Vendredi 1er novembre 2019
Minuit.
L’heure idéale pour agir.
Je réveillai malencontreusement Mathilde en
voulant sortir de notre chambre :
- Clem, qu’est-ce que tu
comptes faire ? me demanda-t-elle encore à moitié endormie.
- Si tu te souviens bien
de ma première semaine avec Madame Christelle, tu sais exactement ce que je
vais faire, annonçai-je de façon énigmatique.
- Celle qui t’avait
dénoncée ? Tu avais pris une fessée à la brosse par une surveillante à
cause d’elle ! N’empêche, tu t’étais bien vengée ! Mais, c’est Madame
Farida, la professeure d’art, qui a les marqueurs ! Tu ne peux pas…
- Si, je peux. tranchai-je. Tous les
soirs avant de partir, elle les dépose dans la réserve.
- Comment tu sais ça, toi ?
se renseigna Mathilde dans un mélange de surprise et d’admiration.
- Il n’y a qu’à discuter
un peu avec les filles de l’option art pour le savoir ! répondis-je
agacée.
- Tu vas te faire tuer,
prédit ma meilleure amie.
- Peut-être, mais j’aurai
eu ma vengeance !
Même si j’étais étonnée
que Mathilde ne me propose pas de m’accompagner, je me mis en route. Ce n’était
franchement pas plus mal de devoir compter uniquement sur soi-même plutôt que
de se traîner une autre personne. La crainte qu’elle fasse un pas de travers ajoutait
du stress à la situation. Là, au moins, tout était parfaitement sous contrôle !
Je me rendis donc dans
le bâtiment B pour récupérer les marqueurs dans la réserve numéro deux. Même si
elle n’était pas plus grande qu’un placard à balai, le bazar était tel que je mis
plus d’un quart d’heure à trouver la fameuse boîte de marqueurs indélébiles !
Revenue dans le bâtiment
A, je me rendis dans le couloir de la Direction – ce fameux couloir que j’empruntais
au minimum deux fois par jour lors d’absence de tempête ! – et entrai dans
les anciens appartements de mon aimé, aujourd’hui attribué au nouveau pestiféré.
Je m’avançai dans la pièce à vivre lorsque je découvris que la lumière était
allumée. Après avoir été éblouie (cela faisait une bonne demi-heure que j’errais
dans le noir !), je récupérai une vision parfaite et découvris Monsieur
John, assis sur son canapé, en train de boire un café.
- Approche, je t’en prie !
me dit-il.
- Qu’est-ce que vous
faîtes là ?! m’affolai-je.
- Eh bien, je t’attendais,
voyons ! dit-il sur le ton de l’évidence.
- Vous m’attendiez ?!
répétai-je, sonnée.
- Savais-tu, Clémence, qu’à
chaque fois que tu fais une bêtise, celle-ci est consignée dans ton dossier disciplinaire ?
Matthieu m’avait conseillé de le lire attentivement, ce que j’ai fait cette après-midi.
En regroupant les frasques que tu as commises depuis sept semaines, je me suis
rendu compte que tu avais une fâcheuse tendance à opérer durant la nuit. Après t’avoir
rendu la monnaie de ta pièce ce soir, je me doutais que tu réagirais de
nouveau. Alors, qu’avais-tu prévu ?
Prise au dépourvu, je cachai immédiatement la
boîte de feutres indélébiles derrière mon dos. John me vit faire et se leva de
son canapé pour s’avancer vers moi. Si j’avais été très honnête avec moi-même,
j’aurais aussitôt avoué que j’étais terrifiée ; mais je ne voulais pas que
mon adversaire s’en aperçoive. Aussi, j’interdis formellement à mon corps de
trembler et/ou de reculer.
Le nouveau Surveillant Général arriva à ma
hauteur et je me rappelai ô combien je devais lever le menton pour pouvoir regarder
son visage. Je ne pensais vraiment pas un jour rencontrer quelqu’un d’aussi
grand que Monsieur Éric !
Monsieur John se pencha pour regarder derrière
moi et découvrit la boîte de marqueurs qu’il me prit d’emblée des mains. Il la
regarda attentivement et lut :
- " Marqueurs permanents à
pointe moyenne biseautée. Idéal pour écrire sur la plupart des surfaces :
cartons, plastiques, métaux, CD. Encre optimale qui sèche rapidement sur tous
les supports, son odeur est neutre et sa couleur résiste à la lumière. Ecrit plus
d'un kilomètre et peut rester décapuchonné un mois sans sécher." Et en plus, ils
sont éco-responsables ! Ce n’est pas de la gnognotte, ces trucs-là !
J’avalai ma salive. Vu comme le remplaçant de
Matthieu avait agi jusqu’à maintenant, je craignais ce qu’il allait me faire. De
plus, mon amoureux m’avait dit tout à l’heure au téléphone que « John »
était « un génie ! », ce qui ne me rassura pas le moins du
monde.
- Que voulais-tu me faire
avec ça, Clémence ? me demanda le concerné.
- …
- Je te conseille de
répondre, et vite !
- Je voulais redécorer
votre appartement, mentis-je.
