Monsieur
Éric ne fit aucune pause jusqu’à Toulouse : pour ne pas l’embêter, j’avais
tenté de faire abstraction de ma vessie qui réclamait vivement une vidange.
Cette dernière fut enfin satisfaite lorsque nous arrivâmes à l’hôtel.
Après avoir fait le tour de ma chambre, se
trouvant dans la même suite que celle du Directeur, je sifflai avant de
dire :
- Eh ben dîtes donc, ça
gagne bien directeur de pensionnat !
- Arrête tes bêtises, je
sais très bien que ta famille est fortunée et que ce n’est pas la première fois
que tu visites ce genre d’endroit.
- Comment le
savez-vous ?
- Parce que tu es une
élève de mon établissement dont la scolarité revient mine de rien à un sacré
budget. Et puis, c’est ton frère qui nous offre cette suite.
- Côme a réservé cette
suite ?! m’étonnai-je.
- Il a insisté.
Je me jetai alors sur mon énorme lit
confortable à souhait et lançai à Monsieur Éric :
- Je vous ai déjà dit que
j’aimais beaucoup mon frère ?
Dimanche 3 novembre
2019
J’avais
dormi comme un bébé. Monsieur Éric m’avait d’ailleurs laissée dormir, pensant à
raison que j’avais vraiment besoin de sommeil.
Après
le petit déjeuner gargantuesque de l’hôtel, je m’entêtai à traîner Monsieur Éric
à la messe. J’avais besoin de me ressourcer.
Durant l’office, je découvris alors mon
directeur comme je ne l’avais jamais vu : il était en réalité un grand
croyant ! En sortant de l’église, Monsieur Éric se tourna vers moi, posa
sa main sur mon épaule et me dit :
- Merci, Clémence. Je
n’étais plus retourné à l’église depuis mon divorce ; tu m’as redonné goût
à la foi. Merci beaucoup !
- Euh… Avec
plaisir ! répondis-je en sentant mes pommettes rougir.
Changeant de sujet, mon compagnon du week-end
déclara :
- J’ai demandé à Matthieu
de nous rejoindre sur la place du marché. Allons à sa rencontre.
Le stress monta immédiatement en moi ; et
plus nous approchions de l’endroit fatidique, pire c’était.
Cependant, tout s’évanouit lorsque je le vis.
Il s’avança vers moi, tout sourire, son regard bleu plongé dans le mien. Il
portait un long manteau noir qui semblait avoir été fabriqué sur mesure
tellement il lui allait bien. Ses cheveux avaient poussé et étaient
délicatement caressés par le vent léger, ce qui lui donnait un air de tombeur. Il
était vraiment irrésistible.
- Bonjour Clémence,
dit-il lorsqu’il arriva à ma hauteur.
Il posa délicatement sa main sur ma joue et
m’embrassa amoureusement, ce qui fit naître des papillons dans mon ventre.
Monsieur Éric détourna soigneusement le regard.
Lorsqu’il mit fin à ce baiser aussi fougueux
que merveilleux, Matthieu me serra contre lui, murmurant à mon oreille :
- Je suis désolé. Je suis
vraiment, vraiment désolé. Pourras-tu me pardonner ?
- C’est déjà fait, lui
répondis-je en me décollant de son magnifique torse pour le regarder dans les
yeux.
- Bon, je vous laisse
pour le reste de la journée, déclara Monsieur Éric. On se dit 16h30 au salon de
thé de la place ?
- On y sera, répondit
Matthieu en me prenant par la main.
Le Directeur partit de son côté, Matthieu et
moi partîmes du nôtre.
- Tu passes toute la
journée avec moi ? demandai-je alors que nous marchions.
- Oui, répondit-il.
- Mais… Et ton
travail ?
- Je ne suis pas
indispensable, je serai de retour dès ce soir.
- Mais tu ne vas pas
t’attirer des problèmes ? m’inquiétai-je.
- Ne t’en fais pas, Clémence. Je gère.
Nous entrâmes dans un restaurant italien. En
bon gentleman, Matthieu me laissa passer avant lui, me tenant la porte.
Nous
nous assîmes à une table dans un coin discret et, posant son coude sur la
table, mon amoureux se pencha vers moi, plongeant son regard bleu dans le mien.
- Bon, parle-moi de toi.
- Eh bien, tu es parti il
y a trois jours seulement et j’ai l’impression que ça fait une éternité !
me plaignis-je. Et depuis, plus rien ne va.
- C’est-à-dire ?
- A ta place, il y a un
tyran.
Matthieu éclata de rire.
- Un tyran ?
reprit-il.
