Dimanche 5 janvier
2020.
Je
me réveillai aux environs de onze heures. J’avais fait une sacrée nuit !
Je devais avouer que cela ne m’avait pas fait de mal : ces vacances au
Sénégal, bien que magiques, n’avaient pas du tout été reposantes !
En descendant les escaliers, je n’avais pas le
moral. Demain, c’était la reprise : et ce n’était pas n’importe quelle
reprise ! Nouvelle école ultra-relou. Rien que d’imaginer des bonnes sœurs
en tenue de nonne me filait la frousse. Ça me faisait penser à Conjuring 2.
Même
si je ne pensais pas cela possible, mon moral descendit encore plus bas lorsque
je découvris la cuisine vide. Alors que je m’installais au bar dans un état de
dépit, je vis Assa apparaître, une panière de linge vide en mains.
- Bonjour Marie, me
dit-elle poliment.
- Bonjour, répondis-je.
Tu ne saurais pas où sont mes parents, par hasard ?
- Ils sont allés faire un
footing, répondit-elle. C’est ce qu’ils font en général, après l’église.
- Après l’église ?
m’étonnai-je.
- Oui, Michael et
Scarlett sont protestants.
J’éclatai de rire avant de me remémorer leur
prière sur la tombe de mon père biologique. J’interrogeai de nouveau
Assa :
- Mais c’est
impossible ! Ils n’ont rien de chrétien dans la maison ! Pas de
crucifix, pas de Bible… Rien !
- C’est parce qu’ils sont
bien cachés, rétorqua-t-elle avec un clin d’œil. Que veux-tu pour ton petit
déjeuner ? Je te prépare ça tout de suite.
Je venais d’avaler mon médicament lorsque mes
parents rentrèrent.
- Vous êtes
protestants ?! m’exclamai-je, encore abasourdie par la nouvelle.
- Bonjour chérie, me
répondit ma mère.
- Euh oui, bonjour…
Donc ?!
- Nos croyances
religieuses ne te regardent absolument pas, trancha Michael avant d’avaler une
gorgée d’eau. Donc le débat est clos. Tu as bien dormi, ma puce ?
J’eus à peine le temps de répondre à la
question que mes parents, dégoulinants de sueur, filèrent prendre leur douche
dans leur nouvelle suite parentale. Je n’osai pas regarder l’heure : si je
m’apercevais qu’ils mettaient trop de temps, je finirais par imaginer des
choses qui ne me regardaient pas non plus. Avec Mathieu, c’était agréable de
penser à cela. Mais mes parents tous les deux ? Beurk !!!
Je
décidai d’aller m’habiller de mon côté, me laver le visage, me brosser les
dents et jouer un peu avec Berlioz qui réclamait mon attention.
- Marie chérie, tu te
prépares ? demanda Scarlett après avoir toqué à la porte de ma chambre.
- Euh, on fait encore un
voyage ? me renseignai-je pleine d’espoir.
- Mais non ! ria ma
mère. On va au centre commercial. Il faut acheter vos fournitures pour demain
et on n’a pas encore eu le temps de le faire.
Chouette ! J’allais pouvoir choisir
moi-même mes fournitures, et encore mieux : j’allais pouvoir choisir
celles de mes frère et sœurs ! Mouhahahaha !
Nous
mangeâmes dans un bar à salades puis arpentâmes les magasins de fournitures de
bureau. Papa avait la liste en mains :
- Alors, il vous faut neuf
cahiers chacun, un par matière. Vingt-quatre par trente-deux centimètres,
grands carreaux, cent-quatre-vingts pages.
- Vous allez sérieusement
acheter quarante-cinq cahiers ?! demandai-je, affolée. Je ne suis même pas
sûre qu’ils les aient en stock !
- Nous sommes dans un
magasin spécialisé : normalement, ils les ont ! se rassura ma mère.
Effectivement, ils les avaient. Ils durent
aller en chercher une trentaine en réserve, mais ils les avaient. Ils avaient
également les cinq trousses et leurs nécessaires, les trente-cinq autres
cahiers petit format demandés, les étiquettes-prénoms obligatoires (bienvenue
en primaire !), les pochettes rigides à rabats, et les cinq répertoires
pour le vocabulaire.
