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Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! - Chapitre 43 (1ère partie)

 


Mardi 5 novembre 2019.

 

       Comme à son habitude, mon mardi matin fut très agréable grâce à Madame Kelly et ses cours d’anglais et de littérature anglaise qui, en plus d’être ludiques, sont incroyablement intéressants. Le seul point négatif fut que notre professeure d’anglais nous donna un livre à lire pour début décembre : Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. Moi qui n’aime pas avoir de lecture imposée, je n’accueillis pas cette nouvelle avec joie ; d’autant plus que, forcément, j’allais devoir le lire en anglais ! Néanmoins, il y a pire, comme livre. Vraiment pire.

 

       Ce midi, alors que j’étais à table avec mes amies, Madame Odile m’apporta une missive : j’avais rendez-vous à 17h30 en salle de réunion pour une rencontre avec les membres de la Direction, en tant que représentante des élèves. La petite carte disait également : « Tâchez de recueillir les éventuelles doléances de vos camarades avant cette heure-ci. ».

Mathilde s’emparant du mot à la seconde même où je finis de le lire, le lut à voix haute, ce qui déclencha un séisme :

-    Dis-leur que c’est pas bon à la cantine !

-    Et aussi qu’on veut s’habiller comme on veut ! Y’en a marre de l’uniforme !

-    Et y’en a aussi marre de prendre des roustes !

-    Et on se lève trop tôt le matin !

-    Et on se couche trop tôt le soir !

-    Et…

-    Silence !! gronda soudain Madame Jeanine qui passait près de notre table. Taisez-vous et mangez le contenu de vos assiettes ! Vous pourrez vous plaindre à la récréation mais pas maintenant ! Le repas est un moment de calme et de silence !

-    Alors ferme ta bouche, dans ce cas ! grommelai-je pour moi-même.

Mais la surveillante m’avait entendue baragouiner quelque chose sans néanmoins pouvoir distinguer un mot d’un autre. De plus, mes proches camarades se mirent à pouffer de rire, ce qui envenima la situation.

-    Qu’avez-vous dit Mademoiselle Clémence ?

-   

-    Qu’avez-vous dit ?! gronda Madame Jeanine.

-    Rien du tout ! répondis-je, ce qui fit de nouveau pouffer mes amies de rire.

La surveillante m’attrapa par l’oreille et la tira si violemment que je faillis tomber du banc. Elle m’emmena de force jusqu’à une chaise posée contre le mur du fond, s’assit dessus et me bascula sur ses genoux. Puis, devant tout le réfectoire, elle remonta ma jupe et m’asséna une dizaine de claques sur la culotte, qui me fit gémir de douleur ! Avec les soins de l’infirmière, mon derrière était presque guéri ; j’ai bien dit « presque » !

Si je n’avais pas versé une larme – nous savons tous que j’ai déjà reçu bien pire ! – j’étais incroyablement honteuse et vexée. Recevoir une fessée devant tout le Pensionnat, il y a mieux comme situation !

En me relevant de ses cuisses, Madame Jeanine me gronda assez bas pour que seules elle et moi puissions nous comprendre :

-    Surveillez vos propos, Mademoiselle Clémence ! Vous n’êtes plus la protégée de Monsieur le Directeur ! Nous, les surveillantes, allons vous avoir à l’œil ! La prochaine fois que vous vous permettez de me répondre, vous recevrez une déculottée à la brosse avec le savon dans la bouche ! Est-ce clair ?!

-    Oui, Madame. Répondis-je les dents serrées.

-    Allez finir votre repas ! Et que je ne vous y reprenne pas !

En m’asseyant de nouveau à ma place, je lâchai un « Connasse ! » pour moi-même. Je jetai ensuite un regard à l’estrade : les membres de la Direction me fixaient, tous les trois. Avaient-ils remarqué que je venais d’être victime d’une injustice ?

 

       Le piano fut un excellent moyen d’évasion. Monsieur Alexandre dit que je m’améliore de jour en jour ! J’en étais absolument ravie !

 

       En philosophie, Monsieur Yves était de meilleure humeur qu’hier : et même si Camille fut envoyée chez le Surveillant Général pour cause de bavardages incessants, le cours se déroula relativement bien.

