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Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! - Chapitre 43 (2ème partie).

 


       Tandis que la réforme était exposée à toutes les pensionnaires, j’observais les réactions de mes camarades. La plupart d’entre elles affichaient un sourire, d’autres, comme moi, angoissaient sur les parents-référents qui allaient leur être attribués. Même si j’étais contente que mon rôle de référente permette de faire bouger les choses, je ne pouvais pas m’empêcher d’être triste à l’idée que Monsieur Éric ne soit pas mon père-référent. J’espérais vraiment avoir Monsieur Lionel ou Monsieur Alexandre. Comme mère-référente, rien ne ferait plus plaisir que d’avoir Madame Jeanne ou Madame Kelly. Peut-être qu’après avoir vu mon immense déception, Monsieur Éric consentirait à me donner des parents-référents que j’apprécie.

-    Nous allons maintenant vous donner les noms de vos parents-référents ! dit Monsieur Lionel, me sortant de ma rêverie.

Mon cœur se mit à battre à tout rompre. Qui allais-je avoir ?!

-    Abigaëlle sera avec Monsieur Alexandre et Madame Maud ! annonça le D.-A.

Un « Ooooooh !! » de stupeur parcourut l’assemblée. Ni Monsieur Alexandre, ni Madame Maud n’étaient des tendres. Pauvre Abigaëlle ! Quant à moi, je fus dépitée, comprenant que la répartition se faisait par ordre alphabétique et je devrais attendre encore quelques longues secondes avant de connaître le nom de mes parents-référents.

Enfin, cela vint :

-    Clémence sera avec Monsieur John et Madame Jeanne !

Je crus que mon cœur allait s’arrêter de battre. Monsieur John ?! MONSIEUR JOHN ?! Comment avaient-ils pu me faire ça ?! COMMENT ?!

Sans même pouvoir me réjouir d’avoir Madame Jeanne pour mère-référente, je fendis la foule pour me diriger vers la porte de sortie du réfectoire. Arrivée dans le hall, je posai mes mains sur mes hanches et tentai de maîtriser ma respiration. Soudain, une main se posa sur mon épaule : c’était Monsieur Éric.

-    Ne me touchez pas ! dis-je de façon virulente avec un geste défensif. Monsieur John ! Sérieusement ! Vous vous foutez de ma gueule ?!

Sans que je m’y attende, le Directeur m’attrapa par le bras et me flanqua cinq claques monstrueuses sur le derrière, qui me calmèrent instantanément.

-    C’est la deuxième fois en deux jours que tu me parles de la sorte, Clémence ! Ça commence à bien faire ! Tu te permets des choses auxquelles tu ne devrais même pas oser penser ! Pour qui est-ce que tu te prends ?!

Monsieur Éric me flanqua cinq nouvelles claques du même calibre que les précédentes. Une boule se forma dans ma gorge. J’étais au bord des larmes.

-    Je voulais que ce soit vous ! gémis-je en me frottant les fesses, retenant mes larmes.

-    Je sais que tu ne le comprends pas maintenant, Clémence, mais je peux t’assurer que John et Jeanne sont un bien meilleur choix pour toi que moi !

-   

-    Clémence, regarde-moi.

Je plongeai alors mes yeux bleus dans ses yeux bruns.

-    Est-ce que tu me fais confiance ? me demanda le Directeur.

-    Plus qu’à n’importe qui ici, répondis-je, la gorge nouée.

-    Alors je te demande de me croire quand je te dis que tu es entre les meilleures mains qui puissent exister.

Monsieur Éric me serra dans ses bras puis, avant que nous repartions dans le réfectoire, me dit :

-    Tu n’as pas quelque chose à me dire ?

-    Pardonnez-moi d’avoir été irrespectueuse.

-    File, maintenant.