Puisque
je changeais d’école et que la nouvelle n’avait pas la même filière que la
précédente, je passais de « Lettres Humanités » à « Lettres
Modernes ». Certaines matières comme les mathématiques, la physique-chimie
disparaissaient pour mon plus grand bonheur mais une nouvelle
apparaissait : une option obligatoire. Pour cette option, trois choix
s’offraient à moi : le latin, le grec ou l’hébreux. Il fallait s’en
douter, dans une école de bonnes sœurs… L’hébreux n’étant absolument pas
envisageable, et le grec me faisant beaucoup trop penser à madame Levillain, il
ne me restait plus que le latin.
M’entendant
d’ailleurs râler à propos de cette matière lorsque les répertoires furent
scannés à la caisse, mon père me prévint :
- Tu as intérêt à
t’impliquer, Marie. Même s’il y a des coefficients différents, toutes les
matières sont importantes !
- De toute façon, tu
n’auras pas le choix que de travailler dans toutes les matières ! ajouta
ma mère. Nous n’allons pas vous lâcher, ton frère, tes sœurs et toi !
Les quatre autres enfants de la famille
n’étaient même pas encore arrivés que mes parents redevenaient déjà pénibles.
J’étais nostalgique de ma semaine en Afrique.
En
rentrant à la maison, je m’attelais à faire toutes les pages de garde de mes
cahiers selon les consignes précises demandées par l’établissement et
transmises à mes parents via mail. Puis, je m’appliquais à remplir et coller
les étiquettes-prénom sur chacune de mes fournitures. A la fin, j’avais
tellement écrit « Marie Webber » que j’en avais presque mon nom en
horreur !
J’avais
fini depuis à peine quelques minutes lorsqu’Anaïs rentra. Ça y est, le moment
solo avec mes parents était bel et bien terminé. Même si j’aimais beaucoup
Louise et Ana, que j’aurais aimé être fille unique !
Peu
de temps après, Louise arriva. Nous étions contentes de nous retrouver !
Nous nous échangeâmes nos souvenirs de vacances : tandis que je lui avais ramené
des bracelets du Sénégal, elle m’avait apporté une boule à neige et un
porte-clés des Alpes où elle était allée skier avec ses parents biologiques.
- Et tiens, ça c’est pour
ton anniversaire ! me dit-elle en me tendant un paquet soigneusement
emballé.
- Oh, Loulou !
m’exclamai-je. Il ne fallait pas !
- Trop tard maintenant
c’est fait. Aller, ouvre-le !
Je m’empressai de déballer mon présent et
découvris deux extensions du jeu « Les Sims 4 ». Je n’y avais pas
rejoué depuis mon troisième jour chez Tom et Dana. Ça faisait un bail !
- Merci Loulou ! lui
dis-je en lui sautant au cou.
- Oh, oh ! s’inquiéta
mon informaticien de père. Je vais vite installer une limite sur ce
jeu sinon tu vas y passer tout ton temps, au détriment de tes études !
- Oh non, papa ! me
lamentai-je. C’est bon, je vais me gérer !
- Tu as plein de qualités
ma princesse, mais le fait d’être raisonnable n’en fait pas partie, me rappela
mon père. Et tu dois regagner notre confiance. Donc pour le
moment, je vais installer un contrôle parental.
J’arrêtai de bouder lorsqu’Anaïs m’offrit son
cadeau : un coffret parfum d’une grande marque de cosmétiques. Je ne
manquai pas de la remercier chaleureusement.
Puis, je pris plaisir à faire faire le tour du
propriétaire à mes sœurs pour leur montrer les travaux effectués. Elles en
étaient ravies !
Dix-huit
heures trente. Papa jouait avec nous au Uno et maman cuisinait lorsque
l’on sonna à la porte.
- Tiens voilà nos
nouveaux enfants ! dit ma mère en allant ouvrir.
Je me souvins alors de la première impression
que j’avais eue sur Michael et Scarlett : je les avais appelés Ken et
Barbie. Il m’arrive encore de le faire, d’ailleurs !
Notre
curiosité était bien trop grande pour être contrôlée : nous laissâmes
notre partie en suspend et suivîmes ma mère dans l’entrée. Un garçon et une
fille, tous deux porteurs d’une valise, entrèrent dans la maison.
Mayeul faisait à peu près ma taille, soit un
mètre soixante-cinq. Il était mince, châtain, les yeux noirs et semblait
craindre son ombre. Cela ne faisait aucun doute qu’il avait des origines
asiatiques. Il paraissait nerveux.
- Il a l’air aussi
spécial que son prénom, murmurai-je avant de me prendre un léger coup de coude
de la part de mon père.