 

       Lorsque la sonnerie retentit, je me dirigeai vers la salle de réunion. Pauline me courut après, mettant sa main sur mon épaule lorsqu’elle fut arrivée à ma hauteur :

-    Clémence ! Il faut que je te parle. J’ai une idée à proposer pour la réunion, ce sont mes amies qui y ont pensé !

Lorsque ma co-représentante m’exposa son projet, je fus tout de suite conquise et lui promit que nous en parlerions.

 

       Dans la salle de réunion se trouvaient les trois membres de la Direction ainsi que les cinq surveillantes référentes : Madame Bérangère, Madame Valérie, Madame Coralie, Madame Jeanine et Madame Mireille. Les surveillantes sont toutes de vieilles peaux exaspérantes et insupportables. Enfin bref. Pauline et moi nous assîmes sur les deux chaises vacantes situées en bout de table.

-    Bonjour Pauline, dit le Directeur. Bonjour Clémence.

-    Bonjour Monsieur, répondîmes-nous.

-    Nous sommes réunis ici pour procéder à la première réunion formelle des représentantes des élèves, poursuivit Monsieur Éric. Premièrement, avez-vous des doléances à nous faire remonter ?

-    Les toilettes de la chambre n°4 dans le dortoir n°5 est cassé : la chasse d’eau coule incessamment, dit Pauline.

-    Oui, l’équipe technique doit intervenir aujourd’hui avant vingt heures, acta Monsieur Lionel.

-    Il y a aussi un problème avec le système de récompense que vous avez mis en place, poursuivit ma co-représentante. Il est beaucoup trop difficile d’obtenir des étoiles et beaucoup trop simple d’en perdre.

-    Evidemment, c’est notre faute ! se moqua Madame Jeanine.

Je la fusillai du regard.

-    Baissez vos yeux, jeune insolente ! me gronda-t-elle.

Je soutins mon regard.

-    Clémence ! me réprimanda Monsieur Éric. Ne commence pas !

Je cédai devant le haussement de ton du Directeur. Je n’étais pas là pour m’attirer des ennuis, surtout pas à cause d’une vieille momie desséchée !

-    Que proposes-tu, Pauline, pour remédier à ce problème de récompense ? demanda Monsieur John.

-    La majorité de mes camarades pense qu’il vaudrait mieux le supprimer, répondit Pauline alors que j’hochai la tête. Mieux vaut quelque chose d’inexistant plutôt que quelque chose d’inaccessible.

-    Inaccessible ? se moqua Madame Mireille.

-    Pauline a raison sur ce point, dit Monsieur Éric. Aucune de nos élèves n’a accédé à une récompense depuis la mise en place du dispositif. Il faut bien avouer que c’est un échec. Vous pourrez annoncer à vos camarades que nous supprimons ce plan de récompenses.

-    Je vous remercie, Monsieur, réagit poliment Pauline.

-    Et toi, Clémence ? m’interrogea le Directeur. As-tu recueilli des plaintes ?

-    Mis à part que la nourriture à la cantine n’était pas bonne, qu’il y en avait marre des punitions, de l’uniforme et des horaires qui nous font nous coucher et nous lever trop tôt, non. Répondis-je.

-    Vu le genre de pensionnaires avec lequel vous traînez, c’est évident que vos remarques n’allaient pas être constructives ! fit remarquer Madame Valérie.

-    On vous a demandé quelque chose, à vous ?! ne pus-je m’empêcher de rétorquer.

-    Quelle insolence ! s’offusqua la concernée.

-    Vous critiquez mes amies ! répondis-je, sentant la colère monter en moi.

-    Clémence ! me gronda à nouveau le Directeur. Tu n’as aucunement le droit de t’adresser à un adulte de cette façon ! Quant à vous, chères surveillantes référentes, vous n’êtes pas ici pour juger les remontées faites par nos élèves mais pour, justement, participer à un travail constructif. Je vous prierais donc de garder pour vous vos considérations personnelles.

Je retins un sourire. Monsieur Éric le vit mais ne releva pas. Monsieur Lionel enchaîna :

-    Nous entendons les plaintes de tes camarades, Clémence, mais y remédier serait aller à l’encontre du règlement intérieur et donc du fonctionnement même de l’établissement.

-    J’en suis consciente.

