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Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! - Chapitre 44.

 


Mercredi 6 novembre 2019

 

       Mon réveil sonna à neuf heures. Mon habituelle grasse matinée du mercredi était interrompue à cause du contrôle d’espagnol. Je n’en étais pas vraiment ravie !

       Je fis ma toilette, m’habillai et me rendis dans le réfectoire pour y prendre mon petit déjeuner. J’y retrouvai quelques-unes de mes camarades déjà levées, notamment Pauline.

-    On s’est fait avoir, sur ce coup-là ! me dit-elle après s’être assurée que personne ne nous entendait.

-    Comment ça ? l’interrogeai-je.

-    Bah, la réforme ! On voulait faire un truc sympa qui nous simplifierait la vie ; pour finir on a toutes les deux des parents-référents ultra-sévères !

-    Madame Jeanne, ça peut aller, réagis-je. Mais effectivement, avoir Monsieur John, j’aurais préféré m’en passer !

-    Et moi alors ?! rétorqua Pauline. J’ai Monsieur Lionel en père-référent ! Et Madame Colette en mère-référente…

-    Quand elle enseigne le sport, elle est plutôt gentille ! dis-je à ma camarade.

-    Peut-être, n’empêche qu’hier soir elle m’a giflée car soi-disant « je lui ai mal répondu ». La blague !

-    Ah oui effectivement, admis-je. Toi comme moi, on s’est bien fait avoir sur cette idée de « parents-référents » !

 

A dix heures pétantes, je me présentais devant la salle d’espagnol. Monsieur Thomas m’attendait, ayant préparé sur une des tables de la classe une copie et un stylo. Oui, ce prof est tellement parano qu’il est persuadé qu’en utilisant nos propres stylos, nous pouvons tricher !

J’avais soixante minutes pour faire le contrôle ; je n’en mis que la moitié. Cependant, contrairement à d’habitude, ce n’était pas parce que le sujet était trop facile mais parce que je ne connaissais que la moitié de ma leçon. Mon cerveau habituellement si performant n’avait pas réussi à stocker l’énorme masse de données hispaniques qui s’était attroupée devant sa porte hier soir. Malgré ma très bonne moyenne générale, j’étais peu fière de moi, me disant que ma note d’espagnol la ferait chuter.

 

A la suite de cette mésaventure espagnole, je me rendis dans ma chambre pour poursuivre les deux punitions à rendre ce soir à la Direction.

Lorsque je m’installai à mon bureau, Mathilde sortait tout juste de la salle de bains et était prête à aller prendre son petit déjeuner.

-    Alors, ce contrôle ? me demanda-t-elle.

-    Foiré, répondis-je.

-    Tu dis toujours ça et finalement, tu as de supers notes ! Nous, simples mortels, lorsque nous disons que nous avons raté un contrôle, nous l’avons vraiment raté !

-    Je n’ai répondu qu’à la moitié des questions, précisai-je.

-    Ah. Peut-être que pour cette fois, tu dis la vérité, alors. Bon, je vais manger. On en reparle tout à l’heure ?

-    Ouais. Bon ap’ !

Mathilde sortit de la chambre et je me retrouvai seule à mon bureau, à copier des lignes.

      

       J’avais à peine écrit dix lignes que l’on toqua à la porte de la chambre. Croyant que Mathilde avait oublié quelque chose, je soupirai et me tournai : ce n’était pas ma colocataire, mais Madame Jeanne.

-    Bonjour Clémence, me dit-elle.

-    Bonjour Madame, répondis-je.

-    Madame Valérie m’a dit quelque chose qui m’a fortement déplu et je voulais tirer cela au clair avec toi, m’annonça ma mère-référente en s’asseyant sur mon lit.

-    Ah ? m’étonnai-je, mon cœur commençant à battre plus rapidement.

-    Tu aurais, selon Madame Valérie, transgressé le couvre-feu hier soir. Elle a vu de la lumière dans ta chambre après l’heure d’extinction. Tu me confirmes cela ?