Lorsque je rentrai dans le réfectoire, la répartition se poursuivait mais je n’en écoutais rien. Tout se bousculait dans ma tête. Était-ce vraiment le meilleur choix pour moi ? J’avais irrésistiblement besoin d’appeler Matthieu. Heureusement qu’il devait appeler ce soir !

 

       Une fois la répartition faite, nous nous mîmes à table. Vu le changement sismique qui venait de se produire, les adultes laissèrent le volume sonore monter plus haut que d’habitude. Si mes copines et moi étions atterrées par le choix de nos nouveaux « parents-référents », je fus étonnée que personne ne pense à nous reprocher, à Pauline et moi, d’avoir initié cette réforme. Vous m’direz, cette idée avait émané de plusieurs pensionnaires depuis déjà plusieurs jours, et je n’en fus mise au courant qu’à 17h30 !

-    Le point positif, c’est qu’on a les mêmes parents-référents ! me dit Mathilde.

-    Oui, c’est vrai. C’est le seul point sur lequel ils n’ont pas déconné !

-    Je pense que le dirlo a fait ça pour atténuer ta déception, m’expliqua ma meilleure amie. Il est vachement gentil !

-    S’il était vraiment gentil, il ne m’aurait pas collé une fessée ! bougonnai-je.

-    Vu ce que tu lui as répondu, selon ton récit, on ne peut pas dire que ce n’était pas mérité.

-    Mouais. En tout cas, une chose est sûre : avec Monsieur John, on est complètement fichues !

 

Le dîner passé, Mathilde et moi nous réfugiâmes dans notre chambre. Je me mis alors à faire les devoirs que je n’avais pas eu le temps de faire à cause de la réunion, puis je me mis à commencer la punition due à Monsieur Lionel et à Monsieur Éric pour demain soir.

-    Comment allez-vous les filles ? entendîmes-nous soudain.

En me tournant, je vis Madame Jeanne et Monsieur John dans l’encadrement de la porte. D’un coup, mon cœur se mit à battre à tout rompre : j’étais en train d’écrire ma punition ! Oh et puis zut, ils l’auraient bien appris d’une façon ou d’une autre, de toute manière…

Alors que Mathilde lisait dans son lit, Madame Jeanne, me voyant écrire, me demanda inévitablement :

-    Qu’est-ce que tu fais, Clémence ?

-    J’écris ma punition, répondis-je sans détour. Je dois donner cent lignes à Monsieur Éric, et cent autres à Monsieur Lionel pour demain soir, dix-neuf heures.

-    Pourquoi ça ? me demanda Madame Jeanne.

-    Parce que je leur ai mal parlé, avouai-je.

-    Tu t’en sors bien, commenta ma mère-référente.

-    Arrête-toi deux minutes et viens t’asseoir sur ton lit, m’ordonna Monsieur John. Il faut qu’on parle, tous les quatre.

Tentant de retenir un soupir d’agacement qui pourrait m’attirer des ennuis, j’obéis.

-    Bon, je sais que vous n’êtes pas forcément ravies de nous avoir comme parents-référents, déclara Monsieur John. Vous ne nous avez pas choisis. Néanmoins, nous voulons que vous sachiez que nous, nous vous avons choisies. Madame Jeanne et moi avons choisi de nous occuper de toi Clémence, et de toi Mathilde. Et rien que pour ça, ça vaut le coup de fournir des efforts de votre côté comme du nôtre. D’accord ?

Mathilde et moi hochâmes la tête après avoir échangé un regard. Madame Jeanne enchaîna :

-    Nous ne sommes pas là pour vous terroriser, nous sommes là pour être des repères pour vous. Nous sommes là pour vous donner un cadre affectif sécurisant. Bien sûr que nous récompenserons vos bonnes actions et que nous sanctionnerons les mauvaises, mais nous serons avant tout là pour vous si vous avez besoin de nous.

-    Nous passerons vous voir tous les soirs, ajouta le Surveillant Général. Et si, dans la journée, vous avez besoin de nous parler, n’hésitez pas à venir nous rencontrer. Tâchez cependant de ne pas atterrir dans mon bureau pour un souci disciplinaire car je risque de ne pas très bien le prendre !