- C’est une métaphore
intéressante pour désigner mon corps, dit-il. Si j’en crois tes antécédents
avec Madame Christelle, ces feutres étaient à destination de mon visage et de
mes mains. Vrai ou faux ?
- …
- Réponds-moi immédiatement,
et sans mentir, je te prie !
Monsieur John venait d’hausser le ton, ce qui
me fit céder.
- Vrai, murmurai-je.
- C’est bien ce que je soupçonnais.
Gardant la boîte de marqueurs dans sa main
gauche, il attrapa mon oreille avec sa main droite. En m’emmenant jusqu’à son canapé,
il me dit :
- Vois-tu, tu es très
intelligente, Clémence. Bien plus que la plupart des autres filles. C’est vraiment dommage
que cette intelligence susmentionnée soit gâchée par ton entêtement et ta
prévisibilité. Je te pensais plus créative que cela !
- Monsieur, pas la
fessée, je vous en prie ! suppliai-je à contrecœur.
Il m’avait fallu toute l’humilité du monde pour
formuler cette prière ; mais je me trouvais dans un cas d’extrême urgence.
- Tu ne veux pas recevoir
de fessée, Clémence ? me dit-il après s’être assis sur le canapé.
- Non Monsieur,
répondis-je.
- Alors, qu’espérais-tu en
tentant de me dessiner dessus au marqueur indélébile ?
- Je n’avais pas prévu
que vous le découvriez, avouai-je honteusement.
- Tu me prends vraiment pour
un imbécile ! réagit-il. Raison de plus pour que je te donne une bonne
fessée déculottée !
Déculottée ?! Il avait bien dit : « déculottée » ?!
Non ! Non, non, non !!
En tombant à plat ventre sur ses cuisses, j’oubliai
toute dignité : je suppliai, j’adjurai, je gigotai… Mais Monsieur John n’eut
qu’à remonter ma chemise de nuit et à baisser ma culotte pour accéder à ma lune
quasi-immaculée. Elle ne portait même plus la trace de la précédente réprimande
du nouveau SG.
- Je t’informe qu’il est
très, très rare que je donne une déculottée ; et cela ne m’est jamais
arrivé dès la première nuit ! Mais je dois reconnaître que tu as fait très
fort, Clémence. J’ai eu raison de ne pas te sous-estimer. Les fessées que je
donne sont en général assez dissuasives pour éviter la récidive ; je n’ai
donc pas besoin d’ôter les couches de vêtements. Mais avec toi, j’ai l’impression
que je dois aller à contre-sens : marquer le coup pour que tu t’en souviennes
et ne recommence pas. Tu vas rapidement comprendre pourquoi j’ai une si bonne
réputation, et pourquoi tu n’auras vraiment pas envie de te retrouver à nouveau
sur mes genoux.
Cet homme parlait beaucoup trop mais je ne perdis aucune de ses paroles. Chaque mot entra dans ma tête et me fit craindre le pire. C’était peut-être ça, sa méthode : affaiblir le psychologique pour avoir l’impression de prendre la raclée du siècle. Il ne fallait pas que je cède. Je devais garder en tête que j’avais reçu bien pire qu’une déculottée manuelle jusqu’à présent ; et si j’avais perdu deux batailles contre Monsieur John, je devais reprendre du poil de la bête pour la guerre !
Seulement,
lorsque le nouveau Surveillant asséna la première claque, je ne pus retenir un
cri de douleur – dès la première claque ! Mon combat s’annoncerait alors
plus compliqué que prévu.
La deuxième claque s’abattit sur mon autre fesse,
la droite, et cette dernière n’était pas prête du tout. Un autre cri m’échappa.
La troisième claque tomba au même endroit que
la première, avec la même intense douleur.
Par
manque d’énergie dû à l'heure ou par sadisme, je n’aurais su le dire, Monsieur John laissait
deux secondes s’échapper entre chaque claque. J’avais le temps d’accuser
douloureusement la précédente et d’appréhender la suivante. Je ne pouvais pas
le voir mais j’étais persuadée, je sentais dans ma chair que chaque chute sur
mes fesses imprimait durablement la marque de sa redoutable main sur mon postérieur.
- Tu rougis vite,
commenta-t-il en se stoppant après une vingtaine de claques.
- Monsieur, s’il vous
plaît, arrêtez ! priai-je.
- Arrêter ?! s’étonna-t-il
ironiquement. Mais enfin, quelle idée, Clémence ? Je viens tout juste de
commencer ! De plus, je passe un excellent moment, pas toi ?
Ne pouvant pas faire disparaître l’insolence
qui grondait en moi, je me mordis la langue pour m’obliger à me taire.
C’est
alors qu’il reprit les claques ; mais cette fois-ci, leur chute s’accéléra.
Il ne laissait plus qu’une demi-seconde entre chaque. Cela ressemblait beaucoup
trop à celles que j’avais déjà reçues ; à une exception près. Monsieur
John ne me connaissait pas, pourtant il savait très bien comment me faire mal,
comment me vexer, comment me punir de façon optimale. J’ignorais totalement comment
il faisait cela : mais il le faisait, incontestablement.
