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Journal d'une étudiante accueillie. - Chapitre 74 (1ère partie)

 



Mercredi 11 décembre 2019

 

       Puisque je fis la grasse matinée, je ne pus voir mon père ce matin ; mais la première chose que je découvris fut la lettre parentale, en réponse à la mienne. Après l’avoir lue, je me surpris à la serrer contre mon cœur, même avec le « P.S. » ajouté par ma mère. Je la pliai et la rangeai dans mon tiroir avec tous les autres objets qui me sont précieux.

       Louise et Anaïs étaient déjà habillées et en train de réviser. Après leur avoir dit bonjour, je descendis dans la cuisine où Assa me servit mon petit déjeuner. Alors que je le dégustais devant une vidéo piochée sur les réseaux sociaux avec le téléphone de Louise, Assa m’adressa la parole. Scotchée, je la regardai avec des yeux ahuris. Elle qui était d’habitude si discrète et silencieuse, s’était permise de me dire :

-    Marie, je pense que tu devrais te dépêcher. Tes sœurs sont déjà en train de réviser. Tes deux premiers partiels sont demain.

-    Tu crois que je ne suis pas au courant ?! lui aboyai-je. La fac nous a donné la journée pour réviser, je travaillerai cette après-midi !

-    Je ne t’ai pas beaucoup vue travailler ces derniers temps, reprit-elle. Je ne pense pas qu’une après-midi soit suffisante pour assimiler toutes les notions nécessaires, que ce soit en histoire ou en mathématiques.

-    Qu’est-ce que tu en sais, toi ?! m’emportai-je. Tu fais des études, peut-être ?! Non ! Alors tu peux la fermer ! Débarrasse la table au lieu de parler !

Furieuse, je pris mon téléphone et l’emportai dans la salle de bains. Je m’y enfermai et plongeai dans un bon bain chaud tout en continuant de regarder des vidéos sur le téléphone de ma sœur. Cependant, Assa m’avait maintenant fait culpabiliser de ne pas réviser dès maintenant. Grrrr, elle m’énervait !!

 

       Je sortis de la salle de bains pour midi, lorsqu’oncle Caleb appela à table. J’en profitai pour lui dire bonjour puisqu’il venait d’arriver.

Durant le repas, mon oncle me demanda :

-    Marie, je peux savoir pourquoi tu n’as pas révisé ce matin ?

-    T’étais obligée d’ouvrir ta bouche, toi ?! fulminai-je à Assa.

-    Excuse-toi immédiatement ! me gronda Caleb.

-    Mais…

-    Il n’y a pas de « mais », Marie ! insista-t-il. Excuse-toi tout de suite !

-   

-    Tu veux une fessée ?!

J’affichai des yeux ronds pour la deuxième fois de la journée.

-    Non ! répondis-je à la hâte.

-    Alors tu t’excuses !

Je cédai, les dents serrées. Mon oncle ajouta :

-    Je vais télétravailler ici, cette après-midi. Je vous veux toutes les trois avec moi dans cette salle à manger. Vous allez bosser toute l’après-midi. La première qui rechigne ou autre aura à faire à moi. C’est compris ?

Alors que mes sœurs répondaient, je boudai.

-    Marie, est-ce que c’est compris ?! répéta Caleb.

-    Oui, lâchai-je de nouveau les dents serrées.

-    Et tu vas changer d’attitude car tu es en train de faire monter la moutarde, là ! Finis ton assiette.

 

Je ne fis pas de vagues dans l’après-midi, même si oncle Caleb nous fit travailler jusqu’à 18h30. Ma mère allait déjà me tomber dessus demain, je ne voulais pas en ajouter.

 

 

   J’attendis que Louise soit endormie pour me relever. Cette après-midi de travail m’avait fait prendre conscience qu’effectivement, je n’étais pas du tout prête pour demain, trahie par ma fainéantise. Moi, mademoiselle dernière minute, j’étais coincée. Si je voulais réussir mes partiels, je n’avais plus le choix… Je passai plusieurs heures à écrire des anti-sèches à la lampe torche pour ne pas réveiller Louise.

 

 

Jeudi 12 décembre 2019

 

-    Coucou mes chéries ! s’exclama Scarlett en rentrant à la maison le soir.

