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Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! - Chapitre 39 *Bonus*

 


-    Bonsoir à toutes les quatre, nous accueillit Monsieur Lionel dans son bureau. Installez-vous, je vous prie.

Nous prîmes place autour de la petite table désignée par le Directeur-Adjoint. Autour de cette table se trouvaient déjà Monsieur Éric et Monsieur Matthieu. Même si j’étais accompagnée de Mathilde, Pauline et Charlotte, j’étais pétrifiée de me retrouver à nouveau devant les trois membres de la Direction. Chaque fois que cela avait été le cas, ça avait très mal fini pour moi ; j’espérais très fortement que cette réunion change la donne !

      

-    Chères représentantes, commença le Directeur après que nous ayons chacune pris place. Tout d’abord, nous vous félicitons pour votre élection. C’est un rôle qu’il n’est pas aisé d’assumer, nous espérons donc que vous le ferez avec honnêteté et bienveillance.

-    En tant de représentantes des élèves, poursuivit Monsieur Lionel, vous aurez le devoir de nous avertir de n’importe quel incident.

-    C’est-à-dire ? demandai-je.

-    Être représentantes des élèves, répondit Monsieur Éric, c’est nous avertir de tout comportement irrespectueux du règlement, que ce soit envers les élèves ou envers les encadrants.

-    Vous nous demandez d’être des balances ?! m’emportai-je.

-    Baissez d’un ton ! me gronda immédiatement Monsieur Matthieu.

-    Transgresser le règlement n’est pas dans l’intérêt des élèves, expliqua le Directeur. Or, votre rôle de représentante est justement d’œuvrer dans l’intérêt des élèves.

-    On ne vendra pas nos camarades ! protestai-je.

-    Clémence, je vous ai déjà demandée de baisser d’un ton ! insista le Surveillant Général. Adressez-vous encore de cette façon au Directeur et vous finirez sur mes genoux !

-    Mais…

-    Il n’y a pas de « mais » qui tienne ! insista Monsieur Matthieu. En revanche, Monsieur le Directeur attend vos excuses sincères et immédiates !

Je tournai la tête vers Mathilde, Pauline et Charlotte : aucune n’ouvrit la bouche. Je me sentais seule au monde. N’y-avait-il que moi que cette situation révoltait ?

-    Ohé ! tentai-je auprès de mes amies. Ça vous semble normal, ce qu’on vient de nous dire, là ?! On n’est plus en 39-45 à dénoncer les Juifs, quand même !!

-    Clémence, vous exagérez ! intervint de nouveau Monsieur Matthieu. Et vos excuses n’ont toujours pas été présentées !

C’en était trop pour moi. J’étais complètement outrée ! Je me levai et entrepris de sortir de la salle ; mais le Surveillant Général se leva et me rappela à l’ordre :

-    Si vous ne voulez pas que je me lève et vous rattrape pour vous flanquer une bonne fessée, vous allez regagner votre place et présenter vos excuses au Directeur !

Je n’étais pas du tout prête à recevoir une fessée : celle d’il y a quatre jours m’avait amplement calmée. J’avais néanmoins trop de fierté pour m’excuser auprès du Directeur. Et puis, j’étais dans une colère noire. Tellement noire, que j’avais vraiment du mal à la contrôler : c’était en général ainsi que je réagissais à l’injustice. Cette colère m’enlevait toute raison ; mon être tout entier était rouge sang. Je n’arrivais plus à réfléchir correctement. Dans une totale déraison, je lançai au Surveillant Général : « Eh bien, venez me chercher ! » avant de sortir en trombe du bureau et de courir aussi vite que je le pouvais.

Sans m’arrêter – je savais que Monsieur Matthieu était à ma poursuite mais j’espérais que son costard et ses chaussures en croco le ralentiraient un peu ! – je courus à l’extérieur, traversai le parc – et les « Clémence ! Venez ici ! » que j’entendais confirmaient la présence du Surveillant Général à mes trousses ! – et m’enfonçai dans la forêt, qui était plongée dans l’obscurité.