J’hochai la tête. Inutile de mentir, cela m’aurait attiré encore plus d’ennuis.

-    Je peux savoir pourquoi tu as désobéi ? m’interrogea la surveillante.

-    Si je vous le dis, vous promettez de ne pas vous fâcher ?

-    Je peux te promettre de ne pas en parler à Monsieur John, répondit Madame Jeanne. Nous règlerons cette histoire toutes les deux, et uniquement toutes les deux. En revanche, si je me rends compte que tu m’as menti, je t’emmènerai directement dans le bureau du Surveillant Général.

Prenant une grande inspiration, je débitai :

-    J’ai révisé mon contrôle d’espagnol car j’avais oublié que je devais le rattraper et donc, je n’avais pas appris ma leçon.

Madame Jeanne ne répondit pas tout de suite, comme si elle réfléchissait aux mots qu’elle allait employer.

-    Tu es donc en train de me dire que tu as transgressé le couvre-feu pour réviser un contrôle prévu pour le lendemain et que tu avais totalement oublié ?

-    Oui, Madame. Avouai-je.

-    As-tu réussi le contrôle en question ?

Je baissai la tête.

-    Je prends cela pour un « non », acta Madame Jeanne.

Il y eut un silence pesant, puis ma mère-référente déclara :

-    S’il n’y avait eu que cette histoire de couvre-feu, je t’aurais punie en t’envoyant au lit plus tôt ce soir ; mais puisqu’il y a également cette histoire de leçon non apprise et de contrôle oublié, tu ne me laisses pas le choix. Je vais devoir te donner une fessée pour dissuader une récidive.

Alors que je la priais, ma mère-référente se leva et alla fermer la porte de ma chambre. Puis, elle se rassit sur mon lit et m’ordonna calmement :

-    Viens t’installer sur mes genoux.

Madame Jeanne se repositionna sur ma couche et tapota sa cuisse pour m’indiquer le chemin à prendre. Bien évidemment, je protestai. Elle me dit alors le plus calmement du monde :

-    Je t’ai promis de ne rien dire à Monsieur John, en revanche nous pouvons aller régler cela dans le bureau de Monsieur Éric, ou celui de Monsieur Lionel. A toi de décider par qui tu préfères être punie.

La mort dans l’âme, je me levai de ma chaise et allai m’installer sur les genoux de ma mère-référente. Cette réforme commençait bien !

 

 

       Lorsque ma mère-référente sortit de ma chambre, je me frottais encore les fesses. La vache ! Je n’aurais jamais cru qu’elle puisse être si performante en matière de punition ! Cela m’arrachait la bouche de le dire, mais Matthieu avait encore eu raison…

Tandis que je restais plantée au milieu de la chambre à me frotter le derrière, Madame Jeanne revint sur ses pas et entrouvrit la porte de la pièce :

-    J’ai oublié de te dire que si ta note d’espagnol est inférieure à 10/20, tu règleras cela avec Monsieur John. Nous avons convenu que c’était lui qui s’occupait de vos résultats scolaires. Finis de copier tes punitions, maintenant.

 

    Après le déjeuner, j’avais un peu de temps pour moi : je décidai d’aller voir Manu. J’attendis quelques minutes en salle d’attente qu’il ait terminé avec sa précédente patiente. Quand il ouvrit enfin la porte pour la libérer, il fut surpris de me voir.

-    Clémence !

-    Est-ce que je peux vous parler ?

-    Euh… Oui, oui. Bien sûr, entre !

-    Si je vous dérange, je repasserai.

-    J’allais prendre ma pause déjeuner mais je peux t’accorder du temps avant d’y aller.

-    Vous êtes sûr ?

-    Installe-toi, Clémence.

Il me laissa entrer et referma la porte derrière moi.

 

       J’enlevai mes souliers et m’affalai sur le petit canapé moelleux qui venait tout juste d’être installé dans son bureau.

-    Comment vas-tu, Clémence ?

-    Mal. Je vais très mal.

-    Que se passe-t-il ?