- Stop, Monsieur !
Arrêtez ! C’est insupportable !
J’avais lâché ces derniers mots de façon incontrôlable
et je savais que cela constituait une arme de taille pour lui. Il prenait
encore plus l’avantage.
S’arrêtant, il me prévint :
- Sache que je ne stoppe
jamais une fessée déculottée avant de voir les larmes couler sur les joues de
ma punie, et d’obtenir de sincères excuses. Je t’ai dit que tu ne voudrais pas
en prendre d’autre, Clémence. Je ne t’ai pas menti.
Et il reprit les claques au même rythme effréné.
Je n’avais même pas le temps d’accuser une claque que la deuxième tombait aussitôt.
Il me claquait parfois quatre ou cinq fois d’affilées au même endroit, ce qui
avait le don de me faire crier.
Il voulait des pleurs ? Il les obtint sans peine. La fessée que je recevais n’avait commencé que depuis trois ou
quatre minutes lorsque je me mis sincèrement à pleurer.
Je voulais qu’il arrête. Je voulais juste qu’il
arrête cette fessée abominablement atroce ! Comment pouvait-il me punir
avec autant de précision ?! Comment pouvait-il déjà connaître mes points
faibles ?!
Malgré
mes prières innombrables, Monsieur John ne s’arrêta qu’une dizaine de minutes
plus tard.
-
Bien,
je t’écoute, Clémence ! me dit-il sans me lâcher. Je te préviens : tu
as tout intérêt à t’exprimer sincèrement et poliment !
Autrement, je te redonne une salve. Je t’écoute, donc !
-
Je
vous demande pardon d’avoir voulu écrire sur vous au marqueur indélébile.
J’étais étonnée d’avoir pu prononcer cette
phrase de façon intelligible et ininterrompue, vu l’intensité de mes pleurs !
-
C’est
parfait, déclara-t-il pour mon plus grand soulagement. J’accepte tes excuses !
Toujours sans me lâcher, je le vis s’emparer de la
boîte de marqueurs se trouvant sous mes yeux. Je ne pus m’empêcher de m’exclamer :
-
Qu’est-ce
que vous faîtes ?!
-
Tais-toi,
Clémence. Je ne veux pas t’entendre.
Je l’entendis débouchonner un marqueur, puis le
sentis écrire sur mes fesses meurtries pendant plus d’une demi-minute. Je n’osai
même pas lui demander ce qu’il avait écrit. Enfin, il m’autorisa à me lever et
à me rhabiller.
Me gardant debout devant lui, il me dit :
- A ta place, je ferais
profil bas jusqu’à ce que l’encre disparaisse, au risque de t’attirer plus de
honte que nécessaire. Les écritures disparaîtront facilement après trois
lavages à l’huile de douche. Je te déconseille de frotter, ton derrière est
déjà assez abîmé comme ça. Tu as entendu ?
- Oui, Monsieur, répondis-je
à voix nouée.
- Que je n’apprenne pas
que tu as fait des bêtises demain. Je veux que tu sois exemplaire. Va te
coucher, maintenant. Il ne te reste que six heures de sommeil. Bonne nuit, Clémence.
Je ne pus résister à la
tentation de réveiller Mathilde pour lui demander ce que Monsieur John avait
écrit sur mes fesses.
- " Essaie encore", lut mon
amie. C’est ce qu’il a noté.
- L’enfoiré !
fulminai-je.
Je voyais bien que Mathilde se retenait d’exploser
de rire.
- Rendors-toi ! lui
ordonnai-je en me rhabillant.
- C’est facile à dire
maintenant que tu m’as réveillée ! protesta Mathilde. Tu ne veux pas me
raconter ce qui s’est passé ?
- Non, répondis-je. J’ai
trop honte.
- En même temps, tu l’as
cherché ! Il faut avouer que…
- Qu’est-ce qui se passe,
ici ?! gronda le Directeur en ouvrant la porte de notre chambre à la volée.
- Rien du tout, Monsieur,
répondit Mathilde.
- Pourquoi ne dormez-vous
pas à cette heure de la nuit ?!
Nous n’osâmes pas répondre.
- Couchez-vous avant que
je me fâche ! Vite !
Nous nous exécutâmes sans mot dire. Monsieur Éric
attendit que nous soyons toutes deux allongées dans nos lits pour gronder :
« Que je n’aie pas à revenir ! » avant de refermer la porte.
Je
ne mis pas longtemps à m’endormir. La tannée reçue de la part du nouveau SG m’avait
épuisée.
A suivre…
2-0 en faveur de Mr John 🤔
RépondreSupprimerClémence va-t-elle capituler ? En tout cas pendant 3 jours elle va devoir éviter les déculottées.
Vivement la 2ème partie 😉
Merci Little Princess pour ces récits rapprochés qui me comblent 🙏
La suite ! La suite, et vite, s'il te plaît ! On ne laisse pas les choses ainsi ! Nomeho ! 😂😂😂😂
RépondreSupprimerJohn prend la tête
RépondreSupprimerJ’espère que Clemence va réussi à marqué quelque point quand même
Quel joueur se john quand même
Hâte de lire la partie 2