 

       Ayant une longueur d’avance, je me réfugiai dans un tronc d’arbre mort, creusé et étalé sur le sol (la brindille que j’étais pouvait aisément s’y glisser) et m’y cachai quelques instants, le temps de reprendre mon souffle et de semer définitivement Monsieur Matthieu. S’il me trouvait, j’allais prendre la raclée de ma vie !

 

       A force d’être recroquevillée dans ce tronc d’arbre, ma colère laissa place à la peur : j’étais toute seule dans une forêt sombre, en train de me cacher dans un tronc d’arbre pour éviter une fessée. Et en plus, qu’est-ce qu’il faisait froid !

       Alors que je continuais de grelotter comme un téléphone sur vibreur, je sentis soudain qu’on m’attrapait le pied et qu’on me tirait par le bas ! J’hurlai immédiatement de peur jusqu’à ce que je découvre le visage de celui qui m’avait tirée ainsi : Monsieur Matthieu.

-    Eh bien Clémence, je suis venu vous chercher ! On va pouvoir régler nos comptes !

-    Monsieur, je…

Je n’eus pas le temps de finir ma phrase : le Surveillant Général fondit sur moi et m’embrassa. Il m’embrassa avec une telle fougue que je ressentis des frissons dans tout mon corps ! Allongée par terre dans une fraîche forêt sombre au début de la nuit, j’étais en train de recevoir un baiser des plus divins. Lorsqu’il eut terminé, je lui lançai, essoufflée :

-    Merci de me laisser respirer.

-    Je n’aurais pas dû vous embrasser ! dit-il en se relevant.

-    Si ! poursuivis-je en l’attrapant par la cravate pour l’attirer à nouveau vers moi.

Un autre baiser passionné suivit le premier. Long, intense, délicieux. J’étais réellement amoureuse de cet homme. Même si j’avais voulu enfouir mes sentiments au plus profond de mon être, je ne pouvais les nier !

Ce deuxième baiser terminé, Monsieur Matthieu se releva sur ses avant-bras, me libérant de son poids délicieusement lourd. Je pouvais le sentir contre ma cuisse. Ma première fois serait-elle pour ce soir ? Je savais comment on faisait, Célestine m’avait expliqué.

Plongeant son regard dans le mien, il me chuchota :

-    Clémence…

-    Matthieu, susurrai-je à mon tour.

-    Vivement la fin de cette année scolaire pour que je puisse vous montrer à quel point je vous aime, déclara-t-il en m’embrassant le bout du nez.

-    Pourquoi ne pas me le montrer maintenant ? soufflai-je, pleine de désir.

-    Parce que je risquerais de perdre mon job, répondit-il, et je prends beaucoup trop de plaisir à vous donner la fessée pour ça !

Il se leva d’un coup et me releva ensuite d’une seule main. Encore bouche bée par sa dernière phrase, je fus surprise de me retrouver trois secondes plus tard penchée sur son épaule comme un vulgaire sac à patates !

-    Eh mais, qu’est-ce que vous faîtes ?! Lâchez-moi !

-    Je vous ramène au Pensionnat, Clémence, pour pouvoir vous donner la fessée que vous méritez !

-    Vous n’allez quand même pas faire ça ?!

-    Oh que si, rétorqua-t-il en me filant une tape sur les fesses, et comme je vous l’ai dit, je vais y prendre un malin plaisir !

-    Espèce de sadique ! hurlai-je.

-    Certes, mais un sadique plutôt séduisant, il faut l’avouer ! ria-t-il.

Alors que je continuais à hurler de rage et à l’exhorter de me lâcher, le Surveillant Général resta sourd à mes protestations. Il ne me posa à terre qu’à l’entrée du Pensionnat. Avant que nous pénétrions dans les bâtiments, il me déclara :

-    A partir de maintenant, ce qui s’est passé dans la forêt, reste dans la forêt ! Je redeviens votre Surveillant Général ! Vous avez compris, Clémence ?

-    Et si je refuse d’accepter cela ? le provoquai-je en croisant les bras.

Je devais avoir l’air fin avec les feuilles dans mes cheveux, mes vêtements humides et froissés, et sûrement quelques insectes qui devaient gambader je ne savais où sur ma veste.