Mathilde et moi baissâmes la tête.

-    Nous savons que vous n’êtes pas les élèves les plus sages de l’établissement, continua Madame Jeanne, mais nous vous répétons que nous avons choisi de nous occuper de vous.

Grâce aux mots de mes parents-référents, mon cœur s’adoucit un peu.

-    Est-ce vous avez des questions ? demanda Monsieur John.

Je secouai la tête. Mathilde fit de même.

-    Bien, alors extinction des feux dans trente minutes, dit le Surveillant Général. Bonne nuit les filles.

Je fus surprise lorsque Monsieur John et Madame Jeanne nous firent tour à tour une bise sur la joue pour nous souhaiter bonne nuit. C’était… spécial.

Et avec tout ça, j’avais oublié de demander l’autorisation d’appeler Matthieu !

Je sortis alors rapidement de la chambre et appelai : « Madame ! Monsieur ! ». Ils se retournèrent tous les deux.

-    Monsieur Matthieu doit m’appeler ce soir. Le téléphone va sonner d’une minute à l’autre…

Je fus à nouveau bouche bée lorsque je vis Monsieur John sortir son propre smartphone de sa poche, tapoter deux ou trois fois dessus, et me le tendre en me disant : « Embrasse-le de ma part. Tu as quinze minutes, pas une de plus. Je reviendrai chercher mon téléphone lorsque tu auras terminé. »

-    Merci Monsieur, dis-je alors que les tonalités retentissaient à l’autre bout du fil.

 

-    Allô ? John ?

-    Nan, c’est Clémence, répondis-je.

-    Qu’est-ce que tu as encore fait… !!!

-    Rien du tout ! me défendis-je avant de lui expliquer tout ce qui s’était passé aujourd’hui.

Mon amoureux m’écouta patiemment et attentivement. Lorsque j’eus terminé mon récit, il y eut un silence.

-    Allô ? Tu es toujours là ?

-    Oui, oui…

-    Ça va ?

-    Oui, ça va ! J’étais en train de me dire que c’est absolument génial comme idée. On devrait faire ça dans tous les pensionnats de France !

-    Ah ouais, tu trouves ?

-    Je vais même en parler à mon Directeur une fois que nous aurons raccroché. C’est vraiment super, comme idée ! C’est la solution à beaucoup de problèmes !

-    Si tu le dis… Cependant, j’en veux beaucoup à Monsieur Éric de ne pas m’avoir prise avec lui ! Il m’a laissée avec Monsieur John ! Tu te rends compte ?!

-    Il a très bien fait, dit mon homme.

-    Pardon ?!

-    Il a très bien fait ! répéta-t-il.

-    Non, ce n’est pas ça que tu dois dire ! Tu es mon petit ami, tu es censé être de mon côté !

-    Clem’, Monsieur Éric est beaucoup trop attaché à toi pour rester impartial. Au fur et à mesure du temps, il serait devenu plus laxiste avec toi qu’avec les autres et ça, ce n’est pas possible !

-    Mouais. N’empêche que me mettre Monsieur John à la place, c’est un véritable cauchemar !

-    Si ma mémoire est bonne, tu m’as dit que tu souhaitais avoir Madame Jeanne comme mère-référente, non ? Tu l’as eue ! Et il t’a laissée avec Mathilde. John est clairement l’homme qu’il te faut pour mettre un cadre dans tout ça. Et je parie tout ce que je possède que dans quelques semaines, il sera un deuxième père pour toi et tu l’aimeras profondément.

-    Jamais de la vie !

-    On en reparlera, Clémence. On en reparlera.