-    Vous avez entendu parler des parents-référents, j’imagine ?

-    Effectivement.

-    Eh bien, mon père-référent est Monsieur John.

-    Je vois.

-    C’est le mec qui me torture depuis son arrivée ici.

-    Qui te torture ?

-    Oui. Il m’a collé des fessées tellement sévères que j’ai cru que j’allais en mourir ! Il m’a fait m’agenouiller sur des p’tits pois congelés ! Il m’a attachée sur une espèce de table de massage destinée à la fessée pour pouvoir me frapper avec une planche en bois sans que je puisse répliquer ! L’infirmière a dû venir trois jours de suite pour soigner mes fesses !

-    Tu le définis comme quelqu’un de sévère ?

-    Il n’est pas sévère : il est sadique et cruel. Il prend un malin plaisir à me faire du mal !

Manu nota quelque chose sur son calepin puis me demanda :

-    Connais-tu le dicton « Il n’y a pas de fumée sans feu » ?

-    Quel est le rapport ? m’étonnai-je.

-    A toi de me le dire.

Après avoir réfléchi, je m’emportai :

-    Vous êtes en train de dire que je lui aurais demandé de me torturer ?!

-    Non, Clémence.

-    Bah alors quoi ?!

-    Monsieur John t’a-t-il punie ainsi sans raison ? Est-ce qu’il t’a entraînée dans son bureau sur un coup de tête pour t’infliger toutes ces sévices ?

-    Non, mais…

-    Mais ?

Je baissai les yeux.

-    Comment as-tu vécu le départ de Monsieur Matthieu ? Et l’arrivée de Monsieur John ?

-    Je n’ai pas envie d’en parler.

-    C’est pourtant le nœud du problème.

-    C’est-à-dire ?

-    Tu as déversé sur Monsieur John la colère que tu éprouvais envers Monsieur Matthieu. Tu ne t’en es pas prise au bon coupable, Clémence. Tu t’es acharnée sur Monsieur John alors que c’est à Monsieur Matthieu que tu aurais dû t’adresser. Dès lors, puisque Monsieur John était nouveau et devait asseoir son autorité, comment aurais-tu voulu qu’il réagisse devant toutes tes provocations ? Aurait-il dû accepter le rôle de bouc émissaire que tu lui avais si injustement attribué ?

-    Il n’était pas obligé de me torturer.

-    Il est sans doute allé un peu loin, je te le concède. Cependant, j’imagine aisément que toi aussi, tu es allée un peu loin.

Peut-être, oui. Peut-être étais-je allée un peu loin. Les marqueurs et le seau de farine, c’était ambitieux. Surtout pour quelqu’un qui ne m’avait rien fait de mal.

-    Maintenant que ta colère s’apaise peu à peu, que dirais-tu de laisser une chance à Monsieur John ? Avant de le déclarer coupable de tout ce qui ne va pas dans ta vie, et même dans le monde entier, laisse-lui une chance de te prouver qu’il n’est pas le monstre que tu imagines.

-    Tu es mon psy ! protestai-je. Tu es censé aller dans mon sens !

-    Réfléchis à ce que je viens de te dire, Clémence, et reviens me voir quand tu en ressentiras besoin.

Je sortis du cabinet de Manu avec un cerveau en ébullition.

 

       Mes cours de piano, puis de violon, me firent beaucoup de bien. Parfois, je vois tellement la musique comme une source de travail supplémentaire que j’en oublie ô combien elle m’aide à m’évader.

 

       Dix-sept heures trente : j’avais du temps devant moi. Je décidai de me rendre dans la petite chapelle délabrée et abandonnée se trouvant à la lisière de la forêt. J’avais besoin de parler à Jésus.

 


-    Entrez ! entendis-je.

-    Bonjour Monsieur.

-    Clémence ! s’étonna Monsieur John. Que puis-je faire pour toi ?

-    Je… je voulais… je… en fait, je…

-    Oui ?

-    J’ai parlé avec Manu, puis avec Jésus.

-    Ah. Euh… C’est cela que tu voulais me dire ?