-    Le seul point sur lequel nous pouvons peut-être agir est la nourriture, admit le Directeur-Adjoint. Cela vous soulagerait peut-être, par exemple, de pouvoir avoir un repas plaisir par semaine ? Un repas de votre choix pour lequel vous voteriez ?

-    Oh, ce serait super ! m’exclamai-je.

-    Nous allons donc travailler à mettre cela en place, sourit Monsieur Lionel. Tu es d’accord, Éric ?

-    Bien sûr, c’est une très bonne idée ! répondit le Directeur.

-    Et toi John ? se renseigna le Directeur-Adjoint.

-    Ça ne me pose aucun problème, répondit le Surveillant Général, à condition que l’on puisse voter aussi !

-    Ça doit pouvoir se faire, sourit Monsieur Lionel.

Après ce petit moment qui détendit l’atmosphère, le Directeur nous demanda :

-    Avez-vous des requêtes personnelles, les filles ? Des axes que vous souhaiteriez améliorer ? D’autres problèmes dont vous voudriez nous faire part ? Des souffrances à partager ?

-    Oui, répondit Pauline. Il y a un problème entre Aubéline et Fatoumata. Elles ne se supportent pas et passent leur temps à se disputer, ce qui pèse sur l’ambiance générale.

-    Très bien, nous allons tirer ça au clair.

-    Il y a aussi Hasna et Chaïma qui passent leur temps à se moquer des autres élèves, poursuivit Pauline.

-    Je note, dit le Directeur en joignant la parole aux actes.

Je n’étais pas du tout à l’aise avec cet exercice, que je comparais à de la délation pure et simple. Prenant sur moi, je changeai de sujet :

-    Moi, je voudrais émettre une idée qui vient de plusieurs pensionnaires et qui est une réelle demande. C’est une idée qui touche quatre-vingt-dix pourcents d’entre nous et qui a vraiment besoin d’être mise en place.

-    Nous t’écoutons, dit Monsieur Lionel.

Me rappelant les paroles exactes prononcées par Pauline avant la réunion, je me lançai :

-    Eh bien voilà : pour la plupart d’entre nous, c’est la première fois que nous sommes en pension, et donc la première fois que nous sommes séparées de nos familles pendant d’aussi longues et nombreuses semaines. Beaucoup de pensionnaires souffrent de cette solitude, sans repère parental dans l’établissement. Nous vous demandons donc, à l’unisson avec nos camarades, de mettre en place un système de « parent-référent ». Le mot est peut-être mal choisi ; mais si chacune d’entre nous pouvions choisir parmi le personnel de l’établissement un adulte qui ferait office de « figure parentale », cela soulagerait grandement nos cœurs et règlerait la très grande majorité des problèmes de discipline.

-    Nous pourrions nous confier à notre référent parental, poursuivit Pauline. Ce serait cette personne qui s’occuperait tout particulièrement de nous. Cet adulte nous féliciterait en cas de bonnes actions et nous sanctionnerait en cas de mauvaises actions, comme un parent le ferait.

-    Donc si je résume bien, vous voudriez que chacune des cinquante pensionnaires se choisisse un père ou une mère de substitution ? demanda Monsieur Éric, décontenancé.

-    Oui, répondîmes Pauline et moi en même temps.

-    Euh… Eh bien… Hum… C’est bien la première fois que j’entends une idée pareille… ! dit le Directeur, pris au dépourvu.

-    Effectivement, continua le Directeur-Adjoint. Mais je trouve que c’est une idée géniale !

-    Ah oui ? s’étonnèrent Monsieur Éric, Monsieur John et les surveillantes.

-    Oui ! répondit Monsieur Lionel. Il est évident que les filles ont besoin d’une structure parentale. Elles ont besoin de repères et de sécurité. Cela casserait un peu l’effet de « groupe » et leur donnerait des moments privilégiés avec leurs « parents-référents ». Et ça allégerait la charge disciplinaire de la Direction puisque les « parents-référents » seraient présents pour gérer leurs « enfants-référents ». Je ne dis évidemment pas que si une pensionnaire fait une bêtise, elle ne sera pas punie également par la Direction, mais je pense que le fait d’être encadrée par des référents peut effectivement dissuader. Et puis, nous collaborerions à la réussite de la pensionnaire que nous aurions en charge. Non, franchement, je ne comprends même pas que nous n’y ayions pas pensé avant !