Du haut de ses seize ans, Manoé était une antillaise brune aux yeux noirs dont le visage affichait un mépris pour la terre entière. Les traits de sa figure étaient difficilement visibles sous les huit couches de maquillage
qu’elle semblait avoir mises. Elle était tellement bien habillée qu’elle aurait
pu traverser le tapis rouge de Cannes sans soucis, perchée sur des talons que
je mesurais à vue d’œil à sept centimètres. Son smartphone à la main, elle
était en train de se filmer et de parler à ses abonnés en disant :
« Alors voilà ma nouvelle famille ! ».
Ma
mère lui prit instantanément le téléphone des mains, arrêta la vidéo et la
supprima.
- Hey ! protesta
Manoé. Rends-moi mon téléphone !
- Tu n’en as pas besoin
pour le moment, dit Scarlett.
- Rends-le-moi, j’t’ai
dit !
- Continue de me parler
sur ce ton et tu vas déjà t’attirer des problèmes ! gronda ma mère.
C’est alors que Manoé poussa Scarlett. Ou du
moins, elle tenta de la pousser car ma mère ne bougea presque pas.
- Rends-moi mon
téléphone, espèce de folle !
Michael fit un pas en avant mais sa femme le
stoppa d’une main en disant : « Laisse, je gère. ». Puis, elle rangea
le téléphone de sa nouvelle fille dans la poche arrière de son jean et empoigna
le bras de Manoé. Cette dernière se débattit violemment et tenta par tous les
moyens de récupérer son téléphone dans la poche de notre mère, sous nos yeux
effarés à Michael, mes sœurs, Mayeul et moi.
Manoé se débattait tellement que ma mère n’eut
d’autre choix que de la mettre à terre grâce à une prise d’art martial. Manoé
était désormais à plat ventre sur le sol, maman lui faisant une clé au bras
gauche.
- Aïe !! cria ma
nouvelle sœur. Putain mais lâche-moi, sale folle !!
Ma mère attrapa le bras droit de
l’influenceuse, et desserra sa clé de sorte à pouvoir immobiliser les deux
mains de Manoé dans le creux de ses reins. Puis, malgré les hurlements de la
nouvelle, Scarlett souleva sa robe et se mit à la fesser, à même le sol, sur sa
culotte en dentelle. Papa la regardait faire, les bras croisés sur sa poitrine
gonflée de fierté. Mayeul était terrifié. Anaïs, Louise et moi étions mi-fières
de notre mètre, mi-compatissantes pour Manoé.
Scarlett
ne cessa de claquer le derrière de Manoé qu’au moment où cette dernière arrêta
de hurler et s’avoua vaincue. Après avoir asséné la dernière claque, Scarlett
se pencha vers l’oreille de sa nouvelle fille et lui dit fermement :
- Bonsoir Manoé. Puisque
nous n’avons pas pu faire les présentations, je suis Scarlett, ta nouvelle mère.
L’homme dont tu vois les pieds devant toi est Michael, ton nouveau père. Maintenant
que tu sais qui nous sommes, il y a quelques petites choses que tu dois savoir !
Règle numéro un : Ici,
c’est Michael et moi qui décidons ! Tu n’as absolument pas voix au
chapitre !
Règle numéro
deux : Tu t’adresses à n’importe quel membre de cette famille avec
respect !
Règle numéro
trois : Je suis ceinture noire de trois arts martiaux différents donc
n’essaie même plus de te battre contre moi car tu perdras à coup sûr !
Pareil pour ton père !
Règle numéro
quatre : Si à n’importe quel moment tu ne te conduis pas correctement, tu
recevras une bonne fessée comme celle que tu viens de prendre ! Et je
n’hésiterai pas à te déculotter si le message n’est pas passé, ma grande,
tiens-le-toi pour dit ! Idem avec Michael !
Est-ce que tout ceci
est enregistré ou est-ce qu’il faut que je te redonne une fessée ?!
Manoé, dont on pouvait voir à travers la
dentelle les fesses rouges, répondit un léger et tremblotant :
- C’est enregistré.
- Je vais donc te laisser
te relever et tu vas prendre connaissance des autres règles de cette maison.
Ma mère lâcha Manoé et la laissa libre de se
remettre debout, ce qu’elle fit, sonnée. On pouvait voir des traces de rouges à
lèvres et d’autres produits de maquillage sur le marbre, là où était posée la
figure de ma nouvelle sœur quelques secondes avant.
Elle rabaissa sa robe, puis ma mère se tourna vers
Mayeul en lui disant : « Désolée, j’aurais aimé une autre arrivée
pour vous deux. ». Papa s’avança à son tour et se présenta à ses nouveaux
enfants avant de dire :
- Voici vos sœurs : Anaïs,
Louise et Marie.