Matthieu m’attrapa le menton et me fixa à nouveau dans les yeux. C’était bien son truc, ça ! Il me demanda ensuite :

-    Vous pensez vraiment pouvoir refuser ?

J’arquai un sourcil en signe de défi.

-    Parfait, déclara-t-il.

Il m’attrapa l’oreille et la tira jusque dans son bureau – moi qui avais peiné à la suivre, j’avais trébuché plusieurs fois ! – et ferma la porte à clé une fois que nous fûmes à l’intérieur. Puis, il attrapa une chaise, s’assit dessus et me bascula en travers de ses genoux. Malgré mes protestations, il releva ma jupe et baissa ma culotte pour découvrir mes deux globes charmants.

-    Elles m’avaient manqué, murmura-t-il néanmoins assez fort pour que je l’entende.

A ce moment-là, je me dis que j’étais vraiment dans de sales draps, pour la… cent-quarante-quatrième fois depuis le début de l’année ? J’avais perdu le compte.

-    Monsieur, arrêtez, ce n’est pas drôle ! plaidai-je. Ne me donnez pas la fessée, s’il vous plaît !

-    J’ai pourtant toutes les raisons de le faire, dit-il. Vous avez manqué de respect au Directeur à de nombreuses reprises, vous m’avez provoqué, vous vous êtes enfuie dans la forêt, et vous refusez de taire ce qui s’est passé entre nous. Je n’ai pas d’autre choix, Clémence. Vous me défiez beaucoup trop. Et puis, je meurs d’envie de voir rougir vos superbes fesses !

J’eus juste le temps de l’insulter une nouvelle fois de sadique avant qu’il n’assène la première claque et débute ainsi la fessée.

 

Pour le coup, il n’avait pas blagué du tout : je reçus une déculottée manuelle sacrément salée ! Je m’en serais vraiment bien passée, de celle-là ! Je ne me souvenais pas qu’il m’ait déjà gardée aussi longtemps sur ses cuisses (en même temps, vu le nombre de corrections déjà reçu, c’était évident que je ne pouvais pas me rappeler de toutes !) !

      

       Avant de me relever, il me posa une nouvelle fois la question :

-    Tout cela restera bien entre nous, Clémence ?

-    Oui, Monsieur, répondis-je entre deux larmes.

-    C’est bien ce que je me disais, conclut-il avant de me lâcher. Rien de tel qu’une fessée pour remettre les idées en place !

Je mordis très fort ma langue pour ne pas répliquer. Je ne le pouvais pas. J’avais bien trop mal au derrière pour cela !

-    La version officielle sera que vous vous êtes enfuie dans la forêt : je vous ai retrouvée et ramenée. Bonne nuit, Clémence.

Je déverrouillai la porte et sortis du bureau en me frottant le derrière.

J’allais atteindre les appartements du Directeur lorsqu’une surveillante m’interpella :

-    Mademoiselle Clémence, un appel pour vous.

 La suite !

Commentaires

  1. Quelle bonne surprise de retrouver Clémence ! (Même si Marie me manque déjà 😏)
    Dans quel pétrin Clémence s'est-elle mise en acceptant ce rôle !!!
    J'espère qu'elle ne va pas encore apprendre une maauvaise nouvelle au téléphone ?

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  2. Il me semble que son frère lui avait promis de venir lui régler son compte si elle fuguait de nouveau... et s'échapper en forêt y ressemble non ?
    J'ai bien peur qu'il vienne lui mettre les fesses hors course pour 2 semaines minimum ...😱😱

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah oui ... j'avais oublié ça 😒
      Mais ce n'est pas vraiment une fugue ? Elle n'a pas franchi les grilles quand-même 🤔
      Et son frère aurait déjà été prévenu ?

      Supprimer
  3. Quel récit !!!
    J’adore
    Comment monsieur mathieu et passer de je n’aime pas vous claquer les fesses à j’aime le faire qu’elle cachotier 😁
    Vivement la suite ( Marie et Zoé me manque aussi )

    RépondreSupprimer

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