-    Mais elles sont cinquante pensionnaires ! rappela Monsieur John.

-    Et nous sommes trente-six adultes, dit Monsieur Lionel. C’est largement faisable !

Il y eut un silence, puis Monsieur Éric demanda à Pauline :

-    Avez-vous déjà imaginé une structure autour de cette idée ?

-    Oui, rétorqua Pauline. Nous avons pensé à maximum deux parents : et ce serait forcément un homme et une femme. Interdiction d’avoir deux parents du même sexe. Ensuite, interdiction de les appeler « papa » et « maman » : ça restera toujours « Monsieur » et « Madame ». Et le ou les adultes devront se rendre disponibles au moins une demi-heure par jour pour leur « enfant », pour débriefer avec elle de sa journée, de ses éventuels devoirs, notes, punitions, bonnes actions, etc. Comme un parent le ferait, quoi ! Et si un quelconque adulte a un problème avec une pensionnaire, il devra d’abord en parler à ses parents avant d’agir. Ah, et dernier point : ce sera aux pensionnaires de choisir leurs parents, et ces derniers diront s’ils sont d’accords ou pas.

Il y eut un nouveau silence, puis Monsieur Éric nous ordonna de sortir de la salle pour que les adultes puissent débattre entre eux de notre idée.

En attendant, dans le couloir, Pauline et moi échangions nos souhaits :

-    Moi, j’aimerais trop avoir Monsieur Mickaël et Madame Kelly ! dit Pauline.

-    Moi, je voudrais Monsieur Éric, dis-je.

-    Quoi ?! Avec toutes les fessées qu’il t’a déjà données ?! T’es dingue ?!

-    C’est déjà un deuxième père, pour moi, avouai-je. Ça ne changerait pas grand-chose.

-    Et en « mère », tu voudrais qui ? m’interrogea Pauline.

-    Madame Kelly est vraiment un bon choix ! répondis-je. J’adorerais l’avoir ! Mais j’aime bien aussi ma prof de violon, Madame Eabha. Et aussi Madame Jeanne, une des surveillantes du dortoir n°1. Elle est douce, et je ne l’ai jamais entendue crier depuis la rentrée !

-    Ah oui, ce n’est pas bête du tout ! Et il y a quelqu’un que tu n’aimerais pas avoir ? me questionna ma camarade.

-    Madame Constance, c’est sûr ! répondis-je. Monsieur John non plus : ce serait un cauchemar ! Ou une des cinq surveillantes référentes : pouah ! Impossible !

-    Je suis totalement d’accord avec toi !

Nous continuions d’en parler lorsque la porte s’ouvrit de nouveau : Monsieur John nous invitait à entrer.

Pauline et moi nous assîmes, fébriles. Notre idée allait-elle être acceptée ? Cela améliorerait considérablement notre vie au Pensionnat. Et puis, je découvrirais peut-être pour la première fois ce que ce serait que d’avoir des parents, même si c’était pour de faux.

Le Directeur prit la parole :

-    Nous avons décidé de mettre en place votre idée et ce, dès ce soir, au dîner.

Pauline et moi criâmes de joie sans pouvoir nous contrôler, ce qui fit sourire les membres de la Direction. Monsieur Éric reprit :

-    Cependant, il y a certaines conditions qu’il va falloir respecter. Premièrement, nous allons aller à l’inverse de votre proposition : puisque cela représente une charge considérable pour les adultes de l’établissement, ce seront eux qui choisiront leur « enfant-référent », et cette dernière n’aura pas son mot à dire.

-    Mais, et si le feeling ne passe pas ? m'inquiétai-je.

-    Dans la vie réelle, on ne choisit pas ses parents ! répondit le Directeur. De plus, nous vous connaissons désormais assez bien pour savoir quel parent conviendrait à quelle élève.

Avec cette réplique, mon cœur se réchauffa. J’allais avoir Monsieur Éric ! C’était sûr !

-    Ensuite, il y aura une limite de trois enfants par adulte, poursuivit le Directeur, ce qui représente déjà un engagement considérable pour nous ! Enfin, si votre parent-référent est une surveillante non-référente, elle aura l’autorisation exceptionnelle d’user de châtiments corporels sur ses filles-référentes, et uniquement sur elles.