-    Non… enfin, oui… Enfin, non.

-    J’ai besoin de plus de clarté, avoua Monsieur John, intrigué.

Prenant une grande inspiration, je finis par déclarer :

-    Je suis désolée. Je vous ai fait payer ma colère envers Matthieu parce que vous étiez le seul bouc émissaire que j’avais sous la main. Je ne vous ai laissé aucune chance ; et en retour vous n’avez pas eu d’autre choix que de me torturer.

-    Te torturer ? répéta-t-il en haussant les sourcils.

-    Je voulais vous dire que maintenant, j’ai décidé de vous laisser une chance. Est-ce que vous êtes d’accord pour qu’on reprenne à zéro ?

Monsieur John réfléchit puis hocha la tête en signe d’approbation.

Alors que je me dirigeais vers la porte pour sortir, le Surveillant Général m’interpella :

-    Clémence ?

-    Oui, Monsieur ?

-    Je te remercie d’être venue me voir.

Je lui souris poliment puis sortis de la pièce.

 

       Au réfectoire, je me sentais plus légère. J’avais rendu mes deux punitions à Monsieur Éric et Monsieur Lionel, j’avais réglé mes différends avec Monsieur John et je me sentais moins tourmentée, plus en paix avec moi-même.

Je venais de piquer un nugget de poulet avec ma fourchette lorsque je vis le Directeur descendre en trombe de l’estrade et foncer sur Valentine. Cette dernière se prit une rouste devant tout le réfectoire, ce qui me réconforta un peu ; j’allais peut-être arrêter d’envier son père-référent !

 

       Lorsque Madame Jeanne et Monsieur John passèrent nous voir dans notre chambre Mathilde et moi, nous étions presque prêtes à aller nous coucher. Nos parents-référents vérifièrent que nos devoirs étaient faits, nous firent réciter nos leçons et nous conseillèrent d’aller nous coucher. Je m’assis alors sur mon lit, et m’adressant à Monsieur John, je dis :

-    Il faut que je vous dise quelque chose.

-    Oui, ma grande ?

-    Madame Jeanne m’a donné une fessée ce matin, avouai-je les yeux rivés vers le sol.

Monsieur John haussa de nouveau les sourcils. Il me demanda :

-    Puis-je savoir pourquoi ?

-    J’ai transgressé le couvre-feu hier soir pour réviser le contrôle d’espagnol que je devais rattraper ce matin. J’avais totalement oublié que j’allais avoir ce contrôle.

Après un court silence, le Surveillant Général m’interrogea :

-    Tu penses avoir une bonne note ?

-    Non Monsieur.

-    Dans ce cas, nous en reparlerons à ce moment-là. Je te remercie néanmoins d’avoir été honnête. Dors, maintenant. A demain, Clémence.

Lorsque nos parents-référents sortirent de la chambre, Mathilde me chuchota :

-    Il le savait.

-    Qu’est-ce que tu dis ?

-    Monsieur John savait que tu avais pris une trempe ce matin !

-    Impossible, Madame Jeanne m’a promis de ne rien lui dire !

-    Elle lui a dit, trancha Mathilde.

-    Comment tu peux le savoir ?

-    Il était surpris que tu lui avoues mais pas que ça se soit passé. Ça crevait les yeux qu’il était déjà au courant ! Madame Jeanne est une putain de collabo ! Il va falloir qu’on fasse attention !

Effectivement, je n’avais pas du tout vu venir ce fait ! Il fallait absolument que je devienne moins naïve !!

 

A suivre…

Commentaires

  1. Matthieu avait raison.
    Première fessée pour Clémence par Mme Jeanne ... eh oui , elle sait faire apparemment 😒 il faut se méfier de l'eau qui dort, n'est-ce pas !
    Bizarre que Mme Valérie ne soit pas intervenue elle-même sur le champ ?!
    Grâce à Manu, Clémence fait un pas vers John ...
    Mais Mathilde aurait-elle raison ? faut-il se méfier du duo ''Jeanne,John'' ?






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