Je lui courus dans les bras, Anaïs et Louise l’embrassèrent. Puisqu’elle avait eu une urgence ce midi, nous ne l’avions donc pas vue depuis dimanche soir ! Elle nous avait bien manquées !

-    Comment se sont passées vos partiels ?

-    Ça a été, répondit Louise.

-    Ana ? questionna notre mère. Marie ?

Nous ne répondîmes pas. Scarlett se tourna alors vers ma sœur.

-    Bien, passée la joie de nous retrouver, nous avons des comptes à régler ! annonça soudainement la flic. Avant de m’occuper de Marie, je vais m’occuper de toi, Anaïs. Montre-moi tes notes de lundi.

Sagement, ma sœur alla chercher ses copies notées dans son sac de cours. Si je pouvais pour ma part défendre un peu mon 6/20 avec mon 15/20, ma sœur, elle, avait eu 4/20 et 5/20.

Scarlett relut attentivement les copies d’Anaïs et nous la regardâmes dans un silence religieux. Lorsqu’elle eut fini, elle jeta les feuilles sur la table et gronda Anaïs :

-    Tu te fiches de moi ?!

-    Non maman, répondit machinalement Ana.

-    Pour la culture littéraire, tout ce qui était dans le contrôle était dans le cours que je t’avais spécifiquement demandée d’apprendre ! Ce sont purement des questions de cours ! Je t’ai demandée si tu avais appris, tu m’as dit oui ! Je t’ai demandée si tu avais besoin que je te fasse réciter ta leçon, tu m’as dit que ce n’était pas la peine car tu connaissais tout par cœur ! Je t’ai fait confiance, Anaïs ! Tout ça pour quoi ?! Pour que tu me ramènes un 4/20 ?! C’est ça que tu appelles connaître ta leçon par cœur ?!

Vu la déculottée qu’elle se prit, je mis ma main à couper que ma sœur aurait finalement préféré avoir affaire à Michael. Si notre père suit de près notre scolarité, il n’est pas aussi à cheval que sa femme sur nos notes ; il serait plus enclin à laisser passer un petit accident ou à nous gronder sérieusement plutôt que de nous flanquer une volée. Scarlett, elle, est intransigeante. Impossible pour elle de laisser passer le moindre point manqué.

 

       Maman fila donc à ma sœur une déculottée interminable. Elle partit sur la base d’une minute par point manquant jusqu’à 16/20, limite instaurée par mes parents. Vingt-trois minutes de calvaire pour Anaïs qui sortit de cette punition en larmes, en nage et complètement épuisée. Quant à Scarlett, malheureusement pour moi, elle avait toujours l’air en pleine forme. A mes yeux, cette sportive de haut niveau avait plus d’endurance que n’importe qui d’autre : elle aurait pu punir ses sept enfants si elle les avait eus !

 

       Anaïs envoyée dans sa chambre, ma mère se tourna évidemment vers moi.

-    Aller Marie, Va me chercher tes copies.

-    Roh mais maman…

-    « Mais maman », quoi ?! me gronda ma mère. Tu n’as pas ramené les notes demandées, tu assumes maintenant ! Va me chercher tes copies !

-    Mais…

-    Bon, j’en ai assez !!

En ayant ras-le-bol, Scarlett alla elle-même dans l’entrée récupérer mon sac d’école et le ramena dans le salon. Elle le posa ensuite sur la table basse et l’ouvrit. Paniquée, je tentai de la stopper :

-    Maman, attends ! Je vais le faire ! Maman !

Trop tard. Scarlett fouilla dans mon sac et trouva une poignée de petits papiers sur lesquels j’avais griffonné mes cours.

-    C’est quoi ça ? me demanda Scarlett, étonnée.

Figée, je ne pus répondre. Lorsque ma mère s’aperçut qu’elle tenait mes anti-sèches entre les mains, elle monta en pression. Elle monta tellement en pression que Louise et moi pûmes voir cette émotion monter jusqu’à son cerveau. Ma sœur me lança un regard inquiet dans lequel je crus percevoir un adieu. Scarlett se mit ensuite à trembler. En voyant son visage rouge pivoine et ses tremblements, je crus que je venais de signer ma condamnation à mort. J’étais persuadée que j’allais mourir aujourd’hui, jeudi 12 décembre.

-    Ne me dis pas que tu as triché, Marie ! gronda-t-elle.