Je me tus quelques instants. Je ne pouvais supporter l’idée de considérer Monsieur John comme un père de substitution ! Avec les différentes tortures qu’il m’a infligées, je devrais l’aimer ?! Impossible ! Brisant le silence, mon amoureux reprit :

-    Tu es tellement aveuglée par le chagrin de mon départ et la mise en place de son autorité que tu ne voies même pas qu’il est totalement celui qu’il te faut. C’est légitime que tu ressentes tout ça ! Je dis juste que quand tes émotions négatives se seront atténuées, tu pourras enfin voir que John est un homme en or massif, et il est pile poil le père-référent qu’il te faut. Il t’a cernée, il sait comment tu fonctionnes, il connaît tes traumatismes, tes forces, tes faiblesses, tes blessures… Il a un don pour déceler cela en chaque personne. Et le fait qu’il t’ait choisi, qu’il veuille s’occuper de toi… Tu devrais le considérer comme un véritable honneur. En tout cas, moi, je vais le remercier.

-    Pffff

-    Quant à Jeanne, poursuivit Matthieu sans relever ma réaction, elle est douce, gentille et bienveillante, mais elle est également très intelligente. N’essaie pas de lui mettre à l’envers parce qu’elle te flanquera une volée ! Je mettrais même ma main à couper que tu prendras plus de fessées de sa part que de celle de John !

-    Tu ne tiens pas à ta main, alors ! ris-je.

-    Bien sûr que si, c’est mon outil de travail. Justement ! Je sais ce que je dis. On en reparlera dès jeudi, tu verras ! Je parie même que dès demain, Jeanne va te flanquer une bonne fessée !

-    Pour quelle raison ferait-elle ça ?!

-    Ce ne sont pas les raisons qui manquent, avec toi !

-    Je vais être sage comme une image, juste pour te faire mentir ! râlai-je.

-    C’est ce qu’on verra.

-    Elle n’a pas le droit de lever la main sur les élèves qui ne sont pas ses filles-référentes, dis-je. Ça se trouve, elle ne sait même pas donner une fessée !

Matthieu éclata de rire au téléphone, ce qui m’agaça grandement. Je l’envoyai paître et lui dis un furtif « Je t’aime » avant de lui raccrocher au nez.

 

       Lorsque Monsieur John vint récupérer son téléphone, il le consulta et me dit : « Si j’écoutais Matthieu, je devrais te donner trois bonnes claques sur les fesses pour lui avoir raccroché au nez ! ». Après m’avoir montré le texto envoyé par mon aimé, Monsieur John brandit sa main. Reculant, je le priai :

-    Vous n’allez tout de même pas le faire ?!

-    Non, sourit-il. Vos histoires ne me regardent pas. Aller, va te préparer pour dormir. Si je me souviens bien, à cause de ton emploi du temps aménagé pour le piano, tu dois rattraper un contrôle en espagnol, demain. J’espère que tu connais ta leçon !

-    Oui, oui ! mentis-je, pensant que j’avais totalement oublié ce dit contrôle. Bonne nuit, Monsieur !

-    Bonne nuit, Clémence.

 

Ce soir-là, je transgressai le couvre-feu pour pouvoir réviser mon espagnol.

 

A suivre…

La suite !

Commentaires

  1. Quelle bonne surprise de découvrir ce nouveau chapitre ce matin 😊
    Voilà Clémence désormais entre les mains de Mr John et Mme Jeanne ?!
    Un premier bon-point pour John avec le prêt de son téléphone.
    Clémence cherche déjà les ennuis en transgressant le couvre-feu pour apprendre sa leçon 🤔 Est-ce que ça va passer inaperçu ? Mme Valérie la surveille de près ! Et du coup, l'expérience d'une première fessée de la part de Mme Jeanne serait-elle proche comme le prédit Mathieu ??
    Clémence va-t-elle mener la guerre contre Valentine et Salomé, ses pires ennemies qui ont pris leur place auprès de Mr Éric ?

    Les suites ne vont sûrement manquer de ''couleur'' 😡

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  2. Sympa cette deuxième partie. La tendresse, ça fait du bien de temps en temps...

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