- Ce n’est pas
drôle ! actai-je, contrariée. Il est sans arrêt sur mon dos ! En
plus, tu lui as conseillé de lire mon dossier : résultat, il connaît
toutes mes bêtises. A cause de toi, je n’ai plus aucune carte en mains !
- Ah.
- Quoi
« ah » ?! m’emportai-je.
- John t’a flanqué une
déculottée.
- Qu’est-ce qui te fait
dire ça ?!
- Disons que je commence
à te connaître.
Je baissai la tête.
- Qu’est-ce que tu lui as
fait pour mériter ça ? me demanda le S.G.
- Rien de spécial.
- Clémence…
- Une vieille histoire de
marqueurs.
Matthieu éclata une nouvelle fois de rire avant
de passer sa main irrésistible dans ses cheveux brillants et soyeux. Il n’y a
pas à dire, j’étais complètement folle de cet homme !
Avant qu’il ne puisse commenter mes récents
exploits, je lui demandai :
- Et toi, dans ton Pensionnat,
comment ça se passe ?
- J’ai aussi une
Clémence.
Je vis immédiatement rouge et mon homme le vit.
Il se reprit immédiatement :
- Je n’aime que toi,
rassure-toi ! Ce que je voulais dire, c’était qu’il y a une jeune Romane
qui était très attachée à John et qui me fait donc la misère, à l’instar de ce
que tu fais à ton nouveau Surveillant Général.
- Tu n’es pas trop sévère
avec elle, j’espère ?! m’indignai-je.
- Elle reçoit ce qu’elle
mérite, de façon juste et intransigeante.
Je frémis en sachant ô combien Matthieu pouvait
l’être.
Nous
passâmes une après-midi idyllique. Après le restaurant, Matthieu m’emmena faire
un tour de bateau sur la Garonne avant de retrouver le Directeur au salon de
thé.
- Alors les
amoureux ? Belle aprem ?
- Oh oui !
répondis-je amoureusement, des étoiles persistant dans mes yeux. Merci de
m’avoir amenée ici, Monsieur !
- Je t’en prie.
Commandons une boisson chaude avant de partir.
J’optai pour un chocolat chaud : une
valeur sûre !
- Qu’est-ce que tu as
fait cette aprem, toi ? demanda Matthieu à son ancien chef.
- Je suis allé voir un de
mes fils qui a un logement étudiant ici. Il m’a d’ailleurs présenté sa
nouvelle copine !
- Waouh, ça a dû te faire
drôle ! lança Matthieu.
- Chut, j’essaie de
camoufler mon coup de vieux, sourit Monsieur Éric. Au fait, Clémence t’a
raconté ses exploits ?
- Oui, les
marqueurs !
- Oh non, c’est de
l’histoire ancienne, ça ! ria le Directeur. Il y a eu d’autres frasques
depuis !
Mon amoureux me lança un regard accusateur.
- Raconte !
m’ordonna-t-il.
Après avoir entendu mon récit, il me
sermonna :
- Ça ne te ressemble pas,
Clem. Toi qui es toujours prête à défendre la veuve et l’orphelin, tu fais
punir les autres à ta place, maintenant !
- Ne t’inquiète pas,
elles n’ont pas été punies, le rassura Monsieur Éric. John voulait simplement
que Clémence le croit.
Cette annonce me fila un coup de poing dans
l’estomac. Ils s’étaient joués de moi ?!
- Comment savait-il que
c’était moi ?!
- Il n’en était pas
persuadé, répondit Monsieur Éric. Il en a même fortement douté ! Mais
puisque je t’ai entendue te relever cette nuit-là, disons que je lui ai fait
part de mes soupçons.
- Vous m’avez
trahie ! m’exclamai-je sans contrôle.
- Tu es bien trop maligne
pour avoir cru un seul instant ne pas laisser de traces, Clémence ! Tu es
très surveillée dans le Pensionnat, tu sais ? Comme toutes tes camarades,
d’ailleurs !
- Elles auraient quand
même mérité d’en prendre une, grommelai-je. Ce sont toujours les mêmes qui sont
punies !
- On se demande bien
pourquoi ! ironisa Matthieu.
- Je défends juste mon
territoire, plaidai-je.
- Tais-toi, ma main me
démange ! dit mon aimé avant d’avaler une gorgée de café.
- C’est étrange, la
mienne aussi ! poursuivit le Directeur en étirant ses doigts.
- J’ai donc de la chance
que l’on soit en public ! jubilai-je. De toute façon, j’ai dit que je
ferais la guerre à Monsieur John et ce n’était pas du vent !
