient vraiment à la hauteur de celles de Michael !
-
Baisse-lui son
pantalon, Caleb ! ordonna ma tante, hors d’elle. Elle le mérite
amplement !
Mais mon oncle ne l’écoutait pas et continuait d’abattre sa main
sur mon jeans. Les claques étaient telles que je commençais à gigoter
sérieusement. Je me surpris même à négocier avec mon bourreau :
-
Oncle Caleb, je te
jure que je vais me tenir correctement ! Je te le promets ! Arrête,
s’il te plaît ! S’il te plaît,
arrête !
-
Caleb, baisse-lui
son pantalon !! insistait ma tante.
-
Si tu ne te tais pas
immédiatement, c’est le tien que je vais baisser !! lui rétorqua alors son
mari devant les mines ahuries de mes sœurs et moi.
Ma tante devint aussi rouge que mes fesses devaient l’être et se
tut. Enfin !!
Quant à moi, je continuais de gigoter sur les cuisses de mon oncle.
Ça commençait vraiment à chauffer !
Une dizaine de claques
plus tard, Caleb s’arrêta. Sans pour autant me laisser me relever, il me
prévint :
-
Je ne veux pas que
tu sois capricieuse ou insolente, Marie ! Tu vas manger sans caprice ce
soir et tu ne nous répondras pas lorsque nous te ferons une réflexion !
C’est compris ?!
-
Oui, oncle Caleb,
répondis-je, haletante.
-
Tu as mal commencé
la semaine ! Au prochain écart de conduite, ça ira mal !
Il me lâcha et je pus me relever.
-
Allez vous laver,
vous mettre en pyjama, et faire vos devoirs, annonça-t-il.
Toutes les trois calmées par ma forte tannée, nous ne bronchâmes
pas.
J’étais une fois de
plus résolue à ne plus faire de vagues ; mais lorsque nous nous mîmes à
table et que tout le monde put manger les lasagnes de Scarlett sauf moi, à qui
ma tante avait gardé une assiette de gratin de brocolis, mon sang ne fit qu’un
tour.
-
Ta femme me
cherche ! dis-je à Caleb.
-
Donne des lasagnes à
Marie, s’il te plaît, chérie ! demanda mon oncle à sa femme.
-
Non, elle va manger des
brocolis ! insista Justine.
N’en pouvant plus, je sortis de mes gonds et envoyai valser
l’assiette par terre, manquant de peu Toulouse, qui détala à toute vitesse.
Ma tante me hurla de nettoyer, je lui envoyai mon verre d’eau à la
figure.
-
Toi, tu montes dans
ta chambre et tu m’y attends !! tonna Caleb. Toi, tu nettoies les dégâts
avant que les chats se blessent avec les morceaux de porcelaine, continua-t-il
à l’adresse de sa femme.
-
Tu plaisantes,
j’espère ?! s’offusqua Justine.
-
C’est ta faute,
cette histoire ! Donc tu nettoies les dégâts !
-
Mais…
-
Justine !! cria
Caleb.
A nouveau, mes sœurs et moi affichâmes des mines effarées en voyant
notre tante se lever et obéir à son mari.
-
Marie ! poursuivit-il
sur le même ton. Vas-tu obéir pour une fois dans ta vie ou faut-il que je te
claque le derrière pour te faire avancer ?!
Pleurant de tristesse, de rage et de honte, je montai l’escalier.
Prenant mon oncle de
cours, je courus dans la chambre d’Anaïs, attrapai son téléphone et m’enfermai
à double tour dans sa salle de bains.
-
Marie !! criait
mon oncle en tapant à la porte. Ouvre cette porte !! Ouvre cette porte,
Marie !!
Sans répondre, je déverrouillai le smartphone d’Anaïs (et remerciai l’univers de connaître son code !) puis appelai mon père. Il répondit immédiatement :
-
Ana ? Il y a un
problème ?
-
Papa, c’est Marie !
Il faut absolument que tu rentres : oncle Caleb veut me tuer !!
Mon oncle ayant très certainement entendu que j’étais au téléphone avec
son frère, cessa de tambouriner à la porte de la salle de bains.
-
Attends ma puce, me
dit calmement mon père. Explique-moi toute l’histoire depuis le début, s’il te
plaît.
Je narrai alors ma journée à Michael, des mauvaises notes aux brocolis,
en passant par ma fugue au fast-food. Je lui racontai absolument tout dans les
moindres détails et mon père m’écouta patiemment tout comme – j’en étais
persuadée ! – son frère de l’autre côté de la porte.
-
D’accord Marie, conclut
mon père. Passe-moi ton oncle, s’il te plaît.
-
Mais si j’ouvre la
porte, il va me tuer !
-
Fais-moi confiance
et ouvre la porte, Marie !
J’obéis alors avec appréhension et découvris mon oncle, debout, les
bras croisés et le regard mécontent.
-
Papa veut te parler,
lui dis-je timidement en lui tendant le téléphone.
Mon oncle prit le téléphone et sortit de sa chambre, ses cheveux
longs volant dans son dos. J’en profitai pour aller dans ma chambre et m’asseoir
sur mon lit. Fébrile, j’attendis que la discussion entre les deux frères se
termine. J’espérais que cette histoire prenne une bonne tournure pour mes
fesses et moi.
Quelques minutes plus
tard, peut-être trois ou quatre, Caleb me rendit le téléphone d’Anaïs et s’assit
à côté de moi sur mon lit.
-
Bon, j’ai parlé avec
ton père.
-
Je me doute,
répondis-je.
-
Il ne cautionne pas
du tout ton comportement et si cela avait été lui, tu n’aurais pas gardé ton
jeans tout à l’heure.
-
Je me doute aussi, répétai-je.
-
Néanmoins, il
reconnaît que le comportement de ta tante n’a pas été correct. Nous avons donc
pris la décision que durant les prochains jours, je viendrai vous garder seul,
sans Justine. Et si je suis absent, l’un de nos fils prendra le relais.
-
Oh, merci oncle
Caleb !! m’exclamai-je en lui sautant au cou.
Je commençais réellement à aimer mon oncle.
-
Attends Marie, tempéra
le comptable. Michael m’a quand même demandé de te flanquer une fessée pour tes
notes et pour avoir balancé l’assiette de ta tante par terre.
-
Mais je…
Caleb leva la main pour me faire taire, puis reprit :
-
Je ne vais pas le
faire. Vu comme Justine t’a embêtée aujourd’hui, je n’ai pas le cœur à te punir
à nouveau. Cela ne te protège pas de ton père demain matin ou de ta mère jeudi ;
mais moi, je ne te punirais plus ce soir.
Je l’aimais vraiment beaucoup.
Grâce à oncle Caleb, je
pus manger les succulentes lasagnes de ma mère ; et même si Anaïs m’incendia
d’avoir utilisé son téléphone sans son autorisation, je passai une soirée plutôt
paisible.
A suivre…
Génial comme toujours
RépondreSupprimerAlala Marie en loupe vraiment pas une
Que vont faire Mickael et Scarlett
Trop hâte de connaître la suite
J'adore comme toujours 🤗 et comme toujours, vous savez créer la surprise ... super !
RépondreSupprimerMarie n'a pas tardé à faire chavirer le cœur de Caleb ! Ça promet 😉
Vivement la suite !!!