Je fis un petit signe de la main pour les saluer.
- Enlevez vos chaussures
et vos manteaux, je vais vous montrer vos chambres, dit ma mère.
Sans broncher, Mayeul et Manoé obéirent et montèrent
à l’étage avec ma mère. Michael se tourna alors vers nous et nous dit :
- Je sens que je vais finir
chauve avant la fin de l’année.
- Ça va aller, papa !
le rassura Louise après avoir ri avec Ana et moi.
- Tu seras vachement
moins séduisant sans cheveux, le taquinai-je. Je ne pourrai plus te comparer à
Ken !
- File ranger les cartes
et mettre la table au lieu de dire des bêtises ! rétorqua mon père sur un
ton léger.
Mayeul, Manoé et maman
ne redescendirent que lorsque la table fut mise et le plat chaud.
- Nous allons regarder
sur internet les vêtements qui pourraient convenir pour le week-end, annonça
Scarlett à Manoé tandis que nous mangions. Toute ta garde-robe est à refaire !
- Mes vêtements sont très
bien comme ils sont ! se défendit agressivement Manoé.
- Ne réponds pas à ta mère !
la gronda Michael. Tu ne portes pas les vêtements d’une jeune fille convenable
de seize ans. La semaine, tu porteras ton uniforme donc le problème sera réglé :
mais pour le week-end, il faut que tu aies des vêtements convenables.
- Nous allons faire le
tri, assura Scarlett.
- Je peux le faire toute
seule ! trancha ma nouvelle sœur.
- Je t’ai déjà dit de ne
pas répondre ! gronda plus fortement papa. Si je dois encore te reprendre,
gare à tes fesses !
Manoé se tut mais je voyais que cela lui
coûtait. Je me voyais en elle. Mes débuts en famille d’accueil avaient été on
ne peut plus compliqués.
Michael reprit :
- Ta mère fera le tri de
tes affaires avec toi. Il vaut mieux que ce soit elle ; si c’est moi, ce
ne sera pas la même histoire !
- C’est clair, chuchotai-je
pour moi-même.
- Quand est-ce que je
pourrais récupérer mon téléphone ? demanda Manoé.
- Nous allons déjà supprimer
tes réseaux sociaux et compagnie dessus…
- Quoi ?! s’exclama
l’adolescente.
- Je te signale que c’est
légalement interdit, reprit ma mère. Les mineurs n’ont plus le droit d’avoir
quelque réseau social que ce soit ! Il est hors de question que tu nous
apportes des problèmes judiciaires. Donc nous allons supprimer tout cela de ton
téléphone. Et ensuite, nous te le rendrons lorsque tu te seras assagie.
- Et c’est quand ?
demanda-t-elle agacée.
- Pas demain la veille,
répondit Michael.
- Si vous ne me le rendez
pas, je vais retourner votre barraque ! s’emporta Manoé.
- C’est une menace ?
se raidit papa.
La jeune fille ne répondit pas.
- Essaie de nous tester,
reprit l’informaticien. Tu n’as pas fini de pleurer.
- Ouais, c’est ça ! lâcha
Manoé sans contrôle.
Dans l’instant qui suivit, elle reçut dix claques
paternelles sur son derrière, tellement fortes qu’elles résonnèrent dans toute
la maison. La nouvelle venue fondit en larmes.
- Répète ce que tu as dit ?!
lui gronda notre armoire à glace de père.
Manoé resta silencieuse. Elle se rassit et
termina son repas sans moufter.
- Maman, je crois que Mayeul
est terrorisé ! dis-je à Scarlett lorsque celle-ci vint me border.
- Ne t’inquiète pas,
répondit ma mère. Lorsque je leur ai fait visiter la maison, je me suis isolée
dans sa chambre avec lui et nous avons bien discuté. Il a vraiment l’air d’être
un chouette garçon. Il doit juste prendre ses marques, c’est tout.
- Mais il n’a pas ouvert
la bouche devant nous depuis son arrivée ! fis-je remarquer.
- Il est très timide, m’informa
ma mère. Fais-moi confiance, ça va aller. Il faut juste qu’on apprenne à s’apprivoiser
les uns les autres.
- Et Manoé ? Qu’est-ce
que tu en penses ? C’est une vraie peste !
- Elle ne va pas le rester
longtemps, répondit ma mère.