- Ô Ciel, pourquoi
faut-il que je sois si loin ? s’alarma Matthieu. J’aurais tout donné pour
voir ça !
- J’te raconterai, acta
Monsieur Éric. Ça commencera dès ce soir, en plus ! Clémence va devoir
assumer son seau piégé !
- Oh, oh ! dit
Matthieu en se frottant les mains. Je sens que ça va être musclé !
- Tu te réjouis de mon
malheur ? l’interrogeai-je, outrée.
- Je me réjouis que tu
sois bien cadrée, répondit-il. C’est ce que j’aurai à faire en moins lorsque tu
auras obtenu ton diplôme.
- Tu comptes me donner la fessée lorsque nous serons en couple pour de bon ?!
questionnai-je.
- Pas si tu as grandement
mûri d’ici là, m’informa-t-il. Néanmoins, compte tenu de ta personnalité, je
pense que tu auras besoin d’une piqûre de rappel de temps en temps.
- Même quand nous serons
mariés ?
- Même quand nous serons
mariés.
- Même quand nous aurons
des enfants ?
- Oui.
- Mais… Ce n’est pas la
vie que j’envisage…
- Nous en parlerons plus
tard, trancha Matthieu, me laissant avec mes questionnements.
17h30, Monsieur Éric annonça
que nous devions partir ; nous aurions déjà dû être sur la route du retour.
- Essaie d’être sage, me
dit Matthieu en posant ses bras sur mes épaules.
- Essaie d’être gentil,
lui dis-je en retour.
- Je suis gentil ! s’offusqua-t-il.
- Alors je suis sage, rétorquai-je,
amusée.
Il m’embrassa affectueusement et je sentis
immédiatement tout l’amour qu’il avait pour moi. Puis, me regardant à nouveau
dans les yeux, il murmura :
- Que vais-je faire de toi ?
Je collai immédiatement ma tête contre son
torse et les larmes me montèrent aux yeux.
- Dans dix jours, c’est
le 11 novembre. Durant les jours fériés, les familles peuvent rendre visite aux
pensionnaires. Je viendrai te voir.
J’essuyai la larme qui coulait sur ma joue,
ravie de cette information. Matthieu reprit néanmoins :
- Si, lorsque j’arrive, j’apprends
que tu es en cellule ou consignée dans ta chambre, ou quoique ce soit d’autre
parce que tu n’as pas été sage, je m’occuperai moi-même de tes magnifiques
petites fesses !
Il tapota deux ou trois fois mon derrière et j’accusai
l’avertissement avec une déglutition bruyante.
- Nous devons vraiment y
aller, insista le Directeur.
Les deux hommes se firent une accolade avant de
se séparer ; et mon amoureux et moi échangeâmes un dernier baiser.
En montant dans la voiture, j’avais le cœur plus
léger.
Sur
le trajet retour, je posai des questions à Monsieur Éric :
- Comment se fait-il qu’il
ait pu s’éclipser de son travail ? Monsieur Lionel, Monsieur John et vous êtes
H24 à l’école, chez nous !
- Non, nous ne sommes pas
toujours là, Clémence. Seulement, nous ne vous informons pas de nos sorties. Par
exemple, je suis absent depuis hier soir et je suis persuadé que la moitié des
pensionnaires ne l’a pas remarqué !
- Moi, je l’aurais tout
de suite vu ! En plus, Matthieu est nouveau chez lui donc tout le monde
doit le réclamer !
- Le Directeur est un
vieil ami de son père, ce qui donne à Matthieu quelques avantages.
- Ah, je comprends mieux !
dis-je, soulagée.
Quelque chose d’autre
me taraudait et j’avais beaucoup de mal à me lancer pour en parler au
Directeur. Comment réagirait-il ? Comment le prendrait-il ?
Après le passage au péage de Montluçon, je me lançai :
- Monsieur, j’ai quelque
chose à vous demander.
- Oui, Clémence ?
- Je… J’aimerais que
Mathilde et moi, si possible, retournions dans notre dortoir. Ce n’est pas que
nous ne sommes pas bien chez vous, hein ! C’est juste qu’on aimerait de
nouveau être traitées comme les autres pensionnaires.
- Oui, je comprends.
- Ne le prenez surtout
pas mal, c’est que…
- Je comprends Clémence,
me coupa le conducteur de la voiture. Et je ne me formalise pas. Tout va bien.
Mathilde et toi pourrez réintégrer le dortoir n°2 dès demain.
- Avec l’arrivée d’Emilie
et Astrid, je croyais pourtant qu’il n’y avait plus de place…
- Il y a toujours une
chambre supplémentaire dans chaque dortoir, au cas où. Vous serez placées pile
en face de Madame Valérie, en plus. C’est parfait !