-    Et pour le temps qui nous sera consacré ? demandai-je impatiemment.

-    J’y viens, Clémence ! me répondit le Directeur. Il n’y aura pas de temps minimum ou maximum ; mais chaque adulte aura la charge de veiller au bien-être de sa fille-référente. Cela vous convient, Mesdemoiselles ?

-    Oui Monsieur ! répondîmes-nous.

-    Bien, nous allons donc devoir mettre fin à cette réunion puisque nous allons convoquer l’intégralité du personnel de cet établissement pour leur exposer la réforme et attribuer les différents enfants-référents. De votre côté, vous avez la mission d’annoncer à vos camarades ce qui vient d’être dit.

-    Et si, pendant que nous sommes tous en réunion, vous en profitez pour mettre le bazar dans l’établissement, vous aurez vite à faire à vos parents-référents ! menaça Monsieur Lionel. Dîtes-leur cela aussi !

Après avoir demandé à ses collègues de lancer une convocation immédiate sur tous les téléphones de l’établissement, Monsieur Éric demanda à me parler seul à seule.

Il s’isola alors avec moi dans la pièce d’à côté (qui se trouve être la salle informatique), s’assit dans un des fauteuils de bureau et m’ordonna gentiment de faire de même. J’obéis. Il me dit alors doucement :

-    Clémence, je voulais te dire que ce ne sera pas moi. Ton parent-référent. Ce ne peut pas être moi.

Sans prévenir, des larmes apparurent dans mes yeux puis coulèrent sur mes joues. J’avais l’impression que mon monde venait de s’écrouler !

-    Pour…pourquoi ? bégayai-je.

-    Le simple fait que tu en pleures devrait te mettre la puce à l’oreille, ma grande. Répondit le Directeur avec bienveillance. Nous sommes beaucoup trop attachés l’un à l’autre pour que ce soit productif. Je dois à tout prix rester ton Directeur, et uniquement cela.

-    Je ne veux personne d’autre que vous ! protestai-je.

-    Pourtant, tu vas avoir quelqu’un d’autre que moi. Tu auras deux parents référents qui correspondront à tes besoins. Crois-moi, cela me fait également mal au cœur ! Mais je ne t’abandonne pas, loin de là. Je te garde à l’œil, même ! Mais je ne peux pas être ton parent-référent.

-    Alors je vais pourrir la vie de vos filles-référentes ! boudai-je.

-    Je te le déconseille vivement. Au-delà de baisser dans mon estime et de t’attirer des ennuis, cela ne servira à rien.

Je ne répondis pas et continuai à pleurer. Monsieur Éric se leva alors et me prit dans ses bras pour me serrer contre lui.

-    Rien ni personne ne pourra enlever l’affection que j’ai pour toi, Clémence. Et cela ne changera pas. Aller, essuie tes larmes et va parler à tes camarades.

J’obéis, sortant de la pièce.

 

       Qui allaient être mes parents-référents ? En me parlant, on aurait dit que Monsieur Éric savait déjà qui ils étaient. Ils seraient annoncés ce soir, dans le réfectoire, durant le dîner. D’ici là, je n’avais pas fini d’angoisser !

 

A suivre…

La suite ! 

Commentaires

  1. 😪
    Tout comme Clémence j'avais espéré que ce soit Mr Éric 😪 Quelle déception !
    Nouvelle ''abandon'' pour Clémence
    Ça va être très dur! Après le départ de Mathieu, voilà qu'elle perd aussi son ''père de substitution'', pire ! qu'elle doit le laisser à quelqu'un d'autre 😪😪 vraiment, elle n'est pas épargnée !
    Çette décision m'est insupportable 😒😪
    Pourvu qu'elle ne perde pas Mathilde 🙏 ce serait vraiment terrible !!!
    Mr Lionel peut-être ? Ou Mr Alexandre ?
    Et je prie pour qu'elle ne tombe pas sur une des ''mégères'' du pensionnat !!!! 🙏

    Aïe aïe aïe... ça va être hyper dur d'attendre la suite 🙄😒

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    Réponses
    1. Ne t'inquiète pas, la suite arrive dès ce soir, 20h ! :)

      Supprimer
    2. Oh ouiiii 🥰 une suite 🥳😘

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