- Et si elle s’en fiche
de la fessée ? Et si elle ne vous craint pas, à la longue ? Et si…
- Marie, s’il te plaît, laisse-nous faire ton père et moi. Ce n’était que la première soirée. Je te garantis qu’on va la faire plier. Je te demande de nous faire confiance. Aller, dors ma puce. Demain est un grand jour !
- Bonne nuit maman, lui
dis-je.
- Oh, cette nuit ne sera
pas bonne pour moi, se lamenta ma mère. Ta nouvelle sœur va vouloir récupérer
son téléphone par tous les moyens… Je me reposerai davantage demain lorsque
vous serez à l’école. Je t’aime Marie chérie. Fais de beaux rêves.
- Moi aussi je t’aime.
Si j’avais hâte de
connaître Mayeul, cette Manoé n’avait pas intérêt à faire souffrir mes parents
sinon elle me trouverait en travers de son chemin ! Ce n’était quand même
pas une gamine de seize ans qui allait faire disjoncter MA famille ! Non
mais oh !
- Marie ! Marie !
Je me réveillai en sursaut. Manoé était penchée
sur moi.
- Qu’est-ce que tu veux ?
lui demandai-je d’une voix à moitié endormie.
- Tu peux m’aider à
sortir de la maison ? Il faut que j’aille voir la police. Ces gens
sont des malades !
- Alors, dis-je en me
redressant dans mon lit. Premièrement, j’ai déjà essayé d’aller à la police :
mauvais plan. Non seulement les policiers se sont foutus de ma gueule mais en
plus papa m’a flanquée une déculottée devant eux.
- T’es sérieuse ?
- Très sérieuse,
répondis-je. Et deuxièmement : laisse-leur une chance, Manoé. Quand je
suis arrivée, j’étais comme toi mais je peux t’assurer que ce sont des parents
merveilleux.
- Ils m’ont frappée toute
la soirée ! se plaignit l’adolescente.
- En même temps, à peine
arrivée tu as bousculé Scarlett. Tu étais en train de nous filmer, tu ne nous
as même pas dit bonjour ! Et tu étais ultra agressive à table…
Manoé se tut un instant puis me répondit, les yeux
rivés vers le sol :
- Je ne voulais pas être
en famille d’accueil.
- Moi non plus, lui
dis-je.
- Je veux rentrer chez
moi.
- Chez toi, c’est ici
désormais. Au moins jusqu’aux vacances de février. Tu as un mois et demi avant
de rentrer chez toi. Il faut que tu t’habitues…
Manoé se mit à pleurer, ce qui me fit éprouver
de la compassion pour elle. Je lui demandai alors de me regarder puis lui dit calmement :
- Je te promets que
Michael et Scarlett sont des gens bien. Ce ne sont pas des monstres, loin de là !
Oui, ils sont très stricts, ça c’est vrai ! Et oui, tu vas prendre pas mal
de fessées dans les semaines qui vont arriver mais si ça peut te rassurer, je
vais certainement en prendre aussi, et Anaïs aussi ! Mais je peux te jurer
sur tout ce que j’ai de plus cher que nos parents d’accueil sont des gens
merveilleux. Ils seront toujours là pour toi, ils ne te laisseront jamais
tomber et plus ils apprendront à te connaître, plus tu ressentiras l’amour qu’ils
développeront petit à petit pour toi. Et toi, tu ne pourras faire autrement que
de les aimer en retour. Je te promets que tu vas te plaire, ici. Il te faut
juste un petit peu de temps. D’accord ?
- Merci Marie !
dit-elle en me serrant dans ses bras.
Ayant Manoé contre moi, j’avais vue sur la
porte de ma chambre entrouverte : j’aperçus Michael, un léger sourire sur
le visage. Il hocha la tête en signe d’approbation puis retourna se coucher.
- Est-ce que tu veux
dormir avec moi pour cette nuit ? lui demandai-je.
Ma nouvelle sœur acquiesça. Elle prit place dans
mon lit queen size et nous nous rendormîmes.
A suivre…
Ah ... ben voilà une arrivée en fanfare ! Une deuxième Marie qui s'est pris deux fessées d'entrée de jeu ? Michael et Scarlett n'ont pas tardé à cerner leur nouvelle fille 😮 et lui annocer la couleur !!!
RépondreSupprimerMarie qui console et chouchoute Manoé, quel tendre moment ... Michael ne peut que fondre 😊
Plutôt que faire la guerre à ses nouveaux frère et sœur, elle se fait du souci pour Mayeul et réconforte Manoé.
Marie est vraiment adorable 😘
Top merci pour ces nouveaux chapitres
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