- Ah.
Je vis que Monsieur Éric réprimait un sourire.
Il dit à la suite :
- Ta demande est
légitime. Si le besoin de retourner auprès de tes camarades se faisait tant
sentir, tu aurais dû m’en parler avant.
- Je ne voulais pas vous blesser.
- Je suis très
content de retrouver mon indépendance ! ria-t-il.
Nous arrivâmes au
Pensionnat vers 20h30, le Directeur ayant roulé un peu vite. Notre repas était prêt. Monsieur Éric et moi mangeâmes en catimini
dans les cuisines du Pensionnat.
Lorsque j’eus avalé mon dessert, je demandai au
Directeur :
- Puis-je sortir de table
et rejoindre Mathilde ?
- Tu peux sortir de table
et rejoindre le bureau de Monsieur John. Il t’attend.
- Mais Monsieur…
- Clémence. Vas-y
maintenant. Si tu n’y vas pas, ce sera lui qui viendra à toi et tu aggraveras
ton cas.
C’est ainsi que cinq
minutes plus tard, je frappai à la porte du bureau du Surveillant Général.
- Entrez !
Je serrai la poignée dans ma main moite et ouvris
ladite porte.
- Clémence ! dit-il.
Ferme la porte derrière toi, s’il te plaît.
J’obéis consciencieusement, tremblant de tout
mon être.
- Tout d’abord, est-ce
que Matthieu va bien ?
- Oui Monsieur.
- Bien, j’en suis heureux.
Es-tu enfin décidée à m’avouer tes méfaits ?
Les larmes me montèrent aux yeux pour la
deuxième fois de la journée. La voix tremblotante, je confessai :
- C’était moi, le seau de
farine. J’étais tellement en colère que vous ayez gagné pour les marqueurs que
je voulais me venger. Je me suis dit que vu que je venais d’être punie, je
disposais d’un alibi imparable.
- Effectivement, c’était
bien joué et bien pensé ; mais faire punir les autres à ta place l’était
beaucoup moins !
- Je sais que vous ne l’avez
pas fait.
- Non, ce n’est
effectivement pas ma méthode. J’ai cependant joué sur le fait que tu n’en
savais rien. Et malgré ça, tu n’as toujours pas craché le morceau. Sans l’intervention
du Directeur, tu garderais encore bouche close en cellule à cette heure-ci.
Je n’osais pas regarder Monsieur John. La honte,
l’appréhension et la peur se bousculaient en moi, tâchant de décider laquelle
prendrait le plus de place.
- Je suis désolée,
Monsieur.
- Moi aussi, Clémence. Nous
partons du mauvais pied, toi et moi. Du très mauvais pied ! Je ne vais pas
avoir d’autre choix que de t’avoir spécifiquement à l’œil et me méfier de chacun
de tes mots.
- Je suis quelqu’un d’honnête !
protestai-je, ma fierté se réveillant.
- Ah oui ? Ta
plaidoirie d’hier, lorsque tu m’as supplié en pleurant de ne pas te punir,
était honnête, elle aussi ?
Je ne pus répondre quoique ce soit. Il avait
raison.
- Approche.
- Vous allez me donner la
fessée ?
- Oui.
Et tu sais que c’est justifié.
- Je ne veux pas…
- Je
sais ô combien il est facile de transgresser le règlement mais beaucoup moins d’assumer
les conséquences ! Cependant, il va falloir puisque je ne te laisse pas le
choix. Approche donc.
Mes pieds reculèrent tout seuls vers la porte,
sans que je ne les contrôle. Monsieur John me fonça alors dessus, m’attrapa et
me pencha sous son bras. Je tremblais tellement de peur qu’on aurait dit que j’étais
sur vibreur !
A leur tour, mes yeux n’en firent qu’à leur
tête, les larmes coulant seules sans mon autorisation et ce, dès que Monsieur
John eut relevé ma jupe et baissé ma culotte.
Je
reçus une fessée exponentiellement douloureuse. Tellement douloureuse qu’elle
me fit crier de douleur. Je suis d’ailleurs persuadée que tout le couloir m’entendit,
de Monsieur Éric à Monsieur Lionel, en passant par la dame de ménage et
Mathilde.
Je ne me souvenais pas avoir tant gigoté, crié,
transpiré pendant une fessée. Ce n’était pourtant qu’une déculottée mais
Monsieur John avait le pouvoir de faire que chaque punition de son cru soit un supplice
innommable !
Lorsqu’enfin
il me lâcha au bout d’une éternité, je m’effondrai au sol, le visage rempli de
liquides corporels et le derrière incandescent.