Devant mon absence de réponse, elle sortit de ses gonds et se mit à hurler :

-    NE ME DIS PAS QUE TU AS TRICHE !!!

-    Maman, je vais t’expliquer…

-    TAIS-TOI !! me vociféra-t-elle.

Ma mère m’attrapa par le bras et me colla de violentes claques sur les fesses et les cuisses ; la dernière fois qu’elle m’avait tapée aussi fort, c’était lorsque j’avais fugué en douce chez Angélique et Marion.

-    Maman, arrête, j’vais t’expliquer ! la priai-je.

-    ENLEVE-MOI CA ! ENLEVE-MOI TON PANTALON ET TA CULOTTE ! TOUT DE SUITE, MARIE ! DEPÊCHE-TOI !

J’obéis avec appréhension, puis ma mère continua de me claquer les fesses et les cuisses avec force, alors que j’essayais de m’y soustraire ! Scarlett finit par s’asseoir sur le canapé et me basculer sur ses genoux ; Je pensai immédiatement que c’était le début de ma fin.

Tout en me claquant très fortement le derrière – si fort que je commençais à pleurer intensément ! – ma mère me cria :

-    Tu préfères te faire des putains d’anti-sèches plutôt que de travailler, c’est ça ?! Tu préfères risquer de foutre en l’air tes études si tu te fais prendre, plutôt que d’apprendre tes cours ?! Ça ne va pas du tout se passer comme ça, Marie ! Je crois que tu n’as pas bien compris comment tu devais te comporter, ici !!

Je n'avais jamais entendu ma mère être vulgaire ; et je prenais une déculottée tellement salée que c’en était insupportable ! Et je n’étais pas au bout de mes peines. Après avoir rendu mes fesses brûlantes, ma mère attrapa mon pied et m’enleva mon chausson pour me frapper le derrière avec. Cette punition devint très vite insoutenable, je voulais gigoter dans tous les sens mais ma mère était déterminée à ce que je ne loupe pas une miette de cette fessée et me maintenait fermement ! Mes mains bloquées dans mon dos étaient inutilisables, tout comme mes jambes, immobilisées par celle de ma mère.

-    Je n’ai jamais été aussi furieuse contre toi !! Jamais !! Tu vas t’en souvenir toute ta vie de celle-là, crois-moi ! Plus jamais tu ne me feras un coup comme ça !!

J’avais beau pleurer, crier, supplier ma mère d’arrêter : Scarlett me donnait la raclée de ma vie.

Après plusieurs minutes de fessée avec le chausson, ma mère le lâcha et reprit les claques manuelles. Je la sentais transpirer, tellement elle mettait d’énergie à me punir et à me gronder.

 

       En tout et pour tout, je dus bien rester vingt bonnes minutes sur les genoux de ma mère, à recevoir la tannée du siècle. Quand ma mère me laissa me relever, j’avais la tête qui tournait à force de pleurer !

-    Tu as encore un partiel demain ! Tu vas passer la soirée à réviser sur mes genoux ! J’espère pour toi que tu connais déjà une bonne partie de ton cours ! Va prendre ta douche et te mettre en pyjama ! Tu as cinq minutes, top chrono ! Dépêche-toi !

En larmes et à demi-nue, je montai les marches quatre à quatre et m’enfermai dans la salle de bains en pleurant. La soirée s'annonçait bien sombre. J'appréhendais tout autant les révisions avec ma mère que le retour de mon père. J'espérais sincèrement que Michael ne rentrerait pas avant que je sois couchée !

 

A suivre…

La suite !

Commentaires

  1. En effet Scarlett ne rigole pas avec les mauvaises notes, et encore moins avec la tricherie 😡 mais peut-être que Marie n'a pas eu besoin de se servir de ses anti-sèche ???
    Impatiente de voir comment va se passer la soirée !!! 😉

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  2. Viiiiita la suite
    Elle en manque vraiment pas une
    De plus Scarlett ne l’a pas punis pour ce qui devait être puni mais pour c’est anti sèche je sent que Marie n’a pas fini de pleuré

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    Réponses
    1. Michael doit être furieux également 😡
      Et Marie a été particulièrement irrespectueuse envers Assa au petit déjeuner !!!
      Et je vois qu'elle peut se passer de son téléphone puisqu'elle utilise celui de ses soeurs 😉

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