- Relève-toi et penche-toi
sur mon bureau, m’ordonna le S.G.
Alors que j’étais dans un état lamentable, lui
avait à peine deux ou trois gouttes de sueur qui perlaient sur son front.
- Monsieur, je vous en
supplie… Pitié !
- Celle que tu viens de
prendre, c’était pour le seau de farine. Maintenant, tu vas recevoir celle que
tu mérites pour avoir fait une peur bleue à tes camarades et t’être entêtée
dans le mensonge !
Je restai à terre, suppliant Monsieur John de me
laisser tranquille. Je lui promis de ne plus recommencer, plus jamais. Cependant,
mon bourreau ne céda pas : puisque je refusais d’obéir, il s’éclipsa
quelques minutes et réapparut, portant une espèce de banc de massage sur laquelle
il me ficela après l’avoir manipulé à sa convenance. Un véritable banc à
fessées qui m’empêchait tout bonnement de bouger.
A genoux sur ce banc, les fesses surélevées, je
savais que cette nouvelle sanction me ferait le même effet qu’une fessée
debout. Puisque je venais d’en recevoir une, mon appréhension était à son
paroxysme.
Je gémis avant qu’il me touche. En fait, je
gémis même dès que je vis l’énorme règle en bois qu’il sortit de son placard.
Mes supplications recommencèrent et mes larmes confirmèrent leur présence déjà
bien abondante.
- Tu vas recevoir trente
coups pour avoir laissé les autres payer pour tes crimes, et vingt autres coups
pour t’être entêtée dans le mensonge ! m’annonça le S.G. J’espère vraiment
qu’avec ça, Clémence, tu seras calmée un bon moment !
Ces cinquante coups
furent insupportables. Entravée, je ne pouvais pas les parer. Je criais et
pleurais tellement que j’en avais mal au crâne ! Cette séance punitive
dans le bureau de Monsieur John était pire que la cellule, pire que la salle
grise, pire que tout ! Pourquoi, ô pourquoi devais-je subir ce supplice ?!
Pourquoi n’avais-je pas pu redoubler dans mon ancien lycée, quitte à me faire
virer en cours d’année à cause de mon comportement ?! Même la volée de mon
frère pour une exclusion définitive du lycée n’aurait pas été si insupportable
que ce que m’infligeait Monsieur John en ce moment.
- Va te doucher et te
coucher, m’ordonna-t-il après m’avoir détachée. L’infirmière passera te voir
avant que tu ne dormes. Si tu t’avises de refaire des tiennes, gare à toi !
Je décampai en moins de temps qu’il n’en fallait
pour le dire.
Les
soins de l’infirmière me soulagèrent grandement même s’ils me brûlèrent et
picotèrent. Je gémissais de douleur sous le regard impuissant de Mathilde. J’allais
passer la nuit avec deux pansements collés aux fesses ; et impossible de dormir
autrement que sur le ventre ou sur le côté !
Lorsqu’il
vint nous souhaiter bonne nuit, Monsieur Éric ne voulut pas écouter ma plainte.
Ce Monsieur John était un malade mental ; le Directeur devait le savoir !!
- Tu t’es frottée à lui,
tu as perdu. C’est tout ce qu’il y a à dire. Je te conseille fortement de
stopper cette guerre vouée à l’échec, Clémence. Si les punitions de John ne
suffisent pas, les miennes s’y ajouteront. Tu entreras et resteras sur le droit
chemin, même si l’infirmière doit venir te soigner chaque soir !
Je m’endormis sur un oreiller trempé par mes
larmes, Mathilde allongée à côté de moi dans mon lit et me serrant dans ses bras.
A suivre...
RépondreSupprimerJoli moment de retrouvailles entre Clémence et Mathieu 😊
Ces quelques heures idylliques ont redonné le moral à Clémence !
Et bien ! Mathieu annonce déjà la couleur pour leur future vie de couple 😏
Le retour au pensionnat est beaucoup moins idyllique ... Mr John est vraiment très dur en matière de punition. Clémence a pris cher !!! sera-t-elle calmée pour autant ?
Heureusement Mathilde est là pour la consoler😊
Et l'infirmière pour la soulager ...
En tout cas je suis surprise de sa demande de retour au dortoir ??? Dommage !
Mr Éric va s'ennuyer ,🤔 Clémence et Mathilde vont lui manquer 😒 même s'il ne veut pas l'avouer ...
J'espère que ses ennemies ne vont pas lui retomber dessus ?! Et que Mme Valérie ne va pas lui faire trop de misères ???
Hâte de découvrir comment ça va se passer ???